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Regnum Galliae Regnum Mariae

Le Christ-Roi

29 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Le Christ-Roi

Introït

L’Agneau qui a été égorgé, est digne de recevoir la puissance, la divinité, la sagesse, la force, l’honneur. A Lui la gloire et le pouvoir dans les siècles des siècles. O Dieu, donnez au Roi votre jugement : et au Fils du Roi votre justice.

Collecte

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez voulu restaurer tout dans la personne de votre Fils bien-aimé, le Roi de l’univers : accordez dans votre bonté, que toutes les familles des nations, qui vivent en désaccord à cause de la blessure du péché, se soumettent à son très doux pouvoir. Lui qui vit.

Épître Col. 1, 12-20.

Mes Frères : Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, par son sang et la rémission des péchés ;

qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature.

Car c’est par Lui que toutes choses ont été créées dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit Trônes, soit Dominations, soit Principautés, soit Puissances :

tout a été créé par Lui, et en Lui ;

et Lui-même est avant tous,

et tout subsiste en Lui.

Et Lui-même est le chef du corps de l’Église :

Il est le principe, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il garde la primauté ;

parce qu’il a plu au Père que toute plénitude habitât en Lui ;

et de se réconcilier par Lui toutes choses, pacifiant par le sang de sa croix, soit ce qui est sur la terre, soit ce qui est dans les cieux, en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Évangile Jn. 18, 33-37.

En ce temps-là : Pilate dit à Jésus : Es-tu le roi des Juifs ?

Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?

Pilate répondit : Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les princes des prêtres t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ?

Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais mon royaume n’est point d’ici.

Pilate lui dit alors : Tu es donc roi ?

Jésus répondit : Tu le dis, Je suis roi. Voici pourquoi Je suis né, et pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix.

Secrète

Nous vous offrons, Seigneur, le sacrifice de la réconciliation de l’homme : faites, nous vous prions, que Celui que nous immolons dans ce sacrifice, accorde Lui-même à toutes les nations les dons d’unité et de paix Jésus-Christ votre Fils, notre Seigneur : Qui vit.

Communion

Le Seigneur siègera comme Roi éternellement : le Seigneur bénira son peuple dans la paix.

Postcommunion

Ayant reçu l’aliment de l’immortalité, nous vous prions, Seigneur : puissions-nous, qui nous glorifions de combattre sous l’étendard du Christ, régner toujours avec Lui dans le céleste séjour : Lui qui vit

Office

Leçons des Matines

AU PREMIER NOCTURNE.

De l’Épître de saint Paul Apôtre aux Colossiens.

Première leçon. Chap. 1, 3-8 Nous ne cessons de rendre grâces à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus Christ, en pensant à vous dans nos prières, depuis que nous avons appris votre foi dans le Christ Jésus, et la charité que vous avez à l’égard de tous les Saints, en raison de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux. Cette espérance, vous en avez naguère entendu l’annonce dans la Parole de vérité, la Bonne Nouvelle, qui est parvenue chez vous de même que dans le monde entier elle fructifie et se développe ; chez vous elle fait de même depuis le jour où vous avez appris et compris dans sa vérité la grâce de Dieu. C’est Épaphras, notre cher compagnon de service, qui vous en a instruits ; il nous supplée fidèlement comme ministre du Christ, et c’est lui-même qui nous a fait connaître votre dilection dans l’Esprit.
Deuxième leçon. Chap. 1, 9-17 C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous avons reçu ces nouvelles, nous ne cessons de prier pour vous et de demander à Dieu qu’il vous fasse parvenir à la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Vous pourrez ainsi mener une vie digne du Seigneur et qui Lui plaise en tout : vous produirez toutes sortes de bonnes œuvres et grandirez dans la connaissance de Dieu ; animés d’une puissante énergie par la vigueur de sa gloire, vous acquerrez une parfaite constance et endurance ; avec joie vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des Saints dans la lumière. Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature, car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances ; tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui.
Troisième leçon. Chap. 1, 18-23 Et il est aussi la Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église : II est le Principe, Premier-Né d’entre les morts, (il fallait qu’il obtînt en tout la primauté), car Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. Vous-mêmes, qui étiez devenus jadis des étrangers et des ennemis, par vos pensées et vos œuvres mauvaises, voici qu’à présent II vous a réconciliés dans son corps de chair, le livrant à la mort, pour vous faire paraître devant Lui saints, sans tache et sans reproche. Il faut seulement que vous persévériez dans la foi, affermis sur des bases solides, sans vous laisser détourner de l’espérance promise par l’Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, je suis devenu le ministre.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

De la lettre encyclique du Pape Pie XI.

Quatrième leçon. L’Année sainte ayant offert plus d’une occasion de glorifier la royauté du Christ, Nous agirons, semble-t-il, de manière pleinement conforme à Notre charge apostolique si, répondant aux demandes qui Nous ont été adressées individuellement ou en commun par de très nombreux cardinaux, évêques et fidèles, Nous terminons cette année en introduisant dans la liturgie de l’Église une fête spéciale de Notre-Seigneur Jésus Christ Roi. Que le Christ soit appelé Roi au sens figuré, en raison du degré suprême d’excellence par lequel il surpasse et domine toutes les créatures, c’est là depuis longtemps un usage communément reçu. On dit ainsi de lui qu’il règne "sur les esprits des hommes", non pas tant à cause de la pénétration de son intelligence ou de la profondeur de sa science que parce qu’il est lui-même la Vérité et que les hommes doivent puiser en lui la vérité et l’accepter avec soumission ; il règne de même "sur les volontés des hommes", non seulement parce qu’à la sainteté de la volonté divine correspondent en lui l’intégrité et l’obéissance parfaites de la volonté humaine, mais aussi parce qu’il donne à notre volonté libre les inspirations qui la portent à s’enflammer pour de nobles buts. Le Christ est enfin reconnu "Roi des cœurs" en raison de sa "charité qui surpasse toute connaissance", ainsi que de sa bonté et de sa tendresse qui attirent les âmes : personne n’a jamais eu et personne n’aura jamais à l’avenir le privilège d’être aimé par toutes les nations, comme l’a été le Christ Jésus. Mais, pour entrer plus profondément dans notre sujet, nul ne saurait nier que le titre de roi et le pouvoir royal doivent, au sens propre du mot, être reconnus au Christ Homme ; c’est seulement en tant qu’il est homme qu’il a reçu du Père "la puissance, l’honneur et la royauté" ; en effet, le Verbe de Dieu, qui a la même substance que le Père, possède nécessairement tout en commun avec le Père et il a donc le pouvoir suprême et absolu sur toutes les créatures.
Cinquième leçon. Le fondement sur lequel reposent cette dignité et cette puissance de Notre-Seigneur est bien Indiqué par Cyrille d’Alexandrie en ces termes : "II possède, en résumé, sur toutes les créatures, un pouvoir qui n’a pas été conquis par la violence, ni reçu d’ailleurs, mais il l’a par son essence et sa nature" ; sa souveraineté se fonde en effet sur cette union admirable qu’on appelle hypostatique. Il en résulte non seulement que le Christ doit être adoré comme Dieu par les anges et par les hommes, mais aussi que les anges et les hommes doivent obéir et se soumettre au pouvoir de cet Homme : ainsi, même au seul titre de l’union hypostatique, le Christ possède l’autorité sur toutes les créatures. Si nous voulons maintenant expliquer brièvement la grandeur et la nature de cette dignité, il est à peine nécessaire de dire qu’elle comporte trois pouvoirs, à défaut desquels elle ne peut guère se concevoir. Des témoignages recueillis dans la Sainte Écriture et concernant la suprématie universelle de notre Rédempteur le montrent de manière surabondante et il faut le croire de foi catholique : le Christ Jésus a été donné aux hommes comme le Rédempteur en qui ils doivent avoir confiance, mais aussi comme le législateur à qui ils doivent obéir. Les évangiles ne rapportent pas tant qu’il a établi des lois qu’ils ne le font voir lui-même établissant ces lois : tous ceux qui observeront ces préceptes, déclare le divin Maître en divers endroits et en des termes différents, prouveront leur charité envers lui et demeureront en son amour. Quant au pouvoir judiciaire, Jésus déclare lui-même aux Juifs qu’il lui a été attribué par le Père, lorsque ceux-ci l’accusent d’avoir violé le repos du sabbat en guérissant miraculeusement un malade : "Le Père ne juge personne, mais il a donné tout jugement au Fils". Ce pouvoir comporte également pour lui le droit (car cette prérogative ne peut être séparée du jugement) de décerner aux hommes encore vivants des récompenses et des châtiments. Mais il faut encore reconnaître au Christ le pouvoir qu’on appelle exécutif : la nécessité d’obéir à son commandement s’impose en effet à tous et cela sous la menace faite aux rebelles de supplices auxquels nul ne saurait se soustraire.
Sixième leçon. Il n’en est pas moins vrai que cette royauté est principalement de nature spirituelle et se rapporte aux réalités spirituelles, ainsi que le montrent les textes bibliques que nous avons rappelés et comme le Christ Seigneur le confirme par sa façon d’agir. En plus d’une occasion en effet, comme les Juifs et les Apôtres eux-mêmes croyaient faussement que le Messie allait rendre la liberté au peuple et rétablir le royaume d’Israël, il leur enleva et détruisit cette opinion et cette espérance vaines ; lorsque la foule d’admirateurs qui l’environnaient voulut le proclamer roi, il refusa le nom et l’honneur, en fuyant et en se cachant ; devant le magistrat romain, il déclara que son royaume n’était pas "de ce monde". Le royaume qu’il propose dans les évangiles est tel que les hommes doivent se préparer à y entrer en faisant pénitence, mais qu’ils ne peuvent y entrer que par la foi et par le baptême, lequel, tout en étant un rite extérieur, signifie et opère cependant la régénération intérieure ; il s’oppose uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres et il demande à ses membres non seulement que, détachant leur cœur des richesses et des biens terrestres, ils pratiquent la douceur et aient faim et soif de la justice, mais encore qu’ils renoncent à eux-mêmes et portent leur croix. Comme le Christ Rédempteur a acquis l’Église par son sang et s’est offert et s’offre perpétuellement comme Prêtre en victime pour les péchés, qui ne voit que la fonction royale elle-même revêt le caractère de ces deux fonctions et y participe ? Ce serait d’ailleurs une grossière erreur de refuser au Christ Homme l’autorité sur les choses civiles, puisqu’il reçoit de son Père un pouvoir tellement absolu sur les êtres créés que tout est placé sous sa souveraineté. C’est pourquoi, par Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus Christ Roi, qui devra être célébrée dans tout l’univers, chaque année, le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire le dimanche qui précède la fête de Tous les Saints. Nous ordonnons aussi que soit renouvelée chaque année en ce même jour la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus.

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Augustin, évêque.

Septième leçon. Quel intérêt pour le Roi des siècles de devenir le roi des hommes ? Le Christ n’est pas roi d’Israël pour lever un tribut, pour équiper une armée ou pour combattre des ennemis visibles, mais pour gouverner les âmes, pour veiller à leur salut éternel, et pour conduire au royaume des cieux ceux qui croient, espèrent et aiment. Pour le Fils de Dieu égal au Père, Verbe "par qui tout fut fait", c’est donc une condescendance de consentir à être roi d’Israël et non une promotion. C’est la marque de sa miséricorde, bien loin d’être un accroissement de pouvoir. II est au ciel le Seigneur des anges celui qui reçoit sur terre le nom de roi des Juifs... Mais le Christ n’est-il que roi des Juifs ? Ne l’est-il pas de toutes les nations ? — Bien sûr que si ! Il l’avait dit prophétiquement : "J’ai été constitué par Dieu roi sur Sion, sa montagne sainte, je publierai le décret du Seigneur." Mais, puisqu’il s’agit de la montagne de Sion, on pourrait dire qu’il a été constitué roi des Juifs seulement, aussi les versets suivants déclarent-ils : "Le Seigneur m’a dit : tu es mon fils, c’est moi qui t’engendre aujourd’hui ; demande et je te donnerai les nations pour héritage et pour ta possession les confins de la terre."
Huitième leçon. Jésus répondit : "Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n’est pas d’ici." Voici l’enseignement que notre bon Maître a voulu nous donner ; mais il fallait d’abord nous faire connaître quelle fausse opinion les gens (païens ou juifs de qui Pilate l’avait recueillie) s’étaient faite sur le royaume de Dieu. Gomme si le Christ avait été condamné à mort, pour avoir brigué un règne indu ou comme s’il avait fallu s’opposer prudemment au danger que son royaume aurait fait courir soit aux Romains, soit aux Juifs, étant donné la jalousie réciproque habituelle aux souverains !
Neuvième leçon. Le Seigneur aurait pu répondre : "Mon royaume n’est pas de ce monde", dès la première question du procurateur : "Es-tu le roi des Juifs ?". Mais i ! préféra interroger Pilate à son tour : "Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?", pour lui prouver d’après sa réponse qu’il s’agissait là d’une accusation jetée par les juifs devant le gouverneur. Ainsi le Christ nous dévoile-t-il les pensées des hommes dans toute leur vanité qu’il connaît fort bien. Après la réponse de Pilate, c’est donc avec plus d’à-propos encore qu’il peut rétorquer, s’adressant à la fois aux Juifs et aux païens : "Mon royaume n’est pas de ce monde."

Le Christ-Roi

Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard sur nous qui sommes humblement prosternés devant votre autel. Nous sommes à vous, nous voulons être à vous, et afin de vous être plus fermement unis, voici que chacun d’entre nous se consacre spontanément à votre Sacré Cœur.

Beaucoup ne vous ont jamais connu, beaucoup ont méprisé vos commandements et vous ont renié. Miséricordieux Jésus, ayez pitié des uns et des autres et ramenez-les tous à votre Sacré Cœur.

Seigneur, soyez le roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de vous, mais aussi des enfants prodigues qui vous ont abandonné ; faites qu’ils rentrent bientôt dans la maison paternelle pour qu’ils ne périssent pas de misère et de faim.

Soyez le roi de ceux qui vivent dans l’erreur ou que la discorde a séparés de vous ; ramenez-les au port de la vérité et à l’unité de la foi, afin que bientôt il n’y ait plus qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur.

Soyez le roi de tous ceux qui sont encore égarés dans les ténèbres de l’idolâtrie ou de l’islamisme, et ne refusez pas de les attirer tous à la lumière de votre royaume.

Regardez enfin avec miséricorde les enfants de ce peuple qui fut jadis votre préféré ; que sur eux aussi descende, mais aujourd’hui en baptême de vie et de Rédemption, le sang qu’autrefois ils appelaient sur leurs têtes.

Accordez, Seigneur, à votre Église une liberté sûre et sans entraves ; accordez à tous les peuples l’ordre et la paix. Faites que d’un pôle du monde à l’autre une seule voix retentisse : « Loué soit le divin Cœur qui nous a acquis le salut! A lui, honneur et gloire dans tous les siècles des siècles! »

Ainsi soit-il. 

 

 

OPORTET ILLUM REGNARE

Depuis l’instant de sa victoire sur le monde, la mort et le prince de ce monde, sur la Croix, Notre Seigneur Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, règne assis à la droite du Père en attendant que toutes les nations Lui soient soumises.

Il a missionné ses Apôtres par toute la terre pour cette œuvre, baptiser et enseigner les nations et confié à l’Église les trésors de sa Rédemption, afin qu’elle soit appliquée aux âmes pour leur salut.

Qui pourrait contester, avec un peu de bon sens, que tout doit être soumis au Créateur, que tout doit être soumis au Rédempteur ?

Il est l’Auteur de la vie naturelle et de la vie surnaturelle, le Principe de tout être, de toute vie , qui peut être assez fou pour Lui refuser les hommages qui lui sont dus ?

Que la seule solution pour une société d’être réellement prospère et ordonnée au vrai Bien commun, soit le Règne du Christ-Roi, personne ne peut le nier sans être un insensé.

Il faut qu’il règne dans nos intelligences, dans nos volontés, dans nos familles, dans nos villages, dans nos villes, dans nos provinces, dans nos nations.

Il faut qu’Il règne à Paris, afin que la France soit fidèle aux promesses de son baptême, il faut qu’Il règne à Rome, afin que son Vicaire remplisse la mission qui lui est confiée, il faut qu’Il règne à Moscou, afin que les schismatiques se convertissent, il faut qu’Il règne à Jérusalem, afin d’ouvrir les yeux à nos frères aveuglés, il faut qu’Il règne à Londres, afin que le British Israël, la City, les sectateurs de Mammon, se convertissent et cessent d’asservir les peuples ; il faut qu’Il règne à New-York, afin que ce pays maçonnique cesse de diffuser sa culture de perversion et son matérialisme ; il faut qu’Il règne à Pékin, afin que l’empire rouge soit libéré du joug de Satan ; il faut qu’Il règne à New-Delhi,  afin que cet immense pays soit purgé de tous ses démons ; il faut qu’Il règne à Rhiyad et sur La Mecque, afin que les musulmans abandonnent leur secte de haine et de luxure; il faut qu’Il règne sur toutes les nations afin qu’elles puissent se réconcilier avec le Bien universel qui est le Seul vrai Dieu, l’Adorable Trinité.

 

Il faut qu’Il règne, car sans Lui, il n’y a que ruine et  désolation.

 

Gens et regnum  quod non servíerit tibi, períbit: et Gentes solitúdine vastabúntur. 5ème Ant Laudes Fête du Christ-Roi

 

Il faut qu’Il règne, et c’est cela que la nouvelle religion de Jean, de Paul, de Jean-Paul, de Benoit, de François ne prêche plus.

 

L’Apôtre des Gentils nous le signifie ; Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles; elles sont puissantes devant Dieu pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la science de Dieu, et nous assujettissons tout pensée à l'obéissance du Christ. (2Cor 10, 4-6)

 

Estote fortes in bello et pugnate cum antiquo serpente et accipietis regnum aeternum Ant Magnificat Commun des Apôtres

 

 

 

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Saints Simon et Jude apôtres

28 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Saints Simon et Jude apôtres

Épitre Ep. 4, 7-13.

Mes Frères : À chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don du Christ. C’est pourquoi l’Écriture dit : Étant monté en haut, il a emmené des captifs, il a donné des dons aux hommes. Or, que signifie : il est monté, sinon qu’il était descendu d’abord dans les parties inférieures de la terre ?

Celui qui est descendu est le même que Celui qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. Et c’est Lui qui a donné les uns comme Apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres comme évangélistes, d’autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ.

AU PREMIER NOCTURNE.
Commencement de l’Épître catholique de saint Jude, Apôtre.
Première leçon. Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont aimés de Dieu le Père, et conservés et appelés en Jésus-Christ. Que la miséricorde, la paix et la charité abondent en vous. Mes bien-aimés, me sentant pressé de vous écrire touchant, votre salut commun, j’ai dû écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi, qui a été déjà transmise aux saints. Car il s’est introduit parmi vous quelques hommes impies (qui depuis longtemps ont été prédestinés à ce jugement), changeant la grâce de notre Dieu en luxure, reniant notre seul Maître et Seigneur, Jésus-Christ.
Deuxième leçon. Or je veux vous rappeler, à vous qui savez déjà toutes ces choses, que Jésus, ayant délivré le peuple de la terre d’Egypte, perdit ensuite ceux qui ne crurent point ; que, quant aux anges qui ne conservèrent pas leur première dignité, mais qui abandonnèrent leur propre demeure, il les mit en réserve pour le jugement du grand jour, dans les chaînes éternelles et de profondes ténèbres. C’est ainsi que Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines livrées aux mêmes excès d’impureté, et courant après d’infâmes débauches, sont devenues un exemple, en souffrant la peine d’un feu éternel. Et cependant, c’est de la même manière que ceux-ci se souillent encore, qu’ils méprisent la domination, et qu’ils blasphèment la majesté.
Troisième leçon. Lorsque l’Archange Michel, disputant avec le diable, lui contestait le corps de Moïse, il n’osa pas le condamner avec des paroles de malédiction, mais il dit : Que le Seigneur te commande. Mais ceux-ci blasphèment tout ce qu’ils ignorent. Malheur à eux, parce qu’ils sont rentrés dans la voie de Caïn, et que, s’égarant comme Balaam, ils ont, pour le gain, rompu toute digue, et se sont perdus dans la rébellion de Coré. Ils font le déshonneur de leurs festins, se paissant eux-mêmes ; nuées sans eau que les vents emportent ça et là ; arbres qui ne fleurissent qu’en automne, stériles, deux fois morts, déracinés ; vagues furieuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies ; astres errants auxquels une tempête de ténèbres est réservée pour l’éternité.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Simon le Chananéen, qui fut nommé aussi le Zélé et Thaddée, appelé encore dans l’Évangile Jude, frère de Jacques, auteur d’une des Épîtres catholiques, ont parcouru, l’un l’Egypte et l’autre la Mésopotamie, en prêchant l’Évangile. Ils se réunirent ensuite en Perse, où ils engendrèrent à Jésus-Christ d’innombrables enfants. Ayant répandu la semence de la foi dans ces vastes régions et parmi des peuples barbares, ils firent resplendir ensemble d’un vif éclat le très saint nom de Jésus-Christ par leur doctrine et leurs miracles, et finalement par un glorieux martyre.
Le reste du deuxième nocturne au commun

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Augustin, Évêque.
Septième leçon. Dans la leçon de l’Évangile qui a précédé celle de ce jour, le Seigneur avait dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez, et que vous rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donne. » Et voilà qu’il leur dit à présent « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. » Ceci doit nous faire comprendre que c’est là notre fruit, ce fruit dont il disait : « C’est moi qui vous ai choisis, pour que vous alliez, et que vous rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure. » Et quant à la parole ajoutée à la suite : « Afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne ; » le Père nous le donnera certainement, si nous nous aimons les uns les autres ; puisque lui-même, de son côté, nous a donné ce commandement d’amour, en nous choisissant, quoique dépourvus de fruit ; car, sans que nous l’ayons choisi les premiers, il nous a établis pour que nous rapportions du fruit, c’est-à-dire pour que nous nous aimions les uns les autres.
Huitième leçon. Notre fruit, c’est donc la charité, cette charité définie par l’Apôtre, venant « d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi non feinte. » Par elle, nous nous aimons les uns les autres ; par elle, nous aimons Dieu ; et en effet, nous ne nous aimerions pas mutuellement, si nous n’aimions pas Dieu ; car, on n’aime son prochain comme soi-même qu’autant que l’on aime Dieu, attendu que celui qui n’aime pas Dieu, ne s’aime pas soi-même. « En ces deux commandements » d’amour « se renferment toute la loi et les Prophètes. » Voilà notre fruit, ce fruit que Jésus nous ordonne de porter, quand il dit : « Ce que je vous ordonne, c’est de vous aimer les uns les autres. » De là vient que l’Apôtre saint Paul, voulant recommander les fruits de l’Esprit, en opposition avec les œuvres de la chair, a mis en premier lieu cet amour : « Le fruit de l’Esprit, dit-il, c’est la charité. » Après quoi il énumère tout à la suite les autres biens qui ont la charité pour principe, et qui s’y rattachent ; ce sont : « La joie, la paix, la longanimité, la douceur, la bonté, la foi la mansuétude, la continence, la chasteté. »
Neuvième leçon. Or, a-t-il une joie raisonnable, celui qui n’aime pas le bien dont il se réjouit ? Peut-on avoir une paix véritable avec quelqu’un, si ce n’est avec celui qu’on aime sincèrement ? Est-on longanime, patient à persévérer dans la pratique du bien, si l’on n’a point la ferveur de l’amour ? Est-on bienveillant, à moins d’aimer celui qu’on assiste ? Qui est bon, s’il ne le devient en aimant ? Est-on croyant, d’une foi salutaire, si l’on ne croit de cette foi qui opère ? Quelle mansuétude est utile si la dilection ne la règle ? Comment s’abstenir de ce qui déshonore, à moins d’aimer ce qui honore ? C’est donc avec raison que le bon Maître recommande si fréquemment la dilection, comme s’il n’avait rien à prescrire que cette vertu, sans laquelle ne peuvent servir les autres biens, et qu’on ne peut avoir sans avoir aussi les autres biens, qui rendent l’homme vraiment bon.

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Saint Raphaël archange

24 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

 Saint Raphaël archange

AU PREMIER NOCTURNE.
Du livre de Tobie.
Première leçon. Tobie appela vers lui son fils, et lui dit : Que pouvons-nous donner à cet homme saint, qui est venu avec toi ? Tobie, répondant, dit à son père : Mon père, quelle récompense lui donnerons-nous ? ou qu’est-ce qui pourra être digne de ses bienfaits ? Il m’a mené et ramené en bonne santé ; c’est lui-même qui a reçu l’argent de Qabélus ; lui qui m’a fait avoir ma femme, et qui a écarté d’elle le démon ; il a causé de la joie à ses parents, il m’a arraché à un poisson dévorant, il vous a fait voir à vous-même la lumière du ciel, et par lui nous avons été remplis de toute sorte de biens. Que pourrons-nous lui donner de convenable pour cela ?Mais je vous prie, mon père, de lui demander, si, par hasard, il juge digne de prendre pour lui la moitié de tout ce qui a été apporté.
Deuxième leçon. Et l’appelant, c’est-à-dire le père et le fils, ils le prirent à part, et se mirent à le prier de daigner accepter la moitié de tout ce qu’ils avaient apporté. Alors il leur dit en secret : Bénissez le Dieu du ciel, et rendez-lui gloire devant tous les vivants, parce qu’il a exercé envers vous sa miséricorde. Car il est bon de cacher le secret d’un roi ; mais révéler et publier les œuvres de Dieu, c’est une chose honorable. La prière est bonne avec le jeûne, et l’aumône vaut mieux que de tenir cachés des trésors d’or, parce que l’aumône sauve de la mort, et c’est elle qui lave les péchés et fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. Mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité sont les ennemis de leur âme. Je vous manifeste donc la vérité, et je ne vous cacherai point une chose qui est secrète. Quand tu priais avec larmes, que tu ensevelissais les morts, que tu laissais ton repas, que tu cachais les morts durant le jour en ta maison, et que, durant la nuit, tu les ensevelissais, c’est moi qui ai présenté ta prière au Seigneur. Et parce que tu étais agréable au Seigneur, il a été nécessaire que la tentation t’éprouvât.
Troisième leçon. Et maintenant le Seigneur m’a envoyé pour te guérir, et pour sauver Sara, la femme de ton fils, du démon. Car je suis l’Ange Raphaël, l’un des sept qui nous tenons devant le Seigneur. Et, lorsqu’ils eurent entendu ces paroles, ils furent troublés, et, tremblants, ils tombèrent à terre sur leur face. Et l’Ange leur dit : Paix à vous ! ne craignez point. Car lorsque j’étais avec vous, c’est par la volonté de Dieu que j’y étais : bénissez-le et chantez-le. Je paraissais, il est vrai, manger avec vous et boire ; mais moi, c’est d’une nourriture invisible et d’une boisson qui ne peut être vue par les hommes, que je fais usage. Il est donc temps que je retourne vers celui qui m’a envoyé ; mais vous, bénissez Dieu, et racontez toutes ses merveilles. Et, lorsqu’il eut dit ces choses, il fut enlevé de leur présence, et ils ne purent plus le voir. Alors, prosternés pendant trois heures sur leur face, ils bénirent Dieu, et, s’étant levés, ils racontèrent toutes ses merveilles.
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Sermon de saint Bonaventure, Évêque.
Quatrième leçon. Le nom de Raphaël veut dire médecine de Dieu. Et nous devons remarquer qu’on peut être retiré du mal par trois bienfaits que saint Raphaël nous accorde quand il nous guérit. D’abord Raphaël, le médecin céleste, nous arrache à l’infirmité spirituelle en nous amenant à l’amertume salutaire de la contrition, à laquelle se rapporte ce que Raphaël dit à Tobie : Dès que tu seras entré dans ta maison, oins ses yeux avec du fiel. Il le fit et son père recouvra la vue. Pourquoi ne dut-ce point être Raphaël lui-même qui fit cette onction ? Parce qu’un Ange ne donne point la componction ; son rôle est d’en montrer la voie. En ce fiel nous voyons donc l’image de l’amertume de la contrition, laquelle rend sains les yeux intérieurs de l’âme ; un psaume nous dit : « Il guérit ceux qui sont contrits de cœur. » Cette contrition est un collyre excellent. Au deuxième chapitre du livre des Juges, il est raconté que l’Ange monta auprès de ceux qui versaient des larmes et dit au peuple : « Je vous ai retirés de la terre d’Égypte ; j’ai accompli pour vous tant et tant de choses bonnes, et tout 1e peuple pleura de telle sorte que ce lieu fut appelé le lieu de ceux qui pleurent. »Mes très chers, les Anges nous parlent tout le long du jour des bienfaits de Dieu et nous les remettent en mémoire : Ils semblent nous dire : Qui t’a créé ? Qui t’a racheté ? Qu’as tu fait ? Qu’as-tu offensé ? Or, si nous nous arrêtons à considérer ce qui en est, nous ne trouverons d’autre remède que de pleurer.
Cinquième leçon. Secondement, saint Raphaël nous arrache à la servitude du diable, quand il fait pénétrer en nous le souvenir de la passion du Christ en figure de laquelle il est dit au sixième chapitre de Tobie : Si tu mets une parcelle de son cœur sur des charbons ardents, la fumée qui s’en dégagera mettra en fuite la race des démons. En effet, Raphaël relégua le démon dans un désert de la haute Égypte. Qu’est ceci ? Raphaël n’aurait pu éloigner le démon s’il n’avait mis le cœur sur des charbons ardents ? Est-ce le cœur d’un poisson qui donnait à l’Ange tant de pouvoir ? Nullement. Il serait demeuré sans aucune vertu s’il n’y avait eu ici un mystère. Par ce fait il nous est donné à entendre que rien aujourd’hui ne nous délivre de la servitude du diable comme la passion du Christ, et que cette passion procède de son cœur comme d’une racine, c’est-à-dire qu’elle est le fruit de son amour. Le cœur est en effet la source de toute notre chaleur vitale. Si donc tu mets le Cœur du Christ, c’est-à-dire la passion qu’il a soufferte et dont la racine est la charité, la source son ardeur, si tu mets ce Cœur divin sur des charbons en le rappelant à ta mémoire et que ton âme s’enflamme, aussitôt le démon sera éloigné, de sorte qu’il ne pourra te nuire.
Sixième leçon. Troisièmement l’Archange Raphaël nous délivre de la peine de nous trouver en opposition avec Dieu, peine que nous encourons en offensant ce Dieu ; il nous en délivre quand il nous amène à prier avec instance ; et à ceci je rapporte ce que l’Ange Raphaël dit à Tobie au douzième chapitre : Quand tu priais avec larmes, moi j’ai offert ton oraison au Seigneur. Les Anges nous réconcilient avec Dieu, dans la mesure où ils le peuvent. Nos accusateurs devant Dieu, ce sont les démons. Quant aux Anges, ils nous excusent, lorsqu’ils offrent nos prières, ces prières qu’ils nous ont porté à faire dévotement. On lit au huitième chapitre de l’Apocalypse : « La fumée des parfums s’éleva de la main de l’Ange en présence du Seigneur ». Ces parfums se consumant suavement sont les prières des Saints. Veux-tu plaire au Dieu que tu as offensé ? Prie dévotement. Ils offrent à Dieu ta prière pour te réconcilier avec lui. Il est dit en saint Luc que le Christ étant tombé en agonie priait plus instamment et qu’un Ange de Dieu lui apparut le fortifiant. Tout cela s’est accompli en notre faveur, car le Sauveur n’avait point besoin d’être fortifié par un messager céleste ; mais il en a été ainsi pour montrer que les Anges assistent volontiers ceux qui prient avec piété et volontiers les aident ; ils les fortifient et offrent leurs oraisons à Dieu. Le Pape Benoît XV a étendu à l’Église universelle la fête de saint Raphaël, archange.
AU TROISIÈME NOCTURNE.
Homélie de saint Jean Chrysostome, Évêque.
Septième leçon. En ce passage de l’Évangile (rapportant) le miracle opéré en faveur du paralytique qui attendait le passage de l’ange près de la piscine appelée en hébreu Bethsaïde, à quel mode de guérison est-il fait allusion ? Quel mystère nous semble indiqué sous l’écorce du fait historique ? Les détails de ce fait n’ont pas été consignés sans motif, mais saint Jean nous annonce comme par une figure et une image ce qui devait s’accomplir dans la suite, de peur que si (la prédication) d’une chose aussi surprenante (qu’un baptême régénérateur) arrivait sans être aucunement attendue, la foi de beaucoup d’auditeurs ne fût jusqu’à un certain point ébranlée. Que signifie donc cette narration ? Elle prédit le baptême qui devait être conféré plus tard, plein de vertu et d’une grâce immense ; le baptême qui allait laver tous les péchés et rendre des morts à la vie. C’est donc le baptême qui est figuré par la piscine et plusieurs autres symboles. Parmi ceux-ci, le Seigneur a d’abord donné l’eau qui lave les taches corporelles et purifie les souillures, non réelles mais réputées telles provenant de funérailles, de lèpre et d’autres causes. Sous l’ancienne loi, il fallait en bien des circonstances, se purifier par l’eau.
Huitième leçon. Mais poursuivons notre sujet. La Providence a donc voulu que l’eau servit en premier lieu, à purifier les souillures matérielles, puis à guérir diverses infirmités. Pour nous rapprocher davantage de la grâce du baptême, Dieu ne se contente plus de porter remède aux souillures, mais il guérit aussi les maladies. Soit à propos du baptême, soit à propos de la passion ou de tout autre sujet, les images qui touchent de plus près à la vérité sont plus claires que celles données plus anciennement. Il en est des figures comme des gardes de l’empereur ; les plus rapprochés de sa personne sont toujours plus élevés en dignité que les autres. L’Ange descendait dans la piscine Probatique, en agitait l’eau pour lui communiquer une vertu curative : ce qui préparait les Juifs à reconnaître à plus fortes raisons, au Seigneur des Anges, le pouvoir de guérir tous les maux de l’âme. Toutefois, de même que les eaux de la piscine ne guérissaient point par elles-mêmes, (autrement elles l’eussent toujours fait,) mais en vertu de ’action de l’Ange, de même l’eau dans le baptême n’agit pas non plus par elle-même ; elle n’efface tous nos péchés que lorsqu’elle a reçu la grâce de l’Esprit.
Neuvième leçon. Autour de cette piscine « gisait une grande multitude de malades, d’aveugles, de boiteux, de paralytiques attendant que l’eau fût mise en mouvement. » Alors l’infirmité même de chacun d’eux mettait souvent obstacle à sa guérison bien qu’il la voulut. Aujourd’hui il dépend de chacun d’avoir accès à la piscine spirituelle. Ce n’est plus l’ange du Seigneur qui agite les eaux, c’est le Seigneur des Anges qui seul intervient. Nous n’avons plus le droit de dire : Tandis que je m’avance, un autre descend avant moi. Car l’univers entier se présentât-il, la grâce n’en serait pas pour cela épuisée, l’action divine n’en aurait pas moins toute son efficacité et n’en demeurerait pas moins toujours la même. Quoique les rayons du soleil nous éclairent chaque jour, ils ne se raréfient point, quoiqu’ils réjouissent bien des regards, ils ne perdent point leur splendeur ; ainsi (ou plutôt encore moins) l’action de l’Esprit-Saint n’est pas diminuée par le grand nombre de ceux en qui elle s’exerce. Ce qui arrivait à Bethsaïde avait pour but de préparer ceux qui auraient connaissance de cette vertu de l’eau pour guérir les maladies corporelles et qui seraient familiarisés avec ce spectacle, à croire sans peine que les maux de l’âme sont, eux aussi, susceptibles de guérison.

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Saint Antoine-Marie Claret évêque et confesseur

23 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Saint Antoine-Marie Claret évêque et confesseur

Collecte

O Dieu, qui avez élevé le bienheureux Antoine-Marie, votre Confesseur et Évêque, par les vertus apostoliques, et qui avez institué par lui dans votre Église de nouvelles familles de clercs et de vierges : faites que, dirigés par son enseignement et soutenus par ses mérites, nous puissions travailler sans cesse à chercher le salut des âmes.

Office

Antoine-Marie Claret, né à Sallent en Espagne de parents pieux et honorables, exerça dans sa jeunesse le métier de tisserand, mais ensuite il devint prêtre, s’adonna d’abord au ministère paroissial, puis vint à Rome pour être envoyé par la Congrégation de la Propagation de la Foi aux missions extérieures. Revenu en Espagne, par une disposition de Dieu, il parcourut comme missionnaire apostolique la Catalogne et les îles Canaries. Auteur fécond de bons livres, il fonda aussi la Congrégation des Fils du Cœur Immaculé de Marie. Élevé au siège archiépiscopal de Santiago de Cuba, il fit briller avec éclat les vertus d’un pasteur plein de zèle ; il rétablit le séminaire, encouragea les études et la formation des clercs, fonda des œuvres sociales et créa pour l’éducation chrétienne des jeunes filles l’Institut des Sœurs enseignantes de Marie Immaculée. Appelé ensuite à Madrid pour y être le confesseur de la reine d’Espagne et son conseiller dans les affaires ecclésiastiques les plus importantes, il donna un magnifique exemple d’austérité et de toutes les vertus. Au concile du Vatican, il se fit l’ardent défenseur de l’infaillibilité du Pontife Romain. Il propagea admirablement la dévotion envers le très Saint Sacrement et envers le cœur immaculé de Marie et son Rosaire. Enfin, il mourut exilé à Fontfroide, en France, en 1870. Il fut glorifié par des miracles ; Pie XI l’inscrivit parmi les bienheureux et Pie XII parmi les saints.

Fondateur des Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie (✝ 1870)

Catalan, originaire des environs de Barcelone. Il fut d'abord apprenti-tisserand, profession familiale. Puis il fut typographe, juste le temps d'aimer la diffusion de la Parole de Dieu par la presse.
Il trouva sa voie à 22 ans en entrant au séminaire de Vicq.
Prêtre, il parcourt la Catalogne, chapelet en main, distribuant des brochures édifiantes qu'il avait lui-même imprimées.

Mais ces horizons étaient encore trop étriqués à ses yeux. En 1849, il fonde une nouvelle Congrégation à vocation Missionnaire : « les Fils de Marie Immaculée » qu'on appelle les Clarétins.
En 1850, le Pape le nomme Archevêque de Santiago de Cuba, et cela ne le déconcerte pas. Il y exerce un intense apostolat, homme de feu brûlé par l'Amour du Christ.

Là encore il imprime et distribue images et brochures, prend la défense des esclaves, condamne les exactions des grands propriétaires.
Ce qui lui attire bien des ennemis. Il échappe alors à quinze tentatives d'assassinat. En 1857, après 6 années d'un tel Ministère, la reine Isabelle l'appelle en Espagne comme conseiller et confesseur.
En 1868, la révolution éclate. Saint Antoine-Marie suit la reine, réfugiée à Paris. Les Claretains sont expulsés de leurs six maisons et fondent en France celle de Prades.
Il prend part au Concile du Vatican en 1869 et 1870. Au retour, il se retirera au Monastère Cistercien de Fontfroide où il meurt.

Mémoire de Saint Antoine-Marie Claret, Évêque. Après son Ordination presbytérale, il parcourut pendant plusieurs années la Catalogne, en prêchant au peuple, et fonda la Société des Missionnaires Fils du Cœur Immaculé de Marie.
Devenu Évêque de Santiago de Cuba, il se soucia plus que tout du Salut des âmes. Revenu en Espagne, il eut beaucoup à souffrir pour l’Église et finit ses jours en exil chez les Moines Cisterciens de Fontfroide près de Narbonne, en 1870.

Martyrologe romain

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XXème Dimanche après la Pentecôte

22 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

XXème Dimanche après la Pentecôte

Introït

Tout ce que vous nous avez fait, Seigneur, vous l’avez fait par un juste jugement, car nous avons péché contre vous et nous n’avons pas obéi à vos commandements ; mais glorifiez votre nom et agissez envers nous selon la multitude de vos miséricordes. Heureux ceux qui sont purs dans leurs voies, qui marchent dans la loi du Seigneur

Collecte

Laissez-vous fléchir, Seigneur, et accordez à vos fidèles le pardon et la paix, afin qu’ils soient purifiés de toutes leurs fautes, et qu’ils vous servent avec un cœur rempli de confiance.

Epitre

Mes frères, ayez soin de vous conduire avec circonspection, non comme des insensés, mais comme des sages ; rachetant le temps, parce que les jours sont mauvais. C’est pourquoi ne devenez pas inconsidérés mais comprenez quelle est la volonté de Dieu. Et ne vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche ; mais remplissez-vous de saint-Esprit, vous entretenant par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant dans vos cœurs au Seigneur ; rendant grâces sans cesse pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ ; vous soumettant les uns aux autres dans la crainte du Christ.

Evangile

En ce temps-là, il y avait un officier du roi, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que .Jésus venait de Judée en Galilée, il alla auprès de lui, et le pria de descendre, et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point. L’officier lui dit : Seigneur, descendez avant que mon fils meure. Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui annoncèrent que son fils vivait. Il leur demanda l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit ; et il crut, lui, et toute sa maison.

Secrète

Nous vous en supplions, Seigneur, faites que ces mystères nous soient un remède céleste et purifient notre cœur de ses vices.

Communion

Souvenez-vous, Seigneur, de votre parole à votre serviteur, de cette parole en laquelle vous m’avez donné l’espérance ; c’est elle qui m’a consolé dans mon humiliation.

Au troisième nocturne.

 

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Septième leçon. La lecture du saint Évangile que vous venez d’entendre, frères, n’a pas besoin d’explication ; mais pour ne pas sembler la passer sous silence, disons un mot d’exhortation plutôt que d’explication. Je ne vois rien que nous devions expliquer, sauf ceci : pourquoi celui qui était venu demander le salut pour son fils s’est-il entendu dire : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges vous ne croirez pas » ? Il est évident que celui qui cherchait à sauver son fils croyait. Autrement, aurait-il cherché le salut auprès de quelqu’un qu’il ne croyait pas être Sauveur ? Pourquoi, donc, est-il dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas », à celui qui a cru avant d’avoir vu des miracles ?

Huitième leçon. Rappelez-vous ce qu’il a demandé alors vous verrez plus clairement qu’il a douté dans sa foi. Car il lui demanda de « descendre et de guérir son fils ». Donc il cherchait la présence corporelle du Seigneur qui, par son esprit était présent partout. C’est en cela qu’il n’a pas cru assez en celui qu’il n’a pas estimé capable de rendre le salut s’il n’était pas présent corporellement. S’il avait cru parfaitement, il aurait tenu pour certain qu’il n’y a pas de lieu où Dieu ne soit.

Neuvième leçon. Il a donc grandement manqué de confiance parce qu’il n’a pas rendu honneur à la majesté, mais à la présence corporelle. Il demanda donc le salut de son fils, et cependant il douta dans sa foi. Il crut celui à qui il était venu puissant pour guérir, pourtant il l’estima éloigné de son fils mourant. Mais le Seigneur qui est prié de venir montre qu’il n’est pas absent du lieu où il est invité : par son seul commandement il rendit le salut, lui qui par sa volonté a tout créé.

ÉPÎTRE.

L’approche de la consommation des noces du Fils de Dieu coïncidera ici-bas avec un redoublement des fureurs de l’enfer pour perdre l’Épouse. Le dragon de l’Apocalypse, l’ancien serpent séducteur d’Ève, vomissant comme un fleuve sa bave immonde , déchaînera toutes les passions pour entraîner la vraie mère des vivants sous l’effort. Cependant il sera impuissant à souiller le pacte de l’alliance éternelle ; et, sans forces contre l’Église, il tournera sa rage contre les derniers fils de la nouvelle Ève, réservés pour l’honneur périlleux des luttes suprêmes qu’a décrites le prophète de Pathmos .

C’est alors surtout que les chrétiens fidèles devront se souvenir des avis de l’Apôtre, et se conduire avec la circonspection qu’il recommande, mettant tous leurs soins à garder pure leur intelligence non moins que leur volonté, dans ces jours mauvais. Car la lumière n’aura point alors à subir seulement les assauts des fils de ténèbres étalant leurs perverses doctrines ; elle sera plus encore, peut-être, amoindrie et faussée par les défaillances des enfants de lumière eux-mêmes sur le terrain des principes, par les atermoiements, les transactions, l’humaine prudence des prétendus sages. Plusieurs sembleront ignorer pratiquement que l’Épouse de l’Homme-Dieu ne peut succomber sous le choc d’aucune force créée. S’ils se souviennent que le Christ s’est engagé à garder lui-même son Église jusqu’à la fin des siècles, ils n’en croiront pas moins faire merveille en apportant à la bonne cause le secours d’une politique dont les concessions ne seront pas toujours pesées suffisamment au poids du sanctuaire : sans songer que le Seigneur n’a point besoin, pour l’aider à tenir sa promesse, d’habiletés détournées ; sans se dire surtout que la coopération qu’il daigne accepter des siens, pour la défense des droits de l’Église, ne saurait consister dans l’amoindrissement ou la dissimulation des vérités qui font la force et la beauté de l’Épouse. Combien oublieront la maxime de saint Paul écrivant aux Romains que se conformer à ce siècle, chercher une adaptation impossible de l’Évangile avec un monde déchristianisé, n’est point le moyen d’arriver à discerner sûrement le bon, le meilleur, le parfait aux yeux du Seigneur ! Aussi sera-ce un grand et rare mérite, en bien des circonstances de ces temps malheureux, de comprendre seulement quelle est la volonté de Dieu, comme le dit notre Épître.

Veillez, dirait saint Jean, à ne point perdre le fruit de vos œuvres ; assurez-vous la pleine récompense qui n’est donnée qu’à la plénitude persévérante de la doctrine et de la foi. Au reste, alors comme toujours, selon la parole de l’Esprit-Saint, la simplicité des justes les conduira sûrement; l’humilité leur donnera la Sagesse ; et, s’attachant uniquement à cette très noble compagne, ils seront vraiment sages par elle et sauront ce qui plaît au Seigneur. Ils comprendront qu’aspirant comme l’Église à l’union au Verbe éternel, pour eux comme pour l’Église la fidélité à l’Époux n’est autre chose que la fidélité à à la vérité ; car le Verbe, objet de leur commun amour, n’est autre en Dieu que le rayonnement de la vérité infinie. Leur unique soin sera donc toujours de se rapprocher du Bien-Aimé par une ressemblance plus grande avec lui, c’est-à-dire par une reproduction plus complète du vrai dans leurs paroles et leurs actes. Et en cela ils serviront la société comme elle doit l’être, mettant en pratique le conseil du Seigneur qui nous demande de chercher d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et de nous confier en lui pour le reste. Laissant à d’autres la recherche d’humaines et louvoyantes combinaisons, d’incertains compromis destinés, dans la pensée de leurs auteurs, à retarder de quelques semaines, de quelques mois peut-être, le flot montant de la révolution, ils comprendront différemment, pour eux, le conseil de racheter le temps que nous donne l’Apôtre.

L’Époux avait acheté le temps d’un grand prix, pour être employé par ses membres mystiques à la glorification du Très-Haut. Perdu parla multitude dévoyée dans la révolte et l’orgie, les âmes fidèles le rachèteront en donnant une telle intensité aux actes de leur foi et de leur amour, que rien ne soit diminué, s’il se peut, jusqu’au dernier moment, du tribut qu’offrait chaque jour la terre à la Trinité souveraine. Contre la bête à la bouche insolente et pleine de blasphèmes, ils reprendront le cri de Michel contre Satan promoteur de la bête : Qui est comme Dieu !

L’antiquité chrétienne appelait les dernières semaines du Cycle à son déclin : Semaines du saint Ange ; nous avons vu comment, dans un de ces Dimanches, elle chantait l’arrivée du grand Archange au secours du peuple de Dieu, ainsi que Daniel l’avait annoncé pour les derniers jours du monde. Quand donc commenceront les épreuves de la fin, lorsque l’exil dispersera les baptisés et que le glaive s’abattra sur leurs têtes aux applaudissements d’un monde prosterné devant la bête et son image, n’oublions point que nous avons un chef choisi par Dieu, acclamé par l’Église, pour nous conduire dans ces derniers combats où la défaite des saints (4) sera plus glorieuse que les triomphes de l’Église aux jours de sa domination sur le monde. Ce que Dieu alors, en effet, demandera des siens, ce ne sera plus ni le succès de la diplomatie, ni la victoire armée, mais la fidélité à sa vérité, à son Verbe : fidélité d’autant plus franche et plus entière, que la défection sera plus universelle autour de la petite troupe rangée sous la bannière de l’Archange. Proféré par une seule poitrine fidèle avec la vaillance de la foi et l’ardeur de l’amour en de telles circonstances, le cri de saint Michel, une fois déjà vainqueur des infernales légions, honorera plus Dieu que ne l’atteindront les ignobles blasphèmes des millions d’êtres dégradés sectateurs de la bête.

Pénétrons-nous de ces pensées que suggèrent les premières lignes de notre Épître ; comprenons également les autres instructions qu’elle renferme et qui, du reste, ne s’éloignent pas des premières. Pour ce Dimanche où se lisait autrefois l’Évangile des noces du Fils de l’homme et de l’appel à son divin banquet, la sainte Église remarque opportunément, dans l’Épître, combien l’ivresse et les délices des noces sacrées sont différentes des joies mondaines. La sérénité, la pureté, la paix du juste admis dans l’intimité divine, font en son âme un festin continuel dont la Sagesse est le mets savoureux et l’éternelle convive. Laissant le monde à ses mesquins et trop souvent honteux plaisirs, le Verbe et l’âme, qu’il a remplie de l’Esprit-Saint par un mode ineffable, s’unissent pour chanter le Père souverain dans un concert merveilleux, où l’action de grâces et la louange trouvent sans cesse un nouvel aliment. Le hideux spectacle qu’offrira la terre, quand ses habitants se porteront en foule au-devant de la prostituée siégeant sur la bête et leur offrant la coupe d’ignominie, n’empêchera point le ciel de se reposer délicieusement dans la contemplation de ces âmes fortunées. Car les convulsions du monde agonisant, les poursuites de la femme ivre du sang des martyrs, loin de troubler l’harmonie qui s’élève de l’âme unie au Verbe, ne feront que donner plus d’ampleur à ses notes divines, plus de suavité à ses accents humains. « Qui donc, en effet, nous séparera de l’amour de Jésus-Christ ? Sera-ce la tribulation ou l’angoisse ? la faim ou la nudité ? les dangers, la persécution, le glaive ? Oui, sans doute, il est écrit qu’à cause de vous, tous les jours on nous met à mort, qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie  ! Mais en tout cela nous sommes vainqueurs, à cause de celui qui nous a aimés. Car je suis sûr que ni la mort, ni la vie, ni anges, ni principautés, ni vertus, ni choses présentes, ni choses futures, ni violence, ni rien de ce qui est dans les hauteurs, ni rien de ce qui est dans les abîmes, ni créature quelconque ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur. »

L’ancien peuple a chanté, dans l’Introït, son repentir et son humble confiance. Les Gentils chantent, au Graduel, leurs espérances réalisées et surpassées dans les délices du banquet nuptial.

ÉVANGILE.

L’Évangile est tiré de saint Jean aujourd’hui, pour la première et l’unique fois dans tout le cours des Dimanches après la Pentecôte. Il donne son nom de l’Officier de Capharnaüm au vingtième Dimanche. L’Église l’a choisi parce qu’il n’est pas sans une relation mystérieuse avec l’état du monde, dans les temps auxquels se rapportent prophétiquement les derniers jours du Cycle.

Le monde penche vers sa fin, et lui aussi commence à mourir. Miné par la fièvre des passions dans Capharnaüm, la ville du lucre et des jouissances, déjà il est sans forces pour aller de lui-même au-devant du médecin qui pourrait le guérir. C’est à son père, aux pasteurs qui l’ont engendré dans le baptême à la vie de la grâce, et gouvernent le peuple chrétien comme officiers de la sainte Église, c’est à eux de se rendre auprès du Seigneur et de lui demander le salut du malade. Le disciple bien-aimé nous fait savoir, en tête de son récit, qu’ils trouveront Jésus à Cana, la ville des noces et de la manifestation de sa gloire au banquet nuptial  ; c’est le ciel, où l’Homme-Dieu réside depuis qu’il a quitté notre terre, laissant ses disciples, privés de l’Époux, s’exercer pour un temps dans le champ de la pénitence. Étymologiquement, en effet, Capharnaüm signifie le champ de la pénitence et de la consolation qui naît de la pénitence. Telle devait être cette terre pour l’homme depuis sa sortie d’Éden, telle était la consolation à laquelle devait aspirer pendant cette vie le pécheur ; et c’est pour en avoir préféré d’autres, pour avoir voulu faire du champ de la pénitence un paradis nouveau, que le monde est maintenant près de finir. Car il n’a remplacé les délices vivifiantes de l’Éden que par le plaisir défendu qui tue l’âme, énerve les corps, et appelle la vengeance de Dieu.

Son seul remède est dans le zèle des pasteurs, et dans la prière de cette portion du troupeau du Christ qui ne s’est point laissée entraîner aux séductions de la licence universelle. Mais combien il importe que fidèles et pasteurs, sans retours personnels, entrent pleinement sur ce point dans les sentiments de la sainte Église ! En butte à l’ingratitude la plus révoltante, aux injustices, aux calomnies, aux perfidies de tout genre, la mère des peuples oublie ses injures pour ne penser qu’à la saine prospérité et au salut des nations qui l’outragent. Elle sait, à n’en pas douter, que le terme approche où le Très-Haut se fera justice enfin ;et, cependant, elle n’en continue pas moins de lutter contre Dieu, comme Jacob, jusqu’à l’aurore du jour terrible qu’ont annoncé David et la sibylle. A la pensée de l’étang de feu dont les vapeurs maudites paraissent déjà empester l’air, et qui bientôt va engloutir en une seule fois tous ses enfants insoumis, elle semble oublier jusqu’à l’approche des noces éternelles et à la véhémence de ses désirs d’Épouse ; et, ne se souvenant plus de rien sinon qu’elle est mère, elle prie comme elle l’a toujours fait, mais avec plus d’ardeur que jamais, pour le retardement de la fin, pro mora finis.

Afin de répondre à sa pensée, « réunissons-nous donc, comme le dit Tertullien, en une seule troupe, en une seule assemblée, pour aller trouver Dieu et l’investir de nos prières comme d’une armée. Cette violence lui est agréable. » Mais c’est à la condition d’être inspirée par une foi entière et que rien ne puisse ébranler. Si c’est notre foi qui nous donne la victoire sur le monde, c’est elle aussi qui triomphe de Dieu dans les cas les plus extrêmes. Songeons, comme notre mère l’Église, au péril imminent de tant de malheureux qui dansent follement sur l’abîme, où demain va s’engloutir en rugissant leur désespoir. Sans doute, ils sont inexcusables ; Dimanche encore, on les avertissait des pleurs et des grincements de dents réservés, sous les ténèbres extérieures, aux contempteurs des noces sacrées. Mais ils sont nos frères, et nous ne devons pas nous résigner si facilement au deuil de leur perte. Espérons contre toute espérance. L’Homme-Dieu, qui connaissait de science certaine l’inévitable damnation des pécheurs obstinés, en a-t-il moins versé pour eux tout son sang ? Nous voulons mériter de nous unir à lui par une pleine ressemblance ; ayons donc la résolution de l’imiter en cela même, dans la mesure qui peut être la nôtre : prions sans repos ni trêve pour les ennemis de l’Église et nos ennemis, tant que leur damnation n’est pas consommée. Dans cet ordre, rien n’est inutile, rien ne se perd. Quoi qu’il arrive, le Seigneur sera grandement glorifié de notre foi et de l’ardeur de notre charité.

Mettons seulement tous nos soins à ne pas mériter les reproches qu’il adressait à la foi boiteuse de la génération dont faisait partie l’officier de Capharnaüm. Nous savons qu’il n’a nul besoin de descendre du ciel en terre, pour donner leur efficacité aux ordres émanés de sa volonté miséricordieuse. S’il daigne multiplier autour de nous les miracles et les prodiges, nous lui serons reconnaissants pour nos frères plus faibles dans la foi, nous prendrons de là occasion d’exalter sa gloire, mais en protestant que notre âme n’avait plus besoin, pour croire à lui, des manifestations nouvelles de sa puissance.

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Saint Jean de Kenty confesseur

20 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Saint Jean de Kenty confesseur

Collecte

Nous vous en prions, Dieu tout-puissant, faites que, progressant dans la science des Saints et montrant de la compassion envers nos frères, à l’exemple du saint Confesseur Jean, nous puissions, grâce à ses mérites, trouver indulgence auprès de vous.

Quatrième leçon. Jean naquit au bourg de Kenty, dans le diocèse de Cracovie, et fut pour cela surnommé Cantius. Ses parents, pieux et honnêtes, se nommaient Stanislas et Anne. Dès son enfance, la gravité, la douceur et l’innocence de ses mœurs firent concevoir l’espérance qu’il parviendrait à un haut degré de vertu. Il étudia la philosophie et la théologie à l’Université de Cracovie et passa par tous les grades académiques. Docteur et professeur pendant plusieurs années, il éclairait l’esprit de ses auditeurs par la doctrine sacrée qu’il leur exposait, et les enflammait d’ardeur pour toute sorte de bien, et cela par ses exemples aussi bien que par son enseignement. Devenu Prêtre, il s’appliqua davantage à la perfection chrétienne, sans négliger aucunement l’étude des lettres. Autant il déplorait avec amertume que Dieu fût partout offensé, autant il s’efforçait de détourner sa colère de lui-même et du peuple, en offrant chaque jour, avec abondance de larmes, le Sacrifice non sanglant de l’autel. Il gouverna parfaitement, pendant quelques années, la paroisse d’Ilkusi ; mais, troublé à la vue du péril des âmes, il quitta cette paroisse et, l’académie le demandant, il se remit à enseigner.
Cinquième leçon. Tout e temps que l’étude lui laissait, il le consacrait, soit à procurer le salut du prochain, surtout par la prédication, soit à prier. On rapporte que, dans l’exercice de l’oraison, il lui arriva quelquefois d’être favorisé de visions et d’entretiens célestes. La passion du Christ le touchait à ce point, qu’il passait parfois des nuits entières à la méditer, et que, pour se la retracer plus vivement, il fit le pèlerinage de Jérusalem. Là, enflammé du désir du martyre, il ne craignit pas de prêcher, aux Turcs eux-mêmes, le Christ crucifié. Il se rendit quatre fois à Rome, au tombeau des saints Apôtres, faisant la route à pied et chargé lui-même de ce qu’il lui fallait pour le voyage. Le saint y allait tant pour honorer le Siège apostolique, auquel il était extrêmement dévoué, que pour diminuer, disait-il, les peines de son purgatoire, grâce à la rémission des péchés offerte là, chaque jour, aux fidèles. Au cours de ce voyage, des voleurs le dévalisèrent et lui demandèrent ensuite s’il avait encore autre chose ; Jean ne se souvint pas de quelques pièces d’or, cousues dans son manteau, et répondit qu’il ne lui restait plus rien. Déjà les voleurs s’enfuyaient, lorsqu’il se mit à crier pour les leur offrir aussi ; mais, admirant sa simplicité et sa bonté, ils lui rendirent spontanément ce qu’ils lui avaient pris. Pour qu’on ne blessât point la réputation du prochain, il fit, à l’exemple de saint Augustin, graver des vers sur la muraille de sa demeure, comme un perpétuel avertissement pour lui-même et pour ceux qui le visitaient. Les pauvres qui souffraient de la faim, il les nourrissait des mets de sa table ; ceux qui n’avaient pas de vêtements, il leur en achetait et il quittait même ses habits et ses chaussures pour les leur donner ; alors il laissait tomber son manteau jusqu’à terre, pour qu’on ne le vît pas rentrer pieds nus chez lui.
Sixième leçon. Il dormait peu, et par terre ; comme vêtement, comme nourriture, il n’avait que ce qu’il faut pour couvrir le corps et soutenir les forces. Un dur cilice, les flagellations et le jeûne, furent les moyens par lesquels il garda sa virginité, comme un lis au milieu des épines. Bien plus, pendant environ les trente-cinq dernières années de sa vie, il s’abstint constamment de l’usage de la viande. Enfin, plein de jours et de mérites, après s’être longtemps et soigneusement préparé à la mort, dont il pressentait l’approche, il distribua aux pauvres tout ce qu’il pouvait encore avoir chez lui, afin qu’aucune chose ne le retînt plus. Puis, saintement muni des sacrements de l’Église, « désirant d’être dissous et d’être avec Jésus-Christ, » il s’envola dans le ciel, en la veille de Noël, et fut illustre par d’éclatants miracles, après sa mort comme pendant sa vie. Dès qu’il eut rendu l’esprit, on le porta dans l’église de Sainte-Anne, voisine de l’Université, et on l’y ensevelit avec honneur. La vénération du peuple et le concours à son tombeau s’étant accrus de jour en jour, on l’honore très religieusement comme un des principaux patrons de la Pologne et de la Lithuanie. De nouveaux miracles ayant ajouté à sa gloire, le souverain Pontife Clément XIII l’a solennellement inscrit au nombre des Saints, le dix-septième jour dés calendes d’août, de l’an mil sept cent soixante-sept.

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Saint Luc évangéliste

18 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Saint Luc évangéliste

Collecte

Nous vous en prions, Seigneur, que votre saint Évangéliste Luc intercède pour nous, lui qui n’a jamais cessé de porter dans son corps la mortification de la croix, pour l’honneur de votre nom.

Office

Quatrième leçon. Luc, médecin d’Antioche, instruit, comme ses écrits l’indiquent, dans la langue grecque, fut le disciple de l’apôtre saint Paul, et son compagnon en ses diverses pérégrinations. Il a écrit un Évangile, et c’est de lui que le même Apôtre dit : « Nous avons envoyé avec lui un de nos frères dont on fait l’éloge, à cause de l’Évangile, dans toutes les Églises ; » et aux Colossiens : « Luc, le médecin bien-aimé, vous salue ; » et à Timothée : « Luc est seul avec moi. » Il a aussi laissé un autre livre excellent intitulé : Les Actes des Apôtres, et qui renferme l’histoire de ces temps-là jusqu’à la seconde année du séjour de Paul à Rome, c’est-à-dire la quatrième de Néron : d’où nous inférons que l’ouvrage fut composé dans cette même ville.
Cinquième leçon. Aussi regardons-nous les voyages de Paul, de Thècle et toute la fable du Lion baptisé, comme des livres apocryphes. Car est-il possible que, parmi tant d’autres choses, un compagnon de l’Apôtre n’ait oublié que celles-là ? D’ailleurs Tertullien, peu éloigné de ces temps-là, rapporte qu’en Asie, un certain prêtre, qui affectionnait l’Apôtre, ayant été convaincu par saint Jean d’être l’auteur de l’ouvrage et ayant avoué qu’il l’avait fait par affection pour saint Paul, fut déposé précisément pour ce sujet-là. Au sentiment de quelques-uns, toutes les fois que Paul, en ses Épîtres, écrit ces mots : « selon mon Évangile, » c’est de l’Évangile selon saint Luc qu’il entend parler.
Sixième leçon. Et ce n’est pas seulement de l’Apôtre saint Paul, qui n’avait point été avec le Seigneur au temps de sa vie mortelle, mais encore des autres apôtres, que saint Luc recueillit les récits de son Évangile. C’est ce qu’il déclare lui-même au commencement de son livre, en ces termes : « Suivant que ces choses nous ont été transmises par ceux qui, dès le commencement, les ont eux-mêmes vues, et qui ont été les ministres de la parole. » Ainsi donc, il a rédigé son Évangile sur le rapport d’autrui, et les Actes des Apôtres, d’après ce qu’il avait vu lui-même. Il vécut quatre-vingt-quatre ans et ne fut point marié ; on l’ensevelit à Constantinople, ses ossements y ayant été transportés d’Achaïe, avec les reliques de l’apôtre saint André, l’an vingtième de Constantin.

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Sainte Marguerite-Marie Alacoque vierge

17 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Sainte Marguerite-Marie Alacoque vierge

Collecte

Seigneur Jésus-Christ, vous avez révélé miraculeusement à la bienheureuse vierge Marguerite Marie les richesses inépuisables de votre Cœur : que, par ses mérites et à son imitation, nous obtenions de vous aimer en tout et par dessus-tout, et d’établir en votre Cœur notre demeure permanente.

Quatrième leçon. Marguerite-Marie Alacoque, née d’une famille honorable dans un bourg du diocèse d’Autun, donna dès son enfance des signes de sa sainteté future. Brûlant d’amour pour la Vierge Mère de Dieu et pour l’auguste sacrement de l’Eucharistie, la jeune adolescente voua à Dieu sa virginité ; Avant toute chose, elle s’efforce de réaliser dans sa vie l’exercice des vertus chrétiennes. Elle a le plaisir de dépenser des heures dans les prières et dans la méditation sur les choses du ciel. Elle était humble et patiente dans l’adversité. Elle a exercé la pénitence physique. Elle a montré sa charité envers son prochain, en particulier les pauvres. Par tous les moyens dans les limites de son pouvoir, elle s’employa avec diligence à imiter les plus saints exemple a laissé par notre divin Rédempteur.
Cinquième leçon.Entrée dans l’Ordre de la Visitation, elle commença aussitôt à resplendir du rayonnement de la vie religieuse. Elle fut gratifiée par Dieu d’un don d’oraison très élevée, d’autres faveurs spirituelles et de visions fréquentes. La plus célèbre fut celle où, tandis qu’elle priait devant le Saint-Sacrement, Jésus se présenta lui-même à sa vue, lui montra, sur sa poitrine ouverte, son Divin Cœur tout embrasé et entouré d’épines et lui ordonna de faire en sorte, en raison d’un tel amour et pour réparer les outrages des hommes ingrats, qu’un culte public fût institué en l’honneur de son Cœur ; il promettait en retour de grandes récompenses puisées dans le trésor céleste. Lorsque, par l’humilité, elle a hésité d’entreprendre une telle tâche, son Sauveur très aimant l’a encouragé. En même temps, il a désigné Claude de la Colombière, un homme de grande sainteté, comme celui qui pourrait la guider et l’aider. Notre Seigneur l’a également conforté avec l’assurance qu’une très grande bénédiction s’étendrait sur l’Eglise grâce au culte de son divin Coeur.
Sixième leçon.Marguerite s’est ardemment dépensée à accomplir l’ordre du Rédempteur. Vexations, insultes ne lui manquèrent pas de la part de certains qui maintenaient qu’elle faisait l’objet d’aberrations mentales. Elle a non seulement porté ces souffrances patiemment, elle a même tiré profit, s’offrant elle-même dans l’angoisse et les douleurs comme une victime agréable à Dieu, supportant toute ces choses comme un moyen plus sûr de réaliser son but. Très estimée pour la perfection de sa vie religieuse et chaque jour plus unie au céleste Époux par la contemplation des réalités éternelles, elle s’envola vers lui, en la quarante-troisième année de son âge, l’an 1690 de la Rédemption. Elle fut glorifiée par des miracles ; Benoît XV l’inscrivit parmi les saints et Pie XI étendit son Office à l’Église universelle.

 

Sainte Marguerite-Marie Alacoque vierge

12 promesses du Sacré-Cœur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie - 1675

Notre Seigneur a fait les douze promesses suivantes à sainte Marguerite Marie afin d'encourager la vraie dévotion au Sacré Cœur de Jésus qui est également la dévotion au Saint-Sacrement. Ces promesses sont octroyées sur ceux qui sont prêts à vivre une heure avec Jésus dans le Saint-Sacrement régulièrement dans l'Adoration

1. Je leur donnerai toutes les grâces nécessaires dans leur état.

2. Je mettrai la paix dans leur famille.

3. Je les consolerai dans toutes leurs peines.

4. Je serai leur refuge assuré pendant la vie et surtout à la mort.

5. Je répandrai d'abondantes bénédictions sur toutes leurs entreprises.

6. Les pécheurs trouveront dans mon Cœur la source et l'océan infini de la miséricorde.

7. Les âmes tièdes deviendront ferventes.

8. Les âmes ferventes s'élèveront à une grande perfection.

9. Je bénirai même les maisons où l'image de mon Cœur sera exposée et honorée.

10. Je donnerai aux prêtres le talent de toucher les cœurs les plus endurcis.

11. Les personnes qui propageront cette dévotion auront leur nom écrit dans mon Cœur, et il n'en sera jamais effacé.

12. Je te promets, dans l'excès de la miséricorde de mon Cœur, que mon amour tout puissant accordera à tous ceux qui communieront les premiers vendredis, neuf fois de suite, la grâce de la pénitence finale, qu'ils ne mourront point dans ma disgrâce, ni sans recevoir les sacrements, et que mon Cœur se rendra leur asile assuré à cette heure dernière

 

Le Cœur de Jésus-Christ, c'est le Cœur de Dieu :

 

…..qu’il fasse que le Christ habite par la foi dans vos cœurs,

afin qu’étant enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints,

quelle est la largeur,

Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.

Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.

Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître.

Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez et que vous portiez du fruit, que votre fruit demeure, et que le Père vous accorde ce que vous lui demanderez en mon nom.

Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. (Jn 15, 13-17)

Nous donc, aimons Dieu, puisque Dieu nous a aimés le premier(1Jn 4, 19)

 

et la longueur,

Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. (Jn 13, 1)

 

et la hauteur,

Il est, Lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en Lui.

Il est la Tête du corps de l’Église,

Lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses, il tienne, Lui, la première place.

Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en Lui (Col 1, 15-19)

 

et la profondeur,

L’Incarnation : ….bien qu'il fût dans la condition de Dieu, il n'a pas retenu avidement son égalité avec Dieu; mais Il s'est anéanti lui-même, en prenant la condition d'esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui; Il s'est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix.  (Ph 2, 6-8)

et connaître l’amour du Christ,

qui surpasse toute connaissance, de sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu.

 

Connaître avec les saints l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, l’amour de Dieu qui est dans le Christ, l’amour divin incarné : l’Agneau de Dieu, le Sauveur, la Lumière, la Voie, la Vérité, la Vie la Vie éternelle….

Afin d’être remplis de toute la plénitude de Dieu, voilà la fin, le but de la vie chrétienne être rempli de la plénitude de Dieu, rien de moins.

Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né d'un grand nombre de frères.

Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés il les a glorifiés.

Que dirons-nous donc après cela? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré à la mort pour nous tous, comment avec lui ne nous donnera-t-il pas toutes choses?

Qui accusera des élus de Dieu? C'est Dieu qui les justifie!

Qui les condamnera? Le Christ est mort, bien plus il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous!

Qui nous séparera de l'amour du Christ?

Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? Selon qu'il est écrit: " A cause de toi, tout le jour nous sommes livrés à la mort, et on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. "

Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, par Celui qui nous a aimés.

Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni le anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu dans le Christ Jésus Notre-Seigneur. (Rm 8, 29-39)

 

Toute la plénitude de Dieu qui se trouve dans le Christ :

Il est l'image du Dieu invisible, né avant toute créature; car c'est en Lui que toutes choses ont été créées, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre, les choses visibles et les choses invisibles, Trônes, Dominations, Principautés, Puissances;

tout a été créé par Lui et pour Lui.

Il est, Lui, avant toutes choses, et toutes choses subsistent en Lui.

Il est la Tête du corps de l’Église,

Lui qui est le principe, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses, il tienne, Lui, la première place.

Car Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en Lui (Col 1, 15-19)

Cette force, il l'a déployée dans le Christ, lorsqu'il l'a ressuscité des morts et l'a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute puissance, de toute domination et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir.

Il a tout mis sous ses pieds et il l'a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. (Ep 1, 20-23)

 

Voilà ce que l’apôtre nous souhaite, nous promet, l’inhabitation de la Trinité en nos âmes, la participation à la vie divine, à la circumincession de charité de la Sainte Trinité, à la plénitude, la béatitude même de Dieu.

Sainte Marguerite-Marie Alacoque vierge
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Sainte Hedwige veuve

16 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

Sainte Hedwige veuve

Quatrième leçon. Hedwige, née de famille royale et plus illustre encore par l’innocence de sa vie, était fille de Berthold, duc de Moravie et d’Agnès, son épouse, ainsi que tante maternelle de sainte Elisabeth de Hongrie. Dès ses plus tendres années, elle se fit remarquer par sa sagesse et son éloignement pour les amusements de son âge. Donnée en mariage par ses parents, à l’âge de douze ans, à Henri, duc de Pologne, elle remplit saintement tous ses devoirs de fidèle épouse, et éleva ses enfants dans la crainte du Seigneur. Pour mieux s’appliquer au service de Dieu, elle amena son époux à consentir et à s’engager par vœu, comme elle, à garder la continence. Le duc étant mort, Hedwige, après d’instantes prières et sur l’inspiration divine, prit généreusement l’habit de l’Ordre de Cîteaux, dans le monastère de Trebnitz ; et là, s’appliquant à la contemplation et assistant avec assiduité, du lever du soleil jusqu’à midi, aux divins Offices et à la célébration des Messes, elle se montra courageuse à mépriser l’antique ennemi du genre humain.
Cinquième leçon. Elle ne voulut plus soit parler soit entendre parler des choses du siècle, à moins qu’elles ne se rapportassent à la gloire de Dieu ou au salut des âmes. La prudence brillait dans ses actions, en sorte qu’il ne s’y produisait ni excès quant à la mesure à garder, ni erreur pour l’ordre à suivre ; Hedwige était en outre affable et douce envers le prochain. Macérant son corps par des jeûnes, des veilles, ainsi que par la sévère rudesse de ses vêtements, elle remporta une grande victoire sur elle-même, et dès lors on vit fleurir en elle les plus sublimes vertus du christianisme, et elle devint un rare modèle de piété religieuse, par la gravité de ses conseils, la candeur et la sérénité de son âme. Se mettre volontiers au dessous de toutes ses sœurs, et les devancer toutes pour remplir avec joie les emplois les plus vils, servir les pauvres, même à genoux, laver et baiser les pieds des lépreux, tout cela lui était familier, car elle était assez maîtresse d’elle-même pour ne pas être arrêtée par le dégoût à la vue de la sanie découlant de leurs ulcères.
Sixième leçon. La pieuse duchesse se montra admirable de patience et de force d’âme, principalement à la mort de son fils Henri, duc de Silésie, tué dans une guerre contre les Tartares ; car, au lieu d’accorder des larmes à ce fils qu’elle aimait tendrement, elle rendit grâces à Dieu. Le don des miracles accrut encore sa gloire. Un enfant étant tombé à l’eau, engagé dans les roues d’un moulin et tout broyé, on eut recours à Hedwige, et elle le rendit à la vie. Elle accomplit d’autres prodiges encore, qui, dûment constatés, portèrent Clément IV à l’inscrire au nombre des Saints, et à concéder que la Pologne, qui l’honore comme sa patronne d’une vénération particulière, célébrât sa Fête le quinzième jour d’octobre. Plus tard, Innocent XI a rehaussé la solennité de cette Fête, en décidant qu’on la ferait dans toute l’Églis

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XIXème Dimanche après la Pentecôte

15 Octobre 2017 , Rédigé par Ludovicus

XIXème Dimanche après la Pentecôte

Introit

Moi je suis le salut du peuple, dit le Seigneur ; en quelque tribulation qu’ils crient vers moi, je les exaucerai, et je serai leur Seigneur pour toujours. Mon peuple, soyez attentif à ma loi, prêtez l’oreille aux paroles de ma bouche.

Collecte

Dieu tout-puissant et miséricordieux, éloignez de nous, dans votre bonté, tout ce qui s’oppose à notre salut, afin que, libres d’esprit et de corps, nous accomplissions ce qui est de votre service avec des cœurs dégagés de toute entrave.

Epître

Mes frères, renouvelez-vous de l’esprit de votre intelligence, et revêtez-vous de l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité. C’est pourquoi, renonçant au mensonge, dites chacun la vérité avec son prochain, parce que nous sommes membres les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère. Ne donnez pas prise au diable. Que celui qui dérobait ne dérobe plus, mais plutôt qu’il s’occupe en travaillant des mains à quelque chose de bon, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin.

Evangile

En ce temps-là, Jésus, prenant la parole, parla de nouveau en paraboles, et il dit : Le royaume des deux est semblable à un roi qui fit faire les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces, mais ils ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant : Dites aux invités : J’ai préparé mon festin, mes bœufs, et mes animaux engraissés sont tués ; tout est prêt, venez aux noces. Mais ils ne s’en inquiétèrent point, et s’en allèrent, l’un à sa ferme et l’autre à son négoce ; les autres se saisirent de ses serviteurs, et les tuèrent, après les avoir accablés d’outrages. Lorsque le roi l’apprit, il fut irrité ; et ayant envoyé ses armées, il extermina ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes, mais ceux qui avaient été invités n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux qui seront là. Ses serviteurs, s’en allant par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’était pas revêtu de la robe nuptiale. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir la robe nuptiale ? Et cet homme demeura muet. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus.

Offertoire

Quand j’aurai marché au milieu des tribulations, vous me vivifierez, Seigneur ; vous étendrez votre main contre la fureur de mes ennemis et votre droite me sauvera.

Communion

Vous avez ordonné que vos commandements soient très fidèlement observés ; puissent mes voies être dirigées de manière à ce que je garde vos justes ordonnances.

Au troisième nocturne.

Homélie de saint Grégoire, pape.

Septième leçon. Je me souviens de vous avoir déjà dit souvent que dans le saint Évangile l’Église présente est maintes fois nommée le Royaume des Cieux ; car on appelle Royaume des Cieux l’assemblée des justes. Le Seigneur en effet dit par le prophète : « Le ciel est mon trône ». Et Salomon assure que l’âme du juste est le trône de la sagesse. Paul aussi dit que le Christ est « puissance de Dieu et sagesse de Dieu ». C’est à nous de faire le lien : si Dieu est la sagesse, et l’âme du juste, le trône de la sagesse, vu que le ciel est appelé trône de Dieu, l’âme du juste est donc le ciel. Ceci est dit par le psalmiste à propos des saints prédicateurs : « Les cieux racontent la gloire de Dieu ».

Huitième leçon. Le Royaume des Cieux est donc l’Église des justes : car déjà le Seigneur règne en eux comme dans les cieux : du fait qu’ils soupirent après les choses d’en haut, leur cœur ne recherche rien sur la terre. On peut donc dire : « Le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. » Votre charité comprend déjà qui est ce Roi, père du Fils Roi. N’est-il pas celui à qui le psalmiste dit : « Dieu, donne au Roi ton jugement, et ta justice au fils du Roi ». « Il célébra les noces de son fils. » Dieu le Père célébra les noces de Dieu son Fils, quand il l’unit à la nature humaine dans le sein de la Vierge ; quand celui qui est Dieu dès avant les siècles, il a voulu le faire devenir homme à la fin des temps. Mais, bien que, normalement, cette union nuptiale se fasse entre deux personnes, qu’il soit banni de nos esprits de croire que la personne du Dieu-homme notre Rédempteur Jésus Christ, soit l’union de deux personnes.

Neuvième leçon. Nous disons que le Christ est constitué de deux natures et en deux natures ; mais gardons-nous bien, comme interdit, de croire qu’il est composé de deux personnes. On peut dire plus clairement et plus sûrement que le père célébra les noces du Roi son Fils quand il lui unit la sainte Église par le mystère de l’Incarnation. Or le sein de la Vierge Mère fut la chambre nuptiale de cet Époux. Aussi le psalmiste dit-il : « Dans le soleil il a dressé sa tente, il est comme l’époux qui sort de la chambre nuptiale ».

ÉPÎTRE.

La lecture de l’Épître aux Éphésiens, suspendue Dimanche en la manière que nous avons rapportée, est reprise aujourd’hui par la sainte Église. L’Apôtre a posé précédemment les principes dogmatiques de la vraie sainteté ; il déduit maintenant les conséquences morales de ces principes.

Rappelons-nous que la sainteté en Dieu est sa vérité même, la vérité vivante et harmonieuse, qui n’est autre que le concert admirable des trois divines personnes unies dans l’amour. Nous avons vu que la sainteté pour les hommes est aussi l’union à l’éternelle et vivante vérité par l’amour infini. Le Verbe a pris un corps pour manifester dans la chair cette vérité parfaite, dont il est l’expression substantielle ; son humanité, sanctifiée directement par la plénitude de la vie divine qui réside en lui, est devenue le modèle, et aussi le moyen, la voie unique de la sainteté pour toute créature.

Indépendamment du péché, les conditions de la nature finie retenaient l’homme bien loin de la vie divine ; mais il trouve en Jésus-Christ, tels qu’ils sont en Dieu, les deux éléments de cette vie : la vérité et l’amour. En Jésus, comme complément de son incarnation, la Sagesse aspire à s’unir aussi tous les membres de cette humanité dont il est le chef ; par lui l’Esprit-Saint, dont il est le réservoir sacré, se déverse sur l’homme pour l’adapter à sa vocation sublime, et consommer dans l’amour infini qui est lui-même cette union de toute créature avec le Verbe divin. Ainsi nous est communiquée la vie de Dieu, dont l’existence se résume dans la contemplation et l’amour de son Verbe ; ainsi sommes-nous sanctifiés dans la vérité, en participant à la sainteté même dont Dieu est saint par nature.

Mais si le Fils de l’homme, étant Dieu, participe pour sa race à la vie d’union dans la vérité, qui fait la sainteté de la Trinité souveraine, il ne communique cette vie, cette vérité, cette union déifiante, qu’à ceux des hommes qui sont devenus vraiment ses membres, qui reproduisent entre eux en lui, par l’opération de l’Esprit de vérité et d’amour, l’unité dont cet Esprit sanctificateur est en Dieu le lien tout-puissant. Que tous ils soient un, comme vous en moi et moi en vous, ô Père, disait l’Homme-Dieu ; qu’ils soient eux aussi UN en nous : je leur ai donné la gloire, c’est-à-dire la sainteté que vous m’avez donnée, pour qu’ils soient UN comme nous-mêmes nous sommes un, pour que, moi en eux et vous en moi, ils soient consommés et parfaits dans l’unité.Tel est, formulé par le Christ en personne, l’axiome simple et fécond, fondement du dogme et de la morale du christianisme. Jésus, dans cette prière sublime, expliquait ce qu’il venait de dire auparavant : Je me sanctifie pour eux, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la VÉRITÉ.

Comprenons maintenant la morale de saint Paul en notre Épître, et ce qu’il entend par cette justice et cette sainteté de la vérité qui est celle du Christ, de l’ homme nouveau que doit revêtir quiconque aspire à la possession des richesses énumérées dans les précédents passages de sa lettre immortelle. Qu’on relise l’Épître du XVIIe Dimanche, et l’on y verra que toutes les règles de l’ascétisme chrétien comme de la vie mystique se résument, pour l’Apôtre, dans ces mots : Soyons soucieux de l’UNITÉ. C’est le principe qu’il donne aux commençants comme aux parfaits ; c’est le couronnement des plus sublimes vocations dans l’ordre de la grâce, comme le fondement et la raison de tous les commandements de Dieu : tellement que, si nous devons nous abstenir du mensonge et dire la vérité à ceux qui nous écoutent, le motif en est, d’après l’Apôtre, que nous sommes membres les uns des autres !

Il est une sainte colère, dont parlait le psalmiste, et qu’inspire en certaines occasions le zèle de la loi divine et de la charité ; mais le mouvement d’irritation soulevé dans l’âme doit, alors même, s’apaiser au plus tôt : le prolonger serait donner place au diable, et lui laisser beau jeu pour ébranler ou renverser en nous, par la rancune et la haine, l’édifice de la sainte unité.

Avant notre conversion, le prochain n’avait pas moins que Dieu même à souffrir de nos fautes ; l’injustice nous coûtait peu, quand elle passait inaperçue ; l’égoïsme était notre loi, c’était la garantie du règne de Satan sur nos âmes. Maintenant que l’Esprit de sainteté a chassé l’indigne usurpateur, le meilleur signe de son empire reconquis est que non seulement les droits d’autrui sont désormais sacrés pour nous, mais que notre travail et toutes nos œuvres s’inspirent de la pensée des besoins du prochain à satisfaire. En un mot, poursuit et conclut l’Apôtre un peu plus loin, étant les imitateurs de Dieu comme ses fils très chers, nous marchons dans l’amour.

Ce n’est point autrement que l’Église, d’après saint Basile, manifeste au monde la grandeur des biens conférés à cette terre par l’Incarnation. L’assemblée des chrétiens parfaits montre la nature humaine, auparavant rompue et divisée en mille fragments, rejointe maintenant sur elle-même et pour Dieu ; c’est le résumé de ce que le Sauveur a fait dans la chair.

Le Christ a rendu la liberté de leurs mouvements à nos mains paralysées pour le bien surnaturel ; élevons-les spirituellement dans la prière, glorifiant Dieu par cet hommage qu’il agrée comme un sacrifice de suave odeur. C’est l’enseignement que la sainte Église nous donne par son exemple, au Graduel.

ÉVANGILE.

L’Évangile qu’on vient d’entendre a fait donner plus spécialement le nom de Dimanche des conviés aux noces au dix-neuvième Dimanche après la Pentecôte. Dès le commencement néanmoins de la série dominicale qui prend son point de départ à la descente de l’Esprit-Saint, l’Église proposait à ses fils l’enseignement évangélique qu’elle offre aujourd’hui derechef à leurs méditations ; au deuxième Dimanche après la Pentecôte, elle empruntait à saint Luc l’exposé de la parabole du grand repas aux nombreux invités, que saint Matthieu, précisant davantage, appelle maintenant le festin des noces.

Placée ainsi au début et vers la fin de la saison liturgique à laquelle préside l’Esprit sanctificateur, cette parabole éclaire toute la partie de l’année qu’elle domine en cette manière, et révèle de nouveau le vrai but qu’y poursuit l’Église. Mais combien la lumière n’a-t-elle pas grandi, depuis le jour où nous furent présentées pour la première fois ces allégories mystérieuses ! Ce certain homme, homo quidam, qui fit un grand souper et y appela beaucoup de gens, est devenu le roi qui fait les noces de son fils et nous donne en ces noces l’image du royaume des cieux. L’histoire du monde, elle aussi, s’est depuis lors développée sous nos yeux, comme l’ont fait, en passant d’un évangéliste à l’autre, les termes eux-mêmes de l’allégorie. Les anciens et premiers conviés, qui d’abord se bornaient à décliner l’invitation du père de famille, ont crû en audace ; s’emparant des porteurs du message que leur adressait l’amour, ils les ont couverts d’insultes et mis à mort. Nous avons assisté à la vengeance de cet homme qui était Dieu même, du père d’Israël devenu le roi des nations ; nous avons vu ses armées perdre les homicides et briller leur ville. Et voilà qu’enfin, malgré le refus des invités de Juda et leur opposition perfide à la célébration des noces du Fils de Dieu, les noces sont prêtes et la salle est remplie.

Le roi céleste a laissé aux serviteurs de son amour le soin d’appeler de toute race les nouveaux conviés ; mais maintenant que les envoyés, selon ses ordres, ont parcouru la terre entière, rassemblé les nations pour ce jour de la joie de son cœur, il va descendre en personne, pour s’assurer lui-même que rien ne manque aux apprêts de la fête et donner le signal du festin éternel des noces sacrées. Or, pour une telle fête, en un tel lieu, rien ne saurait manquer que de la part des conviés ; que ceux-ci veillent donc à ne pas attirer sur eux, dans cet universel et suprême examen, la défaveur du très-haut prince qui les appelle à son alliance. S’il a daigné les convoquer, malgré leur pauvreté sordide, des places publiques et de tous les carrefours, il leur a laissé tout le temps de déposer les haillons du passé ; sachant bien qu’ils ne pouvaient se pourvoir eux-mêmes, il a mis à leur disposition, pour le banquet nuptial, les plus riches vêtements de sa grâce et des vertus. Malheur donc à quiconque serait trouvé, au dernier jour, sans la robe nuptiale de la charité ! sa faute n’aurait point d’excuse, et le roi la punirait justement par l’exclusion de la salle du festin, comme une insulte à son fils.

Tout ce qui précède, dans les Dimanches qui viennent de s’écouler, nous a montré l’Église soucieuse uniquement de préparer l’humanité à ces noces merveilleuses, dont la célébration est le seul but qu’ait poursuivi le Verbe divin en venant sur la terre. Dans son exil qui se prolonge, l’Épouse du Fils de Dieu nous est apparue comme le vivant modèle de ses fils ; mais elle n’a point cessé non plus de les disposer par ses instructions à l’intelligence du grand mystère de l’union divine. Il y a trois semaines, abordant plus directement qu’elle ne l’avait fait jusque-là le sujet de son unique préoccupation de Mère et d’Épouse, elle leur rappelait l’appel ineffable. Huit jours plus tard, par ses soins, l’Époux des noces auxquelles on les conviait se révélait à eux dans cet Homme-Dieu devenu l’objet du double précepte de l’amour qui résume toute la loi. Aujourd’hui, l’enseignement est complet. Elle le précise dans l’Office de la nuit, où saint Grégoire nous donne toute sa pensée ; avec la double autorité d’un grand Docteur et d’un grand Pape, au nom même de l’Église, il explique ainsi l’Évangile :

« Le royaume des cieux est l’assemblée des justes. Le Seigneur dit en effet par un prophète : Le ciel est mon trône ; et Salomon dit d’autre part : L’âme du juste est le trône de la Sagesse, pendant que Paul appelle le Christ : Sagesse de Dieu. Si donc le ciel est le trône de Dieu, nous devons conclure évidemment que, la Sagesse étant Dieu et l’âme du juste le trône de la Sagesse, cette âme est un ciel... Le royaume des cieux est donc bien l’assemblée des justes... Si ce royaume est déclaré semblable à un roi qui fait les noces de son fils, votre charité comprend aussitôt quel est ce roi, père d’un fils roi comme lui-même, à savoir celui dont il est dit dans le psaume : O Dieu, confiez au Roi vos jugements, et votre justice au Fils du Roi! Dieu le Père a fait les noces de Dieu son Fils, quand il l’a uni à la nature humaine, quand il a voulu que celui qui était Dieu avant les siècles devînt homme sur la fin des siècles. Mais nous devons éviter le danger de laisser à entendre qu’il puisse exister dualité de personnes en notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ... A cause de cela, il peut être à la fois plus clair et plus sûr de dire que le Père a fait les noces du Roi son Fils, en lui unissant par le mystère de l’incarnation la sainte Église. Le sein de la Vierge mère a été la chambre nuptiale de cet Époux, dont le Psalmiste dit : Il a placé sa tente dans le soleil, il est l’Époux qui s’avance de sa chambre nuptiale. »

 

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