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Regnum Galliae Regnum Mariae

VIE SOLITAIRE

Rédigé par Ludovicus

VIE SOLITAIRE

Audi filia et vide et inclina aurem tuam et obliviscere populum tuum et domum patris tui et concupiscet rex decorem tuum quoniam ipse est dominus tuus et adorabunt eum.ps 44, 11-12

Loquebatur autem Dominus ad Mosen facie ad faciem sicut loqui solet homo ad amicum suum Ex 33, 11

« Chaque fois que je me suis rendu au milieu des hommes, j'en suis revenu moins homme » (Imitation L1, 20, 2)

 

roQue peut-il y avoir de plus agréable en cette vie que de vaquer à Dieu infiniment aimable, adhérer à Lui d'une âme tranquille et sincère, être libre en Lui des tumultes du monde, des soucis du siècle, des passions si amères de la colère, de l'impatience, de la crainte et du chagrin, puis inaugurer en cellule une vie céleste, jouissant en cette vie d'un avant-goût des délices du bonheur futur ?gr

 

Puisse mon âme mourir de la mort des solitaires!

Ô vie érémitique, vie angélique, vivier des âmes, réunion de gemmes célestes, cour d'un Sénat spirituel! Ton parfum surpasse la fragrance de tous les arômes. Rien de ce qu'on dit de toi n'est à la hauteur de ta dignité, car la langue de chair n'est pas à même d'exprimer ce qu'invisiblement l'esprit ressent de toi.

Ceux qui te connaissent t'aiment. Ceux qui t'ont goûtée chantent tes louanges. Tu es le parterre des aromates, la source des jardins et la grenade. Tu semble amère extérieurement aux novices et aux débutants, mais pour ceux qui goûtent ce que tu recèles intérieurement, tu es très douce et agréable. Tu es le camp de Dieu. Tu es la tour de David construites avec des remparts. Mille boucliers sont suspendus à toi, tout l'armement des braves. Tu es le champ de la bataille divine, l'arène de la guerre spirituelle, le spectacle des anges, le gymnase des lutteurs robustes. Ö cellule, mort des vices, fortifiant des vertus!

 

«Âme sainte, restez seule, pour vous conserver à Celui que vous avez choisi entre tous. Fuyez la foule, fuyez vos parents, séparez-vous de vos intimes, et même de celui qui vous sert; Ignorez-vous que vous avez un Époux si modeste qu'Il refuserait de se montrer à vous en présence de témoins ? Retirez-vous donc de cœur, sinon de corps, retirez-vous d'intention, d'amour et d'esprit, car l'Esprit, Jésus-Christ Notre Seigneur est devant vous, et Il demande la solitude de l'esprit» St Bernard

 

Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent qui en ont fait l’expérience. Ici, en effet, les hommes forts peuvent se recueillir autant qu’ils le désirent, demeurer en eux-mêmes, cultiver assidûment les germes des vertus, et se nourrir avec bonheur des fruits du paradis. Ici, on s’efforce d’acquérir cet œil dont le clair regard blesse l’époux d’un amour pur et limpide qui voit Dieu. Ici, on s’adonne à un loisir bien rempli et l’on s’immobilise dans une action tranquille. Ici, Dieu donne à ses athlètes, pour le labeur du combat, la récompense désirée : une paix que le monde ignore et la joie dans l’Esprit-Saint (SAINT BRUNO Lettre à Raoul Le Vert dans Lettres des premiers chartreux)

 

Q. 6 : DE LA NÉCESSITÉ DE VIVRE DANS LA SOLITUDE

Saint Basile
 
Pour aider l'âme à se concentrer, il faut habiter dans la solitude.

Il est dangereux, en effet, de demeurer parmi ceux qui vivent sans aucune crainte de Dieu et dédaignent d'observer parfaitement ses commandements. Salomon nous l'enseigne en disant: « Ne t'associe pas à un compagnon violent, n'habite pas avec un ami irascible, de peur qu'il ne t'apprenne ses voies et ne tende des pièges à ton âme » (Pr 22, 24-25); l'Apôtre de même : « Sortez du milieu d'eux, et écartez-vous d'eux, dit le Seigneur » (2 Cor 6,17).

Si nous craignons d'être tentés par les yeux et les oreilles, et de nous habituer insensiblement au péché, si nous redoutons pour notre âme le danger mortel qu'il y aurait à y garder imprimé le souvenir de choses vues ou de paroles entendues, si nous voulons en outre persévérer dans la prière continuelle, commençons par prendre la décision d'habiter dans la retraite.

Ainsi parviendrons-nous, peut-être, à échapper à l'habitude prise de vivre comme des étrangers aux commandements du Christ, or il ne faut pas un mince combat pour vaincre une habitude que le temps fortifie. Peut-être aussi, arriverons-nous à effacer les traces du péché, grâce à une prière infatigable et la méditation des commandements divins, prière et méditation auxquelles il est impossible de s'adonner au milieu de la foule, source de distractions multiples et de soucis temporels.

Et la parole du Christ : « Si quelqu'un veut me suivre qu'il se renonce à lui-même » (Lc 9,23), qui pourrait jamais l'observer tout en restant parmi eux ? Car c'est en nous renonçant nous-mêmes et en prenant la croix du Christ qu'il nous faut le suivre.

Or le renoncement, c'est l'oubli complet des choses passagères et le sacrifice de sa volonté propre, sacrifice fort difficile, pour ne pas dire tout à fait impossible à qui vit mêlé aux hommes.

Prendre sa croix et suivre le Christ est également chose malaisée dans un monde si mélangé. Car se préparer à mourir pour le Christ, être mortifié, comme il convient dans ses membres sur la terre, être prêt à résister aux attaques lancées contre nous à cause du nom du Christ, se garder détaché de la vie présente: c'est cela prendre sa croix, or nous y trouvons beaucoup d'obstacles, si nous persévérons dans la vie ordinaire.

Celui-ci parmi tant d'autres: lorsque l'âme a sous les yeux la masse des pécheurs, elle ne trouve plus l'occasion de remarquer ses propres péchés, ni de faire, dans le repentir, pénitence pour ses propres fautes. Elle se compare à de plus grands coupables, et s'imagine avoir de la vertu. Ensuite, arrachée par les ennuis et les soucis de la vie ordinaire à une pensée bien plus digne : celle de Dieu, elle perd, avec la joie et l'allégresse spirituelle, le bonheur de savourer les délices du Seigneur et de goûter la douceur de ses paroles : « Je me suis souvenu du Seigneur, est-il dit, et j'ai été dans l'allégresse » (Ps 76, 4), et : « Comme tes paroles sont douces à ma gorge, elles sont pour ma bouche préférables au miel »(Ps.118, 103). Enfin elle s'accoutume à mépriser complètement les jugements divins, et, pour elle, rien de plus triste ni de plus funeste!


   

 

 

 

 

 

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