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Regnum Galliae Regnum Mariae

Saint Jérôme confesseur et docteur

30 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

Saint Jérôme confesseur et docteur

Collecte

O Dieu, qui avez ménagé à votre Église pour expliquer les saintes Écritures, un éminent Docteur dans la personne du bienheureux Jérôme, votre Confesseur, faites nous vous en prions, que, secondés par ses mérites, nous puissions, votre grâce aidant, pratiquer ce qu’il a enseigné tout à la fois au moyen de la parole et de l’action.

Office

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

Quatrième leçon. Jérôme, fils d’Eusèbe, né à Strido en Dalmatie, sous le règne de Constance, reçut le baptême à Rome, pendant son adolescence, et y fut instruit des sciences libérales à l’école de Donat et d’autres savants très distingués. Poussé par le désir d’apprendre davantage, il parcourut la Gaule, où il entretient des relations avec quelques hommes pieux et versés dans les saintes Écritures, et transcrivit de sa main plusieurs livres sacrés. Bientôt après, Jérôme se dirigea vers la Grèce ; il y arriva déjà instruit de la philosophie et de la rhétorique, et ses talents ne firent que se développer dans un commerce intime avec les plus fameux théologiens. Mais il fut surtout le disciple assidu de Grégoire de Nazianze à Constantinople, et lui-même déclare qu’il doit à ce docteur sa science des saintes Lettres. Puis, il visita par dévotion le berceau de notre Seigneur Jésus-Christ, et parcourut toute la Palestine. Il affirme que ce pèlerinage, en le mettant en relation avec des Hébreux très érudits, lui profita beaucoup pour saisir le sens de l’Écriture sacrée.

Cinquième leçon. Il se retira ensuite dans une vaste solitude de la Syrie, et s’y livra pendant quatre années à l’étude des saints Livres et à la méditation de la béatitude céleste, se mortifiant par une abstinence perpétuelle, par les macérations de la chair, et versant des larmes abondantes. Paulin, Évêque d’Antioche, l’ayant ordonné Prêtre, Jérôme partit pour Rome, afin d’y conférer avec le Pape Damase, au sujet des controverses de certains Evêques avec Paulin et Épiphane, et aida le souverain Pontife dans la rédaction de ses lettres aux Églises. Mais comme le désir de regagner son ancienne solitude ne le quittait pas, il retourna en Palestine, et adopta un genre de vie tout céleste, dans le monastère fondé par Paule, dame romaine, à Bethléem, près de la crèche où naquit le Seigneur Jésus-Christ. Bien qu’éprouvé par diverses maladies et souffrances, il dominait les infirmités du corps, en se livrant à de pieux labeurs et en s’adonnant sans relâche à la lecture et à la composition de ses écrits.

Sixième leçon. De toutes les contrées de la terre, on recourait à lui comme à un oracle, pour l’explication des questions relatives aux divines Écritures. Le Pape Damase et saint Augustin le consultèrent souvent sur les passages les plus difficiles des Livres saints, parce qu’il était d’une doctrine suréminente et qu’il connaissait, non seulement le latin et le grec, mais aussi les langues hébraïque et chaldaïque, et qu’en outre, selon le témoignage du même saint Augustin, il avait lu les ouvrages de presque tous les écrivains. Il poursuivit les hérétiques dans des écrits pleins de vigueur et s’attira toujours la faveur des fervents orthodoxes. Il traduisit l’Ancien Testament de l’hébreu en latin, corrigea le Nouveau, sur l’ordre de Damase, d’après les manuscrits grecs, et en commenta une partie importante. De plus, il traduisit en latin un grand nombre d’ouvrages d’hommes instruits, et, par d’autres monuments de son génie, jeta la lumière sur certains points de la discipline chrétienne. Parvenu à un âge très avancé, illustre par sa sainteté et sa doctrine, il partit pour le ciel, sous le règne d’Honorius. Son corps, enseveli d’abord à Bethléem, fut ensuite transporté à Rome, dans la basilique de Sainte-Marie-de-la-Crèche.

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Jérôme, Prêtre.

Septième leçon. Les Apôtres et les docteurs sont appelés sel, parce que leur doctrine est le condiment de tout le genre humain. « Que si le sel perd sa vertu, avec quoi le salera-t-on ? » Si le docteur s’égare, par quel autre docteur sera-t-il redressé ? « Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. » La comparaison est tirée de l’agriculture. En effet, si le sel est nécessaire pour assaisonner les aliments et empêcher les viandes de se corrompre, il n’a point d’autre utilité. Du moins, nous lisons dans les écrits qu’il y eut des villes où la vengeance des vainqueurs fit répandre du sel, afin qu’il ne sortit plus du sol aucune végétation.

Huitième leçon. Que les docteurs et les Évêques se tiennent donc sur leurs gardes et qu’ils considèrent « que les puissants seront puissamment tourmentés, » que s’ils se perdent, il n’y a pas de remède, et que la chute des grands entraîne aux enfers. « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur un chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. » C’est la hardiesse de la prédication qu’il enseigne : il veut que ses Apôtres, au lieu de se cacher par crainte, et de ressembler à une lampe sous le boisseau, se produisent avec une entière liberté et prêchent sur les toits ce qu’ils ont ouï dans le secret.

Neuvième leçon. « Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir. » Soit qu’il ait accompli ce que d’autres avaient prophétisé de sa personne, soit que, faisant porter sa prédication sur les points laissés avant lui à l’état d’ébauche et d’imperfection, à cause de la faiblesse même des auditeurs, il les ait perfectionnés. C’est ainsi qu’il réprouve toute colère, qu’il supprime la peine du talion et condamne la concupiscence cachée au fond du cœur. « Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent. » Il nous est promis de nouveaux cieux et une terre nouvelle que fera le Seigneur Dieu. Si donc des choses nouvelles sont à créer, c’est que les anciennes doivent passer.

 

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De decem praeceptis, a. 8

30 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

De decem praeceptis, a. 8

Articulus 8

De sexto praecepto

Non moechaberis. Ex. XX, 14.

De decem praeceptis, a. 8 Post prohibitionem homicidii prohibetur adulterium; et congrue, quia vir et uxor sunt quasi unum corpus. Erunt inquit dominus, Gn. II, 24, duo in carne una. Et ideo post iniuriam quae infertur personae, nulla maior est quam illa quae infertur coniunctae. Prohibetur autem adulterium uxori, et viro. Sed prius dicendum est de uxoris adulterio, quia maius peccatum videtur committere. Committit autem tria peccata gravia uxor moechando, quae insinuantur Eccli. XXIII, 32-34: mulier omnis relinquens virum suum (...) primo in lege altissimi incredibilis fuit, secundo virum suum dereliquit, tertio adulterio fornicata est, et ex alio viro filios statuit sibi.

Primo ergo peccat per incredulitatem, quia legi incredibilis fit: Dominus enim prohibuit adulterium. Item facit contra Dei ordinationem, Mt. XIX, 6: quos Deus coniunxit, homo non separet. Item contra Ecclesiae statuta, vel sacramentum. Fit enim matrimonium in facie Ecclesiae; et ideo adducitur Deus quasi in testem et fideiussorem de servanda fide: Ma. II, 14: Dominus testificatus est inter te et uxorem pubertatis tuae, quam tu despexisti. Ergo peccatur contra legem, contra statutum et contra sacramentum Dei.

Secundo peccat per proditionem, quia derelinquit virum. Apostolus, I Cor. VII, 4: mulier sui corporis potestatem non habet, sed vir: ideo etiam nec castitatem servare potest sine consensu viri. Et ideo si moechatur, proditionem committit, dum seipsam alteri tradit, sicut servus dans se alteri domino. Pr. II, 17: reliquit ducem pubertatis suae, et pacti Dei sui oblita est.

Tertio per furti commissionem, quia ex alieno viro constituit sibi filios; et hoc maximum furtum est, quia totam hereditatem dat alienis filiis. Et nota, quod ista deberet studere quod filii intrarent religionem, vel aliquid aliud facerent, ita quod in bonis viri non succederent. Est ergo mulier moechans, sacrilega, proditrix, furatrix. Viri vero peccant non minus quam uxores, licet sibi quandoque blandiantur. Quod patet ex tribus.

Primo ex aequalitate quam habet; nam vir sui corporis potestatem non habet, sed mulier, ut dicitur I Cor. VII, 4: et ideo neuter potest aliquid facere sine alterius consensu quantum ad matrimonium. Et ad hoc significandum Deus non de pede vel capite, sed de costa mulierem formavit. Et ideo matrimonium nunquam statum perfectum habuit, nisi in lege Christi: quia Iudaeus unus plures habebat uxores, sed uxor non plures viros; et ideo non erat aequalitas.

Secundo ex viri fortitudine; quia propria passio mulierum est concupiscentia: I P. III, 7: viri similiter cohabitantes secundum scientiam, quasi infirmiori vasculo muliebri impartientes honorem. Et ideo si petis ab uxore quod tu non vis servare, frangis fidem.

Tertio ex eius auctoritate, quia vir est caput mulieris: unde mulieres non debent loqui in Ecclesia, sed domi viros interrogare, ut dicitur I Cor. XIV. Est ergo vir doctor mulieris; et ideo Deus praeceptum dedit viro. Magis autem peccat sacerdos quam laicus, et episcopus quam sacerdos, si non servant quae debent, quia docere alios ad ipsos pertinet. A simili, si vir moechatur, frangit fidem non servando ea quae debet. Sed tamen uxores attendant ad id quod Christus dicit, Mt. XXIII, 3: omnia quaecumque dixerint vobis, servate et facite; secundum opera vero eorum nolite facere. Non moechaberis. Sicut dictum est, Deus tam viris quam mulieribus prohibuit adulterium. Sed sciendum, quod licet aliqui credant adulterium esse peccatum, tamen non credunt simplicem fornicationem esse peccatum mortale: contra quos apostolus, He. XIII, 4: fornicatores enim et adulteros iudicabit Deus; I Cor. VI, 9: nolite errare: neque fornicarii (...), neque adulteri, neque molles, neque masculorum concubitores regnum Dei possidebunt. A regno autem Dei non excluditur aliquis nisi per peccatum mortale. Ergo est peccatum mortale. Sed forte dices: non est ratio quare sit peccatum mortale; cum non detur corpus uxoris, sicut in adulterio. Dico quod si non detur corpus uxoris, datur tamen corpus Christi, quod sibi datum fuit, et consecratum in Baptismo. Si ergo nullus debet facere iniuriam uxori, multo magis nec Christo. I Cor. VI, 15: nescitis quoniam corpora vestra membra sunt Christi? Tollens ergo membra Christi, faciam membra meretricis? Absit. Est ergo haeresis dicere, fornicationem simplicem non esse peccatum mortale. Et ideo sciendum, quod in isto praecepto, non moechaberis, prohibetur non solum adulterium, sed omnis carnalis corruptio, praeter eam quae est matrimonii. Ulterius autem sciendum, quod alii dicunt commixtionem viri et uxoris non esse sine peccato; quod est haereticum. Apostolus, He. XIII, 4: sit honorabile connubium in omnibus, et torus immaculatus. Talis autem coniunctio aliquando non solum sine peccato est, sed etiam est ad meritum vitae aeternae habentibus caritatem; aliquando est cum peccato veniali; aliquando cum mortali. Quando enim est cum intentione procreandae prolis, tunc est opus virtutis; quando autem cum intentione reddendi debitum, tunc est etiam opus iustitiae; quando autem est causa exercendae libidinis, tunc est cum veniali, quando scilicet non excedit limites matrimonii. Quando autem excedit, ut scilicet si posset, extenderet se ad aliam, tunc est mortale. Sciendum autem, quod adulterium et fornicatio prohibentur propter multa.

Primo enim perimit animam. Pr. VI, 32: qui adulter est, propter cordis inopiam perdet animam suam. Et dicit, propter cordis inopiam, quod est quando caro dominatur spiritui. Secundo privat vita: talis enim secundum legem debet mori, ut dicitur Lv. XX, et Dt. XXII. Et quod aliquando non puniatur corporaliter, est in malum suum; quia poena corporalis, quae cum patientia toleratur, est in remissionem peccatorum: punietur tamen postea in vita futura. Tertio consumit substantiam suam: unde Lc. XV, de filio prodigo dicitur, quod dissipavit substantiam suam vivendo luxuriose. Eccli. IX, 6: ne des fornicariis animam tuam in ullo, ne perdas te et haereditatem tuam.

Quarto vilificat prolem. Sg. III, 16-17: filii adulterorum in consummatione erunt, et ab iniquo toro semen exterminabitur; et si quidem longae vitae erunt, in nihilum computabuntur, et sine honore. I Cor. VII, 14: alioquin filii vestri immundi essent, nunc autem sancti sunt. Nunquam etiam habent honorem in Ecclesia, si clerici sine dedecore haberi possunt.

Quinto privat honore, et specialiter mulieres. Eccli. IX, 10: omnis mulier quae est fornicaria, quasi stercus in via conculcabitur; et de viro dicitur Pr. VI, 33: turpitudinem et ignominiam congregat sibi, et opprobrium illius non delebitur. Gregorius etiam dicit, quod peccata carnalia sunt maioris infamiae et minoris culpae quam spiritualia. Et ratio huius est, quia est commune cum bestiis. Ps. XLVIII, 21: homo, cum in honore esset, non intellexit: comparatus est iumentis insipientibus, et similis factus est illis.

 

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De decem praeceptis, a. 5

29 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

De decem praeceptis, a. 5

Articulus 5

 

 De tertio praecepto

Memento ut diem sabbati sanctifices. Ex. XX, 8.

De decem praeceptis, a. 5 Hoc est tertium mandatum legis, et convenienter.

Primo enim debemus Deum venerari corde: unde praecipitur quod non colatur nisi unus Deus: unde non habebis deos alienos coram me.

Secundo ore: unde non assumes nomen Domini Dei tui in vanum.

Tertio opere: et hoc est: memento ut diem sabbati sanctifices. Voluit enim ut esset certus dies in quo intenderent homines ad servitium Dei. Habetur autem hoc praeceptum quinque rationibus.

Primo enim datum fuit ad destructionem erroris. Praevidit enim spiritus sanctus quod futuri erant aliqui dicturi mundum semper fuisse. II P. III, 3-5: venient in novissimis diebus in deceptione illusores iuxta proprias concupiscentias ambulantes, dicentes: ubi est promissio aut adventus eius? Ex quo enim patres dormierunt, omnia sic perseverant ab initio creaturae. Latet enim eos hoc volentes quod caeli erant prius et terra de aqua, et per aquam consistens Dei verbo. Voluit ergo Deus ut custodiretur unus dies in memoriam quod Deus omnia creaverat in sex diebus, et in septimo quievit a novis creaturis condendis. Et hanc rationem ponit Dominus in lege, dicens: memento ut diem sabbati sanctifices. Sed Iudaei in memoriam primae creationis colebant sabbatum; Christus autem veniens fecit novam creationem. Per primam enim homo terrenus, per secundam homo caelestis effectus est. Ga. VI, 15: in Christo Iesu neque circumcisio aliquid valet neque praeputium, sed nova creatura. Et haec nova creatura est per gratiam, quae incepit in resurrectione. Rm. VI, 4-5: quomodo Christus surrexit a mortuis per gloriam Patris, ita et nos in novitate vitae ambulemus. Si enim complantati facti sumus similitudini mortis eius, simul et resurrectionis erimus. Et quia resurrectio facta est in dominica, ideo celebramus illum diem, sicut Iudaei sabbatum propter primam creationem.

Secundo datum fuit ad instructionem fidei redemptoris. Caro enim Christi in sepulcro corrupta non fuit: unde dicit Ps. XV, 9: caro mea requiescat in spe; item, ibidem 10: non dabis sanctum tuum videre corruptionem. Unde voluit sabbatum observari, ut sicut sacrificia significabant mortem Christi, ita quies sabbati requiem carnis eius. Sed nos ista sacrificia non servamus, quia adveniente re et veritate, debet cessare figura, sicut adveniente sole cessat umbra; servamus tamen in veneratione virginis gloriosae, in qua remansit tota fides tali die in morte Christi.

Tertio datum fuit ad roborandum sive figurandum veritatem promissionis. Promittitur enim nobis quies. Is. XIV, 3: et erit in die illa, cum requiem dederit tibi Deus a labore tuo et a concussione tua et a servitute dura qua ante servisti; item ibid. XXXII, 18: sedebit populus meus in pulchritudine pacis et in tabernaculis fiduciae et in requie opulenta. Et nota, quod expectamus requiem de tribus: de labore praesentis vitae, de tentationum concussione, et de Diaboli servitute. Hanc Christus repromisit venientibus ad se, dicens, Mt. XI, 28-30: venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis; et ego reficiam vos. Tollite iugum meum super vos, et discite a me, quia mitis sum et humilis corde; et invenietis requiem animabus vestris: iugum enim meum suave est, et onus meum leve. Invenimus autem quod Dominus operatus est sex diebus, et in septimo quievit: quia primo oportet facere opera perfecta. Eccli. LI, 35: modicum laboravi, et inveni mihi multam requiem. Plus enim incomparabiliter excedit tempus aeternitatis totum tempus praesens, quam mille anni diem unum.

Quarto datum fuit hoc praeceptum ad inflammationem amoris. Sg. IX, 15: corpus quod corrumpitur, aggravat animam, et ideo homo semper ad terrena inferius tendit, nisi conetur erigere se ab eis. Et ideo oportet habere certum tempus ad hoc. Unde aliqui toto tempore hoc faciunt: Ps. XXXIII, 2: benedicam Dominum in omni tempore, semper laus eius in ore meo; apostolus, I Th. V, 17: sine intermissione orate: et hi continue sabbatum habent. Aliqui hoc faciunt in aliqua parte temporis: Ps. CXVIII, 164: septies in die laudem dixi tibi. Alii, ne omnino alienarentur a Deo, oportuit quod haberent aliquem diem determinatum, ne nimis tepescat in eis amor Dei. Is. LVIII, 13-14: si vocaveris sabbatum delicatum (...) tunc delectaberis super Domino. Jb. XXII, 26: tunc super omnipotentem deliciis afflues, et elevabis ad Deum faciem tuam. Non enim ad ludendum ordinatur talis dies, sed ad laudandum et orandum dominum Deum. Unde Augustinus dicit, quod minus malum est tali die arare, quam ludere.

Quinto datum fuit ad opera pietatis respectu subiectorum. Aliqui enim crudeles sibi et suis, non cessant continue operari propter lucrum; et hoc habent Iudaei maxime, quia avarissimi sunt. Dt. V, 12-14: observa diem sabbati (...) ut requiescat servus tuus et ancilla tua, sicut et tu; et post: non faciens in eo quidquam operis tu et filius et filia, servus et ancilla, bos et asinus et omne iumentum tuum, ut requiescat servus et ancilla tua sicut et tu. Propter praedicta ergo praedictum mandatum datum fuit. Memento ut diem sabbati sanctifices. Dictum est, quod sicut Iudaei celebrant sabbatum, sic nos Christiani dominicam, et alia principalia festa. Videamus ergo quomodo ista servare debemus. Et sciendum, quod non dicit, custodi sabbatum, sed memento ut diem sabbati sanctifices. Sanctum autem accipitur duobus modis. Aliquando enim est sanctum idem quod purum. Apostolus, I Cor. VI, 11: sed abluti estis, sed sanctificati estis. Aliquando dicitur sanctum res consecrata ad cultum Dei, ut locus, tempus, vestes et vasa sacra. Istis ergo duobus modis debemus festa celebrare; quia et pure, et mancipando se divino servitio. In isto ergo praecepto duo considerantur.

Primo quidem in festo quid cavendum sit; secundo quid faciendum. Debemus autem cavere tria.

Primo corporalem operam. Jr. XVII, 22: sanctificabis sabbatum, ut non facias in eo opus servile; unde et in lege dicitur, Lv. XXIII, 25: omne opus servile non facietis in eo. Opus autem servile est opus corporale: nam opus liberum est animae, sicut intelligere et huiusmodi; ad quod opus homo constringi non potest. Sed sciendum, quod opera corporalia possunt fieri in sabbato propter quatuor.

Primo propter necessitatem. Unde Dominus excusavit discipulos evellentes spicas in sabbato, ut dicitur Mt. XII.

Secundo propter Ecclesiae utilitatem. Unde dicitur in Evangelio ibid., quod sacerdotes faciebant omnia quae erant necessaria in templo in die sabbati.

Tertio propter proximi utilitatem. Unde Dominus curavit in die sabbati habentem manum aridam, et confutavit Iudaeos reprehendentes eum, ponens exemplum de ove, ibid.

Quarto propter superioris auctoritatem. Unde Dominus praecepit Iudaeis ut circumciderent in die sabbati, ut dicitur Jn. VII.

Secundo debemus cavere culpam. Jr. XVII, 21: custodite animas vestras, et nolite portare pondera in die sabbati. Onus autem animae vel pondus malum est peccatum: Ps. XXXVII, 5: sicut onus grave gravatae sunt super me. Peccatum autem opus servile est: quia, ut dicitur Jn. VIII, 34, qui facit peccatum, servus est peccati. Unde cum dicitur, omne opus servile non facietis in eo, potest intelligi de peccato: et ideo contra praeceptum hoc facit quis, quando in sabbato peccat, quia operando et peccando Deus offenditur. Is. I, 13-14: sabbatum et festivitates alias non feram. Et quare? Quia iniqui sunt coetus vestri. Calendas vestras et solemnitates vestras odivit anima mea: facta sunt mihi molesta.

Tertio debemus cavere negligentiam, Eccli. XXXIII, 29: multam malitiam docuit otiositas. Hieronymus, ad Rusticum: semper aliquid boni operis facito, ut te Diabolus inveniat occupatum. Et ideo non est bonum custodire nisi principalia festa, si in aliis debeat homo esse otiosus. Ps. XCVIII, 4: honor regis iudicium diligit, scilicet discretionem. Unde I M. II, dicitur, quod Iudaei quidam occultati erant, et inimici irruerunt super eos, qui credentes quod se non possent in sabbato defendere, victi et occisi sunt. Ita accidit multis qui otiosi sunt in festis. Thren. I, 7: viderunt eam hostes, et deriserunt sabbata eius. Sed tales debent facere sicut illi Iudaei fecerunt: unde I M. II, 41, dicitur: quicumque venerit ad nos in bello in die sabbatorum, pugnemus adversus eum. Memento ut diem sabbati sanctifices. Sicut dictum est, homo diem festum debet sanctificare: et dictum est, quod sanctum dicitur duobus modis: quia et quod mundum est, et quod Deo consecratum est. Item dictum est a quibus tali die abstinere debemus. Nunc dicendum est in quibus occupari debemus: et sunt tria.

Primo in faciendis sacrificiis. Unde Nm. XXVIII, dicitur, quod Deus praecepit quod quolibet die unus agnus mane, et alius vespere debeat offerri; sed in sabbato debent duplicari. Et significat quod in sabbato debemus offerre Deo sacrificium, et de omnibus quae habemus. I Par. XXIX, 14: tua sunt omnia, et quae de manibus tuis accepimus, dedimus tibi.

Unde primo debemus ultro offerre animam nostram, dolendo de peccatis: Ps. I, 19: sacrificium Deo spiritus contribulatus, et orando pro beneficiis: Ps. CXL, 2: dirigatur, Domine, oratio mea, sicut incensum in conspectu tuo. Factus est enim dies festus ad habendam spiritualem laetitiam, quam facit oratio: unde et tali die multiplicari debent preces.

Secundo corpus nostrum affligere, et hoc ieiunando: Rm. XII, 1: obsecro vos per misericordiam Dei, ut exhibeatis membra vestra hostiam viventem Deo, sanctam; laudando: Ps. XLIX, 2: sacrificium laudis honorificabit me: unde in tali die cantus multiplicantur.

Tertio res tuas sacrificare, et hoc dando eleemosynas. He. XIII, 16: beneficentiae autem et communionis nolite oblivisci: talibus enim hostis promeretur Deus; et hoc in duplo magis quam in aliis diebus, quia tunc est communis laetitia. Nehem. VIII, 10: mittite partes his qui non paraverunt sibi, quia sanctus dies Domini est.

Secundo in verborum Dei studiis, sicut et Iudaei faciunt hodie. Ac. XIII, 27: voces prophetarum quae per omne sabbatum leguntur. Unde et Christiani, quorum iustitia debet esse perfectior, debent tali die convenire ad praedicationes et ad officium Ecclesiae. Jn. VIII, 47: qui ex Deo est, verba Dei audit; item loqui utilia: apostolus, Ep. IV, 29: omnis sermo malus ex ore vestro non procedat: sed si quis bonus, ad aedificationem. Ista enim duo utilia sunt animae peccatoris, quia immutant cor eius in melius. Jr. XXIII, 29: verba mea sunt quasi ignis ardens, dicit Dominus, et quasi malleus conterens petram. Contrarium autem accidit etiam in perfectis non loquentibus utilia, vel audientibus. Apostolus, I Cor. XV, 33-34: corrumpunt bonos mores colloquia mala. Evigilate iusti, et nolite peccare; et Ps. CXVIII, 11: in corde meo abscondi eloquia tua. Eloquium enim et instruit ignorantem: Ps. eodem, 105: lucerna pedibus meis verbum tuum; et inflammat tepescentem: Ps. CIV, 19: eloquium Domini inflammavit eum.

Tertio in divinorum exercitiis. Hoc autem perfectorum est. Ps. XXXIII, 9: vacate et videte quoniam suavis est Dominus. Et hoc propter quietem animae. Sicut enim corpus fatigatum quietem desiderat, ita et anima. Locus autem animae Deus est: Ps. XXX, 3: esto mihi in Deum protectorem, et in locum refugii. He. IV, 9-10: itaque relinquitur sabbatismus populo Dei: qui enim ingressus est in requiem eius, etiam ipse requievit ab operibus suis, sicut a suis Deus. Sg. VIII, 16: intrans in domum meam, quiescam cum illa. Sed antequam ad hanc quietem perveniat anima, oportet tres quietes praecedere.

Prima ab inquietudine peccati. Is. LVII, 20: cor autem impii quasi mare fervens, quod quiescere non potest.

Secunda a passionibus carnis; quia caro concupiscit adversus spiritum, spiritus autem adversus carnem, ut dicitur Ga. V.

Tertia ab occupationibus mundi. Lc. X, 41: Martha, Martha, sollicita es, et turbaris erga plurima. Et tunc post haec anima libere quiescit in Deo. Is. LVIII, 13-14: si vocaveris sabbatum delicatum tunc delectaberis super Domino. Propterea sancti omnia dimiserunt; quia haec est pretiosa margarita, quam qui invenit homo abscondit, et prae gaudio illius vadit, et vendit universa quae habet, et emit eam, ut dicitur Mt. XIII. Haec enim requies vita aeterna, et delectatio aeterna est. Ps. CXXXI, 14: haec requies mea in saeculum saeculi: hic habitabo, quoniam elegi eam: ad quam nos perducat.

5 Hoc est tertium mandatum legis, et convenienter.

Primo enim debemus Deum venerari corde: unde praecipitur quod non colatur nisi unus Deus: unde non habebis deos alienos coram me.

Secundo ore: unde non assumes nomen Domini Dei tui in vanum.

Tertio opere: et hoc est: memento ut diem sabbati sanctifices. Voluit enim ut esset certus dies in quo intenderent homines ad servitium Dei. Habetur autem hoc praeceptum quinque rationibus.

Primo enim datum fuit ad destructionem erroris. Praevidit enim spiritus sanctus quod futuri erant aliqui dicturi mundum semper fuisse. II P. III, 3-5: venient in novissimis diebus in deceptione illusores iuxta proprias concupiscentias ambulantes, dicentes: ubi est promissio aut adventus eius? Ex quo enim patres dormierunt, omnia sic perseverant ab initio creaturae. Latet enim eos hoc volentes quod caeli erant prius et terra de aqua, et per aquam consistens Dei verbo. Voluit ergo Deus ut custodiretur unus dies in memoriam quod Deus omnia creaverat in sex diebus, et in septimo quievit a novis creaturis condendis. Et hanc rationem ponit Dominus in lege, dicens: memento ut diem sabbati sanctifices. Sed Iudaei in memoriam primae creationis colebant sabbatum; Christus autem veniens fecit novam creationem. Per primam enim homo terrenus, per secundam homo caelestis effectus est. Ga. VI, 15: in Christo Iesu neque circumcisio aliquid valet neque praeputium, sed nova creatura. Et haec nova creatura est per gratiam, quae incepit in resurrectione. Rm. VI, 4-5: quomodo Christus surrexit a mortuis per gloriam Patris, ita et nos in novitate vitae ambulemus. Si enim complantati facti sumus similitudini mortis eius, simul et resurrectionis erimus. Et quia resurrectio facta est in dominica, ideo celebramus illum diem, sicut Iudaei sabbatum propter primam creationem.

Secundo datum fuit ad instructionem fidei redemptoris. Caro enim Christi in sepulcro corrupta non fuit: unde dicit Ps. XV, 9: caro mea requiescat in spe; item, ibidem 10: non dabis sanctum tuum videre corruptionem. Unde voluit sabbatum observari, ut sicut sacrificia significabant mortem Christi, ita quies sabbati requiem carnis eius. Sed nos ista sacrificia non servamus, quia adveniente re et veritate, debet cessare figura, sicut adveniente sole cessat umbra; servamus tamen in veneratione virginis gloriosae, in qua remansit tota fides tali die in morte Christi.

Tertio datum fuit ad roborandum sive figurandum veritatem promissionis. Promittitur enim nobis quies. Is. XIV, 3: et erit in die illa, cum requiem dederit tibi Deus a labore tuo et a concussione tua et a servitute dura qua ante servisti; item ibid. XXXII, 18: sedebit populus meus in pulchritudine pacis et in tabernaculis fiduciae et in requie opulenta. Et nota, quod expectamus requiem de tribus: de labore praesentis vitae, de tentationum concussione, et de Diaboli servitute. Hanc Christus repromisit venientibus ad se, dicens, Mt. XI, 28-30: venite ad me omnes qui laboratis et onerati estis; et ego reficiam vos. Tollite iugum meum super vos, et discite a me, quia mitis sum et humilis corde; et invenietis requiem animabus vestris: iugum enim meum suave est, et onus meum leve. Invenimus autem quod Dominus operatus est sex diebus, et in septimo quievit: quia primo oportet facere opera perfecta. Eccli. LI, 35: modicum laboravi, et inveni mihi multam requiem. Plus enim incomparabiliter excedit tempus aeternitatis totum tempus praesens, quam mille anni diem unum.

Quarto datum fuit hoc praeceptum ad inflammationem amoris. Sg. IX, 15: corpus quod corrumpitur, aggravat animam, et ideo homo semper ad terrena inferius tendit, nisi conetur erigere se ab eis. Et ideo oportet habere certum tempus ad hoc. Unde aliqui toto tempore hoc faciunt: Ps. XXXIII, 2: benedicam Dominum in omni tempore, semper laus eius in ore meo; apostolus, I Th. V, 17: sine intermissione orate: et hi continue sabbatum habent. Aliqui hoc faciunt in aliqua parte temporis: Ps. CXVIII, 164: septies in die laudem dixi tibi. Alii, ne omnino alienarentur a Deo, oportuit quod haberent aliquem diem determinatum, ne nimis tepescat in eis amor Dei. Is. LVIII, 13-14: si vocaveris sabbatum delicatum (...) tunc delectaberis super Domino. Jb. XXII, 26: tunc super omnipotentem deliciis afflues, et elevabis ad Deum faciem tuam. Non enim ad ludendum ordinatur talis dies, sed ad laudandum et orandum dominum Deum. Unde Augustinus dicit, quod minus malum est tali die arare, quam ludere.

Quinto datum fuit ad opera pietatis respectu subiectorum. Aliqui enim crudeles sibi et suis, non cessant continue operari propter lucrum; et hoc habent Iudaei maxime, quia avarissimi sunt. Dt. V, 12-14: observa diem sabbati (...) ut requiescat servus tuus et ancilla tua, sicut et tu; et post: non faciens in eo quidquam operis tu et filius et filia, servus et ancilla, bos et asinus et omne iumentum tuum, ut requiescat servus et ancilla tua sicut et tu. Propter praedicta ergo praedictum mandatum datum fuit. Memento ut diem sabbati sanctifices. Dictum est, quod sicut Iudaei celebrant sabbatum, sic nos Christiani dominicam, et alia principalia festa. Videamus ergo quomodo ista servare debemus. Et sciendum, quod non dicit, custodi sabbatum, sed memento ut diem sabbati sanctifices. Sanctum autem accipitur duobus modis. Aliquando enim est sanctum idem quod purum. Apostolus, I Cor. VI, 11: sed abluti estis, sed sanctificati estis. Aliquando dicitur sanctum res consecrata ad cultum Dei, ut locus, tempus, vestes et vasa sacra. Istis ergo duobus modis debemus festa celebrare; quia et pure, et mancipando se divino servitio. In isto ergo praecepto duo considerantur.

Primo quidem in festo quid cavendum sit; secundo quid faciendum. Debemus autem cavere tria.

Primo corporalem operam. Jr. XVII, 22: sanctificabis sabbatum, ut non facias in eo opus servile; unde et in lege dicitur, Lv. XXIII, 25: omne opus servile non facietis in eo. Opus autem servile est opus corporale: nam opus liberum est animae, sicut intelligere et huiusmodi; ad quod opus homo constringi non potest. Sed sciendum, quod opera corporalia possunt fieri in sabbato propter quatuor.

Primo propter necessitatem. Unde Dominus excusavit discipulos evellentes spicas in sabbato, ut dicitur Mt. XII.

Secundo propter Ecclesiae utilitatem. Unde dicitur in Evangelio ibid., quod sacerdotes faciebant omnia quae erant necessaria in templo in die sabbati.

Tertio propter proximi utilitatem. Unde Dominus curavit in die sabbati habentem manum aridam, et confutavit Iudaeos reprehendentes eum, ponens exemplum de ove, ibid.

Quarto propter superioris auctoritatem. Unde Dominus praecepit Iudaeis ut circumciderent in die sabbati, ut dicitur Jn. VII.

Secundo debemus cavere culpam. Jr. XVII, 21: custodite animas vestras, et nolite portare pondera in die sabbati. Onus autem animae vel pondus malum est peccatum: Ps. XXXVII, 5: sicut onus grave gravatae sunt super me. Peccatum autem opus servile est: quia, ut dicitur Jn. VIII, 34, qui facit peccatum, servus est peccati. Unde cum dicitur, omne opus servile non facietis in eo, potest intelligi de peccato: et ideo contra praeceptum hoc facit quis, quando in sabbato peccat, quia operando et peccando Deus offenditur. Is. I, 13-14: sabbatum et festivitates alias non feram. Et quare? Quia iniqui sunt coetus vestri. Calendas vestras et solemnitates vestras odivit anima mea: facta sunt mihi molesta.

Tertio debemus cavere negligentiam, Eccli. XXXIII, 29: multam malitiam docuit otiositas. Hieronymus, ad Rusticum: semper aliquid boni operis facito, ut te Diabolus inveniat occupatum. Et ideo non est bonum custodire nisi principalia festa, si in aliis debeat homo esse otiosus. Ps. XCVIII, 4: honor regis iudicium diligit, scilicet discretionem. Unde I M. II, dicitur, quod Iudaei quidam occultati erant, et inimici irruerunt super eos, qui credentes quod se non possent in sabbato defendere, victi et occisi sunt. Ita accidit multis qui otiosi sunt in festis. Thren. I, 7: viderunt eam hostes, et deriserunt sabbata eius. Sed tales debent facere sicut illi Iudaei fecerunt: unde I M. II, 41, dicitur: quicumque venerit ad nos in bello in die sabbatorum, pugnemus adversus eum. Memento ut diem sabbati sanctifices. Sicut dictum est, homo diem festum debet sanctificare: et dictum est, quod sanctum dicitur duobus modis: quia et quod mundum est, et quod Deo consecratum est. Item dictum est a quibus tali die abstinere debemus. Nunc dicendum est in quibus occupari debemus: et sunt tria.

Primo in faciendis sacrificiis. Unde Nm. XXVIII, dicitur, quod Deus praecepit quod quolibet die unus agnus mane, et alius vespere debeat offerri; sed in sabbato debent duplicari. Et significat quod in sabbato debemus offerre Deo sacrificium, et de omnibus quae habemus. I Par. XXIX, 14: tua sunt omnia, et quae de manibus tuis accepimus, dedimus tibi.

Unde primo debemus ultro offerre animam nostram, dolendo de peccatis: Ps. I, 19: sacrificium Deo spiritus contribulatus, et orando pro beneficiis: Ps. CXL, 2: dirigatur, Domine, oratio mea, sicut incensum in conspectu tuo. Factus est enim dies festus ad habendam spiritualem laetitiam, quam facit oratio: unde et tali die multiplicari debent preces.

Secundo corpus nostrum affligere, et hoc ieiunando: Rm. XII, 1: obsecro vos per misericordiam Dei, ut exhibeatis membra vestra hostiam viventem Deo, sanctam; laudando: Ps. XLIX, 2: sacrificium laudis honorificabit me: unde in tali die cantus multiplicantur.

Tertio res tuas sacrificare, et hoc dando eleemosynas. He. XIII, 16: beneficentiae autem et communionis nolite oblivisci: talibus enim hostis promeretur Deus; et hoc in duplo magis quam in aliis diebus, quia tunc est communis laetitia. Nehem. VIII, 10: mittite partes his qui non paraverunt sibi, quia sanctus dies Domini est.

Secundo in verborum Dei studiis, sicut et Iudaei faciunt hodie. Ac. XIII, 27: voces prophetarum quae per omne sabbatum leguntur. Unde et Christiani, quorum iustitia debet esse perfectior, debent tali die convenire ad praedicationes et ad officium Ecclesiae. Jn. VIII, 47: qui ex Deo est, verba Dei audit; item loqui utilia: apostolus, Ep. IV, 29: omnis sermo malus ex ore vestro non procedat: sed si quis bonus, ad aedificationem. Ista enim duo utilia sunt animae peccatoris, quia immutant cor eius in melius. Jr. XXIII, 29: verba mea sunt quasi ignis ardens, dicit Dominus, et quasi malleus conterens petram. Contrarium autem accidit etiam in perfectis non loquentibus utilia, vel audientibus. Apostolus, I Cor. XV, 33-34: corrumpunt bonos mores colloquia mala. Evigilate iusti, et nolite peccare; et Ps. CXVIII, 11: in corde meo abscondi eloquia tua. Eloquium enim et instruit ignorantem: Ps. eodem, 105: lucerna pedibus meis verbum tuum; et inflammat tepescentem: Ps. CIV, 19: eloquium Domini inflammavit eum.

Tertio in divinorum exercitiis. Hoc autem perfectorum est. Ps. XXXIII, 9: vacate et videte quoniam suavis est Dominus. Et hoc propter quietem animae. Sicut enim corpus fatigatum quietem desiderat, ita et anima. Locus autem animae Deus est: Ps. XXX, 3: esto mihi in Deum protectorem, et in locum refugii. He. IV, 9-10: itaque relinquitur sabbatismus populo Dei: qui enim ingressus est in requiem eius, etiam ipse requievit ab operibus suis, sicut a suis Deus. Sg. VIII, 16: intrans in domum meam, quiescam cum illa. Sed antequam ad hanc quietem perveniat anima, oportet tres quietes praecedere.

Prima ab inquietudine peccati. Is. LVII, 20: cor autem impii quasi mare fervens, quod quiescere non potest.

Secunda a passionibus carnis; quia caro concupiscit adversus spiritum, spiritus autem adversus carnem, ut dicitur Ga. V.

Tertia ab occupationibus mundi. Lc. X, 41: Martha, Martha, sollicita es, et turbaris erga plurima. Et tunc post haec anima libere quiescit in Deo. Is. LVIII, 13-14: si vocaveris sabbatum delicatum tunc delectaberis super Domino. Propterea sancti omnia dimiserunt; quia haec est pretiosa margarita, quam qui invenit homo abscondit, et prae gaudio illius vadit, et vendit universa quae habet, et emit eam, ut dicitur Mt. XIII. Haec enim requies vita aeterna, et delectatio aeterna est. Ps. CXXXI, 14: haec requies mea in saeculum saeculi: hic habitabo, quoniam elegi eam: ad quam nos perducat.

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Dédicace de St Michel archange

29 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

Dédicace de St Michel archange

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O Dieu, qui dispensez avec un ordre admirable les ministères des Anges et des hommes, accordez-nous dans votre bonté, d’avoir pour protecteurs de notre vie sur la terre, ceux qui sans cesse, dans le ciel, vous entourent et vous servent.

Office

AU PREMIER NOCTURNE.

Du Prophète Daniel.

Première leçon. Je regardais jusqu’à ce que des trônes furent placés, et un vieillard s’assit ; son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête blancs comme une laine pure ; son trône comme des flammes de feu ; ses roues, un feu brûlant. Un fleuve de feu et rapide sortait de sa face ; des milliers de milliers d’Anges le servaient, et dix milliers de centaines de milliers d’Anges assistaient devant lui ; le jugement se tint, et des livres furent ouverts. Je regardais à cause de la voix des grandes paroles que cette corne prononçait ; et je vis que la bête fut tuée et que son corps périt, et qu’il fut livré pour être brûlé par le feu.
Deuxième leçon. Le vingt quatrième jour du premier mois, j’étais près du grand fleuve qui est le Tigre. Et je levai mes yeux, et je vis ; et voici un homme vêtu de lin, et ses reins ceints d’un or très pur ; et son corps était comme une chrysolithe, et sa face comme l’aspect de la foudre, et ses yeux comme une lampe ardente ; et ses bras et ses parties basses jusqu’aux pieds, comme une apparence d’airain étincelant, et la voix de ses paroles, comme la voix d’une multitude. Or, moi Daniel, je vis seul la vision, et les hommes qui étaient avec moi ne la virent pas ; mais une terreur extraordinaire se saisit d’eux, et ils s’enfuirent dans un lieu caché. Mais moi, étant demeuré seul, je vis cette grande vision ; et il ne resta pas en moi de force ; mais même mon visage fut changé en moi, et je séchai, et je n’eus aucune force.
Troisième leçon. Et j’entendis la voix de ses paroles ; et, en l’entendant, j’étais couché tout consterné sur ma face, et mon visage était collé à la terre. Et voici qu’une main me toucha, et me dressa sur mes genoux et sur le plat de mes mains. Et la voix me dit : Daniel, homme de désirs, entends les paroles que je te dis, et tiens-toi sur tes pieds ; car je suis maintenant envoyé vers toi. Et lorsqu’il m’eut dit ces paroles, je me tins debout, tremblant. Et il me dit : Ne crains pas, Daniel, parce que dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre, afin de t’affliger en présence de ton Dieu, tes paroles ont été entendues ; et je suis venu à cause de tes discours. Or le prince du royaume des Perses m’a résisté durant vingt et un jours : et voilà que Michel, un des premiers princes, est venu à mon secours, et moi, je suis demeuré là près du roi des Perses. Mais je suis venu afin de t’apprendre ce qui doit arriver à ton peuple dans les derniers jours, parce que la vision est encore pour ces jours.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

Sermon de saint Grégoire, Pape.

Quatrième leçon. Nous disons qu’il y a neuf ordres d’Anges. En effet, nous savons positivement par le témoignage de la sainte Écriture, qu’il y a : des Anges, des Archanges, des Vertus, des Puissances, des Principautés, des Dominations, des Trônes, des Chérubins et des Séraphins. Qu’il y ait des Anges et des Archanges, presque toutes les pages sacrées l’attestent ; quant aux Chérubins et aux Séraphins, il en est souvent question, comme on le sait, au livre des Prophètes. De plus, l’Apôtre saint Paul énumère les noms de quatre ordres dans ce passage de son Épître aux Éphésiens : « Au-dessus de toute Principauté, de toute Puissance, de toute Vertu, de toute Domination. » Il dit encore en écrivant aux Colossiens : « Soit les Trônes, soit les Puissances, soit les Principautés, soit les Dominations. » En joignant donc les Trônes aux quatre ordres dont il a parlé aux Éphésiens, on a cinq ordres ; et si l’on y ajoute les Anges et les Archanges, les Chérubins et les Séraphins, on trouve qu’il existe réellement neuf ordres d’Anges.
Cinquième leçon. Or, il faut savoir que cette dénomination d’Anges désigne leur fonction et non leur nature ; car si ces bienheureux esprits de la céleste patrie sont toujours des esprits, ils ne peuvent pas toujours être appelés des Anges ; ils sont Anges seulement lorsqu’ils annoncent quelque chose. C’est pour cela qu’un Psaume dit en parlant de Dieu : « Lui qui, des esprits, fait ses Anges. » Comme s’il disait explicitement : ceux qu’il a toujours comme esprits, il en fait ses Anges quand il veut. Or, ceux qui portent les messages les moins importants sont appelés simplement du nom d’Anges, et on nomme Archanges ceux qui annoncent les plus grands mystères. Et voilà pourquoi ce n’est pas un Ange quelconque, mais bien l’Archange Gabriel, que Dieu envoya à la Vierge Marie. Comme il s’agissait du plus grand de tous les messages, il convenait que le plus grand des Anges remplît ce ministère. En outre, ces Archanges reçoivent des noms particuliers, qui expriment les effets de leur opération. Ainsi Michel signifie : Qui est semblable à Dieu ? Gabriel, Force de Dieu ; Raphaël, Remède de Dieu.
Sixième leçon. Toutes les fois qu’il s’agit d’une chose où il faut une puissance extraordinaire, c’est Michel que l’Écriture cite comme envoyé, afin que son nom aussi bien que l’acte même, donne à comprendre que nul ne peut faire ce que Dieu fait par son incomparable puissance. Aussi l’antique ennemi qui disait, dans son orgueilleuse ambition de s’égaler à Dieu : « Je monterai jusqu’aux cieux, j’élèverai mon trône au-dessus des astres du ciel, je serai semblable au Très-Haut ; » cet ancien ennemi, dis-je, lorsqu’à la fin du monde il sera laissé dans toute sa force, pour être ensuite écrasé dans l’éternel supplice, est-il mentionné comme devant combattre contre l’Archange Michel, d’après cette parole de saint Jean : « Et un combat s’est engagé avec l’Archange Michel. » De même, l’Archange envoyé à Marie, c’est Gabriel, dont le nom signifie : Force de Dieu. Il venait effectivement annoncer celui qui, pour faire sentir sa force aux puissances de l’air, a daigné paraître dans l’humiliation. Enfin, comme nous avons dit plus haut, Raphaël signifie : Remède de Dieu ; et en effet, cet Archange, en touchant les yeux de Tobie comme pour le guérir, dissipa les ténèbres de sa cécité.
 

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Jérôme, Prêtre.

Septième leçon. Le statère vient d’être trouvé et le tribut payé, pourquoi cette question inopinée des Apôtres : « Qui, pensez-vous, est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Parce qu’ils avaient vu payer un même tribut pour Pierre et le Seigneur, de cette égalité dans le prix, ils concluaient que Pierre était élevé au-dessus de tous les Apôtres, lui qui, pour la reddition du tribut, semblait être comparé au Seigneur ; et voilà pourquoi ils demandent : « Qui est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Jésus, connaissant leurs pensées et discernant la cause de leur méprise, veut guérir en eux le désir de la gloire, en leur inspirant une généreuse émulation pour l’humilité.
Huitième leçon. « Si donc ta main ou ton pied te scandalise, coupe-le et jette-le loin de toi. » Il faut, à-la vérité, que les scandales arrivent ; cependant, malheur à l’homme qui, par sa faute, est la cause de ce qui ne peut manquer de se produire dans le monde. En conséquence, toute affection est à briser, toute parenté est à rompre, quand il y a lieu de craindre que les croyants, dans leurs rapports de piété filiale ou de fidélité, ne soient exposés à des scandales. S’il y a quelqu’un, semble dire le Sauveur, qui vous soit aussi étroitement uni que la main, le pied, ou l’œil est uni au corps ; quelqu’un qui vous soit utile et dévoué, qui mette à votre service sa clairvoyance et sa pénétration, mais qui vous soit en même temps un sujet de scandale, et qui, par l’opposition des mœurs, vous entraîne dans l’enfer, il vaut mieux vous priver de son intimité et des avantages temporels qui en résultent, de peur qu’en voulant gagner vos proches et vos amis, vous n’ayez auprès d’eux des occasions de vous perdre.
Neuvième leçon. « Je vous dis que leurs Anges voient sans cesse, dans le ciel, la face de mon Père. » Plus haut, sous l’image de la main, du pied et de l’œil dont il faut se défaire, il avait dit qu’on doit se séparer des parents et des amis, qui peuvent être des sujets de scandale Voici maintenant qu’il tempère la rigueur de ce principe, par cette recommandation qu’il ajoute à la suite. « Prenez garde de mépriser un seul de ces petits. » Comme s’il disait : Je ne commande pas la sévérité de conduite, sans apprendre en même temps qu’il y faut mêler de la douceur : « Car leurs Anges voient sans cesse, dans les deux, la face du Père. » Grandeur et dignité des âmes, en ce que chacun des hommes a, dès le moment de sa naissance, un Ange préposé à sa garde. Aussi lisons-nous dans l’Apocalypse de saint Jean : « Écris ceci à l’Ange d’Éphèse, et .aux Anges des autres Églises. » Comme aussi l’Apôtre veut que, dans les églises, les femmes aient la tête voilée, à cause des Anges. 

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De decem praeceptis, a. 3

28 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

De decem praeceptis, a. 3

Articulus 3

 

De primo praecepto legis

Non habebis deos alienos coram me. Ex. XX, 3.

De decem praeceptis, a. 3 Sicut iam dictum est, tota lex Christi dependet a caritate. Caritas autem pendet ex duobus praeceptis; quorum unum est de dilectione Dei, reliquum de dilectione proximi. Et de istis duobus iam dictum est. Nunc autem sciendum, quod Deus dando legem Moysi, dedit decem praecepta in duabus tabulis lapideis scripta: quorum tria in prima tabula scripta pertinent ad amorem Dei; septem vero scripta in secunda tabula pertinent ad amorem proximi. Et ideo tota lex fundatur in duobus praeceptis. Primum autem quod pertinet ad amorem Dei est, non habebis deos alienos. Et ad huius intellectum sciendum est, quod antiqui multipliciter hoc praeceptum transgrediebantur. Quidam enim colebant Daemonia. Ps. XCV, 5: omnes dii gentium Daemonia. Hoc autem est maximum omnium peccatorum, et horribile. Nunc quoque multi transgrediuntur hoc praeceptum, omnes scilicet qui divinationibus et sortilegiis intendunt. Haec enim, secundum Augustinum, fieri non possunt quin aliquod pactum cum Diabolo contrahatur. I Cor. X, 20: nolo vos fieri socios Daemoniorum; et iterum ibidem 21, non potestis mensae Domini participes esse, et mensae Daemoniorum. Alii colebant caelestia corpora, credentes astra esse deos. Sg. XIII, 2: solem et lunam rectores orbis terrarum deos putaverunt. Et ideo Moyses prohibuit Iudaeis, quod non levarent oculos, nec adorarent solem et lunam et stellas. Dt. IV, 19: custodite solicite animas vestras, ne forte elevatis oculis ad caelum videas solem et lunam et omnia astra caeli, et errore deceptus adores ea, et colas quae creavit dominus Deus tuus in ministerium cunctis gentibus. Idem dicitur Dt. V. Contra hoc praeceptum peccant astrologi, qui dicunt haec esse animarum rectores; cum tamen propter hominem facta sint, cuius solus Deus rector est. Alii vero colebant inferiora elementa. Sg. XIII, 2: aut ignem aut spiritum (...) deos putaverunt. In quorum errorem inciderunt homines qui inferioribus male utuntur, nimis ea diligentes. Apostolus, Ep. V, 5: aut avarus, quod est idolorum servitus. Alii errantes colebant homines, vel aves, vel alios, vel seipsos. Quod quidem contingit ex tribus. Primo ex carnalitate. Sg. XIV, 15: acerbo luctu dolens pater rapti cito sibi filii, fecit imaginem et illum qui tunc quasi homo mortuus fuerat, nunc tanquam Deum colere coepit, et constituit inter servos suos sacra et sacrificia.

Secundo ex adulatione. Etenim quidam aliquos quos non potuerunt honorare in praesentia, curaverunt in absentia honorare, faciendo scilicet eorum imagines, et colendo loco eorum. Sg. XIV, 17: quem honorare volebant, fecerunt ut illum qui aberat, tanquam praesentem colerent. Tales sunt quicumque diligunt et venerantur homines plusquam Deum. Mt. X, 37: qui diligit patrem aut matrem plusquam me, non est me dignus. Ps. CXLV, 2-3: nolite confidere in principibus, neque in filiis hominum, in quibus non est salus.

Tertio ex praesumptione. Quidam enim ex praesumptione fecerunt se vocari deos, sicut patet Jdt III, de Nabuchodonosor. Ez. XXVIII, 2: elevatum est cor tuum, et dixisti, Deus ego sum. Et hoc faciunt qui plus suo sensui quam Dei praeceptis credunt. Isti enim se pro diis colunt, sequentes enim delectationes carnis, corpus suum pro Deo colunt. Apostolus, Philip. III, 19: quorum Deus venter est. Ab his ergo omnibus cavere oportet. Non habebis deos alienos coram me. Sicut dictum est, primum praeceptum legis est hoc, quo prohibemur non colere nisi unum Deum. Et ad hoc etiam inducimur quinque rationibus.

Prima sumitur ex Dei dignitate, quae si auferatur, fit Deo iniuria, sicut potest videri ex consuetudine hominum. Cuilibet enim dignitati debetur reverentia: unde proditor regis est qui aufert quod exhibere teneretur. Et hoc quidam Deo faciunt. Rm. I, 23: mutaverunt gloriam incorruptibilis Dei in similitudinem imaginis corruptibilis hominis. Et hoc summe Deo displicet. Is. XLII, 8: gloriam meam alteri non dabo, et laudem meam sculptilibus. Et considerandum, quod haec Dei dignitas est, scilicet quod omnia sciat. Unde Deus dicitur a videndo; hoc enim est unum signum deitatis. Is. XLI, 23: annuntiate quae ventura sunt in futurum, et sciemus quia dii estis vos. He. IV, 13: omnia nuda et aperta sunt oculis eius. Hanc autem dignitatem auferunt divinatores: contra quos dicit Is. VIII, 19: nunquid non populus a Deo suo requirit visionem pro vivis ac mortuis?

Secunda ratio sumitur ex eius largitate. Omne enim bonum habemus a Deo. Et hoc etiam ad dignitatem Dei pertinet quod factor et dator est omnium bonorum. Ps. CIII, 28: aperiente te manum tuam, omnia implebuntur bonitate. Et hoc importatur in hoc nomine Deus, quod dicitur a distributione, idest dator rerum, quia omnia replet sua bonitate. Nimis ergo ingratus es, si ab illo tibi collatum non recognoscis; immo facis tibi alium Deum, sicut filii Israel deducti de Aegypto fecerunt idolum. Os. II, 5: vadam post amatores meos. Hoc etiam fit quando quis in alio quam in Deo spem ponit, hoc est quando adiutorium ab alio petit. Ps. XXXIX, 5: beatus vir cuius est nomen Domini spes eius. Apostolus, ad Ga. IV, 9-10: cum cognoveritis Deum (...) quomodo convertimini iterum ad infirma et egena elementa? (...). Dies observatis et menses, et tempora et annos.

Tertia ratio sumitur ex promissi firmitate. Abrenuntiavimus enim Diabolo, et fidem promisimus soli Deo: unde non debemus ipsam infringere. He. X, 28-29: irritam quis faciens legem Moysi, sine ulla miseratione duobus vel tribus testibus moritur: quanto magis putatis deteriora mereri supplicia qui filium Dei conculcaverit, et sanguinem testamenti pollutum duxerit, in quo sanctificatus est, et spiritui gratiae contumeliam fecerit? Rm. VII, 3: vivente viro vocabitur adultera, si fuerit cum alio viro: et talis debet comburi. Vae ergo peccatori ingredienti terram duabus viis, et claudicantibus in duas partes.

Quarta ratio est ex dominii diabolici gravitate. Jr. XVI, 13: servietis diis alienis die ac nocte, qui non dabunt vobis requiem. Non enim quiescit in uno peccato, sed potius nititur ad aliud ducere. Qui facit peccatum, servus est peccati, Jn. VIII, 34; ideo non de facili quis egreditur de peccato, Gregorius: peccatum quod per poenitentiam non diluitur, mox suo pondere in aliud trahit. Contrarium est de Dominio divino: quia praecepta eius gravia non sunt. Mt. XI, 30: iugum enim meum suave est, et onus meum leve. Satis enim reputatur quis facere, si tantum facit pro Deo quantum fecit pro peccato. Rm. VI, 19: sicut exhibuistis membra vestra servire immunditiae et iniquitati ad iniquitatem; ita nunc exhibete membra vestra servire iustitiae in sanctificationem. Sed de servis Diaboli dicitur Sg. V, 7: lassati sumus in via iniquitatis et perditionis, et ambulavimus vias difficiles; etJr. IX, 5: ut inique agerent, laboraverunt.

Quinta est ex praemii sive muneris immensitate. In nulla enim lege talia promittuntur praemia sicut in lege Christi. Saracenis enim promittuntur fluvii lactis et mellis, Iudaeis terra promissionis; sed Christianis Angelorum gloria. Mt. XXII, 30: erunt sicut Angeli Dei in caelo. Hoc considerans Petrus ait, Jn. VI, 69: Domine, ad quem ibimus? Verba vitae aeternae habes.

 

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Saint Wenceslas martyr

28 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

Saint Wenceslas martyr

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O Dieu, qui, par le triomphe du martyre, avez fait passer le bienheureux Wenceslas d’une principauté terrestre à la gloire du ciel, accordez-nous, grâce à l’intercession de ses prières, d’être préservés de toute adversité et de partager son sort glorieux.

Office

Quatrième leçon. Wenceslas, duc de Bohême, eut pour père Wratislas, qui était chrétien, et pour mère Drahomire, qui était païenne. Élevé pieusement par son aïeule Ludmille, femme d’une très grande sainteté, il se signala dans la pratique de toutes les vertus. Toute sa vie, il conserva avec le plus grand soin sa virginité sans tache. Sa mère parvenue à l’administration du royaume par le meurtre odieux de Ludmille, et vivant dans l’impiété ainsi que son plus jeune fils Boleslas, excita contre elle l’indignation des nobles,et ceux-ci, fatigués d’un règne tyrannique et impie, secouèrent le joug de la mère et du fils. Assemblés dans la ville de Prague, ils se choisirent pour roi Wenceslas.

Cinquième leçon. Celui-ci gouverna son royaume plus par sa bonté que par l’exercice de son autorité. Il secourait les orphelins, les veuves et les pauvres avec tant de charité, qu’on le vit parfois, durant la nuit, porter sur ses épaules du bois destiné aux indigents, assister fréquemment à leurs inhumations, délivrer les captifs, visiter les prisonniers par des nuits affreuses, et bien souvent les consoler par ses aumônes et ses conseils. Telle:tait la mansuétude de ce prince, qu’il déplorait amèrement d’avoir à prononcer la sentence de mort contre un coupable. Il avait pour les Prêtres une très grande vénération, et, de ses mains, il semait le froment et pressait les raisins qui devaient fournir la matière au saint Sacrifice de la Messe. La nuit, marchant pieds nus sur la neige et sur la glace, il faisait le tour des églises, ses pas restant marqués sur la terre par des empreintes chaudes et sanglantes.

Sixième leçon. Les Anges se constituèrent les gardiens de son corps. Un jour, en effet, qu’il s’apprêtait à engager un combat singulier avec Radislas, duc de Gurime, dans le but de pourvoir au salut des siens, on vit des Anges lui apporter des armes, et on les entendit adresser à son adversaire ces paroles : « Ne le frappe pas. » Saisi de terreur, son ennemi se jeta humblement à ses pieds et lui demanda grâce. Un autre jour qu’il faisait un voyage en Germanie, l’empereur, à l’approche de Wenceslas, vit des Anges décorer ce Saint d’une croix d’or. Se levant alors aussitôt de son trône, il alla le recevoir dans ses bras, le revêtit des insignes royaux et lui fit don du bras de saint Vite. Cependant l’impie Boleslas, à l’instigation de sa mère, après l’avoir reçu à sa table, s’en alla, avec des complices le tuer dans l’église où il était en prière, car le Saint prévoyait bien la mort qu’on lui préparait. Son sang jaillit sur la muraille et l’on en voit encore aujourd’hui les traces. Dieu vengea ce meurtre : la terre engloutit cette mère dénaturée, et les meurtriers périrent misérablement de diverses manières.

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Saints Côme et Damien martyrs

27 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

Saints Côme et Damien martyrs

Collecte

Accordez-nous, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, que, célébrant la naissance au ciel de vos bienheureux Martyrs Côme et Damien, nous soyons délivrés, grâce à leur intercession, de tous les maux qui nous menacent.

Office

Quatrième leçon. Les deux frères Côme et Damien, originaires d’Egée, ville d’Arabie, étaient des médecins distingués, sous le règne de Dioclétien et de Maximien. Ils guérissaient, par la vertu du Christ autant que par leur science médicale, jusqu’aux maladies réputées incurables. Le préfet Lysias, ayant appris quelle était leur religion, se les fit amener et les interrogea sur leur genre de vie et sur leur foi. Et comme ils se déclaraient hardiment Chrétiens, ajoutant que la foi chrétienne est nécessaire au salut, il leur enjoignit de sacrifier aux dieux, les menaçant, en cas de refus, de leur faire subir des tortures et une mort très cruelle.
Cinquième leçon. Mais voyant que les injonctions et les menaces restaient vaines : « Liez-leur les mains et les pieds, dit-il, et torturez-les par les supplices les plus affreux. » On exécuta ses ordres ; cependant Côme et Damien n’en persistèrent pas moins dans leur refus. On les jeta enchaînés dans la mer ; ils en sortirent sains et saufs et dégagés de leurs liens ; le préfet, attribuant ce prodige à des artifices magiques, les fit mettre en prison. Il les en fit sortit le lendemain et ordonna de les jeter dans un brasier ardent, dont la flamme s’éloigna d’eux. Après divers autres cruels tourments, il les condamna à être frappés de la hache, et ainsi tous deux reçurent la palme du martyre, en confessant Jésus-Christ.

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XVIème Dimanche après la Pentecôte

25 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

XVIème Dimanche après la Pentecôte

Introït

Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que j’ai crié vers vous durant tout le jour, et parce vous, Seigneur, vous êtes bienveillant et doux, et répandez vos miséricordes avec abondance sur tous ceux qui vous invoquent. Inclinez votre oreille vers moi, Seigneur, et exaucez-moi car je suis faible et pauvre.

Collecte

Nous vous en prions, Seigneur, que votre grâce nous prévienne et nous accompagne toujours, et qu’elle nous donne d’être sans cesse appliqués aux bonnes œuvres.

Épitre Ep. 3, 13-21

Mes frères, je vous demande de ne pas perdre courage, à cause de mes tribulations pour vous, car elles sont votre gloire. A cause de cela je fléchis les genoux devant le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, pour qu’il vous donne, selon les richesses de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur ; qu’il fasse que le Christ habite par la foi dans vos cœurs, afin qu’étant enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, et la longueur, et la hauteur, et la profondeur, et connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, de sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. A celui qui, par sa puissance qui opère en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et tout ce que nous pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans la succession de tous les âges et de tous les siècles. Ainsi soit-il.

Évangile Lc. 14, 1-11

En ce temps-là, Jésus entra, un jour de sabbat, dans la maison d’un des principaux pharisiens, pour y manger du pain ; et ceux-ci l’observaient. Et voici qu’un homme hydropique était devant lui. Et Jésus, prenant la parole, dit aux docteurs de la loi et aux pharisiens : Est-il permis de guérir le jour du sabbat ? Mais ils gardèrent le silence. Alors lui, prenant cet homme par la main, le guérit et le renvoya. Puis, s’adressant à eux, il dit : Qui de vous, si son âne ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat ? Et ils ne pouvaient rien répondre à cela. Il dit aussi aux invités cette parabole, considérant comment ils choisissaient les premières places. Il leur dit : Quand tu seras invité à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu’il n’y ait parmi les invités une personne plus considérable que toi, et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne te dire : Cède la place à celui-ci, et qu’alors tu n’ailles, en rougissant, occuper la dernière place. Mais, quand tu auras été invité, va, mets-toi à la dernière place, afin que, lorsque celui qui t’a invité sera venu, il te dise : Mon ami, monte plus haut. Et alors ce sera une gloire pour toi devant ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s’élève sera humilié, et quiconque s’humilie sera élevé.

Offertoire

Seigneur, voyez à me venir en aide. Que ceux qui cherchent à m’ôter la vie soient confondus et craignent. Seigneur, jetez un regard pour porter secours.

Communion

Seigneur, je me souviendrai de votre justice à vous seul ; ô Dieu, vous m’avez instruit dès ma jeunesse, jusque dans ma vieillesse et jusqu’au déclin de mes forces, ô Dieu, ne m’abandonnez pas.

Office

Au troisième nocturne.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Septième leçon. Voici d’abord la guérison d’un hydropique, en qui le poids de la chair accablait l’âme et éteignait l’ardeur de l’esprit. Puis vient une leçon d’humilité, quand le Seigneur condamne ceux qui, dans le banquet nuptial, choisissent les premières places : il le fait néanmoins avec douceur, voulant qu’une bonté persuasive tempère la sévérité de la réprimande, que la raison serve à la persuasion, et que la correction réprime la convoitise. Cette leçon d’humilité est accompagnée d’une leçon de miséricorde, et les paroles du Seigneur nous prouvent que la miséricorde doit se pratiquer envers les pauvres et les faibles ; car être hospitalier pour ceux qui en récompenseront, c’est plutôt de l’avarice que de la charité.

Huitième leçon. Enfin, à l’un des convives, comme à un vétéran qui a fourni ses années de service, Jésus-Christ donne pour récompense le précepte du mépris des richesses ; puisque le royaume des cieux ne peut être acquis, ni par celui qui, tout aux choses d’ici-bas, s’est acheté des possessions terrestres, le Seigneur ayant dit : « Vends ce que tu as et suis-moi ; » ni par celui qui s’est acheté des bœufs (Élisée ayant égorgé et distribué ceux qu’il avait) ; ni enfin par ceux qui, ayant pris femme, pensent aux choses de ce monde, et non à celles de Dieu. Certes, l’état conjugal n’est point blâmé ; seulement la virginité est appelée à un plus grand honneur. « Car la femme non mariée et la veuve pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit. »

Neuvième leçon. Mais, pour rentrer maintenant en grâce avec les gens mariés, comme plus haut nous nous sommes concilié les personnes veuves, disons que nous ne nous refusons point à l’opinion de plusieurs interprètes, estimant que les trois genres d’hommes exclus de la participation au grand festin sont : les païens, les Juifs et les hérétiques. L’Apôtre nous dit de fuir l’avarice, de crainte qu’embarrassés, comme les Gentils, dans l’iniquité, la malice, l’impudicité et l’avarice, nous ne puissions arriver au royaume du Christ. « Car aucun impudique, ou avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. »

ÉPÎTRE.

Mon cœur a proféré une parole excellente ; c’est au Roi que je dédie mes œuvres. L’enthousiasme du Psalmiste chantant l’épithalame sacré est passé dans l’âme du Docteur des nations, et lui inspire cette lettre merveilleuse qui résume les sublimités de son enseignement comme un hymne d’amour. Devenu le prisonnier de Néron, Paul montre bien que la parole de Dieu n’est pas arrêtée sous les liens qui retiennent l’apôtre captif

L’Épître aux Éphésiens n’est pas, de beaucoup, la plus longue de ses lettres ; il n’en est point pourtant auxquelles soient faits de plus nombreux emprunts dans toute la série des Dimanches après la Pentecôte : nous devons en conclure qu’elle présente, mieux qu’aucune autre, la pensée dominante à laquelle l’Église voudrait ramener ses fils dans cette partie de l’Année liturgique. Apprenons donc le mystère de l’Évangile, en écoutant le héraut qui reçut pour mission spéciale d’annoncer aux nations ce trésor resté caché en Dieu depuis les siècles éternels. C’est comme ambassadeur qu’il vient vers nous ; les chaînes qui chargent ses bras, loin d’affaiblir l’autorité de son message, sont l’insigne glorieux qui l’accrédite auprès des disciples du Dieu du Calvaire.

Dieu seul au reste, il le déclare, peut fortifier suffisamment en nous les sens de l’homme intérieur pour nous permettre de connaître, avec les saints, les dimensions du grand mystère du Christ habitant l’homme afin de le remplir de la plénitude de Dieu. C’est pourquoi, fléchissant les genoux devant Celui de qui découle tout don parfait et qui nous a engendrés dans la vérité par son amour, il lui demande d’ouvrir par la foi et la charité les yeux de notre cœur, afin que nous comprenions les richesses glorieuses de l’héritage qu’il réserve à ses fils et le déploiement de puissance dont sont l’objet nos âmes ici-bas même.

Mais si la sainteté est nécessaire pour obtenir l’épanouissement complet de la vie divine dont parle l’Apôtre, observons également que le désir de saint Paul et sa prière étant pour tous, il s’en suit que personne n’est exclu de cette vocation sublime. Et par le fait, selon la remarque de saint Jean Chrysostome, les chrétiens auxquels il s’adresse vivent au milieu du monde, ayant femme, enfants et serviteurs, puisqu’il leur trace des règles de conduite sur tous ces points Les saints d’Éphèse, comme de partout, ne sont autres que les fidèles du Christ Jésus, c’est-à-dire ceux qui suivent fidèlement l’impulsion du Seigneur dans la condition qui leur est propre. Or il ne tient qu’à nous de suivre la grâce ; nos résistances seules empêchent l’Esprit de faire de nous des saints. L’accès des régions supérieures où le mouvement progressif de la sainte Liturgie, depuis la Pentecôte, introduit l’Église est ouvert à tous. Si, peut-être, le nouvel ordre d’idées amené par ce mouvement a semblé plus d’une fois dépasser nos forces, peut-être aussi ne pourrions-nous point nous rendre le témoignage d’avoir mis à profit comme il convenait, depuis l’Avent et Noël, les enseignements, les grâces de tout genre, qui devaient développer en nous concurremment la vie chrétienne et la lumière. L’Église s’est mise à la portée de tous au commencement du Cycle ; mais elle ne pouvait rester stationnaire, et, par égard pour nos tiédeurs, négliger de conduire les hommes de bonne volonté à cette union divine qu’on leur avait annoncée comme devant « couronner à la fois le Cycle et l’âme sanctifiée par le Cycle. » Gardons-nous cependant de perdre courage. Le Cycle de la Liturgie ne se déroule pas une fois seulement au ciel de la sainte Église. Bientôt, revenant à son point de départ, il adaptera de nouveau la puissance de ses rayons à notre faiblesse. Si alors, instruits par l’expérience, nous ne nous contentons pas d’admirer comme à distance la gracieuse poésie, la douceur et les charmes de ses débuts ; si nous voulons sérieusement grandir avec cette lumière qui n’est autre que le Christ, en profitant des grâces de croissance qu’elle répandra de nouveau dans les âmes : l’œuvre de notre sanctification, déjà ébauchée, « pourra recevoir le complément que l’infirmité humaine avait suspendu. »

Dès maintenant, si peu complètes que puissent être nos dispositions, l’Esprit de miséricorde, qui règne sur cette partie du Cycle, ne refusera pas à notre humble prière de suppléer en quelque chose à ce qui nous manque. C’est déjà beaucoup, d’ailleurs, que l’œil de notre foi ait vu s’élargir devant lui les horizons surnaturels, qu’il ait pénétré dans les régions sereines où, loin du regard hébété de l’homme animal, la Sagesse révèle aux parfaits ce secret de l’amour que ne connaissent point les puissants et les sages de ce monde, que l’œil n’avait point vu, ni l’oreille entendu, ni le cœur même soupçonné ou compris. Nous comprendrons mieux désormais les divines réalités qui remplissent la vie des serviteurs de Dieu ; elles nous apparaîtront comme dépassant mille fois, par leur importance et leur grandeur, les vaines futilités ou les occupations au sein desquelles s’écoule l’existence prétendue positive des hommes de plaisirs ou d’affaires. Méditons sans fin le bienfait de cette élection divine qui nous a désignés, avant les siècles, pour être comblés de toutes les bénédictions spirituelles, dont les bénédictions temporelles de l’ancien peuple étaient la figure. Le monde n’était point encore, et déjà Dieu nous voyait dans son Verbe ; il assignait à chacun de nous la place qu’il devait occuper dans le corps de son Christ ; par avance, son regard paternel nous contemplait revêtus de cette grâce qui lui fait trouver dans l’Homme-Dieu ses complaisances, et il nous prédestinait, comme étant les membres de ce Fils bien-aimé, à nous asseoir avec lui à sa droite au plus haut des cieux.

Combien grandes ne sont pas nos obligations envers le Père souverain dont la bienveillance a décrété d’accorder de tels dons à la terre ! Sa volonté est son seul conseil  l’unique règle de ses actes ; et sa volonté n’est qu’amour. C’est de la mort coupable du péché, qu’il nous appelle à cette vie qui n’est autre que la sienne à lui-même ; c’est de l’abîme ignominieux des vices, qu’après nous avoir lavés dans le sang de son Fils, il nous élève à cette gloire dont le spectacle étonne les anges et les plonge dans un saint tremblement.

Soyons donc saints à l’honneur de sa grâce. Le Christ est, dans sa divinité, la splendeur substantielle du Père et sa louange éternelle ; s’il a pris un corps, s’il s’est fait notre chef, ce n’a été que pour chanter sur un rythme nouveau le cantique des cieux : non content de présenter dans son humanité sainte aux regards de son Père le rayonnement créé des perfections infinies, il a voulu que la création entière renvoyât à l’adorable Trinité l’écho des divines harmonies. C’est pourquoi, rompant dans sa chair l’ancienne inimitié du gentil et du juif et rassemblant les hommes ennemis, il fait d’eux tous un même esprit, un seul corps, dont les mille voix s’unissent par lui dans l’unité de l’amour aux concerts angéliques, pour entourer sans fin le trône de Dieu d’une harmonie en accord avec le Verbe infini. Ainsi serons-nous à jamais pour Dieu, comme ce Verbe divin, la louange de sa gloire, selon l’expression qu’affectionne l’Apôtre dans le début de cette Épître aux Éphésiens ; ainsi doit être consommé le mystère qui fut, dès avant tous les temps, l’objet des desseins éternels : le mystère de l’union divine réalisée par le Christ Jésus rassemblant en lui, dans l’amour, et la terre et les deux.

ÉVANGILE

La sainte Église découvre aujourd’hui le but suprême qu’elle poursuit en ses fils depuis les jours de la Pentecôte. Les noces dont il est question dans notre Évangile sont celles du ciel, qui ont ici-bas pour prélude l’union divine consommée au banquet sacré. L’appel divin s’adresse à tous ; et cette invitation ne ressemble point à celles de la terre, où l’époux et l’épouse convient leurs proches comme simples témoins d’une union qui leur reste d’ailleurs étrangère. L’Époux est ici le Christ, et l’Église est l’Épouse ; comme membres de l’Église, ces noces sont donc aussi les nôtres ; et c’est pourquoi la salle du banquet n’est autre aussi que la chambre nuptiale, où n’entrent point les invités des noces vulgaires.

Mais si l’on veut que l’union soit féconde autant qu’elle doit l’être à l’honneur de l’Époux, il faut que l’âme apporte à celui-ci, dans le sanctuaire de la conscience, une fidélité qui ne soit pas d’un moment, un amour qui dure au delà de la rencontre sacrée des Mystères. L’union divine, quand elle est vraie, domine l’existence ; elle la fixe dans la contemplation persévérante du Bien-Aimé, dans la poursuite active de ses intérêts lors même qu’il semble se dérober au regard de l’âme et à son amour. L’Épouse mystique doit-elle moins faire pour Dieu que celles de ce monde pour un époux terrestre ? C’est à cette condition seulement que l’âme peut être considérée comme étant dans les voies de la vie unitive, et qu’elle en porte les fruits.

Mais pour en arriver à cette pleine domination du Christ sur l’âme et ses mouvements qui la rend véritablement sienne, qui la soumet à lui comme l’épouse à l’époux, il est nécessaire que toute compétition étrangère soit définitivement écartée. Or, nous ne le savons que trop : le Fils très noble du Père, le Verbe divin dont la beauté ravit les cieux, le Roi immortel dont les hauts faits, la puissance et les richesses sans prix dépassent tout ce que peut rêver l’imagination des enfants d’Ève, trouve ici-bas des prétentions rivales qui lui disputent le cœur des créatures rachetées par lui de l’esclavage et conviées à partager l’honneur de son trône. Dans celles-là même chez qui son amour finit enfin par l’emporter pleinement, combien de temps, presque toujours, n’est-il pas déplorablement tenu en échec ? Et cependant sans perdre patience, sans s’éloigner dans le sentiment d’un trop juste froissement, il continue durant des années son pressant appel, attendant miséricordieusement que les touches secrètes de sa grâce et le labeur de son Esprit-Saint aient triomphé d’inconcevables résistances.

Ne nous étonnons point que l’Église dispose tout de son côté, dans l’ordonnance de sa Liturgie, pour amener un résultat si précieux ; car chaque conquête du Christ en ce genre resserre le lien qui l’attache à l’Époux. C’est pourquoi nous l’avons vue appeler notre attention, dans les Dimanches précédents, sur les efforts de la triple concupiscence ; la volupté, la superbe et la cupidité sont en effet les conseillères perfides qui suscitent en nous, contre Dieu, ces rivalités indignes dont nous parlions tout à l’heure. Aujourd’hui, confiante dans la bonne volonté de ses fils, l’Église espère qu’ils auront réduit à l’impuissance l’ennemi ainsi démasqué ; et c’est avec moins de crainte de rester incomprise ou de les voir de nouveau rebuter le Seigneur, qu’elle leur propose, sous le voile de l’allégorie évangélique, le grand mystère dont l’Homme-Dieu disait : Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fait les noces de son fils.

Toutefois sa double sollicitude de Mère et d’Épouse ne lui permet pas de se tenir pour assurée au sujet des parfaits eux-mêmes, tant qu’ils sont en ce monde. Afin de les maintenir en garde contre un retour sans cesse possible des plus viles passions, saint Ambroise, interprète de l’Église en ce jour, signale derechef au guerrier vieilli dans les combats du salut les multiples embûches dressées contre lui par la concupiscence. Il peut encore, hélas ! s’écarter de la voie, et, bien que l’ayant suivie longtemps sans broncher, ne point parvenir au royaume de Dieu ; il peut se faire exclure pour toujours du bienheureux festin des noces, avec les hérétiques, les païens et les juifs. Qu’il veille donc soigneusement à ne point contracter les vices dont il s’est gardé jusqu’ici par l’aide de la grâce. Qu’il ne devienne point, à la longue, cet hydropique chez qui, nous dit l’évêque de Milan, l’exubérance morbide de la chair alourdit l’âme et finit par éteindre entièrement l’ardeur de l’esprit. Mais que surtout, dans les infirmités qui l’atteignent, il n’oublie pas le céleste médecin toujours prêt à le guérir ; qu’il se présente sans fausse honte à son Sauveur ; sa délivrance ne sera pas remise au lendemain : bien moins que l’homme, Jésus ne connaît point de repos, quand il s’agit de retirer quelqu’un des siens de l’abîme.

L’Église ne s’arrête pas, dans l’Homélie du jour, aux seules lignes de saint Luc que nous venons d’entendre ; elle y joint la suite du chapitre, où s’affirme toujours plus la nature du mystérieux banquet. Partant de là, saint Ambroise nous rappelle en son nom que, si la chair doit être domptée pour permettre d’y prendre part, l’attache aux biens de ce monde ne serait pas moins contraire à l’élan qui doit nous élever, sur l’aile de l’esprit, vers le ciel où réside notre amour.

Mais, plus que tout le reste, la garde de l’humilité doit attirer l’attention de quiconque prétend obtenir une place éminente au banquet de Dieu. L’ambition de la gloire à venir est le propre des saints ; mais ils savent que, pour l’acquérir, ils doivent descendre d’autant plus bas dans leur néant durant la vie présente, qu’ils veulent monter plus haut dans le siècle futur. En attendant le grand jour où chacun recevra selon ses œuvres, nous ne pouvons rien perdre à nous mettre au-dessous de tous ; le rang qui nous est réservé dans le royaume des cieux ne dépend pas plus, en effet, de notre appréciation que de celle d’autrui, mais seulement de la volonté du Seigneur qui exalte les humbles et renverse les puissants de leurs trônes. Plus vous êtes grand, plus vous devez vous abaisser en toutes choses, et vous trouverez ainsi grâce devant Dieu, dit l’Ecclésiastique ; car il n’y a que Dieu qui soit grand.

Suivons donc, ne fût-ce que par intérêt, le conseil de l’Évangile ; réputons nôtre en tout la dernière place. Dans les rapports sociaux, l’humilité n’est point réelle si l’on ne joint l’estime des autres au peu de cas fait de soi-même, prévenant chacun d’honneur, cédant volontiers à tous en ce qui i n’intéresse pas la conscience, et cela par le sentiment profond de notre misère, de notre infériorité, devant celui qui scrute les reins et les cœurs. L’humilité envers Dieu lui-même n’a pas de plus sûre pierre de touche que cette charité effective envers le prochain, qui nous porte à le faire passer avant nous, sans affectation, dans les diverses circonstances de la vie de chaque jour.

Par contre, une des marques les plus infaillibles de la fausseté des voies prétendues spirituelles, où l’ennemi engage quelquefois de malheureuses âmes trop peu sur leurs gardes, est le mépris subtil qu’il leur inspire à l’endroit du prochain, et dont on voit s’imprégner en maintes rencontres leurs pensées, leurs paroles ou leurs actes. Pour une part plus ou moins grande, plus ou moins inconsciente peut-être, l’estime de soi forme la base de l’édifice de leurs vertus ; à coup sûr donc, les illuminations, les douceurs mystiques dont ces âmes se prétendent gratifiées n’ont rien de commun avec l’Esprit-Saint. Quand se lèvera l’authentique lumière du Soleil de justice dans la vallée du jugement, la contre-façon apparaîtra au grand jour, et ces chrétiens abusés verront s’évanouir en vaine fumée les fantômes qui remplirent leur vie. Heureux encoresi, bien au-dessous du rang qu’ils s’attribuaient, se trouve pour eux quelque place au banquet divin ; si la confusion de voir passer en grand honneur au-dessus d’eux tant d’hommes qui furent de leur part l’objet d’appréciations peu bienveillantes ici-bas, doit être alors tout leur châtiment !

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De decem praeceptis, a. 2

24 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

De decem praeceptis, a. 2

Articulus 2

De dilectione proximi

De decem praeceptis, a. 2 Interrogatus Christus quod esset maximum mandatum, uni interrogationi duas responsiones dedit. Et prima fuit: diliges Dominum Deum tuum; de quo dictum est. Secunda vero fuit: et proximum tuum sicut teipsum. Ubi considerandum est, quod qui hoc servat, totam legem implet. Apostolus, Rm. XIII, 10: plenitudo ergo legis est dilectio. Sed sciendum, quod ad dilectionem proximi quatuor nos inducunt.

Primo divinus amor: quia sicut dicitur I Jn. IV, 20: si quis dixerit quoniam diligo Deum, et fratrem suum oderit, mendax est. Qui enim dicit se diligere aliquem, et filium eius vel eius membra odio habet, mentitur. Omnes autem fideles filii et membra Christi sumus. Apostolus, I Cor. XII, 27: vos estis corpus Christi, et membra de membro. Et ideo qui odit proximum, non diligit Deum.

Secundum est divinum praeceptum. Christus enim in recessu suo inter omnia alia praecepta, hoc praeceptum discipulis praecipue commendavit dicens, Jn. XV, 12: hoc est praeceptum meum, ut diligatis invicem sicut dilexi vos. Nullus enim praecepta divina servat qui proximum odit. Unde istud est signum observantiae divinae legis, dilectio proximi. Unde Dominus, Jn. XIII, 35: in hoc cognoscent omnes quia discipuli mei estis, si dilectionem habueritis ad invicem. Non dicit in suscitatione mortuorum, non in aliquo evidenti signo; sed hoc est signum, si dilectionem habueritis ad invicem. Et hoc beatus Ioannes recte considerabat: unde dicebat: nos scimus quoniam translati sumus de morte ad vitam. Et quare? Quoniam diligimus fratres. Qui non diligit, manet in morte.

Tertium est naturae communicatio. Sicut enim dicitur Eccli. XIII, 19, omne animal diligit simile sibi. Unde cum omnes homines sint similes in natura, invicem se diligere debent. Et ideo odire proximum non solum est contra divinam legem, sed etiam contra legem naturae. Quartum utilitatis consecutio. Omnia enim alterius alii sunt utilia per caritatem. Haec enim est quae unit Ecclesiam, et omnia communia facit. Ps. CXVIII, 63: particeps ego sum omnium timentium te, et custodientium mandata tua. Diliges proximum tuum sicut teipsum. Istud est secundum praeceptum legis, et est de dilectione proximi. Quantum autem proximum diligere debeamus, iam dictum est; et dicendum restat de modo dilectionis: qui quidem innuitur cum dicitur, sicut teipsum. Circa quod verbum quinque considerare possumus, quae in dilectione proximi servare debemus.

Primum est quia debemus eum diligere vere sicut nos: quod facimus, si propter seipsum ipsum diligimus, non propter nos. Ideo notandum, quod triplex est amor; quorum duo non sunt veri, tertius autem verus. Primus est qui est propter utile. Eccli. VI, 10: est amicus socius mensae, et non permanebit in die necessitatis. Sed certe iste non est verus amor. Deficit enim deficiente utilitate. Et tunc nolumus bonum proximo, sed potius bonum utilitatis volumus nobis.

Est et alius amor qui est propter delectabile. Et hic etiam non est verus, quia deficiente delectabili deficit. Et ideo nolumus bonum propter hoc principaliter proximo, sed potius bonum suum nobis volumus.

Tertius est amor qui est propter virtutem. Et iste solus est verus. Tunc enim non diligimus proximum propter bonum nostrum, sed propter suum.

Secundum est quod debemus diligere ordinate: ut scilicet non diligamus eum supra Deum vel quantum Deum, sed iuxta sicut teipsum debes diligere. Ct. II, 4: ordinavit in me caritatem. Hunc ordinem docuit Dominus Mt. X, 37, dicens: qui amat patrem aut matrem plus quam me, non est me dignus; et qui amat filium aut filiam super me, non est me dignus. Tertium est quod debemus eum diligere efficaciter. Non enim te solum diligis, sed etiam procuras studiose tibi bona, et vitas mala. Sic quoque debes facere proximo. I Jn. III, 18: non diligamus verbo neque lingua, sed opere et veritate. Sed certe illi pessimi sunt qui ore diligunt et corde nocent; de quibus Ps. XXVII, 3: loquuntur pacem cum proximo suo, mala autem in cordibus eorum. Apostolus, Rm. XII, 9: dilectio sine simulatione.

Quartum, quod debemus eum diligere perseveranter, sicut et te perseveranter diligis. Pr. XVII, 17: omni tempore diligit qui amicus est, et frater in angustiis comprobatur: scilicet tam tempore adversitatis quam prosperitatis; immo tunc, scilicet tempore adversitatis, maxime probatur amicus, ut dicitur ibidem. Sed sciendum, quod duo sunt quae iuvant ad amicitiam conservandam.

Primum est patientia: vir enim iracundus suscitat rixas, ut dicitur Pr. XXVI, 21.

Secundum est humilitas, quae causat primum, scilicet patientiam: Pr. XIII, 10: inter superbos semper iurgia sunt. Qui enim considerat magna de se, et despicit alium, non potest defectus illius pati.

Quintum est quod eum debemus diligere iuste et sancte, ut scilicet eum non diligamus ad peccandum, quia nec te sic debes diligere, cum Deum ex hoc amittas. Unde Jn. XV, 9: manete in dilectione mea: de qua dilectione dicitur Eccli. XXIV, 24: ego mater pulchrae dilectionis. Diliges proximum tuum sicut teipsum. Hoc praeceptum Iudaei et Pharisaei male intelligebant, credentes quod Deus praeciperet diligendos amicos, et odiendos inimicos; et ideo per proximos intelligebant tantum amicos. Hunc autem intellectum intendit Christus reprobare, dicens Mt. V, 44: diligite inimicos vestros, benefacite his qui oderunt vos. Sciendum autem, quod quicumque odit fratrem suum, non est in statu salutis. I Jn. II, 9: qui (...) odit fratrem suum, in tenebris est. Est autem attendendum, quod etiam in hoc invenitur quaedam contrarietas. Nam sancti aliquos oderunt: Ps. CXXXVIII, 22: perfecto odio oderam illos; et in Evangelio Lc. XIV, 26: si quis (...) non odit patrem suum et matrem et uxorem et filios et fratres et sorores, adhuc autem et animam suam, non potest meus esse discipulus. Et ideo sciendum, quod in omnibus factis nostris factum Christi debet esse nobis exemplum. Deus enim diligit et odit. Quia in quolibet homine duo sunt consideranda: scilicet natura et vitium. Natura quidem in hominibus diligi debet, vitium vero odiri. Unde si quis vellet hominem esse in Inferno, odiret naturam; si quis vero vellet ipsum esse bonum, odiret peccatum, quod semper odiendum est. Ps. V, 7: odisti omnes qui operantur iniquitatem. Sg. XI, 25: diligis Domine omnia quae sunt, et nihil odisti eorum quae fecisti. Ecce ergo quod Deus diligit et odit: diligit naturam et odit vitium. Sciendum etiam, quod homo aliquando sine peccato potest malum facere: quando scilicet sic facit malum ut velit bonum: quia et Deus sic facit. Sicut cum homo infirmatur, convertitur ad bonum, qui in sanitate erat malus. Item in adversitate aliquis convertitur et est bonus, qui in prosperitate erat malus, iuxta illud Is. XXVIII, 19: vexatio intellectum dabit auditui. Item si desideras malum tyranni destruentis Ecclesiam, inquantum desideras bonum Ecclesiae per destructionem tyranni: unde II M. I, 17: per omnia benedictus Deus, qui tradidit impios. Et hoc omnes debent velle non solum voluntate, sed etiam opere. Non enim est peccatum suspendere iuste malos: ministri enim Dei sunt tales, secundum apostolum, Rm. XIII, et servant isti dilectionem, quia poena fit aliquando propter castigationem, aliquando propter bonum melius et divinius. Est enim maius bonum unius civitatis quam vita unius hominis. Sed sciendum, quod non sufficit non velle malum, sed oportet velle bonum; scilicet emendationem suam, et vitam aeternam. Duobus enim modis quis vult bonum alterius. Uno modo generaliter, inquantum est creatura Dei, et participabilis vitae aeternae; alio modo specialiter, inquantum est amicus vel socius. A generali autem dilectione nullus excluditur: debet enim quilibet pro quolibet orare, et cuilibet in necessitate ultima subvenire. Sed non teneris cum quolibet habere familiaritatem, nisi peteret veniam: quia tunc esset amicus; et si refutares, haberes odio amicum. Unde Mt. VI, 14, dicitur: si dimiseritis hominibus peccata eorum, dimittet et pater vester caelestis delicta vestra; si autem non dimiseritis hominibus, nec pater vester dimittet vobis peccata vestra. Et in oratione dominica quae ponitur Mt. VI, 9, dicitur: dimitte nobis debita nostra, sicut et nos dimittimus debitoribus nostris. Diliges proximum tuum sicut te ipsum. Dictum est, quod tu peccas, si non parcis veniam postulanti; et quod perfectionis est, si tu eum ad te revocas, licet non tenearis. Sed ad hoc ut eum trahas ad te, multae rationes inducunt.

Prima est propriae dignitatis conservatio. Diversae enim dignitates diversa signa habent. Nullus autem propriae dignitatis signa dimittere debet. Inter omnes autem dignitates maior est quod quis sit filius Dei. Huius autem dignitatis signum est, si diligis inimicum: Mt. V, 44-45: diligite inimicos vestros, ut sitis filii patris vestri qui in caelis est. Si enim diligis amicum, non est hoc signum filiationis divinae: nam publicani et ethnici hoc faciunt, ut dicitur Mt. V.

Secunda est victoriae acquisitio: omnes enim hoc naturaliter desiderant. Oportet ergo quod vel trahas eum qui te offendit ad dilectionem bonitate tua, et tunc vincis; vel quod alius trahat te ad odium, et tunc perdis. Rm. XII, 21: noli vinci a malo, sed vince in bono malum.

Tertia est multiplicis utilitatis consecutio. Acquiris enim ex hoc amicos. Rm. XII, 20: si esurierit inimicus tuus, ciba illum; si sitit, potum da illi: hoc enim faciens, carbones ignis congeres super caput eius. Augustinus: nulla maior provocatio ad amorem, quam praevenire amando. Nullus enim est ita durus, qui etsi dilectionem nolit impendere, nolit tamen rependere: quia, ut dicitur Eccli. VI, 15, amico fideli nulla comparatio. Pr. XVI, 7: cum placuerint Domino viae hominis, inimicos quoque eius convertet ad pacem.

Quarta est, quia ex hoc preces tuae facilius exaudiuntur. Unde super illud Jr. XV, si steterint Moyses et Samuel coram me, dicit Gregorius, quod fecit potius de istis mentionem, quia rogaverunt pro inimicis. Similiter Christus ait, Lc. XXIII, 34: Pater, dimitte illis. Item beatus Stephanus orando pro inimicis magnam utilitatem fecit Ecclesiae, quia Paulum convertit.

Quinta est peccati evasio, quam maxime desiderare debemus. Aliquando enim peccamus, nec Deum quaerimus: et Deus trahit nos ad se vel infirmitate, vel aliquo huiusmodi. Os. II, 6: sepiam viam tuam spinis. Sic fuit tractus beatus Paulus. Ps. CXVIII, 176: erravi sicut ovis quae periit. Quaere servum tuum, Domine. Ct. I, 3: trahe me post te. Hoc autem consequimur, si inimicum ad nos trahimus, primo remittentes: quia, ut dicitur Lc. VI, 38, eadem quippe mensura qua mensi fueritis, remetietur vobis; et ibidem 37, dimittite et dimittemini; et Mt. V, 7: beati misericordes, quoniam ipsi misericordiam consequentur. Nulla est enim maior misericordia quam offendenti dimittere.


 


 

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Samedi des Quatre-Temps de Septembre

24 Septembre 2022 , Rédigé par Ludovicus

Samedi des Quatre-Temps de Septembre

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Dieu tout-puissant et éternel, qui guérissez les corps et les âmes par le remède salutaire de l’abstinence, nous supplions humblement votre majesté, afin qu’apaisé par la prière pieuse de ceux qui jeûnent, vous nous donniez des secours pour le présent et pour l’avenir.

Lecture Lv. 23, 26-32

En ces jours-là : le Seigneur parla à Moïse et lui dit : Le dixième jour de ce septième mois sera le jour des expiations ; il sera très solennel et il s’appellera saint ; vous affligerez vos âmes en ce jour-là, et vous offrirez un holocauste au Seigneur. Vous ne ferez aucune œuvre servile dans tout ce jour, parce que c’est un jour de propitiation, afin que le Seigneur votre Dieu vous devienne favorable. Tout homme qui ne se sera point affligé en ce jour-là périra au milieu de son peuple. J’exterminerai encore du milieu de son peuple celui qui en ce jour fera quelque ouvrage. Vous ne ferez donc aucun ouvrage en ce jour-là ; et cette ordonnance sera éternellement observée dans toute votre postérité et dans tous les lieux où vous demeurerez. Ce jour-là vous sera un repos de sabbat, et vous affligerez vos âmes le neuvième jour du mois. Vous célébrerez vos fêtes d’un soir jusqu’à un autre soir, vous observerez votre sabbat, dit le Seigneur tout-puissant.

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Donnez-nous, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant, qu’en jeûnant nous soyons soutenus de votre grâce et qu’en pratiquant l’abstinence nous devenions plus forts que tous nos ennemis.

Lecture Lv. 23, 39-43

En ces jours-là : le Seigneur parla à Moïse et lui dit : Depuis le quinzième jour du septième mois, lorsque vous aurez recueilli tous les fruits de votre terre, vous célébrerez une fête en l’honneur du Seigneur pendant sept jours ; le premier jour et le huitième vous seront des jours de sabbat, c’est-à-dire de repos. Vous prendrez au premier jour des fruits d’un très bel arbre, des branches de palmier, des rameaux d’arbres touffus, et des saules de rivière ; vous vous réjouirez devant le Seigneur votre Dieu, et vous célébrerez chaque année cette fête solennelle pendant sept jours ; cette ordonnance sera observée éternellement dans toute votre postérité. Vous célébrerez cette fête au septième mois, et vous demeurerez sous des tentes de feuillage pendant sept jours ; tout homme qui est de la race d’Israël demeurera sous les tentes, afin que vos descendants apprennent que j’ai fait demeurer les enfants d’Israël sous des tentes, lorsque je les ai tirés de l’Égypte, moi qui suis le Seigneur votre Dieu.

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Nous vous en supplions, Seigneur, protégez votre famille en sorte que les remèdes disposant du salut éternel, que nous recherchons sous votre inspiration, nous les obtenions grâce à votre libéralité.

Lecture Mi. 7, 14, 16 et 18-20

O Seigneur notre Dieu, paissez votre peuple avec votre bâton, le troupeau de votre héritage, qui habite solitaire dans la forêt comme aux jours anciens. Les nations verront, et elles seront confondues avec toute leur puissance. O Dieu, qui est semblable à vous, qui enlevez l’iniquité et qui oubliez les péchés des restes de votre héritage ? Il ne lancera plus sa fureur, parce qu’il aime la miséricorde. Il aura encore compassion de nous ; il mettra à ses pieds nos iniquités, et il jettera tous nos péchés au fond de la mer, Vous donnerez la vérité à Jacob, la miséricorde à Abraham, comme vous l’avez juré à nos pères depuis les jours anciens, ô Seigneur notre Dieu.

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Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que comme nous nous abstenons de prendre des viandes en nos repas, nous nous abstenions également de consentir aux assauts des vices.

Lecture

En ces jours-là : la parole du Seigneur me fut adressée en ces termes : Ainsi parle le Seigneur des armées : Comme j’ai pensé à vous affliger, lorsque vos pères ont provoqué ma colère, dit le Seigneur, et que je n’ai pas eu de pitié, ainsi j’ai pensé, au contraire, en ces jours, à faire du bien à la maison de Juda et à la maison de Jérusalem. Ne craignez, point. Voici donc ce que vous ferez : Dites la vérité chacun à son prochain ; jugez à vos portes selon la vérité et selon la paix. Que nul ne pense dans son cœur le mal contre son ami, et n’aimez pas les faux serments ; car ce sont là toutes choses que je hais, dit le Seigneur. La parole du Seigneur des armées me fut adressée en ces termes : Ainsi parle le Seigneur des armées : Les jeûnes du quatrième, du cinquième, du septième et du dixième mois deviendront pour la maison de Juda des jours de joie et d’allégresse, et de belles solennités. Seulement, aimez la vérité et la paix, dit le Seigneur des armées.

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Comme vous nous donnez de vous faire l’hommage d’un jeûne solennel, ainsi accordez-nous, nous vous en supplions, Seigneur, le secours de votre indulgence.

Épitre He. 9, 2-12

Mes frères : on a construit un tabernacle dans a première partie duquel étaient e chandelier, la table et les pains de proposition, et cette partie s’appelait le Saint. Puis, derrière le second voile était la partie du tabernacle appelée le Saint des saints, renfermant un encensoir d’or, et l’arche d’alliance toute couverte d’or, dans laquelle était une urne d’or contenant la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance. Au-dessus de l’arche étaient les chérubins de la gloire, qui couvraient de leur ombre le propitiatoire. Mais ce n’est pas le moment de parler de cela en détail. Or, ces choses étant ainsi disposées, les prêtres entraient en tout temps dans la première partie du tabernacle, lorsqu’ils exerçaient des fonctions sacerdotales ; mais, dans la seconde, n’entre qu’une fois par an le seul grand-prêtre, non sans y porter du sang, qu’il offre pour son ignorance et pour celle du peuple. L’Esprit-Saint montre par là que le chemin du sanctuaire n’était pas encore ouvert, tant que le premier tabernacle subsistait. C’est une figure pour le temps présent, où l’on offre des dons et des victimes, qui ne peuvent rendre parfait selon la conscience celui qui rend ce culte ; puisqu’ils ne consistaient qu’en diverses ablutions, et en des cérémonies charnelles, imposées seulement jusqu’à une époque de réforme. Mais le Christ étant venu comme pontife des biens futurs, a traversé un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a pas été fait de main d’homme, c’est-à-dire, qui n’appartient point à cette création, et il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non avec le sang des boucs ou des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle.

Évangile Lc. 13, 6-17

En ce temps-là, Jésus dit à la foule cette parabole : Un homme avait un figuier planté dans sa vigne ; et il vint y chercher du fruit, et n’en trouva point. Alors il dit au vigneron : Voilà trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier, et je n’en trouve pas ; coupe-le donc : pourquoi occupe-t-il encore le sol ? Le vigneron, répondant, lui dit : Seigneur, laisse-le encore cette année, jusqu’à ce que je creuse tout autour et que j’y mette du fumier ; peut-être portera-t-il du fruit : sinon, tu le couperas ensuite. Or Jésus enseignait dans leur synagogue les jours de sabbat. Et voici qu’il y vint une femme, possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; et elle était courbée, et ne pouvait pas du tout regarder en haut. Jésus, la voyant, l’appela auprès de lui et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains ; et aussitôt elle redevint droite, et elle glorifiait Dieu. Mais le chef de la synagogue prit la parole, indigné de ce que Jésus avait opéré cette guérison un jour de sabbat ; et il disait à la foule : Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler ; venez donc en ces jours-là, et faites-vous guérir, et non pas le jour du sabbat. Le Seigneur lui répondit, en disant : Hypocrites, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne délie pas son bœuf ou son âne de la crèche, et ne les mène pas boire ? Et cette fille d’Abraham, que Satan avait liée voilà dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? Tandis qu’il parlait ainsi, tous ses adversaires rougissaient ; et tout le peuple se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il accomplissait.

Postcommunion

Nous vous en supplions, Seigneur, que vos sacrements perfectionnent en nous la grâce qu’ils renferment, en sorte que nous recevions la réalité de ce que nous accomplissons maintenant en figure.
   

Office

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Première leçon. Notre Seigneur et Rédempteur, dans son Évangile, s’adresse à nous tantôt par des paroles, tantôt par des faits ; quelquefois il parle d’une façon en paroles, d’une autre, en actions ; parfois il exprime la même chose en paroles qu’en actions. Vous avez en effet, mes frères, entendu parler de deux choses dans- la lecture de l’Évangile : d’un figuier stérile, et d’une femme courbée : au sujet de l’un et de l’autre, notre piété doit s’exercer. Le Sauveur cite le figuier en forme de comparaison, il guérit la femme par un miracle visible aux yeux. Mais le figuier stérile signifie la même chose que la femme courbée, et le figuier qui obtient un délai la même chose que la femme redressée.

Deuxième leçon.Que signifie le figuier, sinon la nature humaine ? Que signifie, que montre la femme courbée, si ce n’est la même nature ? Cette nature a été, et bien plantée comme le figuier, et bien créée comme la femme : mais tombée de son plein gré dans la faute, .elle ne conserve pas le fruit des soins de son maître ni l’état de rectitude. Se jetant en effet vers le péché de sa volonté, elle a perdu la droiture parce qu’elle n’a pas voulu porter les fruits de l’obéissance. Elle, créée à l’image de Dieu, en ne persistant pas dans sa dignité, a dédaigné de conserver l’état dans lequel elle avait été plantée ou créée. C’est pour la troisième fois que le maître de la vigne vient au figuier, parce qu’il a recherché le genre humain avant la loi, sous la loi, sous le règne de la grâce : en l’attendant, en l’avertissant, en le visitant.

Troisième leçon. Il est venu avant la loi, parce que chacun, par son intelligence naturelle, a appris comment il devait agir à l’égard de son prochain. Il est venu sous la loi, parce qu’il a enseigné par des préceptes. Il est venu après la loi, par la grâce, parce qu’il a montré, en la faisant paraître, la présence de sa bonté. Et cependant il se plaint de n’avoir pas, en trois ans, trouvé de fruit, parce que la loi naturelle, qui nous est innée, ne corrige pas les esprits de certains hommes pervers, que les préceptes ne les instruisent pas, que les miracles de son incarnation ne les convertissent pas. Qu’est-ce qui est signifié par celui qui cultive la vigne, sinon l’ordre des supérieurs ? Eux qui, en dirigeant l’Église, s’occupent assurément de la vigne du Seigneur.

Samedi des Quatre-Temps de Septembre
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