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Regnum Galliae Regnum Mariae

Vigile de la fête de tous les Saints

31 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Vigile de la fête de tous les Saints

Collecte

Seigneur notre Dieu, multipliez envers nous l’effusion de votre grâce, et faites que, par une vie sainte, nous méritions de suivre dans la félicité éternelle ceux dont nous anticipons la fête solennelle.

Lecture

En ces jours-là, voici que moi, Jean, je vis : en face du Trône, en face des quatre Vivants et des Anciens, il y avait un Agneau ; il se tenait debout, et il était comme immolé ; ses cornes étaient au nombre de sept, ainsi que ses yeux, qui sont les sept esprits de Dieu en mission sur toute la terre. Il s’avança et reçut le Livre, que lui donna de la main droite celui qui siégeait sur le Trône. Quand l’Agneau eut reçu le Livre, les quatre Vivants et les vingt-quatre Anciens se prosternèrent devant lui. Chacun tenait une harpe et des coupes d’or pleines de parfums qui sont les prières des saints. Ils chantaient ce cantique nouveau : « Vous êtes digne de recevoir le Livre scellé et de l’ouvrir, car vous avez été immolé ; par votre sang, vous avez racheté pour Dieu des hommes de toute race, langue, peuple et nation, et vous en avez fait pour notre Dieu un royaume de prêtres qui régneront sur la terre. » Alors, dans ma vision, j’ai entendu la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens : ils étaient des millions, des centaines de millions. Ils criaient à pleine voix : « Lui, l’Agneau immolé, il est digne de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et bénédiction. ». Ainsi soit-il.

Office

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Première leçon. Observez tout avec diligence, et notamment comme quoi notre Seigneur monte avec les Apôtres et descend vers les foules. Comment la multitude eût-elle vu Jésus-Christ, si Jésus-Christ (ne fût venu pour elle) dans un lieu bas ? Elle ne le suit point sur les hauteurs, elle ne s’élève point jusqu’aux cimes. Ainsi dès que notre Seigneur descend, il trouve des infirmes ; ceux-ci ne peuvent demeurer sur les hauteurs, et de là vient que saint Matthieu nous apprend aussi que les malades ont été guéris dans des lieux peu élevés. Il faut d’abord que chacun d’eux soit guéri, afin que peu à peu, et dans la mesure du progrès de ses forces, il puisse gravir la montagne. Notre Seigneur les guérit tous dans un lieu très bas, c’est-à-dire qu’il retire (le pécheur de l’abîme) de ses passions et remédie à son aveuglement. Il s’abaisse jusqu’à nos plaies, afin qu’en nous rapprochant en quelque sorte et nous enrichissant de sa nature divine, il nous rende participants de son céleste royaume.

Seconde leçon. « Bienheureux êtes-vous, ô pauvres ! Parce qu’à vous appartient le royaume de Dieu ». Saint Luc ne mentionne que quatre béatitudes, tandis que saint Matthieu en énumère huit, mais dans les huit sont comprises les quatre, et ces quatre renferment les huit. Saint Luc a tout ramené aux quatre vertus cardinales ; saint Matthieu en citant huit béatitudes, nous a dévoilé un nombre mystique. Beaucoup de Psaumes, en effet, sont intitulés ainsi : Pour les huit ou l’Octave ; et vous recevez le commandement de vous mettre en état de participer en quelque manière à ces huit bénédictions. Comme l’octave, ou le nombre huit, exprime l’accomplissement parfait de notre espérance, il exprime de même la plénitude des vertus.

Troisième leçon. Examinons d’abord ce qu’il y a de plus important. Vous êtes « bienheureux, ô pauvres, dit notre Seigneur, parce qu’à vous appartient le royaume de Dieu ». Saint Matthieu et saint Luc énoncent tous deux en premier lieu cette béatitude ou bénédiction. Elle vient, en effet, au premier rang et est, en quelque sorte, la mère et la génératrice des vertus, car celui qui aura dédaigné les biens du siècle, méritera les biens éternels, tandis qu’il ne pourra mériter le royaume céleste celui qui, se trouvant embarrassé par les cupidités de ce monde, n’a pas le courage de s’en dégager.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Préparons nos âmes aux grâces que le ciel s’apprête à verser sur la terre, en retour des hommages de celle-ci. Telle sera demain l’allégresse de l’Église, qu’elle semblera déjà se croire en possession de l’éternité. Aujourd’hui pourtant, c’est sous les livrées de la pénitence qu’elle se montre à nos yeux, confessant bien qu’elle n’est qu’une exilée. Avec elle, jeûnons et prions. Nous aussi, que sommes-nous que des voyageurs, en ce monde où tout passe et se hâte de mourir ? D’années en années, la solennité qui va s’ouvrir compte parmi nos compagnons d’autrefois des élus nouveaux qui bénissent nos pleurs et sourient à nos chants d’espérance. D’années en années, le terme se rapproche où nous-mêmes, admis à la fête des cieux, recevrons l’hommage de ceux qui nous suivent, et leur tendrons la main pour les aider à nous rejoindre au pays du bonheur sans fin. Sachons, dès cette heure, affranchir nos âmes ; gardons nos cœurs libres, au sein des vaines sollicitudes, des plaisirs faux d’une terre étrangère : il n’est pour l’exilé d’autre souci que celui de son bannissement, d’autre joie que celle où il trouve l’avant-goût de la patrie.

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JÉSUS-CHRIST ROI

29 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

JÉSUS-CHRIST ROI

Introït

L’Agneau qui a été égorgé, est digne de recevoir la puissance, la divinité, la sagesse, la force, l’honneur. A Lui la gloire et le pouvoir dans les siècles des siècles. O Dieu, donnez au Roi votre jugement : et au Fils du Roi votre justice.

Collecte

Dieu tout-puissant et éternel, qui avez voulu restaurer tout dans la personne de votre Fils bien-aimé, le Roi de l’univers : accordez dans votre bonté, que toutes les familles des nations, qui vivent en désaccord à cause de la blessure du péché, se soumettent à son très doux pouvoir. Lui qui vit.

Épitre Col. 1, 12-20

Mes Frères : Rendons grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, par son sang et la rémission des péchés ; qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature. Car c’est par lui que toutes choses ont été créées dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit Trônes, soit Dominations, soit Principautés, soit Puissances : tout a été créé par lui, et en lui ; et lui-même est avant tous, et tout subsiste en lui. Et lui-même est le chef du corps de l’Église : if est le principe, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il garde la primauté ; parce qu’il a plu au Père que toute plénitude habitât en lui ; et de se réconcilier par lui toutes choses, pacifiant par le sang de sa croix, soit ce qui est sur la terre, soit ce qui est dans les cieux, en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Évangile Jn. 18, 33-37

En ce temps-là : Pilate dit à Jésus : Es-tu le roi des Juifs ? Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ? Pilate répondit : Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les princes des prêtres t’ont livré à moi ; qu’as-tu fait ? Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, pour que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais mon royaume n’est point d’ici. Pilate lui dit alors : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Voici pourquoi je suis né, et pourquoi je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute ma voix.

Postcommunion

Ayant reçu l’aliment de l’immortalité, nous vous prions, Seigneur : puissions-nous, qui nous glorifions de combattre sous l’étendard du Christ, régner toujours avec Lui dans le céleste séjour : Lui qui vit.

Office

AU PREMIER NOCTURNE.

De l’Épître de saint Paul Apôtre aux Colossiens.

Première leçon. Chap. 1, 3-8 Nous ne cessons de rendre grâces à Dieu, Père de notre Seigneur Jésus Christ, en pensant à vous dans nos prières, depuis que nous avons appris votre foi dans le Christ Jésus, et la charité que vous avez à l’égard de tous les Saints, en raison de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux. Cette espérance, vous en avez naguère entendu l’annonce dans la Parole de vérité, la Bonne Nouvelle, qui est parvenue chez vous de même que dans le monde entier elle fructifie et se développe ; chez vous elle fait de même depuis le jour où vous avez appris et compris dans sa vérité la grâce de Dieu. C’est Épaphras, notre cher compagnon de service, qui vous en a instruits ; il nous supplée fidèlement comme ministre du Christ, et c’est lui-même qui nous a fait connaître votre dilection dans l’Esprit.Deuxième leçon. Chap. 1, 9-17 C’est pourquoi nous aussi, depuis le jour où nous avons reçu ces nouvelles, nous ne cessons de prier pour vous et de demander à Dieu qu’il vous fasse parvenir à la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Vous pourrez ainsi mener une vie digne du Seigneur et qui Lui plaise en tout : vous produirez toutes sortes de bonnes œuvres et grandirez dans la connaissance de Dieu ; animés d’une puissante énergie par la vigueur de sa gloire, vous acquerrez une parfaite constance et endurance ; avec joie vous remercierez le Père qui vous a mis en mesure de partager le sort des Saints dans la lumière. Il nous a en effet arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature, car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, Trônes, Seigneuries, Principautés, Puissances ; tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui.
Troisième leçon. Chap. 1, 18-23 Et il est aussi la Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Église : II est le Principe, Premier-Né d’entre les morts, (il fallait qu’il obtînt en tout la primauté), car Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui, aussi bien sur la terre que dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. Vous-mêmes, qui étiez devenus jadis des étrangers et des ennemis, par vos pensées et vos œuvres mauvaises, voici qu’à présent II vous a réconciliés dans son corps de chair, le livrant à la mort, pour vous faire paraître devant Lui saints, sans tache et sans reproche. Il faut seulement que vous persévériez dans la foi, affermis sur des bases solides, sans vous laisser détourner de l’espérance promise par l’Évangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel, et dont moi, Paul, je suis devenu le ministre.
 

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

De la lettre encyclique du Pape Pie XI.

Quatrième leçon. L’Année sainte ayant offert plus d’une occasion de glorifier la royauté du Christ, Nous agirons, semble-t-il, de manière pleinement conforme à Notre charge apostolique si, répondant aux demandes qui Nous ont été adressées individuellement ou en commun par de très nombreux cardinaux, évêques et fidèles, Nous terminons cette année en introduisant dans la liturgie de l’Église une fête spéciale de Notre-Seigneur Jésus Christ Roi. Que le Christ soit appelé Roi au sens figuré, en raison du degré suprême d’excellence par lequel il surpasse et domine toutes les créatures, c’est là depuis longtemps un usage communément reçu. On dit ainsi de lui qu’il règne "sur les esprits des hommes", non pas tant à cause de la pénétration de son intelligence ou de la profondeur de sa science que parce qu’il est lui-même la Vérité et que les hommes doivent puiser en lui la vérité et l’accepter avec soumission ; il règne de même "sur les volontés des hommes", non seulement parce qu’à la sainteté de la volonté divine correspondent en lui l’intégrité et l’obéissance parfaites de la volonté humaine, mais aussi parce qu’il donne à notre volonté libre les inspirations qui la portent à s’enflammer pour de nobles buts. Le Christ est enfin reconnu "Roi des cœurs" en raison de sa "charité qui surpasse toute connaissance", ainsi que de sa bonté et de sa tendresse qui attirent les âmes : personne n’a jamais eu et personne n’aura jamais à l’avenir le privilège d’être aimé par toutes les nations, comme l’a été le Christ Jésus. Mais, pour entrer plus profondément dans notre sujet, nul ne saurait nier que le titre de roi et le pouvoir royal doivent, au sens propre du mot, être reconnus au Christ Homme ; c’est seulement en tant qu’il est homme qu’il a reçu du Père "la puissance, l’honneur et la royauté" ; en effet, le Verbe de Dieu, qui a la même substance que le Père, possède nécessairement tout en commun avec le Père et il a donc le pouvoir suprême et absolu sur toutes les créatures.Cinquième leçon. Le fondement sur lequel reposent cette dignité et cette puissance de Notre-Seigneur est bien Indiqué par Cyrille d’Alexandrie en ces termes : "II possède, en résumé, sur toutes les créatures, un pouvoir qui n’a pas été conquis par la violence, ni reçu d’ailleurs, mais il l’a par son essence et sa nature" ; sa souveraineté se fonde en effet sur cette union admirable qu’on appelle hypostatique. Il en résulte non seulement que le Christ doit être adoré comme Dieu par les anges et par les hommes, mais aussi que les anges et les hommes doivent obéir et se soumettre au pouvoir de cet Homme : ainsi, même au seul titre de l’union hypostatique, le Christ possède l’autorité sur toutes les créatures. Si nous voulons maintenant expliquer brièvement la grandeur et la nature de cette dignité, il est à peine nécessaire de dire qu’elle comporte trois pouvoirs, à défaut desquels elle ne peut guère se concevoir. Des témoignages recueillis dans la Sainte Écriture et concernant la suprématie universelle de notre Rédempteur le montrent de manière surabondante et il faut le croire de foi catholique : le Christ Jésus a été donné aux hommes comme le Rédempteur en qui ils doivent avoir confiance, mais aussi comme le législateur à qui ils doivent obéir. Les évangiles ne rapportent pas tant qu’il a établi des lois qu’ils ne le font voir lui-même établissant ces lois : tous ceux qui observeront ces préceptes, déclare le divin Maître en divers endroits et en des termes différents, prouveront leur charité envers lui et demeureront en son amour. Quant au pouvoir judiciaire, Jésus déclare lui-même aux Juifs qu’il lui a été attribué par le Père, lorsque ceux-ci l’accusent d’avoir violé le repos du sabbat en guérissant miraculeusement un malade : "Le Père ne juge personne, mais il a donné tout jugement au Fils". Ce pouvoir comporte également pour lui le droit (car cette prérogative ne peut être séparée du jugement) de décerner aux hommes encore vivants des récompenses et des châtiments. Mais il faut encore reconnaître au Christ le pouvoir qu’on appelle exécutif : la nécessité d’obéir à son commandement s’impose en effet à tous et cela sous la menace faite aux rebelles de supplices auxquels nul ne saurait se soustraire.
Sixième leçon. Il n’en est pas moins vrai que cette royauté est principalement de nature spirituelle et se rapporte aux réalités spirituelles, ainsi que le montrent les textes bibliques que nous avons rappelés et comme le Christ Seigneur le confirme par sa façon d’agir. En plus d’une occasion en effet, comme les Juifs et les Apôtres eux-mêmes croyaient faussement que le Messie allait rendre la liberté au peuple et rétablir le royaume d’Israël, il leur enleva et détruisit cette opinion et cette espérance vaines ; lorsque la foule d’admirateurs qui l’environnaient voulut le proclamer roi, il refusa le nom et l’honneur, en fuyant et en se cachant ; devant le magistrat romain, il déclara que son royaume n’était pas "de ce monde". Le royaume qu’il propose dans les évangiles est tel que les hommes doivent se préparer à y entrer en faisant pénitence, mais qu’ils ne peuvent y entrer que par la foi et par le baptême, lequel, tout en étant un rite extérieur, signifie et opère cependant la régénération intérieure ; il s’oppose uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres et il demande à ses membres non seulement que, détachant leur cœur des richesses et des biens terrestres, ils pratiquent la douceur et aient faim et soif de la justice, mais encore qu’ils renoncent à eux-mêmes et portent leur croix. Comme le Christ Rédempteur a acquis l’Église par son sang et s’est offert et s’offre perpétuellement comme Prêtre en victime pour les péchés, qui ne voit que la fonction royale elle-même revêt le caractère de ces deux fonctions et y participe ? Ce serait d’ailleurs une grossière erreur de refuser au Christ Homme l’autorité sur les choses civiles, puisqu’il reçoit de son Père un pouvoir tellement absolu sur les êtres créés que tout est placé sous sa souveraineté. C’est pourquoi, par Notre autorité apostolique, Nous instituons la fête de Notre-Seigneur Jésus Christ Roi, qui devra être célébrée dans tout l’univers, chaque année, le dernier dimanche d’octobre, c’est-à-dire le dimanche qui précède la fête de Tous les Saints. Nous ordonnons aussi que soit renouvelée chaque année en ce même jour la consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus.

 

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Augustin, évêque.

Septième leçon. Quel intérêt pour le Roi des siècles de devenir le roi des hommes ? Le Christ n’est pas roi d’Israël pour lever un tribut, pour équiper une armée ou pour combattre des ennemis visibles, mais pour gouverner les âmes, pour veiller à leur salut éternel, et pour conduire au royaume des cieux ceux qui croient, espèrent et aiment. Pour le Fils de Dieu égal au Père, Verbe "par qui tout fut fait", c’est donc une condescendance de consentir à être roi d’Israël et non une promotion. C’est la marque de sa miséricorde, bien loin d’être un accroissement de pouvoir. II est au ciel le Seigneur des anges celui qui reçoit sur terre le nom de roi des Juifs... Mais le Christ n’est-il que roi des Juifs ? Ne l’est-il pas de toutes les nations ? — Bien sûr que si ! Il l’avait dit prophétiquement : "J’ai été constitué par Dieu roi sur Sion, sa montagne sainte, je publierai le décret du Seigneur." Mais, puisqu’il s’agit de la montagne de Sion, on pourrait dire qu’il a été constitué roi des Juifs seulement, aussi les versets suivants déclarent-ils : "Le Seigneur m’a dit : tu es mon fils, c’est moi qui t’engendre aujourd’hui ; demande et je te donnerai les nations pour héritage et pour ta possession les confins de la terre."
Huitième leçon. Jésus répondit : "Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne fusse pas livré aux Juifs. Mais mon royaume n’est pas d’ici." Voici l’enseignement que notre bon Maître a voulu nous donner ; mais il fallait d’abord nous faire connaître quelle fausse opinion les gens (païens ou juifs de qui Pilate l’avait recueillie) s’étaient faite sur le royaume de Dieu. Gomme si le Christ avait été condamné à mort, pour avoir brigué un règne indu ou comme s’il avait fallu s’opposer prudemment au danger que son royaume aurait fait courir soit aux Romains, soit aux Juifs, étant donné la jalousie réciproque habituelle aux souverains !
Neuvième leçon. Le Seigneur aurait pu répondre : "Mon royaume n’est pas de ce monde", dès la première question du procurateur : "Es-tu le roi des Juifs ?". Mais i ! préféra interroger Pilate à son tour : "Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de moi ?", pour lui prouver d’après sa réponse qu’il s’agissait là d’une accusation jetée par les juifs devant le gouverneur. Ainsi le Christ nous dévoile-t-il les pensées des hommes dans toute leur vanité qu’il connaît fort bien. Après la réponse de Pilate, c’est donc avec plus d’à-propos encore qu’il peut rétorquer, s’adressant à la fois aux Juifs et aux païens : "Mon royaume n’est pas de ce monde."

 

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Saints Simon et Jude apôtres

28 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Saints Simon et Jude apôtres

Collecte

O Dieu, vous nous avez accordé la grâce de parvenir à la connaissance de votre nom par vos bienheureux Apôtres Simon et Jude : faites qu’en progressant nous célébrions leur gloire éternelle et en la célébrant nous progressions.

Office

AU PREMIER NOCTURNE.
Commencement de l’Épître catholique de saint Jude, Apôtre.
Première leçon. Jude, serviteur de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont aimés de Dieu le Père, et conservés et appelés en Jésus-Christ. Que la miséricorde, la paix et la charité abondent en vous. Mes bien-aimés, me sentant pressé de vous écrire touchant, votre salut commun, j’ai dû écrire afin de vous exhorter à combattre pour la foi, qui a été déjà transmise aux saints. Car il s’est introduit parmi vous quelques hommes impies (qui depuis longtemps ont été prédestinés à ce jugement), changeant la grâce de notre Dieu en luxure, reniant notre seul Maître et Seigneur, Jésus-Christ.
Deuxième leçon. Or je veux vous rappeler, à vous qui savez déjà toutes ces choses, que Jésus, ayant délivré le peuple de la terre d’Égypte, perdit ensuite ceux qui ne crurent point ; que, quant aux anges qui ne conservèrent pas leur première dignité, mais qui abandonnèrent leur propre demeure, il les mit en réserve pour le jugement du grand jour, dans les chaînes éternelles et de profondes ténèbres. C’est ainsi que Sodome et Gomorrhe, et les villes voisines livrées aux mêmes excès d’impureté, et courant après d’infâmes débauches, sont devenues un exemple, en souffrant la peine d’un feu éternel. Et cependant, c’est de la même manière que ceux-ci se souillent encore, qu’ils méprisent la domination, et qu’ils blasphèment la majesté.
Troisième leçon. Lorsque l’Archange Michel, disputant avec le diable, lui contestait le corps de Moïse, il n’osa pas le condamner avec des paroles de malédiction, mais il dit : Que le Seigneur te commande. Mais ceux-ci blasphèment tout ce qu’ils ignorent. Malheur à eux, parce qu’ils sont rentrés dans la voie de Caïn, et que, s’égarant comme Balaam, ils ont, pour le gain, rompu toute digue, et se sont perdus dans la rébellion de Coré. Ils font le déshonneur de leurs festins, se paissant eux-mêmes ; nuées sans eau que les vents emportent ça et là ; arbres qui ne fleurissent qu’en automne, stériles, deux fois morts, déracinés ; vagues furieuses de la mer, jetant l’écume de leurs infamies ; astres errants auxquels une tempête de ténèbres est réservée pour l’éternité.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Simon le Chananéen, qui fut nommé aussi le Zélé et Thaddée, appelé encore dans l’Évangile Jude, frère de Jacques, auteur d’une des Épîtres catholiques, ont parcouru, l’un l’Egypte et l’autre la Mésopotamie, en prêchant l’Évangile. Ils se réunirent ensuite en Perse, où ils engendrèrent à Jésus-Christ d’innombrables enfants. Ayant répandu la semence de la foi dans ces vastes régions et parmi des peuples barbares, ils firent resplendir ensemble d’un vif éclat le très saint nom de Jésus-Christ par leur doctrine et leurs miracles, et finalement par un glorieux martyre.
Le reste du deuxième nocturne au commun

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Homélie de saint Augustin, Évêque.
Septième leçon. Dans la leçon de l’Évangile qui a précédé celle de ce jour, le Seigneur avait dit : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, mais c’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, pour que vous alliez, et que vous rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous le donne. » Et voilà qu’il leur dit à présent « Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres. » Ceci doit nous faire comprendre que c’est là notre fruit, ce fruit dont il disait : « C’est moi qui vous ai choisis, pour que vous alliez, et que vous rapportiez du fruit, et que votre fruit demeure. » Et quant à la parole ajoutée à la suite : « Afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne ; » le Père nous le donnera certainement, si nous nous aimons les uns les autres ; puisque lui-même, de son côté, nous a donné ce commandement d’amour, en nous choisissant, quoique dépourvus de fruit ; car, sans que nous l’ayons choisi les premiers, il nous a établis pour que nous rapportions du fruit, c’est-à-dire pour que nous nous aimions les uns les autres.
Huitième leçon. Notre fruit, c’est donc la charité, cette charité définie par l’Apôtre, venant « d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi non feinte. » Par elle, nous nous aimons les uns les autres ; par elle, nous aimons Dieu ; et en effet, nous ne nous aimerions pas mutuellement, si nous n’aimions pas Dieu ; car, on n’aime son prochain comme soi-même qu’autant que l’on aime Dieu, attendu que celui qui n’aime pas Dieu, ne s’aime pas soi-même. « En ces deux commandements » d’amour « se renferment toute la loi et les Prophètes. » Voilà notre fruit, ce fruit que Jésus nous ordonne de porter, quand il dit : « Ce que je vous ordonne, c’est de vous aimer les uns les autres. » De là vient que l’Apôtre saint Paul, voulant recommander les fruits de l’Esprit, en opposition avec les œuvres de la chair, a mis en premier lieu cet amour : « Le fruit de l’Esprit, dit-il, c’est la charité. » Après quoi il énumère tout à la suite les autres biens qui ont la charité pour principe, et qui s’y rattachent ; ce sont : « La joie, la paix, la longanimité, la douceur, la bonté, la foi la mansuétude, la continence, la chasteté. »
Neuvième leçon. Or, a-t-il une joie raisonnable, celui qui n’aime pas le bien dont il se réjouit ? Peut-on avoir une paix véritable avec quelqu’un, si ce n’est avec celui qu’on aime sincèrement ? Est-on longanime, patient à persévérer dans la pratique du bien, si l’on n’a point la ferveur de l’amour ? Est-on bienveillant, à moins d’aimer celui qu’on assiste ? Qui est bon, s’il ne le devient en aimant ? Est-on croyant, d’une foi salutaire, si l’on ne croit de cette foi qui opère ? Quelle mansuétude est utile si la dilection ne la règle ? Comment s’abstenir de ce qui déshonore, à moins d’aimer ce qui honore ? C’est donc avec raison que le bon Maître recommande si fréquemment la dilection, comme s’il n’avait rien à prescrire que cette vertu, sans laquelle ne peuvent servir les autres biens, et qu’on ne peut avoir sans avoir aussi les autres biens, qui rendent l’homme vraiment bon.

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Vigile des Sts Simon et Jude, apôtres

27 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Vigile des Sts Simon et Jude, apôtres

Collecte

Accordez-nous, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, alors que nous devançons le jour glorieux de la naissance au ciel de vos Apôtres Simon et Jude, qu’ainsi ils nous préviennent eux-mêmes auprès de votre majesté pour nous obtenir vos bienfaits.

Lecture 1. Cor. 4, 9-14

Mes frères, nous sommes donnés en spectacle au monde, et aux anges, et aux hommes. Nous, nous sommes fous à cause du Christ, mais vous, vous êtes sages dans le Christ ; nous sommes faibles, et vous êtes forts ; vous êtes honorés, et nous sommes méprisés. Jusqu’à cette heure nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; on nous frappe au visage, nous n’avons pas de demeure stable ; nous nous fatiguons à travailler de nos mains ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ; on nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus comme les ordures du monde, comme les balayures de tous jusqu’à présent. Ce n’est pas pour vous faire honte que je vous écris cela, mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés, dans le Christ Jésus Notre Seigneur.

Évangile Jn. 15, 1-7

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi, il le retranchera ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émondera, afin qu’il porte plus de fruit. Vous êtes déjà purs, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez pas non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car, sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé.

 

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Je ne suis pas venu les détruire, mais les accomplir.

26 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

 Je ne suis pas venu les détruire, mais les accomplir.

CHAPITRE V

 

JÉSUS voyant tout ce peuple, monta sur une montagne, où s’étant assis, ses disciples s’approchèrent de lui ;

2 et ouvrant sa bouche, il les enseignait, en disant :

3 Bienheureux les pauvres d’esprit ; parce que le royaume des cieux est à eux.

4 Bienheureux ceux qui sont doux ; parce qu’ils posséderont la terre.

5 Bienheureux ceux qui pleurent : parce qu’ils seront consolés.

6 Bienheureux ceux qui sont affamés et altérés de la justice ; parce qu’ils seront rassasiés.

7 Bienheureux ceux qui sont miséricordieux ; parce qu’ils obtiendront eux-mêmes miséricorde.

8 Bienheureux ceux qui ont le cœur pur : parce qu’ils verront Dieu.

9 Bienheureux les pacifiques ; parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu.

10 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice ; parce que le royaume des cieux est à eux.

 

11 Vous serez heureux lorsque les hommes vous chargeront de malédictions, qu’ils vous persécuteront, et qu’ils diront faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi.

12 Réjouissez-vous alors, et tressaillez de joie ; parce qu’une grande récompense vous est réservée dans les cieux : car c’est ainsi qu’ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

 

13 Vous êtes le sel de la terre. Si le sel perd sa force, avec quoi le salera-t-on ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors, et à être foulé aux pieds par les hommes.

 

14 Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée :

15 et on n’allume point une lampe pour la mettre sous le boisseau ; mais on la met sur un chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.

16 Ainsi que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.


17 Ne pensez pas que je sois venu détruire la loi ou les prophètes : je ne suis pas venu les détruire, mais les accomplir.

18 Car je vous dis en vérité, que le ciel et la terre ne passeront point, que tout ce qui est dans la loi ne soit accompli parfaitement jusqu’à un seul iota et à un seul point.

19 Celui donc qui violera l’un de ces moindres commandements, et qui apprendra aux hommes à les violer, sera regardé dans le royaume des cieux comme le dernier ; mais celui qui fera et enseignera, sera grand dans le royaume des cieux.

 

20 Car je vous dis, que si votre justice n’est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux.

21 Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Vous ne tuerez point ; et quiconque tuera, méritera d’être condamné par le jugement.

22 Mais moi je vous dis, que quiconque se mettra en colère contre son frère, méritera d’être condamné par le jugement ; que celui qui dira à son frère, Raca, méritera d’être condamné par le conseil ; et que celui qui lui dira, Vous êtes un fou, méritera d’être condamné au feu de l’enfer.

23 Si donc, lorsque vous présentez votre offrande à l’autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose contre vous, 24 laissez-là votre don devant l’autel, et allez vous réconcilier auparavant avec votre frère, et puis vous reviendrez offrir votre don.

25 Accordez-vous au plus tôt avec votre adversaire, pendant que vous êtes en chemin avec lui ; de peur que votre adversaire ne vous livre au juge, et que le juge ne vous livre au ministre de la justice, et que vous ne soyez mis en prison.

26 Je vous dis en vérité, que vous ne sortirez point de là, que vous n’ayez payé jusqu’à la dernière obole.

 

27 Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Vous ne commettrez point d’adultère.

28 Mais moi je vous dis, que quiconque aura regardé une femme avec un mauvais désir pour elle, a déjà commis l’adultère dans son cœur.

29 Si donc votre œil droit vous scandalise, arrachez-le, et jetez-le loin de vous : car il vaut mieux pour vous qu’un des membres de votre corps périsse, que si tout votre corps était jeté dans l’enfer.

30 Et si votre main droite vous scandalise, coupez-la, et la jetez loin de vous : car il vaut mieux pour vous qu’un des membres de votre corps périsse, que si tout votre corps était jeté dans l’enfer.

 

31 Il a été dit encore : Quiconque veut renvoyer sa femme, qu’il lui donne un écrit, par lequel il déclare qu’il la répudie.

32 Et moi je vous dis, que quiconque aura renvoyé sa femme, si ce n’est en cas d’adultère, la fait devenir adultère ; et que quiconque épouse celle que son mari aura renvoyée, commet un adultère.

 

33 Vous avez encore appris, qu’il a été dit aux anciens : Vous ne vous parjurerez point ; mais vous vous acquitterez envers le Seigneur des serments que vous aurez faits.

34 Et moi je vous dis, de ne jurer en aucune sorte, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu ;

35 ni par la terre, parce qu’elle sert comme d’escabeau à ses pieds ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand Roi.

36 Vous ne jurerez pas aussi par votre tête, parce que vous ne pouvez en rendre un seul cheveu blanc ou noir.

37 Mais contentez-vous de dire, Cela est, cela est ; ou, Cela n’est pas, cela n’est pas : car ce qui est de plus, vient du mal.


38 Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.

39 Et moi je vous dis, de ne point résister au mal que l’on veut vous faire : mais si quelqu’un vous a frappe sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre.

40 Si quelqu’un veut plaider contre vous pour vous prendre votre tunique, abandonnez-lui encore votre manteau.

41 Et si quelqu’un veut vous contraindre de faire mille pas avec lui, faites-en encore deux mille.

42 Donnez à celui qui vous demande, et ne rejetez point celui qui veut emprunter de vous.

 

43 Vous avez appris qu’il a été dit : Vous aimerez votre prochain, et vous haïrez votre ennemi.

44 Et moi je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient : 45 afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est d’ans les cieux, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

46 Car si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous ? Les publicains ne le font-ils pas aussi ?

47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous en cela de plus que les autres ? Les païens ne le font-ils pas aussi ?

48 Soyez donc, vous autres, parfaits, comme votre Père céleste est parfait.

 

CHAPITRE VI.

PRENEZ, garde de ne faire pas vos bonnes œuvres devant les hommes pour en être regardés : autrement vous n’en recevrez point la récompense de votre Père qui est dans les cieux.

2 Lors donc que vous donnerez l’aumône, ne faites point sonner la trompette devant vous, comme font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, pour être honorés des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont reçu leur récompense.

3 Mais lorsque vous faites l’aumône, que votre main gauche ne sache point ce que fait votre main droite ; 4 afin que votre aumône soit dans le secret : et votre Père qui voit ce qui se passe dans le secret, vous en rendra la récompense.


5 De même lorsque vous priez, ne ressemblez pas aux hypocrites, qui affectent de prier en se tenant debout dans les synagogues et aux coins des rues pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils ont reçu leur récompense.

6 Mais vous, lorsque vous voudrez prier, entrez dans votre chambre, et la porte en étant fermée, priez votre Père dans le secret ; et votre Père qui voit ce qui se passe dans le secret, vous en rendra la récompense.

7 N’affectez pas de parler beaucoup dans vos prières, comme font les païens qui s’imaginent que c’est par la multitude des paroles qu’ils méritent d’être exaucés.

8 Ne vous rendez donc pas semblables à eux ; parce que votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez.

9 Vous prierez donc de cette manière : Notre Père, qui êtes dans les cieux ! que votre nom soit sanctifié !

10 Que votre règne arrive ! Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel !

11 Donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour.

12 Et remettez-nous nos dettes, comme nous remettons nous-mêmes à ceux qui nous doivent.

13 Et ne nous abandonnez point à la tentation ; mais délivrez-nous du mal. Ainsi soit-il !

 

14 Car si vous pardonnez aux hommes les fautes qu’ils font contre vous, votre Père céleste vous pardonnera aussi vos péchés.

15 Mais si vous ne pardonnez point aux hommes leurs fautes, votre Père ne vous pardonnera point non plus vos péchés.

 

16 Lorsque vous jeûnez, ne soyez point tristes comme les hypocrites : car ils affectent de paraître avec un visage défiguré, afin que les hommes connaissent qu’ils jeûnent. Je vous dis en vérité, qu’ils ont reçu leur récompense.

17 Mais vous, lorsque vous jeûnez, parfumez votre tête, et lavez votre visage : 18 afin de ne pas faire paraître aux hommes que vous jeûnez, mais à votre Père qui est présent à ce qu’il y a de plus secret : et votre Père qui voit ce qui se passe dans le secret, vous en rendra la récompense.

 

19 Ne vous faites point de trésors dans la terre, où la rouille et les vers les mangent, et où les voleurs les déterrent et les dérobent.

20 Mais faites-vous des trésors dans le ciel, où ni la rouille ni les vers ne les mangent point, et où il n’y a point de voleurs qui les déterrent et qui les dérobent.

21 Car où est votre trésor, là est aussi votre cœur.

 

22 Votre œil est la lampe de votre corps : si votre œil est simple, tout votre corps sera lumineux.

23 Mais si votre œil est mauvais, tout votre corps sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en vous n’est que ténèbres, combien seront grandes les ténèbres mêmes !


24 Nul ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il se soumettra à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et les richesses.

25 C’est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez point où vous trouverez de quoi manger pour le soutien de votre vie, ni d’où vous aurez des vêtements pour couvrir votre corps : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?

26 Considérez les oiseaux du ciel : ils ne sèment point, ils ne moissonnent point, et ils n’amassent rien dans des greniers ; mais votre Père céleste les nourrit : n’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux ?

27 Et qui est celui d’entre vous qui puisse avec tous ses soins ajouter à sa taille la hauteur d’une coudée ?

28 Pourquoi aussi vous inquiétez-vous pour le vêtement ? Considérez comment croissent les lis des champs : ils ne travaillent point, ils ne filent point : 29 et cependant je vous déclare que Salomon même dans toute sa gloire n’a jamais été vêtu comme l’un d’eux.

30 Si donc Dieu a soin de vêtir de cette sorte une herbe des champs, qui est aujourd’hui, et qui sera demain jetée dans le four ; combien aura-t-il plus de soin de vous vêtir, ô hommes de peu de foi !

31 Ne vous inquiétez donc point, en disant, Que mangerons-nous ? ou, Que boirons-nous ? ou, De quoi nous vêtirons-nous ? 32 comme font les païens qui recherchent toutes ces choses : car votre Père sait que vous en avez besoin.

33 Cherchez donc premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît.

34 C’est pourquoi ne soyez point en inquiétude pour le lendemain ; car le lendemain aura soin de lui-même : à chaque jour suffit son mal.

 

CHAPITRE VII.

NE jugez point, afin que vous ne soyez point jugés.

2 Car vous serez jugés selon que vous aurez jugé les autres ; et on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous serez servis envers eux.

3 Pourquoi voyez-vous une paille dans l’œil de votre frère, vous qui ne voyez pas une poutre dans votre œil ?

4 Ou comment dites-vous à votre frère, Laissez-moi tirer une paille de votre œil ; vous qui avez une poutre dans le vôtre ?

5 Hypocrite ! ôtez premièrement la poutre de votre œil, et alors vous verrez comment vous pourrez tirer la paille de l’œil de votre frère.

6 Gardez-vous bien de donner les choses saintes aux chiens, et ne jetez point vos perles devant les pourceaux ; de peur qu’ils ne les foulent aux pieds, et que se tournant contre vous, ils ne vous déchirent.


7 Demandez, et on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez à la porte, et on vous ouvrira. 8 Car quiconque demande, reçoit ; et qui cherche, trouve ; et on ouvrira à celui qui frappe à la porte.

9 Aussi, qui est l’homme d’entre vous qui donne une pierre à son fils, lorsqu’il lui demande du pain ?

10 Ou, s’il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent ?

11 Si donc, étant méchants comme vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants ; à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux, donnera-t-il les vrais biens à ceux qui les lui demandent !

 

12 Faites donc aux hommes tout ce que vous voulez qu’ils vous fassent : car c’est là la loi et les prophètes.


13 Entrez par la porte étroite ; parce que la porte de la perdition est large, et le chemin qui y mène est spacieux, et il y en a beaucoup qui y entrent.

14 Que la porte de la vie est petite ! que la voie qui y mène est étroite ! et qu’il y en a peu qui la trouvent !

 

15 Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous couverts de peaux de brebis, et qui au dedans sont des loups ravissants.

16 Vous les connaîtrez par leurs fruits : peut-on cueillir des raisins sur des épines, ou des figues sur des ronces ?

17 Ainsi tout arbre qui est bon, produit de bons fruits ; et tout arbre qui est mauvais, produit de mauvais fruits.

18 Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, et un mauvais arbre ne peut en produire de bons.

19 Tout arbre qui ne produit point de bon fruit, sera coupé et jeté au feu.

20 Vous les reconnaîtrez donc par leurs fruits.

 

21 Ceux qui me disent, Seigneur ! Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux : mais celui-là seulement y entrera, qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.

22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur ! Seigneur ! n’avons-nous pas prophétisé en votre nom ? n’avons-nous pas chassé les démons en votre nom ? et n’avons-nous pas fait plusieurs miracles en votre nom ?

23 Et alors je leur dirai hautement : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui faites des œuvres d’iniquité.

 

24 Quiconque donc entend ces paroles que je dis, et les pratique, sera comparé à un homme sage, qui a bâti sa maison sur la pierre ; 25 et lorsque la pluie est tombée, que les fleuves se sont débordés, que les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur la pierre.

26 Mais quiconque entend ces paroles que je dis, et ne les pratique point, sera semblable à un homme insensé, qui a bâti sa maison sur le sable ; 27 et lorsque la pluie est tombée, que les fleuves se sont débordés, que les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison, elle a été renversée, et la ruine en a été grande.

 

28 Or, Jésus ayant achevé ces discours, les peuples étaient dans l’admiration de sa doctrine.

29 Car il les instruisait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes, ni comme les pharisiens.


 


 

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CAUSA NOSTRAE LAETITIAE

26 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

CAUSA NOSTRAE LAETITIAE

CAUSA NOSTRAE LAETITIAE

Félicitons-nous donc, et rendons grâces à Dieu de ce que nous sommes devenus non seulement des chrétiens, mais le Christ lui-même. Comprenez-vous, mes frères, appréciez-vous dignement la grâce que Dieu nous fait en devenant notre chef ? Soyez dans l’admiration, réjouissez-vous, nous sommes devenus le Christ ! Car s’il est notre chef, nous sommes ses membres; nous composons, lui et nous, son humanité tout entière. Voilà bien ce que dit l’apôtre Paul : « Afin que nous ne soyons plus flottants comme des enfants, et que nous ne nous laissions pas emporter à tout vent de doctrine ». Mais auparavant, il s’était exprimé en ces termes « Jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité d’une même foi et d’une même connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’un homme parfait, à la mesure de l’âge, de la plénitude du Christ Ep 4, 14-13 ». Le chef et les membres, voilà ce qui constitue la plénitude du Christ. Qu’est-ce à dire : Le chef et les membres ? Le Christ et l'Église. Nous arroger un privilège pareil serait, de notre part, de l’orgueil, mais le Sauveur a daigné nous le promettre lui-même, car il nous a dit par la bouche du même Apôtre: « Or, vous êtes le corps du Christ et ses membres 1 Co 12, 27». Dès lors donc que le Père montre quelque chose aux membres du Christ, il le montre par là même au Christ. Il se fait à ce moment comme un grand miracle, mais un miracle réel. Ce que le Christ savait déjà se fait voir au Christ, et c’est le Christ lui-même qui le lui fait connaître. Voilà une chose étonnante et merveilleuse, mais l'Écriture nous l’affirme : Nous mettrons-nous en antagonisme avec la parole de Dieu ? Ne faut-il pas plutôt la comprendre dans son vrai sens, et remercier de cette grâce d’en haut, Celui qui nous l’a accordée? Qu’ai-je dit: C’est le Christ lui-même qui fait connaître au Christ? C’est la tête qui montre aux membres. Ce phénomène se passe en toi, veuille le remarquer. Suppose que tes yeux sont fermés et que tu veux saisir un objet : ta main ne sait où se porter, et, néanmoins, tu ne saurais en douter, ta main est du nombre de tes membres, puisqu’elle n’a pas été précédemment séparée de ton corps. Ouvre les yeux ; alors elle voit de quel côté elle doit se diriger; la tête a fait apercevoir l’objet, et le membre est allé le saisir. Puisqu’en toi-même nous remarquons ce fait que ton corps montre un objet à ton corps, et que par l’intermédiaire de lui-même, ton corps aperçoit cet objet, il n’y a plus sujet de t’étonner de mes paroles, quand je dis : C’est le Christ lui-même qui fait connaître au Christ. Le chef montre, afin que les membres aperçoivent; il enseigne, afin que les membres s’instruisent; et, cependant, la Tête et les membres ne forment tous ensemble qu’un seul homme. Il n’a pas voulu se séparer de nous, mais il a daigné s’unir à nous. Il se trouvait loin de nous, et singulièrement loin; car, qu’y a-t-il de plus éloigné que la créature à l’égard du Créateur? Que Dieu et l’homme? Que la justice et le péché? Que l’éternité et la condition d’un être mortel ? Ainsi était éloigné de nous « le Verbe qui au commencement était Dieu en Dieu, et par qui toutes choses ont été faites ». Par quel moyen s’est-il donc rapproché de nous, au point de devenir ce que nous sommes et de manière à ce que nous soyons en lui? « Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ».

VIE

Pourquoi ai-je dit que cette vie n’est pas encore la vie? C’est que, si elle était la vie, le Sauveur n’aurait pas dit à quelqu’un : « Si tu veux parvenir à la vie, garde les commandements  ». Il n’a pas dit : Si tu veux parvenir à la vie éternelle; il n’a pas ajouté le mot: éternelle; il s’est borné à dire : « la vie ». Cette vie-ci ne mérite donc pas d’être appelée la vie, parce qu’elle n’est point la véritable vie. Quelle est la véritable vie, sinon la vie éternelle? Écoute l’Apôtre; voici ce qu’il dit à Timothée : « Ordonne aux riches de ce monde de n’être point orgueilleux, de ne point mettre leur confiance en des richesses incertaines, mais dans le Dieu vivant qui nous donne avec abondance ce qui est nécessaire à la vie; d’être charitables et bienfaisants, riches en bonnes œuvres; de donner de bon cœur, de faire part de leurs biens aux pauvres ». A quoi bon tout cela? Écoute ce qui suit: « De se faire un trésor et un fondement solide pour l’avenir, afin d’embrasser la véritable vie 1 Tm 6, 17-19». Puisque les riches doivent se faire un trésor et un fondement solide pour l’avenir, afin d’embrasser la vie véritable, la vie dont ils sont aujourd’hui en possession est donc une vie fausse. Car, pourquoi vouloir embrasser la véritable vie, si déjà tu la possèdes? Tu veux embrasser la vraie vie? Il te faut donc sortir de la vie fausse......« Il est passé de la mort à la vie ». Nous croirions peut-être pouvoir inférer de ces paroles que le Sauveur a fait allusion à la résurrection future: mais non; aussi veut-il nous faire comprendre en quoi consiste le passage de la mort à la vie; il veut nous faire comprendre que passer de la mort à la vie, c’est passer de l’infidélité à la foi, de l’injustice à la justice, de l’orgueil à l’humilité, de la haine à la charité ; c’est pourquoi il continue : « En vérité, en vérité, je vous le dis : l’heure vient, et elle est déjà venue ». Y a-t-il rien de plus clair? Il est évident qu’il nous a donné la clef de ses paroles, et que ce qu’il nous a dit se fait au moment même où il s’adresse à nous : « L’heure vient ». Quelle heure? « Et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’entendront vivront ». Nous avons déjà parlé de cette sorte de morts. Que penser, mes frères? Dans cette multitude qui m’entend, n’y a-t-il aucun mort? Sans doute. Ceux-là vivent et ne sont pas morts, qui croient et agissent selon la règle de la vraie foi; mais, par contre, ceux-là doivent être évidemment comptés parmi les morts, qui ne croient pas, ou qui croient à la manière des démons Jc 2, 19, parce qu’ils tremblent et vivent mal ; parce que, tout en confessant le Fils de Dieu, ils n’ont pas la charité......«L’heure vient et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’entendront vivront.» Qui les fera vivre? La vie. Quelle vie? Le Christ. Comment prouver qu’ils puiseront la vie dans le Christ? C’est qu’il a dit Lui-même: « Je suis la voie, la vérité, et la vie ». Veux-tu marcher? « Je suis la voie ». Veux-tu échapper à l’erreur? « Je suis la vérité». Veux-tu ne pas mourir? « Je suis la vie ». Voici ce que te dit le Sauveur : Tu ne peux aller nulle part que vers Moi; tu ne peux marcher que par Moi. Cette heure a donc maintenant son cours: tout ce que j’ai dit a aussi lieu en ce moment, et ne cesse point de se faire. Les hommes qui étaient morts, ressuscitent à la voix du Fils de Dieu, ils passent à la vie, et, par leur persévérance à croire en Lui, ils vivent de Lui. Car le Fils est source de vie; et ceux qui croient en lui viennent y puiser. ….Notre vie, en tant que nôtre, c’est-à-dire en tant que résultat de notre volonté propre, ne sera jamais qu’une vie mauvaise, pécheresse et coupable; mais notre vie bonne nous vient de Dieu et n’a point sa source en nous-mêmes: c’est Dieu qui nous la donne, et nous sommes incapables de nous la procurer. Pour le Christ, il a la vie en Lui-même, comme le Père; car il est le Verbe de Dieu. Sa vie n’est pas tantôt bonne et tantôt mauvaise, mais l’homme vit tantôt bien et tantôt mal. Celui qui vit mal vit de sa propre vie, et si l’on vit bien, c’est qu’on est passé à la vie du Christ. Tr. 22

Crois donc, et quand tu serais mort, tu vivras; mais si tu ne crois pas, quoique tu sois vivant, tu es réellement mort. Prouvons que si tu ne crois pas, quoique tu sois vivant, tu es réellement mort. Quelqu’un différait de suivre le Seigneur et s’excusait en disant : « Je vais d’abord ensevelir mon père ». « Laisse», dit le Seigneur, « laisse les morts ensevelir leurs morts ; pour toi, viens et suis-moi (2)». Il y avait donc un mort à ensevelir, il y avait aussi des morts qui devaient ensevelir ce mort : l’un était mort dans son corps, les autres dans leur âme. D’où vient la mort dans l’âme ? De ce que la foi n’y est plus. D’où vient la mort dans le corps ? De ce que l’âme n’y est plus. Donc, l’âme de ton âme, c’est la foi. « Celui qui croit en moi », dit le Seigneur, « quand il serait mort» dans son corps, « vivra » dans son âme, jusqu’à ce que le corps lui-même ressuscite pour ne plus mourir ; c’est-à-dire : « Celui qui croit en moi», quoiqu’il meure, « vivra» ; et « quiconque vit» dans son corps « et croit en moi», bien qu’il doive mourir pour un temps à cause de la mort du corps, « ne mourra pas pour l’éternité», à cause de la vie de l’esprit et de l’immortalité que donnera la résurrection. C’est là ce que veut dire Jésus : « Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas pour l’éternité. Crois-tu cela ? Elle lui répondit : Oui, Seigneur, j’ai cru que vous êtes le Christ Fils de Dieu, qui êtes venu dans le monde». En croyant cela, j’ai cru que vous êtes la résurrection, j’ai cru que vous êtes la vie ; j’ai cru que celui qui croit en vous, bien qu’il meure, vivra, et que celui qui vit et croit en vous ne mourra pas pour l’éternité. Tr 49

BONHEUR

Il nous a donc appris que l’âme humaine, l’intelligence raisonnable, qui nous anime et nous distingue de la bête, ne peut trouver ni son aliment, ni son bonheur, ni son illumination que dans une certaine participation de la substance divine cette âme agit par le corps et avec le corps; elle le tient sous sa dépendance; les objets matériels avec lesquels il se trouve en rapport, peuvent procurer à ses différents sens du plaisir ou de la douleur; aussi, et précisément en raison de l’union intime qui existe entre l’âme et le corps, à cause de leur étroite alliance pendant le cours de cette vie, l’une partage les plaisirs et les souffrances éprouvés par les sens de l’autre; mais, pour elle, la science du véritable bonheur se trouve uniquement dans la jouissance de cette vie toujours nouvelle, à l’abri de toute vicissitude, et éternelle, qui fait le propre de la substance divine; comme le corps, qui est inférieur à l’âme, puise sa vie dans son union avec l’âme, qui est elle-même inférieure à Dieu, ainsi l’âme puise son vrai bonheur, sa véritable vie, dans le seul Être qui est au-dessus d’elle. De même, en effet, que l’âme est supérieure au corps, de même est-elle inférieure à Dieu; elle prête son appui à son inférieur, elle reçoit sa force de son supérieur; pour dominer son esclave et ne pas se laisser écraser par lui, elle doit donc se soumettre à Dieu et lui obéir. Voilà, mes frères, en quoi consiste cette religion chrétienne qui se prêche dans le monde entier au grand désespoir de ses ennemis, qui excite leurs murmures dès qu’elle les domine, qui subit leurs persécutions dès qu’ils se voient les plus forts. Elle consisté à adorer un seul Dieu, et non à en adorer plusieurs; car l’unique Maître de l’univers peut seul rendre heureuse l’âme humaine. Le principe de sa félicité, c’est de participer à la nature divine. En se communiquant à une âme faible, une âme sainte ne peut pas la rendre heureuse; il en est ainsi encore de l’ange par rapport à une âme juste; la première doit donc aller puiser sa joie à la même source que la seconde, tu ne peux devenir heureux par ton union avec un ange; vous le serez l’un et l’autre par votre union avec Dieu.


 

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Saint Raphaël archange

24 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Saint Raphaël archange

Collecte

O Dieu, qui avez donné le bienheureux Archange Raphaël comme compagnon de route à votre serviteur Tobie, accordez-nous, à nous vos serviteurs, la grâce d’être toujours protégés et secourus par ce même Archange.

Lecture Tb. 12, 7-15

En ces jours-là : L’ange Raphaël dit à Tobie : Il est bon de cacher le secret du roi, mais il est honorable de révéler et de publier les œuvres de Dieu. La prière accompagnée du jeûne est bonne, et l’aumône vaut mieux que d’amasser des monceaux d’or. Car l’aumône délivre de la mort, et c’est elle qui efface les péchés, et qui fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. Mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité sont les ennemis de leur âme. Je vais donc vous découvrir la vérité, et je ne vous cacherai point une chose qui est secrète. Lorsque vous priiez avec larmes, et que vous ensevelissiez les morts, que vous quittiez votre repas, et que vous cachiez les morts dans votre maison durant le jour pour les ensevelir pendant la nuit, j’ai présenté votre prière au Seigneur. Et parce que vous étiez agréable à Dieu, il a été nécessaire que la tentation vous éprouvât.Et maintenant le Seigneur m’a envoyé pour vous guérir, et pour délivrer du démon Sara, la femme de votre fils. Car je suis l’Ange Raphaël, l’un des sept qui nous tenons en la présence du Seigneur.

Office

AU PREMIER NOCTURNE.
Du livre de Tobie.
Première leçon. Tobie appela vers lui son fils, et lui dit : Que pouvons-nous donner à cet homme saint, qui est venu avec toi ? Tobie, répondant, dit à son père : Mon père, quelle récompense lui donnerons-nous ? ou qu’est-ce qui pourra être digne de ses bienfaits ? Il m’a mené et ramené en bonne santé ; c’est lui-même qui a reçu l’argent de Qabélus ; lui qui m’a fait avoir ma femme, et qui a écarté d’elle le démon ; il a causé de la joie à ses parents, il m’a arraché à un poisson dévorant, il vous a fait voir à vous-même la lumière du ciel, et par lui nous avons été remplis de toute sorte de biens. Que pourrons-nous lui donner de convenable pour cela ?Mais je vous prie, mon père, de lui demander, si, par hasard, il juge digne de prendre pour lui la moitié de tout ce qui a été apporté.
Deuxième leçon. Et l’appelant, c’est-à-dire le père et le fils, ils le prirent à part, et se mirent à le prier de daigner accepter la moitié de tout ce qu’ils avaient apporté. Alors il leur dit en secret : Bénissez le Dieu du ciel, et rendez-lui gloire devant tous les vivants, parce qu’il a exercé envers vous sa miséricorde. Car il est bon de cacher le secret d’un roi ; mais révéler et publier les œuvres de Dieu, c’est une chose honorable. La prière est bonne avec le jeûne, et l’aumône vaut mieux que de tenir cachés des trésors d’or, parce que l’aumône sauve de la mort, et c’est elle qui lave les péchés et fait trouver la miséricorde et la vie éternelle. Mais ceux qui commettent le péché et l’iniquité sont les ennemis de leur âme. Je vous manifeste donc la vérité, et je ne vous cacherai point une chose qui est secrète. Quand tu priais avec larmes, que tu ensevelissais les morts, que tu laissais ton repas, que tu cachais les morts durant le jour en ta maison, et que, durant la nuit, tu les ensevelissais, c’est moi qui ai présenté ta prière au Seigneur. Et parce que tu étais agréable au Seigneur, il a été nécessaire que la tentation t’éprouvât.
Troisième leçon. Et maintenant le Seigneur m’a envoyé pour te guérir, et pour sauver Sara, la femme de ton fils, du démon. Car je suis l’Ange Raphaël, l’un des sept qui nous tenons devant le Seigneur. Et, lorsqu’ils eurent entendu ces paroles, ils furent troublés, et, tremblants, ils tombèrent à terre sur leur face. Et l’Ange leur dit : Paix à vous ! ne craignez point. Car lorsque j’étais avec vous, c’est par la volonté de Dieu que j’y étais : bénissez-le et chantez-le. Je paraissais, il est vrai, manger avec vous et boire ; mais moi, c’est d’une nourriture invisible et d’une boisson qui ne peut être vue par les hommes, que je fais usage. Il est donc temps que je retourne vers celui qui m’a envoyé ; mais vous, bénissez Dieu, et racontez toutes ses merveilles. Et, lorsqu’il eut dit ces choses, il fut enlevé de leur présence, et ils ne purent plus le voir. Alors, prosternés pendant trois heures sur leur face, ils bénirent Dieu, et, s’étant levés, ils racontèrent toutes ses merveilles.

AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Sermon de saint Bonaventure, Évêque.
Quatrième leçon. Le nom de Raphaël veut dire médecine de Dieu. Et nous devons remarquer qu’on peut être retiré du mal par trois bienfaits que saint Raphaël nous accorde quand il nous guérit. D’abord Raphaël, le médecin céleste, nous arrache à l’infirmité spirituelle en nous amenant à l’amertume salutaire de la contrition, à laquelle se rapporte ce que Raphaël dit à Tobie : Dès que tu seras entré dans ta maison, oins ses yeux avec du fiel. Il le fit et son père recouvra la vue. Pourquoi ne dut-ce point être Raphaël lui-même qui fit cette onction ? Parce qu’un Ange ne donne point la componction ; son rôle est d’en montrer la voie. En ce fiel nous voyons donc l’image de l’amertume de la contrition, laquelle rend sains les yeux intérieurs de l’âme ; un psaume nous dit : « Il guérit ceux qui sont contrits de cœur. » Cette contrition est un collyre excellent. Au deuxième chapitre du livre des Juges, il est raconté que l’Ange monta auprès de ceux qui versaient des larmes et dit au peuple : « Je vous ai retirés de la terre d’Egypte ; j’ai accompli pour vous tant et tant de choses bonnes, et tout 1e peuple pleura de telle sorte que ce lieu fut appelé le lieu de ceux qui pleurent. »Mes très chers, les Anges nous parlent tout le long du jour des bienfaits de Dieu et nous les remettent en mémoire : Ils semblent nous dire : Qui t’a créé ? Qui t’a racheté ? Qu’as tu fait ? Qu’as-tu offensé ? Or, si nous nous arrêtons à considérer ce qui en est, nous ne trouverons d’autre remède que de pleurer.
Cinquième leçon. Secondement, saint Raphaël nous arrache à la servitude du diable, quand il fait pénétrer en nous le souvenir de la passion du Christ en figure de laquelle il est dit au sixième chapitre de Tobie : Si tu mets une parcelle de son cœur sur des charbons ardents, la fumée qui s’en dégagera mettra en fuite la race des démons. En effet, Raphaël relégua le démon dans un désert de la haute Egypte. Qu’est ceci ? Raphaël n’aurait pu éloigner le démon s’il n’avait mis le cœur sur des charbons ardents ? Est-ce le cœur d’un poisson qui donnait à l’Ange tant de pouvoir ? Nullement. Il serait demeuré sans aucune vertu s’il n’y avait eu ici un mystère. Par ce fait il nous est donné à entendre que rien aujourd’hui ne nous délivre de la servitude du diable comme la passion du Christ, et que cette passion procède de son cœur comme d’une racine, c’est-à-dire qu’elle est le fruit de son amour. Le cœur est en effet la source de toute notre chaleur vitale. Si donc tu mets le Cœur du Christ, c’est-à-dire la passion qu’il a soufferte et dont la racine est la charité, la source son ardeur, si tu mets ce Cœur divin sur des charbons en le rappelant à ta mémoire et que ton âme s’enflamme, aussitôt le démon sera éloigné, de sorte qu’il ne pourra te nuire.
Sixième leçon. Troisièmement l’Archange Raphaël nous délivre de la peine de nous trouver en opposition avec Dieu, peine que nous encourons en offensant ce Dieu ; il nous en délivre quand il nous amène à prier avec instance ; et à ceci je rapporte ce que l’Ange Raphaël dit à Tobie au douzième chapitre : Quand tu priais avec larmes, moi j’ai offert ton oraison au Seigneur. Les Anges nous réconcilient avec Dieu, dans la mesure où ils le peuvent. Nos accusateurs devant Dieu, ce sont les démons. Quant aux Anges, ils nous excusent, lorsqu’ils offrent nos prières, ces prières qu’ils nous ont porté à faire dévotement. On lit au huitième chapitre de l’Apocalypse : « La fumée des parfums s’éleva de la main de l’Ange en présence du Seigneur ». Ces parfums se consumant suavement sont les prières des Saints. Veux-tu plaire au Dieu que tu as offensé ? Prie dévotement. Ils offrent à Dieu ta prière pour te réconcilier avec lui. Il est dit en saint Luc que le Christ étant tombé en agonie priait plus instamment et qu’un Ange de Dieu lui apparut le fortifiant. Tout cela s’est accompli en notre faveur, car le Sauveur n’avait point besoin d’être fortifié par un messager céleste ; mais il en a été ainsi pour montrer que les Anges assistent volontiers ceux qui prient avec piété et volontiers les aident ; ils les fortifient et offrent leurs oraisons à Dieu. Le Pape Benoît XV a étendu à l’Église universelle la fête de saint Raphaël, archange.

AU TROISIÈME NOCTURNE.
 Homélie de saint Jean Chrysostome, Évêque.
Septième leçon. En ce passage de l’Évangile (rapportant) le miracle opéré en faveur du paralytique qui attendait le passage de l’ange près de la piscine appelée en hébreu Bethsaïde, à quel mode de guérison est-il fait allusion ? Quel mystère nous semble indiqué sous l’écorce du fait historique ? Les détails de ce fait n’ont pas été consignés sans motif, mais saint Jean nous annonce comme par une figure et une image ce qui devait s’accomplir dans la suite, de peur que si (la prédication) d’une chose aussi surprenante (qu’un baptême régénérateur) arrivait sans être aucunement attendue, la foi de beaucoup d’auditeurs ne fût jusqu’à un certain point ébranlée. Que signifie donc cette narration ? Elle prédit le baptême qui devait être conféré plus tard, plein de vertu et d’une grâce immense ; le baptême qui allait laver tous les péchés et rendre des morts à la vie. C’est donc le baptême qui est figuré par la piscine et plusieurs autres symboles. Parmi ceux-ci, le Seigneur a d’abord donné l’eau qui lave les taches corporelles et purifie les souillures, non réelles mais réputées telles provenant de funérailles, de lèpre et d’autres causes. Sous l’ancienne loi, il fallait en bien des circonstances, se purifier par l’eau.
Huitième leçon. Mais poursuivons notre sujet. La Providence a donc voulu que l’eau servit en premier lieu, à purifier les souillures matérielles, puis à guérir diverses infirmités. Pour nous rapprocher davantage de la grâce du baptême, Dieu ne se contente plus de porter remède aux souillures, mais il guérit aussi les maladies. Soit à propos du baptême, soit à propos de la passion ou de tout autre sujet, les images qui touchent de plus près à la vérité sont plus claires que celles données plus anciennement. Il en est des figures comme des gardes de l’empereur ; les plus rapprochés de sa personne sont toujours plus élevés en dignité que les autres. L’Ange descendait dans la piscine Probatique, en agitait l’eau pour lui communiquer une vertu curative : ce qui préparait les Juifs à reconnaître à plus fortes raisons, au Seigneur des Anges, le pouvoir de guérir tous les maux de l’âme. Toutefois, de même que les eaux de la piscine ne guérissaient point par elles-mêmes, (autrement elles l’eussent toujours fait,) mais en vertu de ’action de l’Ange, de même l’eau dans le baptême n’agit pas non plus par elle-même ; elle n’efface tous nos péchés que lorsqu’elle a reçu la grâce de l’Esprit.
Neuvième leçon. Autour de cette piscine « gisait une grande multitude de malades, d’aveugles, de boiteux, de paralytiques attendant que l’eau fût mise en mouvement. » Alors l’infirmité même de chacun d’eux mettait souvent obstacle à sa guérison bien qu’il la voulut. Aujourd’hui il dépend de chacun d’avoir accès à la piscine spirituelle. Ce n’est plus l’ange du Seigneur qui agite les eaux, c’est le Seigneur des Anges qui seul intervient. Nous n’avons plus le droit de dire : Tandis que je m’avance, un autre descend avant moi. Car l’univers entier se présentât-il, la grâce n’en serait pas pour cela épuisée, l’action divine n’en aurait pas moins toute son efficacité et n’en demeurerait pas moins toujours la même. Quoique les rayons du soleil nous éclairent chaque jour, ils ne se raréfient point, quoiqu’ils réjouissent bien des regards, ils ne perdent point leur splendeur ; ainsi (ou plutôt encore moins) l’action de l’Esprit-Saint n’est pas diminuée par le grand nombre de ceux en qui elle s’exerce. Ce qui arrivait à Bethsaïde avait pour but de préparer ceux qui auraient connaissance de cette vertu de l’eau pour guérir les maladies corporelles et qui seraient familiarisés avec ce spectacle, à croire sans peine que les maux de l’âme sont, eux aussi, susceptibles de guérison.

 

Litanie de Saint Raphaël Archange

Seigneur, ayez pitié.
Ô Christ, ayez pitié.
Seigneur, ayez pitié.

Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un Seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Marie, Reine des cieux, priez pour nous.
Sainte Marie, Reine des Anges, priez pour nous.

Saint Michel Archange, priez pour nous.
Saint Gabriel Archange, priez pour nous.
Saint Raphaël Archange, priez pour nous.

Esprits bienheureux des neuf chœurs des anges, priez pour nous.

Saint Raphaël, médecin de Dieu, ayez pitié de nous.
Saint Raphaël, ange de la douleur et de la guérison, ayez pitié de nous.
Saint Raphaël, patron des médecins, ayez pitié de nous.
Saint Raphaël, "guérisseur de la terre", ayez pitié de nous.
Saint Raphaël, défenseur invincible dans les périls de l'âme et du corps, ayez pitié de nous.
Saint Raphaël, qui avez repris le Grand Combat, ayez pitié de nous.

Saint Raphaël, vainqueur d'Asmodée, priez pour nous.
Saint Raphaël, qui délivrez des esprits incubes et succubes, priez pour nous.
Saint Raphaël, instructeur du combat spirituel, priez pour nous.
Saint Raphaël, courage des âmes dans l'épreuve, priez pour nous.
Saint Raphaël, serviteur des âmes victimes, priez pour nous.
Saint Raphaël, défenseurs des âmes tentées, priez pour nous.
Saint Raphaël, maître de discernement et vrai guide spirituel, priez pour nous.
Saint Raphaël, compagnon des pénitents, priez pour nous.
Saint Raphaël, patron des confesseurs, priez pour nous.
Saint Raphaël, tuteur des vocations saintes, priez pour nous.
Saint Raphaël, protecteur des ermites, priez pour nous.
Saint Raphaël, bienfaiteur des âmes charitables, priez pour nous.
Saint Raphaël, coopérateur des bonnes œuvres, priez pour nous.
Saint Raphaël, modèle de l'ange gardien, priez pour nous.
Saint Raphaël, envoyé exceptionnel et miraculeux, priez pour nous.
Saint Raphaël, secours de tous ceux qui implorent votre assistance, priez pour nous.
Saint Raphaël, intercesseur puissant auprès de Dieu, priez pour nous.
Saint Raphaël, fidèle conseiller, priez pour nous.
Saint Raphaël, ange de l'Amour Divin, priez pour nous.
Saint Raphaël, figure de la Divine Providence, priez pour nous.
Saint Raphaël, messager de bonheur, priez pour nous.
Saint Raphaël, qui dispensez la joie du Royaume Céleste, priez pour nous.
Saint Raphaël, ange de la pureté et de la maîtrise de soi, priez pour nous.
Saint Raphaël, médiateur du mariage chrétien, priez pour nous.
Saint Raphaël, protecteur de la famille, priez pour nous.
Saint Raphaël, l'un des sept anges qui se tiennent devant la Gloire du Seigneur, priez pour nous.
Saint Raphaël, adorateur du Crucifié, priez pour nous.
Saint Raphaël, qui recueillez le Précieux Sang du Christ pour nous sauver, priez pour nous.

Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui enlevez le péché du monde, ayez pitié de nous.

V/ Saint Raphaël, priez pour nous le Seigneur Notre Dieu.
R/ Dirigez-nous Seigneur, sur le chemin de la paix.

Nous louons et vénérons tous les princes du Ciel, mais surtout le fidèle médecin et compagnon, Raphaël qui s'empara du démon Asmodée et l'enchaîna. Gloire à Dieu "qui a ordonné à ses anges de nous garder dans toutes nos voies, de nous porter pour que nos pieds ne heurtent pas la pierre, pour que nous marchions sur le fauve et la vipère et foulions le lion et le dragon" (Ps 91, 11-13).

PRIONS

Ô Dieu qui avez donné le bienheureux archange Raphaël pour compagnon de voyage à Votre serviteur Tobie, accordez aussi à nous Vos serviteurs, d'être toujours sous sa protection et fortifiés par son secours. Par le Christ Notre Seigneur. Ainsi soit-il !

Prière à Saint-Raphaël Archange

Glorieux Archange Saint-Raphaël, vous qui après avoir veillé sur le fils de Tobie lors de son voyage fortuné, l’avez finalement rendu saint et sauf à ses chers parents, marié à une épouse digne de lui, soyez pour nous aussi un guide fidèle. Calmez les tempête et brisez les écueils de cette mer agitée du monde, en sorte que tous ceux qui vous vénèrent puissent rejoindre heureusement le port de l’éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.

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Saint Antoine-Marie Claret évêque et confesseur

23 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Saint Antoine-Marie Claret évêque et confesseur

Collecte

O Dieu, qui avez élevé le bienheureux Antoine-Marie, votre Confesseur et Evêque, par les vertus apostoliques, et qui avez institué par lui dans votre Eglise de nouvelles familles de clercs et de vierges : faites que, dirigés par son enseignement et soutenus par ses mérites, nous puissions travailler sans cesse à chercher le salut des âmes.

Office

Antoine-Marie Claret, né à Sallent en Espagne de parents pieux et honorables, exerça dans sa jeunesse le métier de tisserand, mais ensuite il devint prêtre, s’adonna d’abord au ministère paroissial, puis vint à Rome pour être envoyé par la Congrégation de la Propagation de la Foi aux missions extérieures. Revenu en Espagne, par une disposition de Dieu, il parcourut comme missionnaire apostolique la Catalogne et les îles Canaries. Auteur fécond de bons livres, il fonda aussi la Congrégation des Fils du Cœur Immaculé de Marie. Élevé au siège archiépiscopal de Santiago de Cuba, il fit briller avec éclat les vertus d’un pasteur plein de zèle ; il rétablit le séminaire, encouragea les études et la formation des clercs, fonda des œuvres sociales et créa pour l’éducation chrétienne des jeunes filles l’Institut des Sœurs enseignantes de Marie Immaculée. Appelé ensuite à Madrid pour y être le confesseur de la reine d’Espagne et son conseiller dans les affaires ecclésiastiques les plus importantes, il donna un magnifique exemple d’austérité et de toutes les vertus. Au concile du Vatican, il se fit l’ardent défenseur de l’infaillibilité du Pontife Romain. Il propagea admirablement la dévotion envers le très Saint Sacrement et envers le cœur immaculé de Marie et son Rosaire. Enfin, il mourut exilé à Fontfroide, en France, en 1870. Il fut glorifié par des miracles ; Pie XI l’inscrivit parmi les bienheureux et Pie XII parmi les saints.

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XXI ème Dimanche après la Pentecôte

22 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

XXI ème Dimanche après la Pentecôte

Introït

Tout est soumis à votre volonté, Seigneur, et nul ne peut lui résister, car vous avez tout créé, le ciel et la terre et toutes les choses qui sont comprises dans le cours des cieux ; vous êtes le Seigneur de l’univers. Bienheureux ceux qui sont purs dans leurs voies, qui marchent dans la loi du Seigneur.

Collecte

Nous vous supplions, Seigneur, de garder votre famille par l’assistance continuelle de votre bonté, afin que, par votre protection, elle soit délivrée de toute adversité et qu’elle soit fervente dans la pratique des bonnes œuvres, pour la gloire de votre nom.

Épître Ep. 6, 10-17

Mes frères : Fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa vertu toute-puissante. Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les embûches du diable. Car ce n’est pas contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les principautés et les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits de malice des régions célestes. C’est pourquoi, recevez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister dans le jour mauvais, et rester debout après avoir tout supporté. Tenez ferme, ayant vos reins ceints de la vérité, revêtus de la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de zèle pour l’évangile de la paix, prenant par-dessus tout le bouclier de la foi, au moyen duquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin. Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.

Évangile Mt. 18, 23-35.

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux est semblable à un roi, qui voulut faire rendre leurs comptes à ses serviteurs. Et lorsqu’il eut commencé à faire rendre compte, on lui en présenta un qui lui devait dix mille talents. Mais, comme il n’avait pas de quoi les rendre, son maître ordonna qu’on le vendît, lui, sa femme et ses enfants, et tout ce qu’il avait, pour acquitter la dette. Ce serviteur, se jetant à ses pieds, le priait, en disant : Ayez patience envers moi, et je vous rendrai tout. Touché de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit sa dette. Mais ce serviteur, étant sorti, trouva un de ses compagnons qui lui devait cent deniers ; et le saisissant, il l’étouffait, en disant : Rends-moi ce que tu me dois. Et son compagnon, se jetant à ses pieds, le priait, en disant : Aie patience envers moi, et je te rendrai tout. Mais il ne voulut pas ; et il s’en alla, et le fit mettre en prison, jusqu’à ce qu’il lui rendît ce qu’il devait. Les autres serviteurs, ayant vu ce qui était arrivé, en furent vivement attristés, et ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors son maître le fit appeler, et lui dit : Méchant serviteur, je t’ai remis toute ta dette, parce que tu m’en avais prié ; ne fallait-il donc pas avoir pitié, toi aussi, de ton compagnon, comme j’avais eu pitié de toi ? Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu’à ce qu’il payât tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père céleste vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur.

Offertoire

Il y avait dans la terre de Hus un homme du nom de Job, simple, droit et craignant Dieu. Satan demanda de le tenter, et pouvoir lui fut donné par le Seigneur sur ses biens et sur son corps. Il lui fit perdre tous ses biens et ses enfants ; il attaqua aussi sa chair d’un douloureux ulcère.

Secrète

Recevez favorablement, Seigneur, ces hosties au moyen desquelles vous avez voulu, dans votre puissante bonté, que votre justice fût apaisée et que le salut nous fût rendu.

Postcommunion

Ayant reçu l’aliment de l’immortalité, nous vous supplions, Seigneur, de faire que nous conservions dans un coeur pur ce que notre bouche a reçu.

Office

Au troisième nocturne.

Homélie de saint Jérôme, prêtre.

Septième leçon. C’est une habitude, chez les Syriens et surtout les Palestiniens, de toujours mêler à leurs propos quelque parabole ; ainsi, les auditeurs saisissent par des comparaisons et des exemples ce qu’un simple précepte ne peut leur faire entendre. Par la comparaison du roi et maître et du serviteur qui devait 10.000 talents et qui obtint de son maître la remise qu’il implorait, le Seigneur prescrit à Pierre de remettre à ses compagnons de service les péchés moins considérables. Car si ce roi et maître remet si facilement les 10.000 talents que son serviteur lui doit, à combien plus forte raison les serviteurs doivent-ils remettre de moindres dettes à leurs compagnons de service ?

Huitième leçon. Pour plus de clarté, prenons un exemple. Si l’un de nous commet un adultère, un homicide, un sacrilège, eh bien, ces crimes plus importants que la dette de 10.000 talents, sont remis à ceux qui implorent, pour autant qu’eux-mêmes remettent à ceux qui leur doivent beaucoup moins. Mais si pour une injure reçue nous sommes implacables, si pour une parole amère nous gardons rancune sans fin, ne reconnaîtrons-nous pas que nous méritons d’être incarcérés et que par l’exemple de notre action nous nous fermons la possibilité du pardon pour nos fautes plus graves ?

Neuvième leçon. « C’est ainsi que mon Père du Ciel vous traitera si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. » Redoutable sentence qui soumet et transforme le jugement de Dieu selon les dispositions de notre cœur ! Si nous ne remettons pas à nos frères les petites offenses, Dieu ne nous remettra pas les grandes. Et parce que chacun peut dire : « Je n’ai rien contre lui, il le sait bien, il a Dieu pour juge ; je ne me soucie pas de ce qu’il veut faire, je lui ai pardonné », le Seigneur insiste sur ce qu’il vient d’énoncer et ruine tout semblant de paix fictive par ces mots : « Si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. »

Les Dimanches qui vont suivre sont les derniers du Cycle ; mais le degré de proximité qui les met en rapport avec son dernier terme, varie chaque année selon le mouvement de la Pâque. Cette mobilité rend impossible la recherche d’un accord précis entre la composition de leurs Messes et les lectures de l’Office de la nuit, qui se font à terme fixe depuis le mois d’août en la manière que nous avons dite. Cependant l’instruction que les fidèles doivent tirer de la sainte Liturgie serait incomplète, la préoccupation de l’Église dans ces dernières semaines ne leur apparaîtrait pas aussi claire qu’il convient pour les dominer pleinement, s’ils ne se rappelaient que les mois d’octobre et de novembre sont remplis, le premier par la lecture des Macchabées qui nous animent pour les derniers combats, le second par celle des Prophètes annonçant les jugements de Dieu.

A LA MESSE.

Durand de Mende, dans son Rational, s’applique à montrer que ce Dimanche et ceux qui le suivent relèvent toujours de l’Évangile des noces divines, et n’en sont que le développement. « Parce que, dit-il pour aujourd’hui, ces noces n’ont point de plus grand ennemi que la jalousie de Satan contre l’homme, l’Église traite, en ce Dimanche, de la guerre contre Satan et de l’armure qu’il nous faut revêtir pour soutenir cette guerre, comme on le verra dans l’Épître. Et parce que le cilice et la cendre sont les armes de la pénitence, l’Église emprunte, dans l’Introït, la voix de Mardochée qui priait Dieu sous le cilice et la cendre. »

Les réflexions de l’évêque de Mende sont fondées. Mais, si la pensée de l’union divine qui se consommera bientôt ne quitte pas l’Église, c’est surtout néanmoins en s’oubliant elle-même, pour ne songer qu’aux hommes dont le salut lui a été confié par l’Époux, qu’elle se montrera véritablement Épouse dans les malheurs des derniers temps. Nous l’avons dit : l’approche du jugement final, l’état lamentable du monde dans les années qui précéderont immédiatement ce dénouement de l’histoire humaine, inspire et remplit maintenant la Liturgie. Aujourd’hui, la partie de la Messe qui frappait surtout nos pères était l’Offertoire tiré de Job, avec ses Versets aux exclamations si expressives, aux répétitions si instantes ; et l’on peut dire, en effet, que cet Offertoire donne bien le vrai sens qu’il convient d’attribuer au vingt et unième Dimanche après la Pentecôte.

Le monde, réduit, comme Job sur son fumier, à la misère la plus extrême, n’a plus rien à espérer que de Dieu seul. Les saints qu’il renferme encore, entrant pour lui dans les dispositions du juste de l’Idumée, honorent le Seigneur par une patience et une résignation qui n’enlèvent rien à la puissance et à l’ardeur de leurs supplications. C’est le sentiment qui met tout d’abord en leur bouche la prière sublime que Mardochée formulait pour son peuple condamné à une extermination absolue, figure de celle qui attend le genre humain.

L’Église, dans la Collecte, montre assez que si elle est prête à subir les temps mauvais, elle préfère toutefois la paix, qui lui permet d’offrir librement au Seigneur le tribut de la confession simultanée par les œuvres et la louange. La dernière supplication de Mardochée, dans la prière dont l’Introït nous a donné les premiers mots, était pour cette liberté de la louange divine qui sera le dernier rempart du monde : « Que nous puissions chanter votre Nom, ô Seigneur ! Ne fermez pas les bouches de ceux qui vous louent ».

ÉPÎTRE.

Les commencements de l’union divine sont, d’ordinaire, sous le charme d’une sérénité sans mélange. L’éternelle Sagesse qui, tout d’abord, a conduit l’homme par les épreuves laborieuses de la purification de l’esprit et des sens, le laisse, quand l’alliance est conclue, reposer sur son sein, et achève de se l’attacher par des délices enivrantes qui sont l’avant-goût des joies célestes. Il semble que, selon la prescription du Deutéronome, nulle guerre, nul souci, ne doivent troubler les premiers temps de cette union fortunée. Mais une telle exemption des charges publiques ne se prolonge jamais ; car la guerre est la condition de tout homme ici-bas.

Le Très-Haut se complaît dans la lutte ; il n’est point de nom qui lui soit plus souvent appliqué par les Prophètes que celui de Dieu des armées. Son Fils, qui est l’Époux, se présente à la terre comme le Seigneur puissant dans les combats se faisant jour par ses flèches aiguës au travers des ennemis, pour arriver dans la valeur et la victoire jusqu’à son Épouse . Pareille à lui, cette Épouse dont il a convoité la beauté , qu’il veut associer à toutes ses gloires, s’avance au-devant de lui dans l’éclat d’une parure de guerre , entourée de chœurs chantant les hauts faits de l’Époux, terrible elle-même comme une armée rangée en bataille . L’armure des forts charge ses bras et sa poitrine ; son cou rappelle la tour de David avec ses remparts et ses mille boucliers.

Dans les délices de son union avec l’Époux, les plus vaillants guerriers l’entourent. Leur titre à cet honneur est la sûreté de leur glaive et leur science des combats ; chacun d’eux a l’épée au côté, dans la crainte des surprises de la nuit . Car d’ici que se lève le jour éternel, et que les ombres de la vie présente s’évanouissent  dans la lumière de l’Agneau pleinement vainqueur, la puissance est aux chefs de ce monde de ténèbres, nous dit saint Paul ; et c’est contre eux qu’il nous faut revêtir l’armure de Dieu dont il parle, si nous voulons être en mesure de résister, au jour mauvais.

Les jours mauvais, que signalait l’Apôtre Dimanche dernier déjà, sont nombreux dans la vie de chaque homme et dans l’histoire du monde. Mais, pour chaque homme et pour le monde, il est un jour mauvais entre tous : celui de la fin et du jugement, dont l’Église chante que le malheur et la misère en feront un jour grand d’amertume. Les années ne sont données à l’homme, les siècles ne se suivent pour le monde, que dans le but de préparer le dernier jour. Heureux les combattants du bon combat et les vainqueurs en ce jour terribles ruines et parfaits en tout ! Ils ne connaîtront point la seconde mort ; couronnés du diadème de la justice, ils régneront avec Dieu sur le trône de son Verbe.

La guerre est facile avec l’Homme-Dieu pour chef. Il ne nous demande, par son Apôtre, que de chercher notre force en lui seul et dans la puissance de sa vertu. C’est appuyée sur son Bien-Aimé que l’Église monte du désert ; soutenue ainsi, elle afflue de délices dans les plus mauvais jours. L’âme fidèle se sent émue d’amour à la pensée que les armes qu’elle porte sont celles mêmes de l’Époux. Ce n’est point en vain que les Prophètes nous l’avaient dépeint à l’avance ceignant le premier le baudrier de la foi, prenant le casque du salut, le bouclier, la cuirasse de justice, le glaive de l’esprit qui est la parole de Dieu: l’Évangile nous l’a montré descendu dans la lice pour former les siens, par son exemple, au maniement de ces armes divines.

Armes multiples en raison de leurs multiples effets, et qui toutes cependant, offensives ou défensives, se résument dans la foi. Il est facile de le voir en lisant notre Épître, et c’est ce que notre chef divin a voulu nous apprendre, lorsqu’à la triple attaque dirigée contre lui sur la montagne de la Quarantaine, il se contenta de répondre en invoquant par trois fois l’Écriture. La victoire qui triomphe du monde est celle de notre foi, dit saint Jean; c’est dans le combat de la foi que Paul, à la fin de sa carrière, résume les luttes de son existence et de toute vie chrétienne. C’est la foi qui, en dépit des conditions désavantageuses signalées par l’Apôtre, assure le triomphe aux hommes de bonne volonté. Si l’on devait, dans la lutte engagée, estimer les espérances de succès des parties adverses à la comparaison de leurs forces respectives, la présomption ne serait certes pas en notre faveur. Car ce n’est point à des êtres de chair et de sang comme nous le sommes, qu’il nous faut tenir tête, mais à des ennemis insaisissables, remplissant l’air et pourtant invisibles, intelligents et forts, connaissant à merveille les tristes secrets de notre pauvre nature déchue, et tournant tous leurs avantages contre l’homme à le tromper, pour le perdre en haine de Dieu. Créés à l’origine pour refléter dans la pureté d’une nature toute spirituelle l’éclat divin de leur auteur, ils montrent, accompli en eux par l’orgueil, ce hideux prodige de pures intelligences dévouées au mal et à la haine de la lumière.

Comment donc nous, qui déjà ne sommes par notre nature qu’obscurité, lutterons-nous avec ces puissances spirituelles mettant leur intelligence au service de la nuit ? « En devenant lumière », dit saint Jean Chrysostome . La face du Père, il est vrai, ne doit point luire directement sur nous avant le grand jour de la révélation des fils de Dieu ; mais d’ici là, pour suppléer à notre cécité, nous avons la parole révélée  Le baptême a ouvert l’ouïe en nous, quoique non encore les yeux ; Dieu parle par l’Écriture et son Église, et la foi nous donne une certitude aussi grande que si déjà nous voyions.

Par sa docilité d’enfant, le juste marche en paix dans la simplicité de l’Évangile. Mieux que le bouclier, mieux que le casque et la cuirasse, la foi le couvre contre les dangers ; elle émousse les traits des passions, et rend impuissantes les ruses ennemies Point n’est besoin avec elle de subtils raisonnements ni de considérations prolongées : pour découvrir les sophismes de l’enfer ou prendre une décision dans un sens ou dans l’autre, ne suffit-il pas, en toute circonstance, de la parole de Dieu qui ne manque jamais ? Satan craint qui s’en contente. Il redoute plus un tel homme que toutes les académies ; il sait qu’en toute rencontre, il sera broyé sous ses pieds avec une rapidité plus grande que celle de la foudre. Ainsi, au jour du grand combat, fut-il précipité des cieux par un seul mot de Michel l’Archange, devenu, comme nous l’avons dit, notre modèle et notre défenseur en ces jours.

ÉVANGILE.

« Juge vengeur et juste, accordez-nous remise avant le jour des comptes  ! » C’st le cri qui s’échappe du cœur de l’Église en ces jours, lorsqu’elle songe au sort de ses innombrables fils moissonnés chaque année par la mort ; c’est la supplication qui doit s’élever de toute âme vivante, à la lecture de l’Évangile que nous venons d’entendre. La Prose des morts, d’où est tirée cette exclamation poignante, n’est point seulement une prière sublime pour les trépassés ; elle est également, dans cette partie du Cycle, l’expression de l’attente de nous tous qui vivons encore, qui semblons abandonnés, oubliés sur le soir des siècles, et pourtant ne préviendrons point au pied du redoutable tribunal ceux qui dorment déjà du grand sommeil.

« Combien grande sera la terreur, dit la sainte, Mère Église, quand le juge viendra pour tout scruter rigoureusement ! La trompette éclatante, retentissant par les sépulcres de l’univers, rassemblera tous les humains devant le trône. La mort et la nature seront dans la stupeur, lorsque ressuscitera la créature pour répondre à son juge. On produira le livre écrit renfermant tout l’objet du jugement du monde. Quand donc s’assiéra le juge, tout ce qui se cache apparaîtra, rien ne demeurera sans vengeance. Que dirai-je alors, malheureux ? Quel défenseur implorerai-je, quand à peine rassuré sera le juste ? Roi de majesté redoutable, qui sauvez gratuitement ceux qui doivent l’être, sauvez-moi, source de miséricorde. Souvenez-vous, ô doux Jésus, que je suis la cause de votre venue : ne me perdez pas en ce jour »

Sans nul doute, une telle prière a toute chance d’être exaucée, lorsqu’elle s’adresse ainsi à celui qui n’a rien plus à cœur que notre salut, et qui, pour l’obtenir, s’est dévoué aux fatigues, aux tourments, à la mort de la croix. Mais nous serions inexcusables et mériterions doublement la condamnation, en ne profitant pas des avis qu’il nous donne lui-même, pour parer d’avance aux angoisses de « ce jour de larmes où l’homme coupable se lèvera de sa cendre pour être jugé . » Méditons donc la parabole de notre Évangile, qui n’a d’autre but que de nous enseigner un moyen sûr d’apurer dès maintenant nos comptes avec le Roi éternel.

Nous sommes tous, a le bien prendre, ce serviteur négligent, débiteur insolvable, que son maître est en droit de vendre avec tout ce qu’il possède et de livrer aux bourreaux. La dette contractée par nos fautes envers la Majesté souveraine est de telle nature qu’elle requiert, en toute justice, des tourments sans fin, et suppose un enfer éternel où, payant sans cesse, l’homme pourtant ne s’acquitte jamais. Louange donc et reconnaissance infinie au divin créancier ! touché par les prières du malheureux qui le supplie de lui donner le temps de s’acquitter, il va plus loin que sa demande et lui remet dès l’instant toute sa dette. Mais c’est à la condition pour le serviteur, la suite le fait bien voir et la clause est trop juste, d’en user avec ses compagnons comme son maître l’a fait avec lui. Exaucé si grandement par son Seigneur et Roi, délivré gratuitement d’une dette infinie, pourrait-il rejeter, venant d’un égal, cette même prière qui l’a sauvé, et se montrer impitoyable au sujet des obligations contractées envers lui ?

« Tout homme sans doute, dit saint Augustin, a son frère pour débiteur ; car quel est l’homme qui n’ait jamais été offensé par personne ? Mais quel est l’homme aussi qui ne soit le débiteur de Dieu, puisque tous ont péché ? L’homme est donc à la fois débiteur de Dieu, créancier de son frère. C’est pourquoi le Dieu juste t’a posé cette règle d’en agir avec ton débiteur comme il le fait avec le sien.... Tous les jours nous prions, tous les jours nous faisons monter la même supplication aux oreilles divines, tous les jours nous nous prosternons pour dire : Remettez-nous nos dettes, comme nous les remettons nous-mêmes à nos débiteurs. De quelles dettes parles-tu ? de toutes tes dettes, ou seulement d’une partie ? Tu vas dire : De toutes. Remets donc tout toi-même à ton débiteur, puisque c’est la règle posée, la condition acceptée . » « Il est plus grand, dit saint Jean Chrysostome, de remettre au prochain ses torts envers nous qu’une dette d’argent ; car, en lui remettant ses péchés, nous imitons Dieu. » Et qu’est donc, après tout, le tort de l’homme envers l’homme, comparé à l’offense de l’homme envers Dieu ? Cependant, hélas ! celle-ci nous est familière : le juste la connaît sept fois le jour  ; plus ou moins donc, elle remplit nos journées. Qu’au moins l’assurance d’être pardonnés chaque soir à la seule condition du désaveu de nos misères, nous rende accessibles à la miséricorde pour autrui. C’est une sainte habitude que celle de ne regagner sa couche qu’à la condition de pouvoir s’endormir sur le sein de Dieu, comme l’enfant d’un jour ; mais si nous éprouvons l’heureux besoin de ne trouver à la fin de nos journées, dans le cœur du Père qui est aux cieux , qu’oubli de nos fautes et tendresse infinie, comment prétendre garder en même temps dans notre cœur à nous de fâcheux souvenirs ou des rancunes, petites ou grandes, contre nos frères qui sont aussi ses fils ? Lors même que nous aurions été de leur part l’objet d’injustes violences ou d’atroces injures, leurs fautes contre nous égaleront-elles jamais nos attentats contre ce Dieu très bon dont nous sommes nés les ennemis, dont nous avons causé la mort ? Il n’est donc point de circonstance où ne s’applique la règle de l’Apôtre : Soyez miséricordieux, pardonnez-vous mutuellement comme Dieu vous a pardonné dans le Christ ; soyez les imitateurs de Dieu comme ses fils très chers. Tu appelles Dieu ton Père, et tu gardes mémoire d’une injure ! « Ce n’est pas là le fait d’un fils de Dieu », dit encore admirablement saint Jean Chrysostome ; « l’œuvre d’un fils de Dieu, c’est de pardonnera ses ennemis, de prier pour ceux qui le crucifient, de répandre son sang pour ceux qui le haïssent. Voilà qui est digne d’un fils de Dieu ; les ennemis, les ingrats, les voleurs, les impudents, les traîtres, en faire ses frères et ses cohéritiers ! ».

Nous donnons ici en son entier le célèbre Offertoire de Job, avec ses Versets. Ce que nous avons dit, au commencement de ce Dimanche, aidera à le faire comprendre. L’Antienne, seule conservée aujourd’hui, nous représente, dit Amalaire, les paroles de l’historien qui raconte simplement les faits, et elle se poursuit à cause de cela directement ; tandis que Job lui-même, le corps épuisé, l’âme remplie d’amertume, est mis en scène dans les Versets : leurs répétitions, leurs suspensions, leurs reprises, leurs phrases inachevées, expriment au vif son souffle haletant et sa douleur

XXI ème Dimanche après la Pentecôte
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Saint Jean de Kenty confesseur

20 Octobre 2023 , Rédigé par Ludovicus

Saint Jean de Kenty confesseur

Collecte

Nous vous en prions, Dieu tout-puissant, faites que, progressant dans la science des Saints et montrant de la compassion envers nos frères, à l’exemple du saint Confesseur Jean, nous puissions, grâce à ses mérites, trouver indulgence auprès de vous.

Office

Quatrième leçon. Jean naquit au bourg de Kenty, dans le diocèse de Cracovie, et fut pour cela surnommé Cantius. Ses parents, pieux et honnêtes, se nommaient Stanislas et Anne. Dès son enfance, la gravité, la douceur et l’innocence de ses mœurs firent concevoir l’espérance qu’il parviendrait à un haut degré de vertu. Il étudia la philosophie et la théologie à l’Université de Cracovie et passa par tous les grades académiques. Docteur et professeur pendant plusieurs années, il éclairait l’esprit de ses auditeurs par la doctrine sacrée qu’il leur exposait, et les enflammait d’ardeur pour toute sorte de bien, et cela par ses exemples aussi bien que par son enseignement. Devenu Prêtre, il s’appliqua davantage à la perfection chrétienne, sans négliger aucunement l’étude des lettres. Autant il déplorait avec amertume que Dieu fût partout offensé, autant il s’efforçait de détourner sa colère de lui-même et du peuple, en offrant chaque jour, avec abondance de larmes, le Sacrifice non sanglant de l’autel. Il gouverna parfaitement, pendant quelques années, la paroisse d’Ilkusi ; mais, troublé à la vue du péril des âmes, il quitta cette paroisse et, l’académie le demandant, il se remit à enseigner.
Cinquième leçon. Tout e temps que l’étude lui laissait, il le consacrait, soit à procurer le salut du prochain, surtout par la prédication, soit à prier. On rapporte que, dans l’exercice de l’oraison, il lui arriva quelquefois d’être favorisé de visions et d’entretiens célestes. La passion du Christ le touchait à ce point, qu’il passait parfois des nuits entières à la méditer, et que, pour se la retracer plus vivement, il fit le pèlerinage de Jérusalem. Là, enflammé du désir du martyre, il ne craignit pas de prêcher, aux Turcs eux-mêmes, le Christ crucifié. Il se rendit quatre fois à Rome, au tombeau des saints Apôtres, faisant la route à pied et chargé lui-même de ce qu’il lui fallait pour le voyage. Le saint y allait tant pour honorer le Siège apostolique, auquel il était extrêmement dévoué, que pour diminuer, disait-il, les peines de son purgatoire, grâce à la rémission des péchés offerte là, chaque jour, aux fidèles. Au cours de ce voyage, des voleurs le dévalisèrent et lui demandèrent ensuite s’il avait encore autre chose ; Jean ne se souvint pas de quelques pièces d’or, cousues dans son manteau, et répondit qu’il ne lui restait plus rien. Déjà les voleurs s’enfuyaient, lorsqu’il se mit à crier pour les leur offrir aussi ; mais, admirant sa simplicité et sa bonté, ils lui rendirent spontanément ce qu’ils lui avaient pris. Pour qu’on ne blessât point la réputation du prochain, il fit, à l’exemple de saint Augustin, graver des vers sur la muraille de sa demeure, comme un perpétuel avertissement pour lui-même et pour ceux qui le visitaient. Les pauvres qui souffraient de la faim, il les nourrissait des mets de sa table ; ceux qui n’avaient pas de vêtements, il leur en achetait et il quittait même ses habits et ses chaussures pour les leur donner ; alors il laissait tomber son manteau jusqu’à terre, pour qu’on ne le vît pas rentrer pieds nus chez lui.
Sixième leçon. Il dormait peu, et par terre ; comme vêtement, comme nourriture, il n’avait que ce qu’il faut pour couvrir le corps et soutenir les forces. Un dur cilice, les flagellations et le jeûne, furent les moyens par lesquels il garda sa virginité, comme un lis au milieu des épines. Bien plus, pendant environ les trente-cinq dernières années de sa vie, il s’abstint constamment de l’usage de la viande. Enfin, plein de jours et de mérites, après s’être longtemps et soigneusement préparé à la mort, dont il pressentait l’approche, il distribua aux pauvres tout ce qu’il pouvait encore avoir chez lui, afin qu’aucune chose ne le retînt plus. Puis, saintement muni des sacrements de l’Église, « désirant d’être dissous et d’être avec Jésus-Christ, » il s’envola dans le ciel, en la veille de Noël, et fut illustre par d’éclatants miracles, après sa mort comme pendant sa vie. Dès qu’il eut rendu l’esprit, on le porta dans l’église de Sainte-Anne, voisine de l’Université, et on l’y ensevelit avec honneur. La vénération du peuple et le concours à son tombeau s’étant accrus de jour en jour, on l’honore très religieusement comme un des principaux patrons de la Pologne et de la Lithuanie. De nouveaux miracles ayant ajouté à sa gloire, le souverain Pontife Clément XIII l’a solennellement inscrit au nombre des Saints, le dix-septième jour dés calendes d’août, de l’an mil sept cent soixante-sept.

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