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Regnum Galliae Regnum Mariae

7ème jour dans l’Octave de la Toussaint

7 Novembre 2016 , Rédigé par Ludovicus

7ème jour dans l’Octave de la Toussaint

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Jean Chrysostome..

Quatrième leçon. Quiconque admire avec un religieux amour, les mérites des Saints, et célèbre par des louanges répétées la gloire des justes, est tenu d’imitez leur sainte vie et leur justice ; car il importe que celui pour qui c’est une joie d’exalter le mérite de quelque Saint, ait aussi à cœur d’être, comme lui, fidèlement dévoué au service de Dieu. Il faut donc, ou imiter, si on loue ; ou s’abstenir de louer, si on refuse d’imiter. De sorte qu’en décernant des louanges à un autre, on se rend digne de louanges, et qu’en admirant le mérite des Saints, on devienne soi-même admirable par une sainte vie. Car si nous aimons les âmes justes et fidèles, par cette raison que nous estimons leur justice et leur foi, nous pouvons, nous aussi, devenir ce qu’ils sont, en faisant nous-mêmes ce qu’ils font.

Cinquième leçon. Et il ne nous est pas difficile d’imiter leurs action ?, en considérant que les premiers Saints ont agi sans avoir d’exemple devant eux, en sorte qu’ils ne se rendaient pas les imitateurs des autres, mais qu’ils s’offraient à nous comme des modèles de vertus à copier ; afin que, par le profit que nous tirons de leur exemple, et par celui que le prochain tire du nôtre, Jésus-Christ soit, en ses serviteurs, perpétuellement glorifié dans la sainte Église. Ainsi, dès les premiers temps du monde, l’innocent Abel est tué ; Hénoch est enlevé parce qu’il a le bonheur de plaire à Dieu ; Noé est trouvé juste ; Abraham est éprouvé et reconnu fidèle ; Moïse est distingué pour sa mansuétude ; Jésus est chaste ; David est doux ; Élie est agréable au Seigneur ; Daniel est pieux, et ses trois compagnons sont rendus victorieux.

Sixième leçon. Les Apôtres, disciples du Christ, sont institués maîtres des croyants : instruits par eux, les Confesseurs généreux combattent ; les Martyrs consommés en perfection triomphent, et des légions de Chrétiens, armés par Dieu, ne cessent de repousser le diable. Leurs vertus sont semblables, et si leurs combats diffèrent, leurs victoires sont glorieuses. O Chrétien, tu n’es donc qu’un soldat délicat, si tu penses vaincre sans combat, et triompher sans effort. Déploie tes forces, lutte avec courage, combats sans défaillance dans cette mêlée. Considère le pacte, réfléchis aux conditions, rends-toi compte de la milice : le pacte que tu as conclu, les conditions auxquelles tu as embrassé le parti, la milice dans laquelle tu t’es enrôlé.

Au troisième nocturne.

De l’Homélie de saint Augustin, Évêque.

Septième leçon. Il convenait que la première béatitude mentionnât le royaume des cieux, comme étant la possession de l’âme raisonnable, parvenue à son plus haut degré de sagesse et de perfection. Aussi lisons-, nous : « Bienheureux les pauvres d’esprit, parce qu’à eux appartient le royaume des cieux, » comme s’il y avait : « Le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur. » L’héritage est donné à ceux qui sont doux, comme à des enfants qui cherchent avec piété le testament d’un père : « Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu’ils possèderont la terre » par droit : d’héritage. A ceux qui pleurent, la consolation est promise, comme à des affligés qui savent ce qu’ils ont perdu et dans quel abîme de maux ils sont plongés : « Bienheureux ceux qui pleurent » maintenant, « parce qu’ils seront consolés. » A ceux qui ont faim et soif, le rassasiement est assuré, comme une réfection dans leurs travaux et dans les combats qu’ils soutiennent vaillamment pour : le salut : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la j justice, parce qu’ils seront rassasiés. »

Huitième leçon. Aux miséricordieux est promise la miséricorde, en tant qu’ils suivent ce raisonnable et excellent conseil, de ne pas refuser à de plus faibles ce qu’ils veulent obtenir d’un plus puissant : « Bienheureux les miséricordieux, parce que Dieu leur fera miséricorde. » A ceux qui ont le cœur pur, la faculté de voir Dieu, en tant qu’ils ont le regard de l’entendement assez limpide pour discerner les choses éternelles : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu. » Aux pacifiques est attribuée la divine ressemblance, en tant qu’ils sont parfaitement sages, et formés à l’image de Dieu par la régénération de l’homme renouvelé : « Bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu. » Et tous ces perfectionnements peuvent devenir complets dès cette vie, dans la- mesure où ils le furent, croyons-nous, chez les Apôtres. Car, pour ce changement absolu, cette transformation tout angélique promise après cette vie, il n’y a point de paroles qui puissent l’exprimer.

Neuvième leçon. « Bienheureux donc ceux qui souffrent persécution pour justice, parce qu’à eux appartient le royaume des cieux. » Cette huitième sentence, qui remonte au sommet et qui proclame l’homme parfait, est peut-être figurée, et par la circoncision, pratiquée dans l’ancien Testament le huitième jour après la naissance, et par la résurrection du Seigneur, le lendemain du sabbat, qui est en même temps le huitième jour et le premier de la semaine ; et aussi par la célébration des Octaves ou huitaines, pendant lesquelles nous solennisons les fêtes dans l’ère de la régénération de l’homme nouveau ; enfin, par le nombre même des cinquante jours de la Pentecôte : car, au nombre sept multiplié par sept, ce qui donne quarante-neuf, on ajoute un huitième jour à la dernière semaine pour compléter cinquante, et revenir ainsi comme au premier anneau de la chaîne : et dans ce huitième jour où fut envoyé l’Esprit-Saint, nous sommes introduits au royaume des cieux, mis en possession de l’héritage, consolés, rassasiés, traités avec miséricorde, purifiés, rétablis dans la paix. Et ainsi perfectionnés, nous supportons, pour la vérité et la justice, toutes les persécutions qui nous viennent du dehors.

Au moyen âge, pendant le trajet vers la tombe et la sépulture, on chanta longtemps à Rome, aussi bien que dans le reste de la chrétienté latine, sept Antiennes célèbres, dont l’In paradisum et le Subvenite perpétuent d’ailleurs jusqu’à nous l’inspiration touchante, en pleine harmonie avec les considérations qui précèdent. La première, Aperite mihi portas justitiae, formait le refrain du Psaume CXVII, Confitemini Domino quoniam bonus, et relevait ses accents de victoire, auxquels l’Église emprunte le glorieux Verset qui revient sans fin sur ses lèvres en la Solennité des solennités : Haec dies quam fecit Dominus, exsultemus et laetemur in ea. « C’est le jour que le Seigneur a fait, tressaillons et réjouissons-nous »

Mais le mieux est de donner la série entière des sept Antiennes, avec l’indication des Psaumes qu’elles accompagnaient. La dernière et le Cantique Benedictus sont encore en usage, ainsi que le Répons Subvenite et l’Antienne In paradisum, indiqués présentement au Rituel, le premier pour l’entrée à l’église, l’autre pour la sortie.

Ant. 1 Ouvrez-moi les portes de la justice ; c’est par elles que j’entrerai pour louer le Seigneur.
Psaume CXVII. Confitemini Domino quoniam bonus.

Ant. 2 J’entrerai dans le lieu du tabernacle admirable, jusqu’à la maison de Dieu.
Psaume XLI. Quemadmodum desiderat cervus.

Ant. 3 C’est ici le lieu de mon repos à jamais, le lieu que j’habiterai ; car je l’ai choisi.
Psaume CXXXI. Memento Domine David.

Ant. 4 Seigneur, vous m’avez formé du limon , vous m’avez revêtu de cette chair ; vous êtes mon Rédempteur : ressuscitez-moi au dernier jour.
Psaume CXXXVIII. Domine probasti me.

Ant. 5 Seigneur, n'entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne pourra être trouvé juste devant vous.
Psaume CXLII. Domine exaudi orationem meam.

Ant. 6 Soit loué, le Seigneur par tout ce qui respire !
Psaume CXLVIII. Laudate Dominum de cœlis.

Ant. 7 Je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, quand bien même il serait mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas à jamais.
Cantique Benedictus Dominus Deus Israël.

On concluait en certains lieux par l’Antienne suivante :

Ant. Je viens à vous d’un cœur joyeux, recevez-moi, Seigneur. Puisque vous m’avez formé de la terre, en m’infusant du ciel un principe de vie : venez, pour remettre à la terre mon corps ; et l’âme que vous m’avez donnée, recevez-la, mon Dieu.

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