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Regnum Galliae Regnum Mariae

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi vierge

29 Mai 2017 , Rédigé par Ludovicus

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi vierge

Quatrième leçon. Née à Florence de l’illustre famille des Pazzi, Marie-Madeleine prit, on peut dire, dès son berceau, le chemin de la perfection. A dix ans, elle fit vœu de chasteté. Ayant revêtu l’habit de carmélite au monastère de Notre-Dame des Anges, elle se montra un modèle de toutes les vertus. Elle était si pure qu’elle ignorait absolument ce qui peut blesser la pureté. Sur l’ordre de Dieu, elle jeûna pendant cinq ans au pain et à l’eau, sauf les dimanches, où elle usait des mets permis en Carême. Elle châtiait son corps par le cilice, les flagellations, le froid, le jeûne, les veilles, l’insuffisance du vêtement et par toutes sortes de mortifications.

Cinquième leçon. Le feu de l’amour divin la brûlait à ce point que, ne pouvant le supporter, elle était obligée de se rafraîchir la poitrine avec de l’eau. Souvent ravie hors d’elle-même, Marie-Madeleine avait des extases prolongées et merveilleuses ; dans ces extases, elle pénétrait les mystères célestes, et recevait de Dieu des faveurs insignes. Ainsi fortifiée elle soutint un long combat contre les princes des ténèbres, en proie qu’elle fut à la sécheresse, à la désolation, abandonnée de tout le monde et tourmentée de tentations diverses : Dieu le permettant, pour qu’elle devint le modèle d’une invincible patience et de l’humilité la plus profonde.

Sixième leçon. Sa charité envers le prochain a été particulièrement remarquable : souvent elle passait des nuits sans dormir, soit pour accomplir les tâches de ses sœurs, soit pour servir celles qui étaient malades, et elle en a guéri plusieurs en suçant leurs ulcères. Elle déplorait amèrement que les infidèles et les pécheurs fussent en voie de perdition, et s’offrait à endurer tous les tourments pour leur salut. Une vertu héroïque l’ayant fait renoncer, bien des années avant sa mort, à toutes les délices dont le Ciel la comblait, elle répétait souvent : « Souffrir et non mourir ». Enfin, épuisée par une longue et douloureuse infirmité, elle alla se réunir à l’Époux, le vingt-cinq mai -mil six cent sept, à l’âge de quarante et un ans. De nombreux miracles accomplis avant et après sa mort l’ont rendue célèbre. Clément IX l’a inscrite au nombre des saintes Vierges, et son corps s’est jusqu’à présent conservé sans corruption.

Le Cycle pascal nous offre trois illustres vierges que l’Italie a produites. Nous avons salué dans notre admiration la vaillante Catherine de Sienne ; sous peu de jours, nous célébrerons Angèle de Mérici, entourée de son essaim de jeunes filles ; aujourd’hui le lis de Florence, Madeleine de Pazzi, embaume toute l’Église de ses parfums. Elle a été l’amante et l’imitatrice du divin crucifié ; n’est-il pas juste qu’elle ait part aux allégresses de sa résurrection ?

Madeleine de Pazzi a brillé sur le Carmel par son éclatante pureté et par l’ardeur de son amour. Elle a été, comme Philippe Néri, l’une des plus éclatantes manifestations de la divine charité au sein de la vraie Église, se consumant à l’ombre du cloître comme Philippe dans les labeurs du ministère des âmes, ayant recueilli l’un et l’autre, pour l’accomplir en eux, cette parole de l’Homme-Dieu : « Je suis venu allumer le feu sur la terre ; et quel est mon désir, sinon qu’il s’enflamme ? »

La vie de l’Épouse du Christ fut un miracle continuel. L’extase et les ravissements étaient journaliers chez elle. Les plus vives lumières lui furent communiquées sur les mystères, et, afin de l’épurer davantage pour ces sublimes communications, Dieu lui fit traverser les plus redoutables épreuves de la vie spirituelle. Elle triompha de tout, et son amour montant toujours, elle ne trouvait plus de repos que dans la souffrance, par laquelle seule elle pouvait alimenter le feu qui la consumait. En même temps son cœur débordait d’amour pour les hommes ; elle eût voulu les sauver tous, et sa charité si ardente pour les âmes s’étendait avec héroïsme jusqu’à leurs corps. Tant que dura ici-bas cette existence toute séraphique, le ciel regarda Florence avec une complaisance particulière ; et le souvenir de tant de merveilles a maintenu dans cette ville, après plus de deux siècles, un culte fervent à l’égard de l’insigne épouse du Sauveur des hommes.

L’un des plus frappants caractères de la divinité et de la sainteté de l’Église apparaît dans ces existences privilégiées, sur lesquelles se montre avec tant d’éclat l’action directe des mystères de notre salut. « Dieu a tant aimé le monde, qu’il lui a donné son Fils unique» ; et ce Fils de Dieu daigne se passionner pour une de ses créatures, produisant en elle de tels effets, que tous les hommes sont à même d’y prendre une idée de l’amour dont son Cœur divin est embrasé pour ce monde qu’il a racheté au prix de son sang. Heureux ceux qui savent goûter ce spectacle, qui savent rendre grâces pour de tels dons ! Ils ont la vraie lumière, tandis que ceux qui s’étonnent et hésitent font voir que les lueurs qui sont en eux luttent encore avec les ténèbres de la nature déchue. L’espace qui nous reste ne nous permet pas, à notre grand regret, de développer davantage le caractère et la vie de notre sainte.

Votre vie ici-bas, ô Madeleine, a semblé celle d’un ange que la volonté divine eût captivé sous les lois de notre nature inférieure et déchue. Toutes vos aspirations vous entraînaient au delà des conditions de la vie présente, et Jésus se plaisait à irriter en vous cette soif d’amour qui ne pouvait s’apaiser qu’aux sources jaillissantes de la vie éternelle. Une lumière céleste vous révélait les mystères divins, votre cœur ne pouvait contenir les trésors de vérité et d’amour que l’Esprit-Saint y accumulait ; et alors votre énergie se réfugiait dans le sacrifice et dans la souffrance, comme si l’anéantissement de vous-même eût pu seul acquitter la dette que vous aviez contractée envers le grand Dieu qui vous comblait de ses faveurs les plus chères.

Âme de séraphin, comment vous suivrons-nous ? Qu’est notre amour auprès du vôtre ? Nous pouvons cependant nous attacher de loin à vos traces. L’année liturgique était le centre de votre existence ; chacune de ses saisons mystérieuses agissait sur vous, et vous apportait, avec de nouvelles lumières, de nouvelles ardeurs. L’Enfant divin de Bethlehem, la sanglante Victime de la croix, le glorieux Époux vainqueur de la mort, l’Esprit rayonnant de sept dons ineffables, vous ravissaient tour à tour ; et votre âme, renouvelée par cette succession de merveilles, se transformait toujours plus en celui qui, pour s’emparer de nos cœurs, a daigné se traduire lui-même dans ces gestes immortels que la sainte Église nous fait repasser chaque année avec le secours d’une grâce toujours nouvelle. Vous aimiez ardemment les âmes durant votre vie mortelle, ô Madeleine ; votre amour s’est accru encore dans la possession du bien suprême ; obtenez-nous la lumière pour voir mieux ce qui ravissait toutes vos puissances, l’ardeur de l’amour pour aimer mieux ce qui passionnait votre cœur.

 

Désir de la communion fréquente

À 14 ans, elle fut accueillie au Monastère de Saint Jean ; les moniales avaient accepté la condition imposée par le confesseur de la jeune fille, le P. Pietro Blanca de la Compagnie de Jésus, qu’elle pût communier les jours de fête, contre la coutume du monastère. Ce fut un grand contentement pour la jeune fille, mais ne lui épargna pas quelques moqueries des moniales moins attachées à la communion fréquente : « Voici la Jésuite, elle vient nous réformer! Voilà où nous en sommes, une séculière vient nous réformer! Qu’elle pense plutôt à elle-même ! »

Elle fut si exemplaire dans sa vie qu’au moment où elle quitta le monastère pour revenir dans sa famille, un réel changement s’y était opéré : désormais une cinquantaine de Sœurs communiaient les jours de fête.

La veille de l’Assomption de 1582, Caterina de Pazzi est accueillie au Carmel de Florence pour une expérience de 15 jours.

« Durant ce temps, elle nous édifia toutes grandement, par les vertus qu’on voyait resplendir en elle et une grâce particulière qu’elle manifestait dans ses actes et ses paroles; nous avons reconnu en particulier sa grande obéissance, car même si nous communiions tous les matins — ce qu’elle désirait ardemment — et l’invitions à faire de même, toutefois n’ayant pas la permission de son confesseur de communier plus de trois fois par semaine, elle ne voulut pas manquer d’observer cet ordre ».

Plus tard, quand elle dut choisir entre le monastère de « Saint Jean », celui de la « Crocetta » et « Sainte Marie des Anges », la décision ne fut pas difficile à prendre en faveur de ce dernier, notamment à cause de la communion quotidienne dont jouissait le Carmel de Florence.

C’est grâce à l’influence favorable des Jésuites que ce Carmel avait obtenu le privilège de la communion quotidienne, exceptionnel pour l’époque et pour longtemps encore dans l’Église. Il n’est pas à exclure que dans cette pratique, entrée en vigueur peu avant l’arrivée de Caterina de Pazzi, ait pesé aussi l’influence du Prieur Général de l’Ordre, Jean Baptiste Rossi, qui, durant les visites canoniques, invitait les moniales à une plus fréquente participation au Corps et au Sang du Christ.

La communion était donnée en dehors de la messe, par le confesseur ou le chapelain. En leur absence, les moniales se rassemblaient toutes pour une demi-heure de prière, qu’elles appelaient « la communion spirituelle ».

La pratique de la communion quotidienne n’étant pas obligatoire, des novices et des Sœurs n’y participaient pas : Sœur Marie Madeleine témoignera de sa désapprobation à leur égard ; pour elle cette rencontre était toujours une source de grâces et de consolations sans nombre, les “Quarante jours” le confirment amplement ; elle ne pouvait comprendre comment l’on pouvait se priver d’accueillir ce don d’Amour de Jésus.

Sainte Marie-Madeleine de Pazzi vierge
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