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Regnum Galliae Regnum Mariae

Saint Pierre Célestin pape et confesseur mémoirede sainte Pudentienne

19 Mai 2020 , Rédigé par Ludovicus

Saint Pierre Célestin pape et confesseur mémoirede sainte Pudentienne

Collecte

Dieu, qui avez élevé le bienheureux Pierre Célestin à l’éminente dignité du souverain pontificat, et qui lui avez appris à mettre l’humilité au-dessus de cette élévation, accordez-nous, dans votre bonté, la grâce de mépriser, à son exemple, tous les biens de ce monde, et de parvenir heureusement à la possession des récompenses promises à ceux qui sont humbles.

Office

Quatrième leçon. Pierre, nommé Célestin, du nom qu’il prit lorsqu’il fut élu Pape, naquit de parents honnêtes et catholiques à Isernia dans les Abruzzes. A peine adolescent, il se retira dans le désert pour garantir son âme des séductions du monde. Là, il se nourrissait l’esprit de contemplation, réduisait son corps en servitude, et portait sur lui une chaîne de fer. Il institua, d’après la règle de saint Benoît, la congrégation connue depuis sous le nom de Célestins. Il ne devait pas demeurer caché, et c’est de sa solitude, qu’à son insu et malgré son éloignement, il fut appelé à occuper la chaire de saint Pierre. L’Église romaine avait été longtemps sans pasteur : il fut placé à sa tête, comme on place la lumière sur le chandelier ; tout le monde en fut non moins étonné que ravi. Élevé à la dignité sublime du pontificat, Pierre sentit que la multitude des affaires lui permettait à peine de vaquer à ses méditations, et il renonça volontairement aux honneurs et aux charges. Ayant repris son ancien genre de vie, il s’endormit dans le Seigneur. Sa belle mort fut rendue plus glorieuse encore par l’apparition d’une croix lumineuse que l’on vit briller dans les airs devant la porte de sa retraite. Pendant sa vie et après sa mort il fit d’éclatants miracles : ils furent examinés suivant les règles, et Clément V l’inscrivit au nombre des Saints, onze ans après sa mort.

Les autres leçons au Commun.

A côté de Léon, l’insigne Docteur, Jésus ressuscité appelle en ce jour l’humble Pierre Célestin, Pontife suprême comme Léon, mais à peine assis sur la chaire apostolique, qu’il en est descendu pour retourner au désert. Entre tant de héros dont est formée la chaîne des Pontifes romains, il devait s’en rencontrer à qui fût donnée la charge de représenter plus spécialement la noble vertu d’humilité ; et c’est à Pierre Célestin que la grâce divine a dévolu cet honneur. Arraché au repos de sa solitude pour être élevé sur le trône de saint Pierre et tenir dans ses mains tremblantes les formidables clefs qui ouvrent et ferment le ciel, le saint ermite a regardé autour de lui ; il a considéré les besoins de l’immense troupeau du Christ, et sondé ensuite sa propre faiblesse. Oppressé sous le fardeau d’une responsabilité qui embrasse la race humaine tout entière, il s’est jugé incapable de supporter plus longtemps un tel poids ; il a déposé la tiare, et imploré la faveur de se cacher de nouveau à tous les regards humains dans sa chère sollicitude. Ainsi le Christ, son Maître, avait d’abord enfoui sa gloire dans une obscurité de trente années, et plus tard sous le nuage sanglant de sa Passion et sous les ombres du sépulcre. Les splendeurs de la divine Pâque ont tout à coup dissipé ces ténèbres, et le vainqueur de la mort s’est révélé dans tout son éclat. Mais il veut que ses membres aient part à son triomphe, et que la gloire dont ils brilleront éternellement soit, comme la sienne, en proportion de leur empressement à s’humilier dans les jours de cotte vie mortelle. Quelle langue pourrait décrire l’auréole qui entoure le front de Pierre Célestin, en retour de cette obscurité au sein de laquelle il a cherché l’oubli des hommes avec plus d’ardeur que d’autres ne recherchent leur estime et leur admiration ? Grand sur le trône pontifical, plus grand au désert, sa grandeur dans les cieux dépasse toutes nos pensées.

Vous avez obtenu l’objet de votre ambition, ô Célestin ! Il vous a été accordé de descendre les degrés du trône apostolique, et de rentrer dans le calme de cette vie cachée qui avait si longtemps fait toutes vos délices. Jouissez des charmes de l’obscurité que vous aviez tant aimée ; elle vous est rendue avec tous les trésors de la contemplation, dans le secret de la face de Dieu. Mais cette obscurité n’aura qu’un temps, et quand l’heure sera venue, la Croix que vous avez préférée à tout se dressera lumineuse à la porte de votre cellule, vous invitant à prendre part au triomphe pascal de celui qui est descendu du ciel pour nous apprendre que quiconque s’abaisse sera élevé. Votre nom, ô Célestin, brillera jusqu’au dernier jour du monde sur la liste des Pontifes romains ; vous êtes l’un des anneaux de cette chaîne qui rattache la sainte Église à Jésus son fondateur et son époux ; mais une plus grande gloire vous est réservée, celle de faire cortège à ce divin Christ ressuscité. La sainte Église, qui un moment s’est inclinée devant vous pendant que vous teniez les clefs de Pierre, vous rend depuis des siècles et vous rendra jusqu’au dernier jour l’hommage de son culte, parce qu’elle reconnaît en vous un des élus de Dieu, un des princes de la céleste cour. Et nous aussi, ô Célestin ! nous sommes appelés à monter là où vous êtes, à contempler éternellement comme vous le plus beau des enfants des hommes, le vainqueur de la mort et de l’enfer. Mais une seule voie peut nous y conduire : celle que vous avez vous-même suivie, la voie de l’humilité. Fortifiez en nous cette vertu, ô Célestin ! et allumez-en le désir dans nos cœurs. Substituez le mépris de nous-mêmes à l’estime que nous avons trop souvent le malheur d’en faire. Rendez-nous indifférents à toute gloire mondaine, fermes et joyeux dans les abaissements, afin qu’ayant « bu l’eau du torrent », comme notre Maître divin, nous puissions un jour, comme lui et avec vous, « relever notre tête » et entourer éternellement le trône de notre commun libérateur.

 

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