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Regnum Galliae Regnum Mariae

Mercredi des Quatre-Temps de Septembre mémoire de Saint Lin pape et martyr

23 Septembre 2020 , Rédigé par Ludovicus

Mercredi des Quatre-Temps de Septembre mémoire de Saint Lin pape et martyr

Collecte

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que notre faiblesse ait pour se soutenir les remèdes de votre miséricorde en sorte que si elle est entraînée vers la terre du fait de sa condition propre, elle soit relevée grâce à votre clémence.

Lecture Am 9, 13-15

Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Voici, les jours viennent, où le laboureur suivra de près le moissonneur, où celui qui foule les raisins suivra celui qui répand la semence ; les montagnes feront couler la douceur, et toutes les collines seront cultivées. Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël ; ils rebâtiront les villes désertes, et ils les habiteront ; ils planteront des vignes, et ils en boiront le vin ; ils feront des jardins, et ils en mangeront les fruits. Je les planterai dans leur terre, et je ne les arracherai plus à l’avenir du pays que je leur ai donné, dit le Seigneur ton Dieu.

Lecture 2 Esdr. 8, 1-10

En ces jours-là, tout le peuple s’assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. Et ils prièrent Esdras, le scribe, d’apporter le livre de la loi de Moïse, que le Seigneur avait prescrite à Israël. Et le prêtre Esdras apporta la loi devant l’assemblée des hommes et des femmes, et de tous ceux qui pouvaient l’entendre, le premier jour du septième mois. Et il lut distinctement dans ce livre sur la place qui était devant la porte des Eaux, depuis le matin jusqu’à midi, en présence des hommes, des femmes et de ceux qui étaient capables de l’entendre, et tout le peuple avait les oreilles attentives à la lecture de ce livre. Esdras, le scribe, se tint debout sur une estrade de bois qu’il avait faite pour parler au peuple. Esdras ouvrit le livre devant tout le peuple, car il était élevé au-dessus de tous ; et après qu’il l’eut ouvert, tout le peuple se tint debout. Et Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu ; et tout le peuple, levant les mains, répondit : Ainsi soit-il, ainsi soit-il. Et ils s’inclinèrent, et adorèrent Dieu prosternés jusqu’à terre. Cependant les lévites faisaient faire silence au peuple, afin qu’il écoutât la loi. Or le peuple se tenait debout, chacun à sa place. Et ils lurent dans le livre de la loi de Dieu distinctement et d’une manière très intelligible, et le peuple entendit ce qu’on lui lisait. Or Néhémie, Esdras, prêtre et scribe, et les lévites qui interprétaient la loi dirent à tout le peuple : Ce jour est consacré au Seigneur notre Dieu ; ne vous attristez point et ne pleurez pas. Et il leur dit : Allez, mangez des viandes grasses et buvez de douces liqueurs, et faites-en part à ceux qui n’ont rien préparé, car ce jour est consacré au Seigneur ; et ne vous attristez point, car la joie du Seigneur est notre force.

Évangile   Mc. 9, 16-28

En ce temps-là, un homme de la foule, prenant la parole, dit : Maître, je vous ai amené mon fils, qui est possédé d’un esprit muet ; et en quelque lieu qu’il le saisisse, il le jette à terre, et l’enfant écume, grince des dents et se dessèche. J’ai dit à vos disciples de le chasser, mais ils ne l’ont pu. Jésus leur répondit : O génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous souffrirai-je ? Amenez-le-moi. Ils l’emmenèrent ; et aussitôt qu’il eut vu Jésus, l’esprit l’agita avec violence, et, jeté à terre, il se roulait en écumant. Jésus demanda au père de l’enfant : Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? Il répondit : Depuis son enfance, et l’esprit l’a souvent jeté dans le feu et dans l’eau, pour le faire périr. Mais, si vous pouvez quelque chose, secourez-nous, ayez pitié de nous. Jésus lui dit : Si tu peux croire, tout est possible à celui qui croit. Et aussitôt le père de l’enfant s’écria avec larmes : Je crois, Seigneur ; aidez mon incrédulité. Et Jésus, voyant accourir la foule, menaça l’esprit impur, et lui dit : Esprit sourd et muet, je te l’ordonne, sors de cet enfant, et ne rentre plus en lui. Alors l’esprit, poussant des cris et l’agitant avec violence, sortit, et l’enfant devint comme mort, de sorte que beaucoup disaient : Il est mort. Mais Jésus, l’ayant pris par la main, le souleva, et il se leva. Lorsque Jésus fut entré dans la maison, ses disciples lui demandaient en secret : Pourquoi n’avons-nous pas pu le chasser ? Il leur répondit : Cette sorte de démon ne peut se chasser que par la prière et par le jeûne.

Postcommunion

En prenant vos dons célestes, nous vous demandons instamment, Seigneur, que, par votre grâce, nous recevions avec des sentiments qui en soient dignes la victime de ce sacrifice que nous célébrons, vous nous le donnant, avec le désir de vous servir de notre mieux.

Office

Homélie de saint Bède le Vénérable, Prêtre.

Première leçon. Ce démoniaque, que le Seigneur guérit en descendant de la montagne, saint Marc dit qu’il était sourd et muet ; saint Matthieu, qu’il était lunatique. Il nous paraît l’image de ces hommes dont il est écrit : « L’insensé est changeant comme la lune ; » de ceux qui, ne demeurant jamais dans le même état, portés tantôt à tels vices et tantôt à tels autres, semblent croître et décroître. Ils sont muets, ne confessant pas la foi ; sourds, n’entendant pas, jusqu’à un certain point, la parole même de la vérité. Ils écument, quand leur sottise les rend sans consistance, comme l’eau. C’est en effet le propre des fous, des malades énervés et des gens hébétés, de laisser échapper de leur bouche l’écume salivaire. Ils grincent des dents, lorsqu’ils sont enflammés par la fureur de la colère ; ils se dessèchent, lorsqu’ils languissent dans la torpeur de l’oisiveté, et ils vivent sans énergie, n’étant soutenus par aucune des forces de la vertu.

Deuxième leçon. Cette parole [du père du possédé] : « J’ai dit à vos disciples de la chasser, [ce démon,] et ils ne l’ont pu », accuse indirectement les Apôtres, quoique l’impossibilité de guérir soit rapportée parfois, non point à la faiblesse de ceux qui sont appelés à procurer la guérison, mais à l’état de la foi en ceux qui demandent à être guéris, le Seigneur ayant prononcé cette parole : « Qu’il te soit fait selon ta foi. » Jésus s’adressant à la foule, s’écria : « O race incrédule, jusqu’à quand serai-je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-je ? » [La patience du divin Maître] n’était ni lassée ni vaincue, car il est plein de bonté et de douceur lui qui, « semblable à l’agneau devant celui qui le tond, n’ouvrit pas la bouche, » et n’éclata pas en paroles de colère ; mais, à la façon d’un médecin qui verrait son malade se conduire contrairement à ses prescriptions, le Sauveur semble dire : Jusqu’à quand viendrai-je en ta maison ? jusqu’à quel point perdrai-je les soins de mon art, car j’ordonne une chose et tu en fais une autre ?

Troisième leçon. « Il leur dit : Ce genre [de démons] ne peut se chasser que par la prière et le jeûne. » En instruisant les Apôtres sur la manière dont le démon le plus méchant doit être chassé, Jésus-Christ nous donne à tous une règle de vie, afin que nous sachions que les tentations les plus fortes, provenant soit des esprits immondes, soit des hommes, doivent être vaincues par les jeûnes et les prières, et que la colère du Seigneur aussi, lorsqu’elle s’est allumée pour venger nos crimes, peut être apaisée par ce remède spécial. Or, le jeûne, en un sens général, consiste à s’abstenir non seulement des aliments, mais de tous les plaisirs charnels ; bien plus, à se défendre de toute affection au mal. Pareillement, la prière, en un sens général, ne s’entend pas seulement des paroles par lesquelles nous invoquons la clémence divine, mais aussi de tous l !es actes que nous accomplissons avec la dévotion de la foi pour servir notre Créateur.

Station à Sainte-Marie-Majeure.

Il est de règle que la station du mercredi des Quatre-Temps soit toujours à Sainte-Marie-Majeure, et les trois lectures de la messe sont un reste de l’antique coutume liturgique romaine, qui évoque ces tout premiers temps où, à la double lecture de la Thora et des Prophètes, en usage dans les synagogues de la Diaspora, les Apôtres en ajoutèrent une troisième, tirée des Évangiles.

L’antienne pour l’entrée du cortège du célébrant est tirée du psaume 80 et contient une heureuse application à la solennité de cette semaine. Celle-ci a, en effet, dans la liturgie, un caractère complexe, parce que, tout en conservant intact le souvenir de la fête latine des vendanges, elle veut pourtant apparaître comme la continuation chrétienne des deux solennités juives du commencement de l’année et du jour de l’Expiation. Le Psalmiste invite donc Israël à faire résonner le tambourin, à faire vibrer la harpe et la douce cithare, à sonner du cor, à l’occasion de la septième nouvelle lune (celle qui, autrefois, commençait l’année juive), parce que c’est là une tradition sainte en Israël et une loi du Dieu de Jacob.

C’est donc l’autorité divine qui a donné naissance aux fêtes liturgiques. Outre le culte privé et individuel moyennant lequel toute créature doit offrir l’hommage de sa propre adoration au Créateur, Dieu a voulu que la société des croyants, précisément parce que société extérieure et visible, eût des rites, des fêtes collectives, tant pour rendre au Créateur l’hommage dû par la société, comme telle, que pour procurer à l’individu, en ces actes sociaux, les moyens de se sanctifier. L’isolement est condamné : vae soli. L’homme est naturellement sociable, car c’est seulement en société qu’il peut atteindre son perfectionnement naturel. D’autre part, dans l’ordre surnaturel, le fidèle est admis à faire partie d’une société divine qui est l’Église, parce que, grâce à elle seulement, il pourra obtenir les moyens nécessaires à sa sanctification personnelle. Gardons-nous de perdre de vue cette loi, d’exagérer notre individualisme, et de sacrifier le culte extérieur, social, liturgique, à l’amour d’un culte intérieur et spirituel à l’excès, et exclusivement personnel. Nous ne sommes pas le corps du Christ tout entier, chacun de nous n’en est qu’un membre. Pour que l’intégrité de ce corps mystique se réalise, il est donc nécessaire que les membres ne se séparent ni du Chef ni entre eux. Jésus a voulu nous donner l’exemple de cette piété qu’on appelle, de nos jours, liturgique, et que nous appellerons simplement piété chrétienne au sens le plus parfait du mot. D’abord dans sa sainte Famille, puis avec le groupe de ses apôtres, II prenait part aux solennités liturgiques des synagogues. Aux temps prescrits, II montait au temple pour y célébrer la Pâque, la solennité de la Dédicace, celle des Tabernacles. Bien plus, l’on peut dire, conformément à ce dont les saints nous ont donné l’assurance, que sa vie était une prière ininterrompue, parce qu’après les nuits consacrées à l’oraison, il passait les journées, soit à Jérusalem, soit ailleurs, dans le Temple ou dans les synagogues, assistant ponctuellement aux psalmodies quotidiennes et aux sacrifices que l’on y célébrait.

Après la prière litanique vient la collecte, qui, autrefois, en était considérée comme la conclusion normale.

Dans la prière qui met fin à la prostration et à l’oraison privée de toute l’assemblée, le prêtre rappelle que notre fragile nature, viciée par la faute originelle, succombe sous le poids des maux qui sont comme le triste héritage du péché. Sur cette nature accablée et humiliée qui, ayant déposé l’ancienne jactance — la superbia vitae comme dit saint Jean — expérimente maintenant tout l’abîme de sa honte, le prêtre invoque, comme l’unique voie du salut, l’ineffable et divine miséricorde.

Suit la réconfortante lecture d’Amos (9, 13-15) oh, en couleurs vives, est décrite la fécondité de la terre promise, si fertile que la moisson se prolonge jusqu’au temps de la vendange et que celle-ci dure jusqu’à la saison des semailles. Non seulement ces divines prophéties ont une signification spirituelle, mais elles promettent aussi la prospérité matérielle aux nations qui observent les divins commandements. Si maintenant les campagnes semblent devenues stériles, et si les maladies des champs, des arbres et du bétail rappellent le souvenir des plaies d’Égypte, la vraie raison s’en trouve dans les péchés des peuples, dans leur apostasie collective- de Dieu et de son Église, dans la sensualité, dans l’anarchie, dans la profanation des fêtes et dans les nombreux blasphèmes par lesquels, encore plus qu’avec les grains de froment, se font les semailles dans nos champs.

Le premier graduel est tiré du psaume 112, où est exaltée la transcendance de Dieu, pour qui non seulement la terre, mais même les sommets des cieux ne sont rien autre que de profonds abîmes de bassesse. Toutefois, si haut que Dieu trône, l’humilité a la force de l’attirer jusqu’à elle. Du haut des cieux, Dieu écoute la voix du pauvre, de l’humble, il descend vite à son secours, le prend entre ses bras et vole, vole dans les hauteurs, jusqu’à ce qu’il l’ait placé sur les cimes les plus élevées de son royaume.

Comme conclusion de la lecture et du psaume responsorial, le président de l’assemblée récite la collecte, où l’on implore la grâce divine afin que l’abstinence de nourriture concorde avec la vie immaculée du chrétien, lequel se prive de tout ce qui pourrait servir d’amorce aux passions. Voici le texte de cette belle oraison. Prière : « Nous vous prions, Seigneur, d’accorder à votre famille appliquée à l’observance du jeûne sacré que, tandis qu’elle s’abstient des aliments matériels, son esprit aussi s’éloigne des péchés. Par notre Seigneur. »

La lecture du Livre d’Esdras (II, 8, 1-10) traite de la solennelle promulgation de la Loi accomplie par le Prophète après le retour de l’exil de Babylone, le premier jour du septième mois. L’invitation finale à célébrer une solennité d’action de grâces au Seigneur, bien qu’élevée dans le Missel à un sens purement spirituel et symbolique, révèle toutefois le caractère primitif de ces antiques fêtes romaines marquées de l’empreinte de la joie la plus vive et de la reconnaissance envers le Seigneur, dispensateur magnifique des fruits de la terre.

Le second graduel est le même que celui du dimanche précédent. Bienheureux ce peuple qui a le Seigneur pour Dieu, car, tandis que tous les autres dominateurs exercent l’empire à leur avantage, Dieu seul crée et gouverne parce qu’il aime, c’est-à-dire parce qu’il veut du bien, ce qui est l’immédiate conséquence de l’amour. S’il nous veut ce bien, il nous le donnera assurément puisqu’il est la source de ce bien diffusivum sui ; contrairement à l’amour inconstant et inefficace de toutes les créatures qui souvent ou ne veulent ou ne peuvent nous donner le bien parce qu’elles n’en disposent pas.

Le passage évangélique de saint Marc (9, 16-28) traite de la guérison du lunatique et de la nécessité de la prière et du jeûne pour triompher des esprits immondes. De fait, rien n’abaisse autant l’homme qu’une vie adonnée aux plaisirs des sens ; et le démon, sentant toute la supériorité de sa propre nature sur ces caractères sensuels, se plaît à les avilir par les chutes les plus honteuses. Au contraire, l’humble prière et le jeûne spiritualisent notre nature élevée en outre à l’état surnaturel, et la rendent inébranlable devant les coups funestes de Satan.

Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 118 ; il est commun au second dimanche (vacat) de Carême. « Je méditerai vos commandements, dans lesquels je me délecte tant, et, avec mon bras, je me mettrai joyeusement en mesure de les observer. » C’est précisément là le but des synaxes liturgiques, spécialement de celles qui, autrefois, se prolongeaient jusqu’à l’heure de none : nous apprendre la sainte loi de Dieu, non pour satisfaire une simple curiosité de l’intelligence, mais pour former à nouveau la conscience, selon une règle plus pure, la volonté même de Dieu. Un poète célèbre le disait naguère, quand il écrivait qu’un nouveau livre est moins que rien, si ce livre n’améliore pas le monde.

La secrète est commune au IIIe dimanche après l’Épiphanie : « Regardez favorablement, Seigneur, cette offrande. » La formule est au singulier, car, bien qu’on déposât autrefois, sur l’autel, outre les nombreux pains, plusieurs calices anses destinés à la Communion de l’évêque, du clergé et du peuple, ces offrandes présentées par chacun des fidèles constituaient pourtant une unique oblation sociale et collective, par laquelle la communauté chrétienne tout entière consacrait la solennité du Seigneur. — L’effet de ce regard de Dieu qu’on demande ici, est la purification des consciences, pour que soient saints les corps, et plus saints encore les cœurs de tous ceux qui prennent part à l’offrande du Sacrifice eucharistique.

La seule pureté intérieure ne suffit donc pas, surtout pour les prêtres destinés à toucher de leurs mains les redoutables Mystères de nos autels. Nous dirons donc avec l’auteur de l’Imitation de Jésus-Christ : combien simples doivent être ces yeux qui ont coutume de contempler le Corps du Christ ; combien plus pures encore que le rayon du soleil ces mains qui, alors que les anges, autour de la table sacrée, adorent en tremblant, brisent les saintes Espèces pour signifier la séparation violente de l’âme et du corps de Jésus au moment de sa mort, et les divisent pour la Communion des fidèles.

Le verset pour la Communion est emprunté au texte d’Esdras mentionné plus haut. Il semblerait à la vérité peu indiqué pour un jour de jeûne ; mais il faut penser au caractère festif qu’avait primitivement cette messe, et plus encore au fait que, anciennement, la messe, retardée jusqu’à l’heure de none, selon la règle des jours de jeûne, mettait fin à l’abstinence, en sorte qu’après la sainte Communion, les fidèles pouvaient librement préparer la table et se refaire du long jeûne soutenu jusqu’au soir.

De plus, les joies et les récompenses matérielles octroyées aux Israélites sont un symbole des grâces spirituelles qui sont accordées dans la Loi nouvelle à ceux qui croient au Christ. La vie chrétienne, avec ses multiples mortifications, est comme une longue période de jeûne. Quand elle prendra fin, Dieu préparera dans le ciel un banquet — Isaïe l’appelle le banquet de la vendange — et il nourrira ses saints, rassasiant, selon la promesse évangélique, tous ceux qui, ici-bas, furent tourmentés par la faim et la soif de la justice, c’est-à-dire de la sainteté. Alors s’accomplira la prophétie d’Esdras dans son sens le plus vaste et le plus vrai : « Mangez les animaux engraissés et buvez le lait nouvellement trait ; envoyez-en aussi une partie à ceux qui ne se sont rien préparé. Aujourd’hui est le jour consacré au Seigneur, et il ne convient pas d’être affligés. Notre force réside dans la sainte joie de Dieu. ».

Dans la collecte d’action de grâces, on souhaite que l’action liturgique et le divin Sacrifice, au moyen desquels nous affirmons extérieurement notre servitude dévouée envers le Seigneur, soient accompagnés des dispositions intimes de notre cœur. C’est seulement ainsi que la participation sacramentelle au Mystère du Corps et du Sang du Christ devient, comme l’explique si bien saint Augustin, une participation à l’Esprit et à la Vie. L’effet sûr mais suave de la divine grâce dans l’âme, nous est décrit aujourd’hui par Amos, quand il la compare à une rosée silencieuse qui descend dans le calice des fleurs, féconde les lis et leur fait répandre alentour le doux parfum de la sainteté.

Dans le verset de psaume chanté aujourd’hui à la Communion, l’Église nous demande avec insistance de faire fête, ajoutant que cette sainte joie dans le Seigneur est ce qui alimente notre force spirituelle. En effet, la tristesse dans le chemin de la perfection dénote le plus souvent du découragement ou un manque de foi. Dans les luttes de l’esprit, quand l’âme se confie en l’aide de Dieu, elle a tout à espérer et rien à craindre, même s’il en résulte pour elle des pertes matérielles, car celles-ci pèsent fort peu dans les balances de l’éternité.

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