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Regnum Galliae Regnum Mariae

Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur mémoire de Saint Théodore Martyr

9 Novembre 2020 , Rédigé par Ludovicus

Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur mémoire de Saint Théodore Martyr

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O Dieu, qui renouvelez chaque année en notre faveur le jour où ce saint temple vous a été consacré, et qui nous conservez en état d’assister à vos saints mystères, exaucez les prières de votre peuple et accordez à quiconque entrera dans ce temple pour demander vos grâces, la joie de les avoir obtenues.

Office

Au premier nocturne.

Du livre de l’Apocalypse de saint Jean, Apôtre. Ap. 21, 9-18.

Première leçon. Alors vint un des sept Anges qui avaient les sept coupes des dernières plaies, et il me parla, disant : Viens, et je te montrerai la nouvelle mariée, l’Épouse de l’Agneau. Et il me transporta en esprit sur une montagne grande et haute, et il me montra la cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, ayant la clarté de Dieu ; sa lumière était semblable à une pierre précieuse, telle qu’une pierre de jaspe, semblable au cristal.

Deuxième leçon. Elle avait une grande et haute muraille, ayant elle-même douze portes, et aux portes douze Anges, et des noms écrits, qui sont les noms des douze tribus des enfants d’Israël. A l’Orient étaient trois portes, au septentrion trois portes, au midi trois portes, et à l’occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur ces fondements étaient les douze noms des Apôtres de l’Agneau. Celui qui me parlait avait une verge d’or pour mesurer la ville, ses portes et la muraille.

Troisième leçon. La ville est bâtie en carré ; sa longueur est aussi grande que sa largeur elle-même. Il mesura donc la ville avec sa verge d’or, dans l’étendue de douze milles stades ; or, sa longueur, sa largeur et sa hauteur sont égales. Il en mesura aussi la muraille, qui était de cent quarante-quatre coudées de mesure d’homme, qui est celle de l’Ange. La muraille était bâtie de pierres de jaspe ; mais la ville elle-même était d’un or pur, semblable à du verre très clair.

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Les rites que l’Église observe dans la consécration des temples et des autels, ont été institués par le Pape saint Sylvestre 1er. Bien que, depuis te temps des Apôtres, il existât des lieux dédiés à Dieu et appelés tantôt oratoires, tantôt églises, où, le Dimanche, se tenaient les assemblées et où le peuple chrétien avait coutume de prier, d’entendre la parole de Dieu et de recevoir l’Eucharistie, toutefois ces lieux n’étaient pas consacrés avec tant de solennité, et il ne s’y trouvait pas encore d’autel érigé en titre et oint du saint chrême, pour représenter Jésus-Christ, qui est notre autel, notre hostie et notre Pontife.

Cinquième leçon. Ce fut quand l’empereur Constantin eut obtenu la santé et le salut par le sacrement du baptême, qu’il fut permis pour la première fois aux Chrétiens, par une loi de ce prince, de bâtir partout des églises ; et il les excita à la construction de ces édifices sacrés, non seulement par son édit, mais encore par son exemple. Il dédia, en effet, dans son palais de Latran, une église au Sauveur, tout près de laquelle il édifia aussi une basilique sous le nom de saint Jean-Baptiste, au lieu même où, baptisé par saint Sylvestre, il avait été guéri de la lèpre de l’infidélité. Ce Pape consacra l’église du Sauveur le cinquième jour des ides de novembre ; et c’est de cette consécration qu’on célèbre aujourd’hui la mémoire, parce que c’est en ce jour que la première dédicace publique d’une église a été faite à Rome et que l’image du Sauveur apparut au peuple romain, peinte sur la muraille.

Sixième leçon. Si le bienheureux Sylvestre décréta dans la suite, en consacrant l’autel du prince des Apôtres, que l’on n’édifierait plus désormais d’autels qu’en pierre, et si cependant, celui de la basilique de Latran est en bois, il n’y a pas lieu de s’en étonner ; depuis saint Pierre jusqu’à Sylvestre, les Papes ne pouvaient, à cause des persécutions, résider en un lieu fixe : partout où la nécessité les poussait, soit dans les cryptes, soit dans les cimetières, soit dans les maisons de pieux fidèles, ils offraient le sacrifice sur cet autel de bois, qui était creux et en forme de coffre. Or, la paix ayant été rendue à l’Église, saint Sylvestre le plaça dans la première église, qui fut celle de Latran, et, en l’honneur du prince des Apôtres, que l’on dit avoir offert le Saint Sacrifice sur cet autel, ainsi que des autres Pontifes qui, jusque-là, s’en étaient servis pour la célébration des Mystères, il ordonna qu’aucun autre que le Pape n’y célébrerait jamais la messe. La basilique du Saint-Sauveur, successivement endommagée par des incendies, dévastée, renversée par des tremblements de terre, fut restaurée avec grand soin puis reconstruite par les Papes. Le vingt-huit avril mil sept cent vingt-six, le souverain Pontife Benoît XIII, de l’Ordre des Frères Prêcheurs, l’a consacrée solennellement et a décidé qu’on célébrerait en ce jour la mémoire de cette solennelle Dédicace. Selon ce que Pie IX avait projeté d’entreprendre, Léon XIII fit exécuter de grands travaux pour allonger et élargir le chœur du maître-autel, qui allait s’affaissant de vétusté ; il donna l’ordre de restaurer, selon les dessins antiques, les vieilles mosaïques, déjà réparées en beaucoup d’endroits, et de les transporter dans la nouvelle abside, magnifiquement construite et ornée ; il pourvut aussi à l’achèvement de l’ornementation du transept et à la réparation des caissons du plafond ; l’an mil huit cent quatre-vingt-quatre, il ajouta la sacristie, la demeure des chanoines et une galerie contiguë, menant au Baptistère de Constantin.

Au troisième nocturne.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Septième leçon. Zachée, homme de fort petite taille, c’est-à-dire de basse extraction, et de peu de mérite, comme l’était le peuple Gentil, ayant entendu parler de la venue de notre Seigneur et Sauveur, désirait voir Celui que les siens n’avaient pas reçu. Mais personne ne voit facilement Jésus, aucun homme ne peut le voir s’il demeure à terre. Et parce que Zachée n’avait ni les Prophètes ni la loi, c’est-à-dire aucune grâce naturelle, il monta sur un sycomore, comme foulant aux pieds la vanité des Juifs et corrigeant aussi les égarements de sa vie passée ; c’est pourquoi il reçut Jésus, à table d’hôte, dans sa maison.

Huitième leçon. C’est avec raison que Zachée monta sur un arbre, parce qu’il devait lui-même devenir un bon arbre portant de bons fruits, et, qu’étant détaché de l’olivier sauvage pour être greffé, contre sa nature, sur un bon olivier, il allait pouvoir porter le fruit de la loi. Car la loi était parmi les Juifs une racine sainte ; mais elle avait des rameaux inutiles : c’était une gloire vaine, et le peuple Gentil s’éleva plus haut qu’eux par la foi en la résurrection, comme par une certaine élévation corporelle. Zachée était donc sur le sycomore et l’aveugle au bord du chemin ; le Seigneur attend l’un pour lui faire miséricorde ; il ennoblit et honore l’autre en séjournant dans sa maison ; il interroge le premier pour le guérir et il s’invite lui-même chez le second qui ne l’invitait pas. Il savait combien la récompense de l’hospitalité qu’on lui accorderait serait abondante ; et il n’avait pas entendu la voix de Zachée l’inviter, il avait vu déjà les sentiments de son cœur.

Neuvième leçon. Mais de peur qu’il ne semble que ce soit par mépris des pauvres, que nous ayons si tôt quitté cet aveugle pour parler du riche Zachée, arrêtons-nous à considérer ce qui se passe à l’égard du premier, puisque le Seigneur aussi s’arrêta pour l’attendre ; interrogeons-le, puisque Jésus-Christ l’interrogea. Nous l’interrogerons parce que nous ne le connaissons pas ; Lui l’interrogea parce qu’il le connaissait. Nous l’interrogerons pour savoir comment il a été guéri ; Jésus l’interrogea, afin que nous apprissions par l’exemple d’un seul, ce que tous nous devons faire pour mériter de voir le Seigneur. Il l’a interrogé pour nous apprendre que personne ne peut être sauvé s’il ne confesse la vérité.

Au quatrième siècle de notre ère, la fin des persécutions sembla au monde un avant-goût de sa future entrée dans la cité de la paix sans fin. « Gloire au Tout-Puissant ! Gloire au Rédempteur de nos âmes ! » s’écrie, en tête du dixième et dernier livre de son Histoire, le contemporain Eusèbe. Et témoin du triomphe, il décrit l’admirable spectacle auquel donna lieu partout la dédicace des sanctuaires nouveaux. De villes en villes, s’assemblaient les évêques et s’empressaient les foules. De peuples à peuples, une telle bienveillance de mutuelle charité, de commune foi, d’allégresse recueillie harmonisait les cœurs, que l’unité du corps du Christ apparaissait aux yeux, dans cette multitude animée d’un même souffle de l’Esprit-Saint ; c’était l’accomplissement des anciennes prophéties : cité vivante du Dieu vivant où tout sexe et tout âge exaltaient l’auteur de tous biens. Combien augustes apparurent alors les rites de notre Église ! la perfection achevée qu’y déployaient les Pontifes, l’élan de la psalmodie, les lectures inspirées, la célébration des ineffables Mystères formaient un ensemble divin.

Constantin avait mis les trésors du fisc à la disposition des évêques, et lui-même stimulait leur zèle pour ce qu’il appelait dans ses édits impériaux l’œuvre des églises. Rome surtout, lieu de sa victoire par la Croix et capitale du monde devenu chrétien, bénéficia de la munificence du prince. Dans une série de dédicaces à la gloire des Apôtres et des saints Martyrs, Silvestre, Pontife de la paix, prit possession de la Ville éternelle pour le vrai Dieu.

Aujourd’hui fut le jour natal de l’Église Maîtresse et Mère, dite du Sauveur, Aula Dei, Basilique d’or ; nouveau Sinaï, d’où les oracles apostoliques et tant de conciles notifièrent au monde la loi du salut. Qu’on ne s’étonne pas d’en voir célébrer la fête en tous lieux.

Si depuis des siècles les Papes n’habitent plus le palais du Latran, la primauté de sa Basilique survit dans la solitude à tout abandon. Comme au temps de saint Pierre Damien, il est toujours vrai de dire qu’ « en la manière où le Sauveur est le chef des élus, l’Église qui porte son nom est la tête des églises ; que celles de Pierre et de Paul sont, à sa droite et à sa gauche, les deux bras par lesquels cette souveraine et universelle Église embrasse toute la terre, sauvant tous ceux qui désirent le salut, les réchauffant, les protégeant dans son sein maternel. » Et Pierre Damien appliquait conjointement au Sauveur et à la Basilique, sacrement de l’unité, les paroles du prophète Zacharie : Voici l’homme dont le nom est Orient ; il germera de lui-même, et il bâtira un temple au Seigneur ; il bâtira, dis-je, un temple au Seigneur, et il aura la gloire, et il s’assiéra : et sur son trône il sera Roi, et sur son trône il sera Pontife.

C’est au Latran que, de nos jours encore, a lieu la prise de possession officielle des Pontifes romains. Là s’accomplissent chaque année en leur nom, comme Évêques de Rome, les fonctions cathédrales delà bénédiction des saintes Huiles au Jeudi saint et, le surlendemain, de la bénédiction des fonts, du baptême solennel, de la confirmation, de l’ordination générale. Prudence, le grand poète de l’âge du triomphe, reviendrait en nos temps qu’il dirait toujours : « A flots pressés le peuple romain court à la demeure de Latran, d’où l’on revient marqué du signe sacré, du chrême royal ; et il faudrait douter encore, ô Christ, que Rome te fût consacrée ! »

Tant de détails donnés dans les lectures de l’office de ce jourcourent le risque de sembler superflus aux profanes. En la manière cependant que le Pape est notre premier et propre pasteur à tous, son Église de Latran est aussi notre Église ; rien de ce qui la concerne ne saurait, ne devrait du moins, laisser le fidèle indifférent. Inspirons-nous à son endroit des belles formules qui suivent, et que nous donne le Pontifical romain au jour de la consécration des Églises ; elles ne sauraient s’appliquer mieux qu’à l’Église Mère.

Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur mémoire de Saint Théodore Martyr

HAEC • EST • PAPALIS • SEDES • ET • PONTIFICALIS
PRAESIDET • ET • CHRISTI • DE • IVRE • VICARIVS • ISTI
ET • QVIA • IVRE • DATVR • SEDES • ROMANA • VOCATVR
NEC • DEBET • VERE • NISI • SOLVS • PAPA • SEDERE
ET • QVIA • SVBLIMIS • ALII • SVBDVNTVR • IN • IMIS
C’est ici le trône papal et pontifical à la fois, où préside, conformément au droit, le Vicaire du Christ.
On l’appelle aussi : le siège de Rome, établi par le droit, et sur lequel, par conséquent, ne peut s’asseoir personne autre que le Pape.
Puisque il est le trône le plus élevé de la terre, tous les autres lui sont inférieurs et doivent lui être soumis.

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