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Regnum Galliae Regnum Mariae

Dimanche de la Quinquagésime

27 Février 2022 , Rédigé par Ludovicus

Dimanche de la Quinquagésime

Introït

Soyez-moi un Dieu protecteur et une maison de refuge, afin que vous me sauviez. Car vous êtes ma force et mon refuge, et à cause de votre nom, vous serez mon guide et vous me nourrirez. J’ai espéré en vous, Seigneur : que je ne sois jamais confondu, dans votre justice, délivrez-moi et sauvez-moi.

Collecte

Nous vous supplions, Seigneur, d’exaucer nos prières avec clémence, et après nous avoir dégagés des liens de nos péchés, gardez-nous de toute adversité.

Lecture 1 Cor. 13, 1-13

Mes Frères : Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science ; quand j’aurais même toute la foi, jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien La charité est patiente, elle est bonne ; la charité n’est pas envieuse, la charité n’est point inconsidérée, elle ne s’enfle point d’orgueil ; elle ne fait rien d’inconvenant, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne tient pas compte du mal ; elle ne prend pas plaisir à l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle excuse tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne passera jamais. S’agit-il des prophéties, elles prendront fin ; des langues, elles cesseront ; de la science, elle aura son terme. Car nous ne connaissons qu’en partie, et nous ne prophétisons qu’en partie ; or, quand sera venu ce qui est parfait, ce qui est partiel prendra fin. Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai laissé là ce qui était de l’enfant. Maintenant nous voyons dans un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Maintenant ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, la charité ; mais la plus grande des trois c’est la charité.

Évangile Lc. 18, 31-43

En ce temps là : Prenant auprès de lui les Douze, il leur dit : "Voici que nous montons à Jérusalem et que va s’accomplir pour le Fils de l’homme tout ce qui a été écrit par les prophètes. En effet, il sera livré aux Gentils, sera bafoué, sera outragé, et sera couvert de crachats ; et, après l’avoir flagellé, on le fera mourir, et il ressuscitera le troisième jour." Et eux ne comprirent rien à cela ; c’était pour eux un langage caché et ils ne savaient pas ce qui (leur) était dit. Comme il approchait de Jéricho, il se trouva qu’un aveugle était assis sur le bord du chemin, qui mendiait. Entendant passer la foule, il demanda ce que c’était. On l’informa que c’était Jésus de Nazareth qui passait. Et il s’écria : "Jésus, fils de David, ayez pitié de moi !" Ceux qui marchaient devant lui commandèrent avec force de faire silence ; mais il criait beaucoup plus fort : "Fils de David, ayez pitié de moi !" Jésus, s’étant arrêté, ordonna qu’on le lui amenât ; et quand il se fut approché, il lui demanda : "Que veux-tu que je te fasse ?" Il dit : "Seigneur, que je voie !" Et Jésus lui dit : "Vois ! Ta foi t’a sauvé." Et à l’instant il vit, et il le suivait en glorifiant Dieu. Et tout le peuple, à cette vue donna louange à Dieu.

Secrète

Nous vous en supplions, Seigneur, faites que cette hostie nous purifie de nos fautes et qu’elle sanctifie les âmes et les corps de vos serviteurs pour célébrer ce sacrifice.

Communion

Ils mangèrent et furent rassasiés à l’excès, et le Seigneur leur accorda ce qu’ils désiraient : ils ne furent point frustrés de leur désir.

Office

4e leçon

Du livre de saint Ambroise, évêque, sur le Patriarche Abraham

Abraham est un grand homme, en vérité, et décoré des marques insignes de nombreuses vertus. La philosophie a beau élever ses aspirations, elle ne peut égaler sa grandeur. En somme, tout ce qu’elle a jamais pu imaginer est bien inférieur à ce que lui, il a fait et la foi toute simple en la vérité vaut bien mieux que l’enflure mensongère du beau parler. Voyons donc de quelle qualité fut en cet homme la soumission à Dieu. Cette vertu vient la première en ordre d’importance, car elle est le fondement de toutes les autres et c’est à bon droit que Dieu l’a exigée tout d’abord en disant : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père. » Il suffisait de dire « pays », car cela implique le fait de quitter la parenté et la maison paternelle.

5e leçon

Toutefois, le Seigneur détaille son ordre pour éprouver le cœur d’Abraham ; ainsi, ce dernier ne paraîtra pas s’être engagé à la légère, ou avoir médité quelque fraude dans l’exécution des ordres célestes. Comme il convenait d’accumuler les préceptes pour que rien n’en échappe, ainsi fallait-il présenter les récompenses pour prévenir le désespoir. La tentation d’Abraham est mesurée à sa vaillance, l’ordre à sa foi, l’appel à sa justice. Et il a raison de partir comme le Seigneur le lui a enjoint. « Et Lot partit avec lui. » Voilà donc, ce précepte qu’on tient en honneur parmi les sentences des sept Sages : « suivre Dieu. » Abraham l’a observé et, par son acte, il a devancé la parole des Sages : il a suivi Dieu, il a quitté sa terre.

6e leçon

Mais auparavant, Abraham avait vécu dans un autre pays, la terre des Chaldéens, d’où était parti Térah, son père, pour s’établir à Haran, et lui-même, qui avait reçu cet ordre : « Quitte ta parenté », avait emmené avec lui son neveu. Voyons donc si « quitter son pays » ne signifie pas, en quelque sorte, quitter la demeure de cette terre, c’est-à-dire, de notre corps, comme l’a fait Paul qui a dit : « Mais nous, nous sommes citoyens des cieux. »

7e leçon

Homélie de saint Grégoire, pape

Notre Rédempteur, prévoyant que sa Passion jetterait le trouble dans l’âme de ses apôtres, leur prédit bien à l’avance, et les souffrances de cette Passion, et la gloire de sa Résurrection. Ainsi, en le voyant mourir comme il le leur avait annoncé, ils ne douteraient pas qu’il dût également ressusciter. Mais parce que ses disciples encore charnels ne pouvaient rien comprendre au mystère dont il leur parlait, il eut recours à un miracle. Sous leurs yeux, un aveugle s’ouvre à la lumière, en sorte qu’une action céleste affermisse dans la foi ceux qui ne comprenaient pas les paroles du mystère céleste.

8e leçon

Or il faut, frères très chers, reconnaître dans les miracles du Seigneur, notre Sauveur, des faits dont on doit croire qu’ils se sont véritablement accomplis, mais qui cependant, en tant que signes, nous instruisent de quelque chose. Car tout en témoignant par leur puissance de certaines vérités, les œuvres du Seigneur nous en affirment d’autres par leur mystère. Remarquez-le en effet, à nous en tenir au sens littéral, nous ignorons qui fut l’aveugle dont parle notre évangile, mais nous savons pourtant qui il symbolise dans l’ordre du mystère. L’aveugle, c’est le genre humain : exclu des joies du paradis en la personne de son premier père, privé des clartés de la lumière d’en haut, il subit les ténèbres de sa condamnation ; mais retrouvant la lumière grâce à la présence de son Rédempteur, il en vient à apercevoir, en les désirant, les joies de la lumière intérieure, et il pose le pas de ses bonnes œuvres sur le chemin de la vie.

9e leçon

Il faut remarquer que c’est au moment où, selon le récit, Jésus approche de Jéricho que l’aveugle retrouve la lumière. Jéricho signifie « lune », et la lune, dans l’Écriture Sainte, marque la faiblesse de la chair, car elle connaît en chacun de ses cycles mensuels un déclin, qui symbolise notre faiblesse de mortels. Ainsi, c’est lorsque notre Créateur approche de Jéricho que l’aveugle revient à la lumière, puisque c’est quand Dieu a assumé la faiblesse de notre chair que le genre humain a recouvré la lumière qu’il avait perdue. C’est parce que Dieu subit la condition humaine que l’homme est élevé à la condition divine. C’est avec raison que cet aveugle nous est représenté à la fois assis au bord du chemin et en train de mendier, car la Vérité en personne a dit : « Je suis le Chemin. »

 

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