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Regnum Galliae Regnum Mariae

Samedi des Quatre-Temps

12 Mars 2022 , Rédigé par Ludovicus

Samedi des Quatre-Temps

Oraison

O Dieu, notre protecteur, abaissez vos regards sur nous qui sommes écrasés sous le poids de nos maux, afin que, par l’effet de votre miséricorde, nous servions avec un esprit libre.

Lecture Dt. 26, 12-19

En ces jours-là, Moïse parla au peuple en ces termes : Lorsque tu auras achevé de lever toute la dîme de tes produits, la troisième année, l’année de la dîme, et que tu la donneras au lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, pour qu’ils la mangent dans tes portes et qu’ils se rassasient, tu diras devant le Seigneur, ton Dieu : "J’ai ôté de ma maison ce qui est consacré, et je l’ai donné au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, selon tous vos préceptes que vous m’avez donnés ; je n’ai transgressé ni oublié aucun de vos préceptes. Je n’ai pas mangé de ces choses pendant mon deuil, je n’en ai rien transporté hors de ma maison dans l’état d’impureté, et je n’en ai rien donné à l’occasion d’un mort ; j’ai obéi à la voix du Seigneur, mon Dieu, j’ai agi selon tout ce vous m’avez prescrit. Regardez de votre demeure sainte, du ciel, et bénissez votre peuple d’Israël et le sol que vous nous avez donné, comme vous l’avez juré à nos pères, ce pays où coulent le lait et le miel." Aujourd’hui le Seigneur, ton Dieu, te commande de mettre en pratique ces lois et ces ordonnances ; tu les observeras et les mettras en pratique de tout ton cœur et de toute ton âme. Tu as fait déclarer aujourd’hui au Seigneur qu’il sera ton Dieu, toi t’engageant de ton côté à marcher dans ses voies, à observer ses lois, ses commandements et ses ordonnances, et à obéir à sa voix. Et le Seigneur t’a fait déclarer aujourd’hui que tu lui serais un peuple particulier, comme il te l’a dit, observant tous ses commandements, lui s’engageant de son côté à te donner la supériorité sur toutes les nations qu’il a faites, en gloire, en renom et en splendeur, en sorte que tu sois un peuple saint le Seigneur, ton Dieu, comme il l’a dit.

Lecture Dt. 11, 22-25

En ces jours-là, Moïse dit aux enfants d’Israël : si vous observez soigneusement tous ces commandements que je vous prescris d’accomplir, aimant le Seigneur, votre Dieu, marchant dans toutes ses voies et vous attachant à lui, le Seigneur chassera toutes ces nations devant vous, et vous vous rendrez maîtres de nations plus grandes et plus puissantes que vous. Tout lieu que foulera la plante de vos pieds sera à vous ; votre frontière s’étendra du désert au Liban, et du fleuve de l’Euphrate jusqu’à la mer occidentale. Nul ne tiendra devant vous ; le Seigneur, votre Dieu, répandra devant vous, comme il vous l’a dit, la crainte et l’effroi sur tout le pays où vous mettrez le pied, selon que vous l’a promis le Seigneur votre Dieu.

Lecture 2 M. l, 23-26 et 27

En ces jours-là, pendant que se consumaient les victimes, les prêtres firent une prière, et avec eux tous les assistants ; ce fut Jonathan qui commença, et les autres unirent leurs voix à la sienne, ainsi que Néhémie. Cette prière était ainsi conçue : "Seigneur, Seigneur, Dieu, créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et compatissant, qui êtes seul roi et bon, seul libéral et seul juste, tout-puissant et éternel, qui délivrez Israël de tout mal, qui avez fait de nos pères vos élus et les avez sanctifiés, recevez ce sacrifice pour tout votre peuple d’Israël ; gardez votre héritage et sanctifiez-le, afin que les nations sachent que vous êtes notre Dieu.

Lecture Ec. 36, 1-10

Ayez pitié de nous, ô Dieu de l’univers et regardez ; et répandez votre terreur sur toutes les nations. Levez votre main contre les peuples étrangers, et qu’ils sentent votre puissance ! De même que vous avez montré devant eux votre sainteté en nous punissant, ainsi montrez votre grandeur devant nous en les châtiant ; et qu’ils apprennent, comme nous l’avons appris nous-mêmes, qu’il n’y a pas d’autre Dieu que vous, Seigneur ! Renouvelez les prodiges, et reproduisez les merveilles ; glorifiez votre main et votre bras droit. Réveillez votre courroux et répandez votre colère ; détruisez l’adversaire et anéantissez l’ennemi. Hâtez le temps et souvenez-vous du serment ; et qu’on célèbre vos hauts faits ô Seigneur notre Dieu.

Lecture Dn. 3, 47-51

En ces jours-là, l’Ange du Seigneur descendit auprès d’Azarias et de ses compagnons dans la fournaise, et il écarta les flammes et le feu de la fournaise, et il fit au milieu de la fournaise comme un vent de rosée qui soufflait et la flamme s’élevait quarante-neuf coudées de haut au-dessus de la fournaise ; et elle s’élança et brûla ceux qu’elle trouva près de la fournaise, d’entre les Chaldéens, les serviteurs du roi, qui l’activaient. Mais le feu ne toucha même pas les trois jeunes Hébreux ; il ne les incommoda pas et ne leur causa aucune peine. Alors ces trois hommes, comme d’une seule bouche, louaient, glorifiaient et bénissaient Dieu dans la fournaise, en disant :

Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Et le nom de votre gloire, qui est saint, est béni. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni dans le temple saint de votre gloire. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni sur le trône saint de votre royaume. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni sur le sceptre de votre divinité. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, vous qui, étant assis sur les Chérubins, voyez le fond des abîmes. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, vous qui marchez sur les ailes des vents, et sur les flots de la mer. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.
Que tous les Anges et les Saints vous bénissent. Qu’ils vous louent et vous glorifient dans les siècles.
Que les cieux, la terre et la mer, et tout ce qu’ils renferment, vous bénissent. Qu’ils vous louent et vous glorifient dans les siècles.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Et à celui qui est digne de louange et de gloire dans les siècles.
Comme c’était au commencement, et maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il. Et à celui qui est digne de louange et de gloire dans les siècles.
Vous êtes béni, Seigneur, Dieu de nos pères. Et digne de louange et de gloire dans les siècles.

Épitre 1 Th. 5, 14-23

Mes frères, nous vous en prions, reprenez ceux qui sont dans le désordre, consolez ceux qui sont abattus, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. Prenez garde gué personne rende à autrui le mal pour le mal ; mais poursuivez toujours le bien, et entre vous, et envers vous. Soyez toujours dans la joie. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses ; car c’est là ce que Dieu veut de vous tous en Jésus-Christ. N’éteignez pas l’Esprit. Ne méprisez pas les prophéties ; mais examinez toutes choses, retenez ce qui est bon. Abstenez-vous de toute espèce de mal. Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même de toute manière, afin que tout votre esprit, votre âme et votre corps soient conservés irréprochables lors de l’avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Évangile Mt. 17, 1-9

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les conduisit à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la neige. Et voici que Moïse et Élie leur apparurent, s’entretenant avec lui. Alors Pierre prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il nous est bon d’être ici ; si vous le voulez, faisons-y trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, voici qu’une nuée lumineuse les couvrit ; et voici qu’une voix sortit de la nuée, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. Les disciples, l’entendant, tombèrent le visage contre terre, et furent saisis d’une grande crainte. Mais Jésus, s’approchant, les toucha, et leur dit : Levez-vous, et ne craignez point. Alors, levant les yeux, ils ne virent plus que Jésus seul. Lorsqu’ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de ce que vous avez vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

Office

1ère leçon

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu

Homélie de saint Léon, Pape

Mes bien-aimés, cette lecture de l’Évangile, qui, par les oreilles de notre corps, a pénétré jusqu’à l’entendement intérieur de notre âme, nous appelle à l’intelligence d’un grand mystère, intelligence à laquelle nous parviendrons plus facilement, la grâce de Dieu aidant, si nous reportons notre attention sur les faits qui ont été racontés un peu plus haut. Le Sauveur du genre humain, Jésus-Christ, établissant cette foi qui rappelle les impies à la justice, et les morts à la vie, ne se bornait pas à enseigner de vive voix sa doctrine à ses disciples ; il les éclairait aussi par des actions miraculeuses, afin qu’ils crussent fermement que le Christ est tout ensemble, et le Fils unique de Dieu, et le fils de l’homme. L’un sans l’autre n’aurait point servi pour le salut, et il y aurait eu un égal péril à croire que notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu seulement sans être homme, ou à croire qu’il est seulement homme sans être Dieu. Il fallait reconnaître en même temps l’une et l’autre nature, puisque, effectivement la vraie divinité était unie en lui à l’humanité, comme la vraie humanité était en lui unie au Dieu.

2e leçon

Pour confirmer la salutaire connaissance de cette foi, le Seigneur avait interrogé ses disciples, leur demandant ce qu’eux-mêmes, parmi tant d’opinions diverses, croyaient ou pensaient de lui. Ce fut alors que l’Apôtre Pierre, s’élevant par une révélation du Père céleste au-dessus des choses corporelles, et montant plus haut que tout ce qui n’est qu’humain, vit des yeux de l’esprit le Fils du Dieu vivant, et confessa la gloire de sa divinité, parce qu’il ne se borna pas à considérer la substance de la chair et du sang. Il fut si agréable au Sauveur, ce sublime témoignage de foi, que Pierre, déclaré bienheureux, reçut comme privilège la fermeté sacrée de cette pierre inviolable sur laquelle l’Église est fondée. Les portes de l’enfer et les lois de la mort ne peuvent prévaloir contre elle, et dans n’importe quelle cause, qu’il s’agisse de lier ou de délier, tout est ratifié au Ciel, conformément à la sentence de Pierre.

3e leçon

Or il fallait, mes bien-aimés, que Pierre en qui le Fils de Dieu venait de louer cette haute connaissance, reçût une instruction du mystère qui se devait accomplir dans la substance inférieure unie au Verbe. Il le fallait pour que l’Apôtre, dont la foi avait été élevée jusqu’à ce degré de gloire de confesser la divinité du Christ, ne regardât pas comme indigne d’un Dieu impassible de prendre sur lui notre infirmité, et ne s’imaginât point que la nature humaine était déjà tellement glorifiée en la personne de Jésus-Christ, qu’elle ne pouvait plus ni souffrir, ni mourir. C’est pourquoi le Seigneur ayant dit qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des Scribes et des princes des prêtres, qu’il fût mis à mort, et que le troisième jour il ressuscitât ; comme le bienheureux Pierre, tout embrasé du feu allumé en lui par le témoignage Qu’une lumière d’en haut lui avait fait rendre à la divinité du Fils de Dieu, rejetait avec liberté, et avec une répugnance qu’il croyait religieuse, l’idée que son Maître pût endurer tous ces outrages et l’opprobre d’une mort très cruelle, il fut repris par Jésus avec une douce sévérité, et excité au désir de participer à ses souffrances.

La Station est dans la Basilique de Saint-Pierre au Vatican, où le peuple se réunissait sur le soir pour assister à l’Ordination des Prêtres et des ministres sacrés. Ce jour était appelé le Samedi aux douze Leçons, parce qu’on lisait d’abord douze passages des saintes Écritures, comme au Samedi saint. La Messe à laquelle se conférait l’Ordination avait lieu dans la nuit, déjà sur le Dimanche. Dans la suite, on a anticipé au Samedi cette Messe de l’Ordination ; mais, en mémoire de l’antique usage, on n’a pas assigné d’autre Évangile pour le Dimanche que celui qui se lit maintenant au Samedi : ce qui amène la répétition de cet Évangile deux jours de suite. Nous avons observé la même particularité au Samedi des Quatre-Temps de l’Avent, parce que la Messe de l’Ordination y a été pareillement avancée d’un jour.

LEÇON.

Le Seigneur nous apprend, dans ce passage de Moïse, qu’une nation fidèle à garder toutes les prescriptions du service divin sera bénie entre toutes les autres. L’histoire est là pour attester la vérité de cet oracle. De toutes les nations qui ont péri, il n’en est pas une seule qui ne l’ait mérite par son oubli de la loi de Dieu ; et il en doit être ainsi. Quelquefois le Seigneur attend avant de frapper ; mais c’est afin que le châtiment soit plus solennel et plus exemplaire. Veut-on se rendre compte de la solidité des destinées d’un peuple ? Que l’on étudie son degré de fidélité aux lois de l’Église. Si son droit public a pour base les principes et les institutions du christianisme, cette nation peut avoir quelques germes de maladie ; mais son tempérament est robuste ; les révolutions l’agiteront sans la dissoudre. Si la masse des citoyens est fidèle à l’observation des préceptes extérieurs ; si elle garde, par exemple, le jour du Seigneur, les prescriptions du Carême, il y a là un fonds de moralité qui préservera ce peuple des dangers d’une dissolution. De tristes économistes n’y verront qu’une superstition puérile et traditionnelle, qui n’est bonne qu’à retarder le progrès ; mais que cette nation, jusqu’alors simple et fidèle, ait le malheur d’écouter ces superbes et niaises théories, un siècle ne se passera pas sans qu’elle ait à s’apercevoir qu’en s’émancipant de la loi rituelle du christianisme, elle a vu baisser chez elle le niveau de la morale publique et privée, et que ses destinées commencent à chanceler. L’homme peut dire et écrire tout ce qu’il voudra ; Dieu veut être servi et honoré par son peuple, et il entend être le maître des formes de ce service et de cette adoration. Tous les coups portés au culte extérieur, qui est le véritable lien social, retomberont de tout leur poids sur l’édifice des intérêts humains. Quand bien même la parole du Seigneur n’y serait pas engagée, il est de toute justice qu’il en soit ainsi.

ÉVANGILE.

Cette lecture du saint Évangile, qui nous sera proposée demain encore, est destinée à accompagner aujourd’hui l’Ordination ; les anciens liturgistes, à la suite du savant Abbé Rupert, nous en donnent l’intelligence. L’Église veut porter notre pensée sur la sublime dignité dont viennent d’être honorés les Prêtres qui ont reçu aujourd’hui l’onction sacrée. Ils sont figurés dans ces trois Apôtres que Jésus conduit avec lui sur la montagne, et qui seuls contemplent sa gloire. Les autres disciples du Sauveur sont demeurés dans la plaine ; Pierre, Jacques et Jean sont seuls montés sur le Thabor. C’est d’eux que les autres disciples, que le monde entier apprendront, quand il en sera temps, de quelle gloire Jésus a paru environné, et avec quel éclat la voix du Père céleste a tonné sur le sommet de la montagne pour déclarer la grandeur et la divinité du Fils de l’homme. « Cette voix du ciel, nous l’avons entendue, dit saint Pierre, quand nous étions avec lui sur la sainte montagne. Elle disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances ; écoutez-le. » De même, ces nouveaux Prêtres qui viennent d’être consacrés sous vos yeux, pour lesquels vous avez offert vos jeûnes et vos prières, ils entreront dans la nuée où réside le Seigneur. Ils sacrifieront la victime de votre salut dans le silence du Canon sacré. Dieu descendra pour vous entre leurs mains ; et, sans cesser d’être mortels et pécheurs comme vous, ils seront chaque jour en communication avec la divinité. Le pardon que vous attendez de Dieu, en ce temps de réconciliation, passera par leurs mains ; leur pouvoir surhumain ira le chercher pour vous jusque dans le ciel. C’est ainsi que Dieu a apporté le remède à notre orgueil. Le serpent nous dit aux premiers jours : « Mangez ce fruit, et vous serez comme des dieux. » Nous avons eu le malheur d’adhérer à cette perfide suggestion ; et la mort a été le seul fruit de notre prévarication. Dieu cependant voulait nous sauver ; mais pour abattre nos prétentions, c’est par des hommes qu’il nous applique ce salut. Son Fils éternel s’est fait homme, et il a laissé d’autres hommes après lui, auxquels il a dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie ». Honorons donc Dieu en ces hommes qui viennent d’être aujourd’hui l’objet d’une si sublime distinction, et comprenons que le respect du sacerdoce fait partie de la religion de Jésus-Christ.

 

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