Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Regnum Galliae Regnum Mariae

Saints Philippe et Jacques apôtres

11 Mai 2023 , Rédigé par Ludovicus

Saints Philippe et Jacques apôtres

Collecte

Dieu qui nous réjouissez en la solennité annuelle de vos de vos Apôtres Philippe et Jacques ; faites, nous vous en prions, que nous soyons instruits aux exemples de ceux dont les mérites nous remplissent d’allégresse.

Lecture Sg. 5, 1-5

Les justes se lèveront avec une grande assurance contre ceux qui les auront mis dans l’angoisse, et qui auront ravi le fruit de leurs travaux. A cette vue les méchants seront troublés par une horrible frayeur, et ils seront stupéfaits en voyant tout à coup ceux dont ils n’attendaient pas le salut ; ils diront en eux-mêmes, saisis de remords, et gémissant dans l’angoisse de leur cœur : Voici ceux dont nous avons fait autrefois un objet de risée, et un thème d’outrages. Insensés que nous étions, nous regardions leur vie comme une folie, et leur mort comme une honte ; et voilà qu’ils sont comptés parmi les fils de Dieu, et que leur partage est avec les saints.

Évangile Jn. 14. 1-13

En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. Si cela n’était pas, Je vous l’aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas Lui dit : Seigneur, nous ne savons pas où vous allez ; comment pourrions-nous en savoir le chemin ?

Jésus lui dit : Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père, si ce n’est par moi. Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; et bientôt vous Le connaîtrez, et vous l’avez déjà vu.

Philippe Lui dit : Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit.

Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ? Philippe, celui que me voit, voit aussi le Père. Comment peux-tu dire : Montrez-nous le Père ? Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais le Père, qui demeure en moi, fait lui-même mes œuvres. Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Croyez-le du moins à cause de ces œuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui-même les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais auprès du Père. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

Office

Quatrième leçon. Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

Cinquième leçon. Jacques, frère du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison. Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

Sixième leçon. Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements. Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

Au troisième nocturne.

Homélie de S. Augustin, Évêque.

Septième leçon. Il faut, mes frères, élever avec plus d’énergie nos pensées vers Dieu, afin que notre esprit puisse comprendre, autant qu’il est possible, les paroles du saint Évangile que vous venez d’entendre. Notre Seigneur Jésus-Christ dit à ses disciples : « Que votre cœur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Il veut prévenir la crainte tout humaine que sa mort pourrait produire dans l’âme de ses disciples et le trouble qui devrait s’ensuivre, et il les console en leur déclarant qu’il est Dieu lui-même : « Vous croyez en Dieu, leur dit-il, croyez aussi en moi ». Car si vous croyez en Dieu, par une conséquence nécessaire, vous devez croire en moi : conséquence qui ne serait point légitime, si Jésus-Christ n’était pas Dieu.

Huitième leçon. Croyez donc en Dieu, et croyez en celui.qui est par nature, et non par usurpation, l’égal de Dieu. Il s’est anéanti lui-même sans perdre la nature divine, mais en prenant la nature de serviteur. Vous craignez la mort pour cette forme de serviteur, « que votre cœur ne se trouble point », la nature divine la ressuscitera. Mais pourquoi les paroles suivantes : « IL y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père », sinon parce que les disciples craignaient pour eux-mêmes ? C’est pour cela qu’ils eurent besoin d’entendre le Sauveur leur dire : « Que votre cœur ne se trouble point ». En effet, quel est celui des Apôtres qui ne devait être saisi de crainte en entendant Jésus dire à Pierre, celui d’entre eux qui avait le plus de confiance et d’ardeur : « Le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois » ?

Neuvième leçon. Ils craignaient eux-mêmes de périr éloignés de lui, et leur trouble était bien légitime ; mais ces paroles : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père ; autrement je vous l’aurais dit, car je vais vous préparer une place », ces paroles calment le trouble et l’agitation de leur âme, en leur donnant l’espérance certaine qu’après les périls et les épreuves de cette vie, ils seront pour toujours réunis à Dieu avec Jésus-Christ. Si l’un est supérieur à l’autre en force, en sagesse, en justice, en sainteté, « il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père » ; aucun ne sera exclu de cette maison, où chacun sera placé selon son mérite.

Deux des heureux témoins de la résurrection de notre bien-aimé Sauveur se présentent à nous aujourd’hui. Philippe et Jacques viennent nous attester que leur Maître est véritablement ressuscité d’entre les morts, qu’ils l’ont vu, qu’ils l’ont touché, qu’ils se sont entretenus avec lui durant ces quarante jours ; et afin que nous ne doutions pas de la sincérité de leur témoignage, ils tiennent en main les instruments du martyre qu’ils ont subi pour attester que Jésus, après avoir souffert la mort, est sorti vivant du tombeau. Philippe s’appuie sur la croix où il a été attaché comme son Maître ; Jacques nous montre la massue sous les coups de laquelle il expira.

La prédication de Philippe s’exerça dans les deux Phrygies, et son martyre eut lieu à Hiérapolis. Il était dans les liens du mariage lorsqu’il fut appelé par le Christ, et nous apprenons des auteurs du second siècle qu’il avait eu trois filles qui s’élevèrent à une haute sainteté, et dont l’une jeta un grand éclat sur l’Église d’Éphèse à cette époque primitive.

Plus connu que Philippe, Jacques a été appelé le Frère du Seigneur, parce qu’un lien étroit de parenté unissait sa mère à celle de Jésus ; mais dans ces jours de la Pâque il se recommande d’une manière spéciale à notre admiration. Nous savons, par l’Apôtre saint Paul, que le Sauveur ressuscité daigna favoriser saint Jacques d’une apparition particulière. Une telle distinction répondait, sans aucun doute, à un dévouement particulier de ce disciple envers son Maître. Nous apprenons de saint Jérôme et de saint Épiphane que le Sauveur, en montant aux cieux, recommanda à Jacques l’Église de Jérusalem, et que ce fut pour répondre à la pensée du Maître que cet Apôtre fut établi premier Évêque de cette ville. Au IVe siècle, les chrétiens de Jérusalem conservaient encore avec respect la chaire sur laquelle Jacques siégeait, quand il présidait l’assemblée des fidèles. Nous savons également par saint Épiphane qu’il portait au front une lame d’or, symbole de sa dignité ; son vêtement était une tunique de lin.

La renommée de sa vertu fut si grande que, dans Jérusalem, tout le monde l’appelait le Juste ; et les Juifs assez aveugles pour ne pas comprendre que l’affreux désastre de leur ville était le châtiment du déicide, en cherchèrent la cause dans le meurtre de Jacques qui avait succombé sous leurs coups en priant pour eux. Nous sommes à même de pénétrer l’âme si sereine et si pure du saint Apôtre, en lisant l’admirable Épître où il nous parle encore. C’est là que, dans un langage tout céleste, il nous enseigne que les œuvres doivent accompagner la foi, si nous voulons être justes de cette justice qui nous rendra semblables à notre Chef ressuscité.

Le corps de saint Jacques et celui de saint Philippe reposent à Rome dans la Basilique appelée des Saints-Apôtres. Ils forment un des trésors les plus sacrés de la ville sainte, et l’on a lieu de croire que ce jour est l’anniversaire même de leur Translation. Sauf les fêtes de saint Jean l’Évangéliste et de saint André, frère de saint Pierre, l’Église de Rome fut longtemps sans célébrer les fêtes particulières des autres Apôtres ; elle les réunissait dans la solennité de saint Pierre et de saint Paul, et nous retrouverons encore un reste de cet antique usage dans l’Office du 29 juin. La réception des corps de saint Philippe et de saint Jacques, apportés d’Orient vers le VIe siècle, donna lieu à l’institution de la fête d’aujourd’hui en leur honneur ; et cette dérogation amena insensiblement sur le Cycle l’insertion des autres Apôtres et des Évangélistes.

Saints Apôtres, vous avez vu notre divin Ressuscite dans toute sa gloire ; il vous a dit au soir de la Pâque : « La paix soit avec vous ! » et durant ces quarante jours il vous a apparu, afin de vous rendre certains de sa résurrection. Votre joie fut grande de revoir ce Maître chéri qui avait daigné vous choisir pour ses confidents les plus intimes, et votre amour pour lui devint plus ardent que jamais. Nous nous adressons à vous comme aux initiateurs des fidèles au divin mystère de la Pâque ; vous êtes aussi nos intercesseurs spéciaux en ce saint temps. Faites-nous connaître et aimer Jésus ressuscité. Dilatez nos cœurs dans l’allégresse pascale, et ne permettez pas que nous perdions jamais la vie que nous avons recouvrée avec Jésus.

Votre dévouement pour lui, ô Philippe, se montra dès les premiers jours de votre vocation. A peine aviez-vous connu ce divin Messie, que vous couriez tout aussitôt l’annoncer à Nathanaël votre ami. Jésus vous laissait approcher de sa personne avec une douce familiarité. Au moment d’opérer le grand miracle de la multiplication des pains, c’est à vous qu’il s’adressait, et qu’il disait avec une adorable bonté : « Où achèterons-nous des pains pour nourrir tout ce monde ? » Peu de jours avant la Passion de votre Maître, des hommes de la gentilité ayant désiré voir de leurs veux ce grand prophète dont on racontait tant de merveilles, ce fut à vous qu’ils s’adressèrent pour les conduire vers lui. Avec quelle ardeur, à la dernière Cène, vous demandiez à Jésus qu’il vous fît connaître le Père céleste ! Votre âme aspirait à la lumière divine ; et quand les feux de l’Esprit-Saint retirent embrasée, rien ne fut au-dessus de votre courage. Pour récompense de vos labeurs, Jésus vous fit partager les honneurs de sa croix. Demandez, ô saint Apôtre, que nous imitions voire recherche empressée auprès de notre commun Maître, et que sa croix nous soit douce quand il lui plaît de la partager avec nous.

Et vous qui êtes appelé Frère du Seigneur, vous dont le noble visage retraçait ses traits, Pasteur de l’Église de Jérusalem, nous honorons aussi votre amour pour le divin Rédempteur. Si vous avez faibli un moment avec les autres, au moment de la Passion, votre repentir l’attira près de vous : après Pierre, vous fûtes le premier des Apôtres auquel il daigna se manifester en particulier. Recevez aujourd’hui nos félicitations, ô Jacques, pour cette faveur si digne d’envie, et en retour faites-nous goûter combien le Seigneur ressuscité est doux. Votre cœur, ô saint Apôtre, n’aspira plus qu’à montrer à Jésus la reconnaissance tient il était rempli ; et le dernier témoignage que vous rendîtes à sa divinité dans la cité infidèle, lorsque les Juifs vous eurent élevé sur le sommet du temple, vous ouvrit par le martyre la voie qui devait vous réunir à lui pour toujours. Obtenez, généreux Apôtre, que nous le confessions aussi avec la fermeté qui convient à ses disciples ; que nous n’hésitions jamais lorsqu’il s’agit de proclamer ses droits sur toute créature.

Nous vous réunissons dans une prière commune, ô saints Apôtres, et nous vous demandons d’avoir pitié des Églises de l’Orient que vous avez évangélisées. Priez pour Jérusalem que profanent le schisme et l’hérésie, que l’infidèle retient encore sous son joug. Obtenez que nos yeux la voient bientôt purifiée et affranchie, que ses Lieux saints cessent d’être souillés chaque jour par le sacrilège. Suscitez chez les chrétiens de l’Asie-Mineure le désir de rentrer dans l’unité du bercail que gouverne le souverain Pasteur. Enfin, ô saints Apôtres, priez pour Rome, votre seconde patrie. C’est dans son sein que vous attendez la résurrection glorieuse ; pour prix de la religieuse hospitalité qu’elle vous donne depuis tant de siècles, couvrez-la de votre protection, et ne permettez pas que la cité de Pierre, votre auguste Chef, voie plus longtemps dans ses murs l’abaissement de la Chaire apostolique.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :