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Regnum Galliae Regnum Mariae

Mardi de la IIIème semaine de Carême

5 Mars 2024 , Rédigé par Ludovicus

Mardi de la IIIème semaine de Carême

Collecte

Exaucez-nous, Dieu tout-puissant et miséricordieux, et accordez-nous, dans votre bonté, le don d’une continence salutaire. Par N.-S.

Lecture 4 R. 4, 1-7

En ces jours-là, une femme cria vers le prophète Élisée, en disant : Mon mari, votre serviteur est mort, et vous savez que votre serviteur craignait le Seigneur ; et maintenant son créancier vient pour prendre mes deux fils, et en faire ses esclaves. Élisée lui dit : Que voulez-vous que je fasse ? Dites-moi, qu’avez-vous dans votre maison ? Elle répondit : Votre servante n’a dans sa maison qu’un peu d’huile pour s’en oindre. Élisée lui dit : Allez emprunter de vos voisins un grand nombre de vases vides ; puis rentrez chez vous et fermez la porte sur vous. Et vous tenant au dedans, vous et vos fils, versez de l’huile dans tous ces vases, et quand Ils seront pleins, vous les enlèverez. Cette femme alla donc ; elle ferma la porte sur elle et sur ses enfants ; ses enfants lui présentaient les vases, et elle y versait de l’huile. Et lorsque les vases furent remplis, elle dit à son fils : Apportez-moi encore un vase. Il lui répondit : Je n’en ai plus. Et l’huile s’arrêta. Cette femme alla rendre compte de tout à l’homme de Dieu, qui lui dit : Allez, vendez cette huile, payez votre créancier et vous et vos fils, vivez du reste.

Évangile Mt, 18, 15-22.

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si ton frère a péché contre toi, va, et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire soit réglée par l’autorité de deux ou trois témoins. S’il ne les écoute pas, dis-le à l’Église ; et s’il n’écoute pas l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un publicain. En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié aussi dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié aussi dans le ciel. Je vous dis encore que si deux d’entre vous s’accordent sur la terre, quelque chose qu’ils demandent, ils l’obtiendront de mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux. Alors Pierre, s’approchant de lui, dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il aura péché contre mot ? Sera-ce jusqu’à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.

LEÇON.

Le mystère de cette lecture est facile à saisir. Le créancier de l’homme est Satan, à qui nos péchés ont donné sur nous d’immenses droits. Le seul moyen de nous acquitter est l’huile, c’est-à-dire la miséricorde, dont l’huile est le symbole par sa douceur. « Heureux ceux qui sont miséricordieux : car ils obtiendront eux-mêmes miséricorde » En ces jours de salut, préparons donc notre réconciliation par notre empressement à soulager nos frères, joignant l’aumône au jeûne, et pratiquant les œuvres de miséricorde. Par ce moyen, nous déchirons le cœur de Dieu ; et nous remettant lui-même notre dette, il enlèvera à Satan le titre qu’il s’apprêtait à faire valoir contre nous. Profitons de l’exemple de cette femme de l’Écriture : c’est loin des regards des hommes qu’elle remplit ses vases de l’huile mystérieuse ; fermons aussi notre porte pour faire le bien ; et « que notre main gauche ignore ce qu’aura fait notre main droite ». Observons encore ceci : l’huile ne s’arrête que lorsqu’il n’y a plus de vases à remplir. Ainsi notre miséricorde envers le prochain doit être proportionnée à nos moyens d’action. Dieu les connaît, et il ne veut pas que nous restions en deçà de ce que nous pouvons faire. Soyons donc larges en ce saint temps, et prenons la résolution de l’être toujours. Quand les ressources matérielles nous manqueront, soyons encore miséricordieux par nos désirs, par nos instances auprès des hommes, par nos prières auprès de Dieu.

ÉVANGILE.

La miséricorde que le Seigneur veut voir en nous ne consiste pas seulement à répandre l’aumône corporelle et spirituelle dans le sein des malheureux ; elle embrasse encore le pardon et l’oubli des injures. C’est ici que Dieu nous attend pour éprouver la sincérité de notre conversion. « La mesure dont vous aurez usé envers les autres, dit-il, sera celle dont on usera envers vous. »

Si nous pardonnons du fond du cœur à nos ennemis, le Père céleste nous pardonnera sans restriction à nous-mêmes. En ces jours de réconciliation, efforçons-nous de gagner nos frères, comme dit le Seigneur ; et pour cela, pardonnons, quand bien même il le faudrait faire septante fois sept fois. Nos rixes d’un jour sur le chemin de l’éternité ne doivent pas nous faire manquer le terme du voyage. Remettons donc les torts et les injures, et imitons la conduite de Dieu lui-même à notre égard.

Remarquons encore dans notre Évangile ces paroles qui sont le fondement de notre espérance, et qui doivent retentir jusqu’au fond de nos cœurs reconnaissants : Tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Quel nombre immense de pécheurs vont faire l’expérience de cette heureuse promesse ! Ils confesseront leurs péchés, ils offriront à Dieu l’hommage d’un cœur contrit et humilié ; et au moment où le prêtre les déliera sur la terre, la main de Dieu au ciel les dégagera des liens qui les tenaient enchaînés pour les supplices éternels.

Enfin, n’oublions pas non plus cette autre parole qui est liée à la précédente : Si quelqu’un n’écoute pas l’Église, qu’il vous soit comme un païen et un publicain. Qu’est-ce donc que cette Église dont il est parlé ici ? Des hommes auxquels Jésus-Christ a dit : Qui vous écoute m’écoute ; qui vous méprise me méprise ; des hommes par la bouche desquels la vérité, qui seule peut sauver, arrive à l’oreille du Chrétien ; des hommes qui seuls sur la terre peuvent réconcilier le pécheur avec Dieu, lui fermer l’enfer et lui ouvrir le ciel. Devons-nous donc nous étonner après cela que le Sauveur, qui les a voulus pour ses intermédiaires entre lui et les hommes, menace de regarder comme un païen, comme un homme sans baptême, celui qui ne reconnaît pas leur autorité ? En dehors de leur enseignement, point de vérité révélée ; en dehors des Sacrements qu’ils administrent, point de salut ; en dehors de la soumission aux lois spirituelles qu’ils imposent, point d’espérance en Jésus-Christ.

 

 

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