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Regnum Galliae Regnum Mariae

Lundi de la IIème semaine de Carême

1 Mars 2021 , Rédigé par Ludovicus

Lundi de la IIème semaine de Carême

Collecte

Daignez faire, ô Dieu tout-puissant, que vos fidèles, qui, pour mortifier leur chair, observent l’abstinence, jeûnent aussi du péché, en pratiquant la justice.

Lecture Dn. 9, 15-19

En ces jours-là, Daniel adressa cette prière au Seigneur : Seigneur notre Dieu, qui avez tiré votre peuple du pays d’Égypte avec une main puissante, et qui vous êtes fait un nom tel qu’il est aujourd’hui, nous avons péché, nous avons commis l’iniquité. Seigneur, selon toute votre justice, je vous en conjure, que votre colère et votre fureur se détournent de votre ville de Jérusalem et de votre montagne sainte ; car, à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et votre peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous environnent. Maintenant donc, écoutez, notre Dieu, les prières et les supplications de votre serviteur ; montrez votre face sur votre sanctuaire, qui est désert ; faites-le pour vous-même. Abaissez, mon Dieu, votre oreille et écoutez ; ouvrez vos yeux, et voyez notre désolation et cette ville sur laquelle votre nom a été invoqué ; car ce n’est pas à cause de notre justice que nous vous présentons humblement nos prières, mais à cause de vos nombreuses miséricordes. Exaucez, Seigneur, apaisez-vous, Seigneur ; soyez attentif et agissez ; ne tardez pas, mon Dieu, pour vous-même, parce que votre nom a été invoqué sur cette ville et sur votre peuple, ô Seigneur notre Dieu.

Évangile Jn. 8, 21-29

En ce temps-là, Jésus dit à la foule des Juifs : Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où je vais, vous ne pouvez venir. Les Juifs disaient donc : Est-ce qu’il se tuera lui-même, puisqu’il dit : Là où je vais, vous ne pouvez venir ? Et il leur dit : Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous êtes de ce monde ; moi je ne suis pas de ce monde. Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés ; car, si vous ne croyez pas à ce que je suis, vous mourrez dans votre péché. Ils lui dirent donc : Qui êtes-vous ? Jésus leur répondit : Je suis le principe, moi qui vous parle. J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à juger en vous. Mais celui qui m’a envoyé est véridique, et ce que j’ai appris de lui, je le dis dans le monde. Ils ne comprirent pas qu’il disait que Dieu était son Père. Jésus leur dit donc : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez, qui je suis et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle de ce que le Père m’a enseigné. Et celui qui m’a envoyé est avec moi, et il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable.

Offertoire

Je bénirai le Seigneur qui m’a donné l’intelligence. Je prenais soin d’avoir toujours le Seigneur devant mes yeux ; car il est à ma droite pour que je ne sois pas ébranlé

Postcommunion

Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes et qu’elle nous unisse inséparablement à Celui qui s’est fait le remède céleste de nos âmes.

Office

1ère leçon

Homélie de saint Augustin, évêque

Le Seigneur a parlé aux Juifs en ces termes : « Je m’en vais. » Pour le Christ Seigneur, la mort fut un départ vers ce lieu d’où il venait, d’où jamais il ne s’était éloigné. « Je m’en vais, dit-il, et vous me chercherez », non par désir, mais par haine. Car après qu’il se fût éloigné loin des regards des hommes, ceux-là qui le haïssaient, ceux-là qui l’aimaient, tous le cherchèrent, les uns par la persécution, les autres par le désir de la possession. Le Seigneur dit lui-même, dans les psaumes, par le prophète : « Le refuge se dérobe à moi, pas un qui cherche mon âme ». Et encore, à un autre endroit dans un psaume : « Honte et déshonneur sur tous ceux-là qui cherchent mon âme ».

2e leçon

Le Christ a tenu pour coupables ceux qui ne cherchaient point son âme. Il a condamné ceux qui la recherchaient. C’est un bien en effet de chercher l’âme du Christ mais comme les disciples l’ont cherchée, et c’est un mal de chercher l’âme du Christ, mais comme les Juifs l’ont cherchée, ceux-là pour la posséder, ceux-ci pour la perdre. Aussi qu’ajoute-t-il à ses paroles à l’intention de ceux qui le cherchaient à la manière mauvaise, d’un cœur pervers ? « Vous me chercherez, mais » – pour que vous ne pensez pas que vous me cherchez bien, – « vous mourrez dans votre péché. » C’est là mal chercher le Christ : mourir dans son péché. C’est là haïr celui par qui seul on peut être sauvé.

3e leçon

Tandis que les hommes dont l’espoir est en Dieu ne doivent point rendre le mal, même pour le mal, ceux-ci rendaient le mal pour le bien. Le Seigneur leur prédit donc leur sort ; dans sa prescience, il prononce le jugement : ils mourront dans leur péché. Ensuite, il ajoute : « Là où je vais, vous ne pouvez pas venir. » Ceci, il l’a dit aussi à ses disciples à un autre endroit, néanmoins, il ne leur a pas dit : « Vous mourrez dans votre péché. » Qu’a-t-il dit au juste ? Dans les mêmes termes qu’à ceux-là : « Là où je vais, vous ne pouvez pas venir. » Il n’enlève pas l’espoir, mais il prédit le retard. Quand le Seigneur parlait ainsi à ses disciples, alors, ils ne pouvaient venir là où il allait, mais plus tard, ils y viendraient. Jamais par contre, n’y viendraient ceux-là auxquels, dans sa prescience, il a dit : « Vous mourrez dans votre péché. »

La Station est dans l’Église de Saint-Clément, Pape et Martyr. De toutes les Églises de Rome elle est celle qui a le plus conservé l’antique disposition des premières basiliques chrétiennes. Sous son autel repose le corps du saint Patron, avec les restes de saint Ignace d’Antioche et du consul saint Flavius Clémens.

LEÇON.

Cette lamentable supplication que Daniel adressait à Dieu du sein de la captivité de Babylone fut exaucée ; et après soixante-dix ans d’exil, Israël revit sa patrie, releva le Temple du Seigneur, et reprit le cours de ses destinées merveilleuses. Mais voici qu’aujourd’hui encore, et depuis dix-huit siècles, ces tristes paroles du Prophète sont à peine l’expression suffisante de la nouvelle désolation qui est venue fondre sur Israël. La fureur de Dieu est sur Jérusalem, les ruines mêmes du temple ont péri, le peuple toujours vivant est dispersé par toute la terre et donné en spectacle aux nations. Une malédiction pèse sur lui ; il est errant comme Caïn ; et Dieu veille à ce qu’il ne soit jamais anéanti. Terrible problème pour la science rationaliste ; mais pour le chrétien, châtiment toujours visible du plus grand des forfaits. Telle est l’explication de ce phénomène : « La lumière est venue au milieu des ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point comprise. » Si les ténèbres eussent accepté la lumière, aujourd’hui elles ne seraient plus ténèbres ; mais il n’en fut pas ainsi : Israël a mérité son abandon. Plusieurs de ses fils ont consenti à reconnaître le Juste, et ils sont devenus enfants de la lumière ; et c’est même par eux que la lumière s’est levée sur le monde entier. Quand le reste d’Israël ouvrira-t-il les yeux ? Quand ce peuple consentira-t-il à adresser au Seigneur la prière de Daniel ? Il la possède, il la lit souvent : et elle ne pénètre point jusqu’à son cœur fermé par l’orgueil. Nous, les derniers venus de la famille, prions pour nos aînés. Quelques-uns d’entre eux, chaque année, se séparent de la masse maudite ; ils viennent demander à Jésus de les admettre dans le nouvel Israël. Que leur arrivée soit bénie ; et daigne le Seigneur, dans sa bonté, faire que leur nombre s’accroisse de plus en plus, afin que toute créature humaine adore en tous lieux le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, avec son Fils Jésus-Christ qu’il a envoyé !

ÉVANGILE.

Je m’en vais : parole terrible ! Jésus est venu pour sauver ce peuple ; il n’a rien épargné pour lui prouver son amour. Ces jours derniers, nous l’avons vu repousser durement la Chananéenne, et dire qu’il n’est venu que pour les brebis perdues de la maison d’Israël ; et ces brebis perdues méconnaissent leur pasteur. Il avertit les Juifs qu’il va se retirer bientôt, et qu’ils ne pourront le suivre où il va : cette parole ne les éclaire pas. Ses œuvres attestent qu’il est venu du ciel ; mais eux ne songent qu’à la terre. Toute leur espérance est dans un Messie terrestre et glorieux à la façon des conquérants. C’est donc en vain que Jésus passe au milieu d’eux en faisant le bien, en vain que la nature est soumise à ses lois, en vain que sa sagesse et sa doctrine surpassent tout ce que les hommes ont entendu de plus sublime ; Israël est sourd, il est aveugle. Les plus farouches passions fermentent dans son cœur ; elles ne seront satisfaites que le jour où la Synagogue pourra laver ses mains dans le sang du Juste. Mais en ce jour, la mesure sera comblée, et la colère de Dieu fera un exemple qui doit retentir dans tous les siècles. On frissonne en songeant aux horreurs de ce siège de Jérusalem, de cette extermination de la ville et du peuple qui avaient demandé la mort de Jésus. Le Sauveur lui-même nous dit que depuis le commencement du monde il n’y avait jamais eu un si affreux désastre, et que la suite des siècles n’en verra pas un pareil. Dieu est patient ; il attend avec longanimité ; mais quand sa fureur si longtemps contenue vient à éclater, elle entraîne tout, et les monuments de ses vengeances sont l’effroi de toutes les générations qui viennent après. O pécheurs, qui jusqu’aujourd’hui n’avez tenu aucun compte des avertissements de l’Église, qui n’avez pas songé encore à convertir votre cœur au Seigneur votre Dieu, tremblez à cette parole : Je m’en vais. Si ce Carême passe comme les autres, sans vous avoir changés. sachez que cette menace vous regarde : Vous mourrez dans votre péché. Voulez-vous aussi demander la mort du Juste, dans quelques jours ? Crierez-vous aussi : Qu’il soit crucifié ? Prenez-y garde : il a brisé un peuple entier, un peuple qu’il avait comblé de faveurs, qu’il avait protégé et sauvé mille fois ; ne vous flattez pas qu’il vous ménage. Il faut qu’il triomphe ; si ce n’est par la miséricorde, ce sera par la justice.

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