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Regnum Galliae Regnum Mariae

Sainte Marie-Madeleine pénitente

22 Juillet 2017 , Rédigé par Ludovicus

Sainte Marie-Madeleine pénitente

Collecte

Nous vous prions, Seigneur, par les suffrages de la bienheureuse Marie-Madeleine, de venir à notre aide : vous qui, fléchi par ses prières, avez ressuscité vivant des enfers son frère Lazare, mort depuis quatre jours.

Lecture

Je me lèverai, je parcourrai la ville ; les rues et les places, je chercherai celui que mon cœur aime : Je l’ai cherché et Je ne l’ai point trouvé. Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : "Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?" A peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi et je ne le lâcherai pas, jusqu’à ce que je l’aie introduit dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a donné le jour. Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu’elle le veuille. Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme l’enfer. Ses ardeurs sont des ardeurs de feu. Les grandes eaux ne sauraient éteindre l’amour, et les fleuves ne le submergeraient pas. Un homme donnerait-il pour l’amour toutes les richesses de sa maison, on ne ferait que le mépriser.

Evangile

En ce temps-là : Un Pharisien invita Jésus à manger avec lui. Il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table. Et voici qu’une femme qui, dans la ville, était pécheresse, ayant appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien, apporta un vase d’albâtre (plein) de parfum ; et se tenant par derrière, près de ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à arroser ses pieds de ses larmes, et elle essuyait avec les cheveux de sa tête et embrassait ses pieds, et elle les oignait de parfum. A cette vue, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : "S’il était prophète, il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, que c’est une pécheresse." Et prenant la parole, Jésus lui dit : "Simon, j’ai quelque chose à te dire." Et lui : "Maître, parlez." dit-il. "Un créancier avait deux débiteurs : l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi rendre, il fit remise à tous les deux. Lequel donc d’entre eux l’aimera davantage ?" Simon répondit : "Celui, je pense, auquel il a remis le plus." Il lui dit : "Tu as bien jugé." Et, se tournant vers la femme, il dit à Simon : "Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu n’as pas versé d’eau sur mes pieds ; mais elle, elle a arrosé mes pieds de (ses) larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle ne cessait pas d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas oint ma tête d’huile ; mais elle, elle a oint mes pieds de parfum. C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui l’on pardonne peu, aime peu." Et à elle, il dit : "Tes péchés sont pardonnés." Et les convives se mirent à se dire en eux-mêmes : "Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ?" Et il dit à la femme : "Ta foi t’a sauvée, va en paix."

Office

4e leçon

Sermon de saint Grégoire, Pape

Marie-Madeleine, qui avait été « connue dans la ville comme pécheresse », a lavé de ses larmes les taches de sa vie criminelle en aimant la vérité, et cette parole de la Vérité s’est accomplie : « Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé ». Madeleine, qui auparavant était demeurée dans la froideur en péchant, était dans la suite embrasée d’ardeur dans son amour. Elle ne quittait point le sépulcre du Seigneur, alors même que les disciples s’en éloignaient. Elle chercha avec soin celui qu’elle n’avait point trouvé d’abord. Elle pleurait en le cherchant, et embrasée du feu de son amour, elle brûlait de retrouver celui qu’elle croyait enlevé ! Aussi arriva-t-il que Madeleine seule le vit alors, elle qui était restée pour le chercher ; c’est qu’en effet toute bonne œuvre a son mérite dans la persévérance.

5e leçon

Elle le chercha donc d’abord sans le trouver ; mais en continuant sa recherche, elle réussit enfin à le trouver. Il se fit que le retard augmenta ses désirs, et que ses désirs devenus plus vifs rencontrèrent ce qu’ils voulaient trouver. C’est ce qui fait dire à l’Épouse mystique, l’Église, parlant de cela dans le Cantique des cantiques : « Sur ma couche, pendant les nuits, j’ai cherché celui que chérit mon âme ». Le bien-aimé, nous le cherchons, couchés sur notre lit, lorsque, dans le peu de repos que laisse la vie présente, le désir de voir notre Sauveur nous fait soupirer après lui. Nous le cherchons pendant la nuit ; car, si déjà notre esprit veille en pensant à lui, l’obscurité pèse encore sur notre vue.

6e leçon

Mais que celui qui ne trouve pas son bien-aimé se lève à la fin et fasse le tour de la ville ; c’est-à-dire, qu’il porte dans la sainte Église des élus les investigations de son esprit ; qu’il cherche par les rues et les places : c’est-à-dire qu’il observe ceux qui suivent les chemins étroits et ceux qui fréquentent les routes plus larges, pour voir s’il ne découvre pas quelques traces de Celui qu’il aime : car il y a des personnes, jusque dans la vie du siècle, qui offrent quelque chose à imiter pour la pratique de la vertu. Mais au milieu de nos recherches, nous voici rencontrés par les sentinelles de la ville : je veux dire que les saints Pères, qui veillent à la sécurité de l’Église, viennent au-devant de nos bons desseins, pour nous instruire et par leurs discours et par leurs écrits. Et c’est après les avoir un peu dépassés, que nous trouvons l’objet de notre amour. Car si notre humble Sauveur s’est fait l’égal des hommes par son humanité, il les a toujours surpassés par sa divinité.

7e leçon

Homélie de saint Augustin, Évêque

Vous avez écouté très attentivement l’Évangile qu’on vient de lire, et le fait qu’il rapporte a été soigneusement retracé aux yeux de votre esprit. Vous avez vu, non des yeux du corps mais de ceux de l’âme, notre Seigneur Jésus-Christ s’asseoir à table chez un Pharisien dont il n’avait pas dédaigné l’invitation. Vous avez vu aussi une femme, célèbre dans la ville par sa mauvaise réputation, pénétrant dans la salle, sans avoir été conviée au repas offert au médecin de son âme, et osant, par une sainte hardiesse, lui demander sa guérison. Sa présence est importune pour un festin, mais très opportune par rapport au bienfait qu’elle attend. Madeleine connaissait, en effet, la gravité de son mal, et elle savait que celui qu’elle était venue trouver était capable de la guérir.

8e leçon

Elle vint donc tout près du Seigneur, non à sa tête, mais à ses pieds, cherchant des traces de vertu, après avoir longtemps erré dans le vice. D’abord elle fait couler de son cœur un ruisseau de larmes, et en lave les pieds du divin Maître par l’humble aveu de ses fautes. Et les ayant essuyés avec ses cheveux, elle les baise et y répand une profusion de parfums. Son silence était tout un langage ; pas un mot ne sortait de sa bouche, mais elle faisait voir sa dévotion. La voyant donc toucher le Sauveur, voyant qu’elle arrose de larmes ses pieds, qu’elle les essuie, les couvre de baisers et les parfume, le Pharisien qui avait invité notre Seigneur Jésus-Christ, et qui était un de ces hommes superbes désignés par le Prophète Isaïe : « Qui disent : Retire-toi de moi, ne m’approche pas, parce que je suis pur », ce Pharisien supposa que le Seigneur ne savait pas ce qu’était cette femme.

9e leçon

O Pharisien, qui invites le Seigneur et qui souris à son sujet, tu le nourris, et tu ne comprends point que c’est lui qui doit te nourrir ! D’où sais-tu qu’il ignore ce qu’a été cette femme, sinon parce que tu vois qu’il s’est laissé approcher, qu’elle lui baise les pieds, qu’elle les essuie et les parfume ? Apparemment il ne fallait point permettre à une femme impure de toucher des pieds si purs. Et si pareille femme fût venue aux pieds du Pharisien, il n’aurait pas manqué de lui dire ce qu’Isaïe met dans la bouche de ces orgueilleux : « Retire-toi de moi, et ne me touche pas, parce que je suis pur ». Celle-ci, au contraire, eut accès auprès du Seigneur ; elle s’approcha souillée, pour s’en aller purifiée ; elle s’approcha malade, pour s’en aller guérie ; elle s’approcha en confessant ses fautes pour s’en aller ayant professé sa foi.

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