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Regnum Galliae Regnum Mariae

IV ème Dimanche après la Pentecôte

28 Juin 2020 , Rédigé par Ludovicus

IV ème Dimanche après la Pentecôte

Introït

Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je ? Le Seigneur est le défenseur de ma vie, de quoi tremblerai-je ? Mes ennemis qui me suscitent des maux, ce sont eux qui se sont affaiblis et sont tombés. Si des armées rangées en bataille s’élèvent contre moi : mon cœur n’aura pas de frayeur.

Collecte

Donnez-nous, nous vous en prions, Seigneur : que le cours du monde soit pour nous paisible sous la conduite de votre providence ; et que votre Église vous serve avec joie dans la tranquillité.

Épitre Rm. 8, 18-23

Mes frères : J’estime que les souffrances du temps présent n’ont pas de proportion avec la gloire à venir qui sera manifestée en nous. Aussi la créature attend-elle d’une vive attente la manifestation des enfants de Dieu. Car la créature a été assujettie à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l’a assujettie avec espérance ; en effet, la créature aussi sera elle-même délivrée de cet asservissement à la corruption, pour participer à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Car nous savons que toute créature gémit et est dans le travail de l’enfantement jusqu’à cette heure ; et non seulement elle, mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous gémissons en nous-mêmes, attendant l’adoption des enfants de Dieu, la rédemption de notre corps, en Notre-Seigneur Jésus-Christ .

Évangile Lc. 5, 1-11

En ce temps-là : Jésus, pressé par la foule qui voulait entendre la parole de Dieu, se tenait sur le bord du lac de Génésareth. Et il vit deux barques arrêtées au bord du lac ; les pêcheurs étaient descendus, et lavaient leurs filets. Et montant dans l’une de ces barques, qui appartenait à Simon, il le pria de s’éloigner un peu de la terre ; et s’étant assis, il enseignait les foules de dessus la barque. Lorsqu’il eut cessé de parler, il dit à Simon : Pousse au large, et jetez vos filets pour pêcher. Simon, lui répondant, dit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur votre parole, je jetterai le filet. Lorsqu’ils l’eurent fait, ils prirent une si grande quantité de poissons, que leur filet se rompait. Et ils firent signe à leurs compagnons, qui étaient dans l’autre barque, de venir les aider. Ils vinrent, et ils remplirent les deux barques, au point qu’elles étaient presque submergées. Quand Simon Pierre vit cela, il tomba aux pieds de Jésus, en disant : Seigneur, retirez-vous de moi, car je suis un pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi, et aussi tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche des poissons qu’ils avaient faite ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée qui étaient compagnons de Simon. Alors Jésus dit à Simon : Ne crains point ; désormais ce sont des hommes que tu prendras. Et ayant ramené les barques à terre, ils quittèrent tout, et le suivirent.

Secrète

Nous vous en supplions, Seigneur, laissez-vous fléchir en recevant nos oblations, et, dans votre bienveillance, poussez nos volontés, même rebelles, à recourir à vous.

Communion

Le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur ; mon Dieu est celui qui m’aide.

Postcommunion

Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que les mystères par nous reçus, nous purifient, et qu’en leur vertu bienfaisante, ils nous soient une protection.

Office

4e leçon

Sermon de saint Augustin, Évêque.

Les enfants d’Israël se trouvaient depuis quarante jours devant l’ennemi. Les quarante jours, à cause des quatre saisons et des quatre parties du monde, signifient la vie présente durant laquelle le peuple chrétien ne cesse d’avoir à combattre un Goliath et son armée, c’est-à-dire le diable et ses anges. Et toutefois ce peuple ne pourrait vaincre si le véritable David, le Christ, n’était pas descendu avec son bâton, je veux dire avec le mystère de sa croix. Car, mes très chers frères, avant l’arrivée du Christ, le diable était sans entraves ; mais le Christ, en venant, a fait de lui ce qui est dit dans l’Évangile : « Nul ne peut entrer dans la maison du fort et ravir ce qu’il possède, s’il ne l’a lié auparavant ». Le Christ est donc venu et il a enchaîné le démon.

5e leçon

Mais, dira quelqu’un, s’il a été enchaîné, pourquoi a-t-il encore tant de puissance ? Il est vrai, mes très chers frères, qu’il en a beaucoup, mais sur les tièdes, les négligents, ceux qui ne craignent pas Dieu véritablement. Retenu comme un chien qui est à la chaîne, il ne peut mordre personne, excepté l’imprudent qui se lie avec lui par une funeste confiance. Jugez alors, mes frères, de la folie de l’homme qui se fait mordre par ce chien enchaîné ! Toi, évite de te lier avec lui par les désirs et les cupidités, du siècle, et lui, n’osera point s’approcher. Il peut aboyer, il peut provoquer, il ne peut mordre que si on le veut bien. Car il fait du mal, non par la violence, mais par la persuasion : il n’extorque point notre consentement, il le sollicite.

6e leçon

David survint donc et trouva le peuple des Hébreux en face de l’ennemi ; et comme il n’y avait personne qui osât engager un combat singulier, lui, qui était la figure du Christ, il sortit des rangs, prit en main son bâton et marcha contre le géant ; on vit alors figuré dans sa personne ce qui plus tard s’accomplit en notre Seigneur Jésus-Christ. Le Christ, en effet, le vrai David, venu combattre le Goliath spirituel, c’est-à-dire le diable, a lui-même porté sa croix. Remarquez, mes frères, à quel endroit David a frappé Goliath : c’est juste au front, où il n’avait pas le signe de la croix. C’est que, de même que le bâton représentait la croix, de même aussi la pierre qui frappa Goliath figurait le Christ, notre Seigneur

7e leçon

Homélie de saint Ambroise, Évêque

Du moment que le Seigneur, par des miracles divers, eut rendu la santé à beaucoup de malades, la foule de ceux qui désiraient ardemment des guérisons ne se laissa plus arrêter par les difficultés de temps et de lieux. La soirée s’avançait et ils le suivaient encore ; près du lac, la foule accourt, le presse ; si bien qu’il se voit obligé de monter dans la barque de Pierre. Cette barque, saint Matthieu nous la représente battue des flots, et saint Luc nous la montre remplie de poissons ; ce qui vous dépeint les fluctuations de l’Église à son berceau, et sa prodigieuse fécondité dans la suite. Les poissons figurent ceux qui naviguent sur l’océan de cette vie. Dans le premier cas, le Christ sommeille encore pour ses disciples ; dans le second, il commande en maître : Jésus dort en effet dans les âmes tièdes, et il veille dans les âmes parfaites.

8e leçon

Elle ne court aucun danger, la barque qui porte la sagesse, d’où l’a trahison est absente et qui vogue au souffle de la foi. Et que pourrait-elle craindre, ayant pour pilote celui en qui l’Église est affermie ? Le péril se rencontre où il y a peu de foi : ici, sécurité, car l’amour est parfait. Et pendant que les autres disciples ont ordre de jeter leurs filets, à Pierre seul il est dit : « Avance en pleine mer » ; c’est-à-dire, pénètre au profond de la doctrine. En effet, quoi de plus profond que de découvrir l’abîme des richesses célestes, de connaître le Fils de Dieu et de confesser sa génération divine ? Génération que l’esprit humain ne peut sans doute pleinement comprendre par les investigations de sa raison, mais que la plénitude étreint cependant.

9e leçon

Car bien qu’il ne me soit pas donné de savoir comment il est engendré de Dieu, néanmoins il ne m’est pas permis d’ignorer qu’il est engendré de Dieu. J’ignore le mode de sa génération, mais j’en connais le principe. Nous n’étions pas là, lorsque le Fils de Dieu était engendré du Père ; mais nous étions là, lorsque le Père l’appelait Fils de Dieu. Si nous ne croyons pas même à Dieu, à qui croirons-nous ? Car tout ce que nous croyons, c’est par la vue ou par l’ouïe que nous le croyons. La vue est parfois trompée ; l’ouïe est sûre en matière de foi.

Le quatrième Dimanche après la Pentecôte fut longtemps appelé en Occident le Dimanche de la Miséricorde, parce qu’on y lisait autrefois le passage de saint Luc commençant par ces mots : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Mais cet Évangile ayant été depuis transféré à la Messe du premier Dimanche après la Pentecôte, on fit de l’Évangile du cinquième Dimanche celui du quatrième ; celui du sixième passa au cinquième, et ainsi de suite jusqu’au vingt-troisième. Le changement dont nous parlons n’eut lieu toutefois qu’assez tard dans un certain nombre d’Églises, et ne fut même reçu universellement qu’au XVIe siècle.

Pendant que la série des lectures évangéliques remontait ainsi d’un degré dans presque toute sa longueur, les Épîtres, Oraisons et parties chantées des anciennes Messes étaient, à peu d’exceptions près, maintenues en leurs places accoutumées. Le rapport que les liturgistes des XIe, XIIe et XIIIe siècles avaient cru trouver, pour chaque Dimanche, entre l’Évangile primitif et le reste de la Liturgie, ne pouvait donc plus se soutenir comme auparavant. L’Église, en écartant des rapprochements parfois trop subtils, n’entendait pas néanmoins condamner ces auteurs, ni détourner ses fils de rechercher dans leurs ouvrages une édification d’autant plus saine qu’elle est puisée souvent aux sources authentiques des anciennes Liturgies. Nous profiterons de leurs travaux, sans oublier que l’harmonie principale à chercher dans les Messes du Temps après la Pentecôte n’est autre que l’unité du Sacrifice même.

Chez les Grecs, l’absence de toute préoccupation d’agencement méthodique est plus sensible encore. Ils commencent au lendemain de la Pentecôte la lecture de saint Matthieu, et la continuent, en suivant l’ordre de la narration du livre sacré, jusqu’à la fête de l’Exaltation de la sainte Croix en septembre. Saint Luc succède alors à saint Matthieu, et se lit de la même manière. Leurs semaines et Dimanches n’ont point, en ce temps, d’autre dénomination que celle de l’Évangile de chaque jour ou de l’Évangéliste en cours de lecture ; notre premier Dimanche après la Pentecôte est pour eux le premier Dimanche de saint Matthieu, celui auquel nous sommes arrivés le quatrième du même Évangéliste.

Nous avons rappelé, au temps de Pâques, la majesté du huitième jour substitué au Sabbat des Juifs, et devenu le jour sacré du nouveau peuple. « La sainte Église, qui est l’Épouse, disions-nous, s’associe à l’œuvre même de l’Époux. Elle laisse s’écouler le samedi, ce jour que son Époux passa dans le lugubre repos du sépulcre ; mais, illuminée des splendeurs de la Résurrection, elle consacre désormais à la contemplation de l’œuvre divine le premier jour de la semaine, qui vit tour à tour sortir des ombres et la lumière matérielle, première manifestation de la vie sur le chaos, et celui-là même qui, étant la splendeur éternelle du Père, a daigné nous dire : « Je suis la lumière du monde ».

Telle est l’importance de la liturgie dominicale destinée à célébrer chaque semaine de si grands souvenirs, que les Pontifes romains se refusèrent longtemps à multiplier au Calendrier les fêtes d’un degré supérieur au rite semidouble qui est celui du Dimanche, afin de conserver à celui-ci sa prérogative légitime et ses droits séculaires. Leur réserve à cet égard ne s’était point démentie jusque dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Elle céda enfin devant la nécessité de répondre plus efficacement aux attaques dont le culte des Saints était devenu l’objet de la part des Protestants et des Jansénistes leurs frères. Il devenait urgent de rappeler aux fidèles que l’honneur rendu aux serviteurs n’enlève rien à la gloire du Maître, que le culte des Saints, membres du Christ, n’est que la suite et le développement de celui qui est dû au Christ leur Chef ; l’Église devait à son Époux une protestation contre les vues étroites de ces novateurs qui n’allaient à rien moins qu’à tronquer le dogme de la divine Incarnation, en le séparant de ses ineffables conséquences. Ce ne fut donc point sans une influence particulière du divin Esprit que le Siège apostolique consentit alors à déclarer du rite double plusieurs fêtes anciennes ou nouvelles ; pour appuyer la solennelle condamnation des nouveaux hérétiques, il convenait en effet de rendre moins rare la célébration des vertus des Saints en ce jour du Dimanche, réservé tout spécialement aux solennelles démonstrations de la foi catholique et aux grandes réunions de la famille chrétienne.

La liturgie dominicale ne fut point d’ailleurs complètement déshéritée, dans les jours mêmes où elle dut céder le pas désormais à quelque fête particulière. Il n’est point en effet de solennité, si élevée soit-elle, qui, tombant un Dimanche, n’emprunte du moins à celui-ci, comme Mémoire, ses Oraisons et son Évangile, lequel se dit alors à la fin de la Messe, en place de celui de saint Jean. Rappelons aussi qu’après l’assistance à la Messe solennelle et aux Heures canoniales, l’un des meilleurs moyens d’accomplir le précepte de la sanctification du jour du Seigneur est de méditer et d’approfondir, en notre particulier, les enseignements contenus dans l’Épître et l’Évangile proposés chaque Dimanche à notre attention par la sainte Église.

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