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Regnum Galliae Regnum Mariae

Lundi de la Passion

22 Mars 2021 , Rédigé par Ludovicus

Lundi de la Passion

Collecte

Nous vous en prions, Seigneur, sanctifiez nos jeûnes, et accordez-nous, dans votre bonté, le pardon de toutes nos fautes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Lecture Jon 3, 1-10

En ces Jours-là, la parole du Seigneur fut adressée une seconde fois à Jonas, en ces termes : Lève-toi, et va à Ninive, la grande ville, et prêches-y la prédication que je t’ordonne. Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole du Seigneur ; or Ninive était une grande ville, de trois jours de marche. Et Jonas commença à entrer dans la ville pendant un jour de marche ; et il cria, en disant : Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. Les Ninivites crurent à Dieu ; ils publièrent un jeûne et se couvrirent de sacs, depuis le plus grand jusqu’au plus petit. La chose parvint au roi de Ninive ; et il se leva de son trône, ôta son vêtement, se couvrit d’un sac, et s’assit sur la cendre. Il fit crier et publier dans Ninive cet ordre, comme venant de la bouche du roi et de ses princes : Que les hommes et les bêtes, les bœufs et les brebis ne goûtent rien ; qu’ils ne paissent point, et ne boivent pas d’eau. Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, et qu’ils crient au Seigneur avec force ; et que chacun revienne de sa voie mauvaise, et de l’iniquité qui est dans ses mains. Qui sait si Dieu ne se retournera pas pour pardonner, s’il n’apaisera pas la fureur de sa colère, de sorte que nous ne périssions pas ? Dieu vit leurs œuvres, II vit qu’ils étalent revenus de leur voie mauvaise ; et le Seigneur Dieu eut pitié de son peuple.

Évangile Jn. 7, 32-39

En ce temps-là les Princes et les Pharisiens envoyèrent des agents pour arrêter Jésus. Jésus leur dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m’en vais à celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas ; et là où je serai, vous ne pouvez venir. Les Juifs dirent donc entre eux : Où ira-t-il, que nous ne le trouverons pas ? Ira-t-il vers ceux qui sont dispersés parmi les Gentils, et instruira-t-il les Gentils ? Que signifie cette parole qu’il a dite : Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je serai, vous ne pouvez venir ? Le dernier Jour, qui est le plus grand de la fête, Jésus se tenait debout, et criait, en disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croît en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croyaient en lui.

Secrète

Accordez-nous, Seigneur notre Dieu, que cette hostie salutaire nous purifie de nos fautes et nous rende propice votre majesté. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Office

1ère leçon

Homélie de S. Augustin, Évêque

Comment auraient-ils pu l’arrêter puisque Jésus ne voulait pas encore être pris ? Aussi comme ils ne pouvaient se saisir de lui contre son gré, leur mission n’eut d’autre effet que de les rendre témoins de ses enseignements. Or qu’enseignait-il ? « Jésus leur dit : Je suis encore pour un peu de temps avec vous. » Ce que vous voulez faire maintenant, vous le ferez, mais plus tard, car maintenant je ne le veux pas. Pourquoi est-ce que je n’y consens pas encore pour le moment ? « Parce que je suis encore avec vous pour un peu de temps, et que je vais vers Celui qui m’a envoyé. Je dois accomplir la mission qui m’est confiée, et parvenir ainsi à ma passion.

2e leçon

« Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas, et là où je suis vous ne pouvez venir. » Ces paroles sont déjà une prédiction de sa résurrection ; les Juifs, en effet, n’ont pas voulu le reconnaître lorsqu’il était présent au milieu d’eux,et ils le cherchèrent ensuite lorsqu’ils virent la multitude qui croyait en lui. En effet, il s’opéra de grands prodiges au temps de la résurrection et de l’ascension du Seigneur. Les disciples firent alors des miracles éclatants, mais ce fut lui qui les accomplit par eux comme il en avait opéré par lui-même, car il leur avait dit : « Vous ne pouvez rien faire sans moi. » Lorsque le boiteux qui était assis à la porte du temple se leva à la voix de Pierre, se tint sur ses pieds et marcha, tous furent dans l’admiration : alors le Prince des Apôtres leur adressa la parole, et leur déclara que s’il avait guéri cet homme ce n’était point en vertu de son propre pouvoir, mais que c’était par la puissance de celui qu’ils avaient mis à mort. Beaucoup, touchés de componction, lui dirent : « Que ferons-nous ? »

3e leçon

Ils se voyaient sous le poids d’un crime énorme d’impiété, ayant mis à mort celui qu’ils auraient dû respecter et adorer ; et il leur semblait impossible d’expier leur crime : crime énorme, en effet, dont la vue les jetait dans le désespoir ; mais ils ne devaient pas désespérer, puisque le Seigneur suspendu à la croix avait daigné prier pour eux, en disant : « Mon Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. » Parmi un grand nombre d’hommes qui lui étaient étrangers, Jésus mourant distinguait ceux qui lui appartenaient, et il demandait le pardon de ceux qui l’insultaient encore ; car il ne considérait pas que les hommes le faisaient mourir, mais bien qu’il mourait pour eux.

La Station, à Rome, est dans l’Église de Saint-Chrysogone, l’un des plus célèbres Martyrs de l’Église Romaine, qui a inséré son nom dans le Canon de la Messe.

ÉPÎTRE.

La sainte Église nous offre aujourd’hui ce récit, afin de ranimer notre zèle dans la voie de la pénitence.

Une ville livrée à l’idolâtrie, une capitale superbe et voluptueuse, a mérité la colère du ciel. Dieu s’apprête à la renverser sous les coups de sa vengeance ; encore quarante jours, et Ninive s’écroulera sur ses habitants. Cependant qu’est-il arrivé ? La menace du Seigneur ne s’est pas accomplie, et Ninive a été épargnée. Ce peuple infidèle s’est souvenu du Dieu qu’il avait oublié ; il a crié vers le Seigneur ; il s’est humilié, il a jeûné ; et l’Église conclut le récit du Prophète par ces touchantes paroles : « Et le Seigneur notre Dieu eut pitié de son peuple. » Ce peuple gentil était devenu le peuple du Seigneur, parce qu’il avait fait pénitence à la voix du Prophète. Le Seigneur n’avait fait alliance qu’avec une seule nation ; mais il ne repoussait pas les hommages des Gentils, qui, renonçant à leurs idoles, confessaient son saint Nom et voulaient aussi le servir. Nous voyons ici l’efficacité de la pénitence du corps unie à celle du cœur pour fléchir le courroux céleste : combien devons-nous donc estimer les saintes pratiques que l’Église nous impose en ces jours, et réformer les fausses idées qu’une spiritualité rationaliste et lâche pourrait nous avoir inspirées !

Cette lecture était, en même temps, un motif d’espoir et de confiance pour les catéchumènes dont l’initiation était proche, ils y apprenaient à connaître la miséricorde du Dieu des chrétiens, dont les menaces sont si terribles, et qui cependant ne sait pas résister au repentir d’un cœur qui renonce au péché. Sortis du sein de la gentilité, de cette Ninive profane, ils apprenaient par ce récit que le Seigneur, avant même d’avoir envoyé son Fils au monde, invitait tous les hommes à devenir son peuple ; et songeant aux obstacles que leurs pères avaient eus à vaincre pour saisir la grâce qui leur était offerte et pour y persévérer, ils bénissaient le Dieu Sauveur qui, par son incarnation, son sacrifice, ses divins sacrements et son Église, a daigné mettre si près de nous ce salut dont il est la source unique pour l’ancien monde comme pour le nouveau. Les pénitents publics puisaient aussi dans cette lecture un nouvel encouragement à espérer le pardon. Dieu avait fait miséricorde à Ninive, la cité pécheresse et condamnée ; il daignerait donc agréer aussi leur pénitence, et révoquer en leur faveur l’arrêt de sa justice.

ÉVANGILE.

Les ennemis du Sauveur n’ont pas seulement songé à lancer des pierres contre lui ; aujourd’hui ils veulent lui ravir la liberté, et ils envoient des soldats pour se saisir de lui. En cette rencontre, Jésus ne juge pas à propos de fuir ; mais quelle terrible parole il leur dit ! « Je m’en vais à celui qui m’a envoyé ; vous me chercherez, et vous ne me trouverez plus. » Le pécheur qui a longtemps abusé de la grâce peut donc, en punition de son ingratitude et de ses mépris, ne plus retrouver ce Sauveur avec lequel il a voulu rompre ; ses efforts à le chercher sont donc quelquefois vains et stériles. Antiochus, humilié sous la main de Dieu, pria et n’obtint pas son pardon. Après la mort et la résurrection de Jésus, tandis que l’Église jetait ses racines dans le monde, les Juifs, qui avaient crucifié le Juste, cherchaient le Messie dans chacun des imposteurs qui s’élevèrent alors en Judée, et causèrent des soulèvements qui amenèrent la ruine de Jérusalem. Cernés de tous côtés par le glaive des Romains et par les flammes de l’incendie qui dévorait le temple et les palais, ils criaient vers le ciel, et suppliaient le Dieu de leurs pères d’envoyer, selon sa promesse, le libérateur attendu ; et il ne leur venait pas en pensée que ce libérateur s’était montré à leurs pères, même à plusieurs d’entre eux, qu’ils l’avaient mis à mort, et que les Apôtres avaient déjà porte son nom aux extrémités de la terre. Ils attendirent encore, jusqu’au moment où la cité déicide s’écroula sur ceux que n’avait pas immolés l’épée du vainqueur ; ceux qui survécurent furent traînes à Rome, pour orner le triomphe de Titus. Si on leur eût demandé ce qu’ils attendaient, ils auraient répondu qu’ils attendaient le Messie. Vaine attente : le moment était passé. Tremblons que la menace du Sauveur ne s’accomplisse en plusieurs de ceux qui laisseront encore passer cette Pâque, sans faire leur retour au Dieu de miséricorde ; prions, intercédons, afin qu’ils ne tombent pas entre les mains d’une justice que leur repentir trop tardif et trop imparfait ne fléchirait pas.

Des pensées plus consolantes nous sont suggérées par la suite du récit de notre Évangile. Âmes fidèles, âmes pénitentes, écoutez ; c’est pour vous que parle Jésus : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. » Rappelez-vous la prière de la pauvre Samaritaine : « Seigneur, donnez-moi toujours de cette eau. » Cette eau est la grâce divine ; puisez à longs traits dans ces fontaines du Sauveur qu’avait annoncées le Prophète. Cette eau donne la pureté à l’âme souillée, la force à l’âme languissante, l’amour à celle qui se sentait tiède. Bien plus, le Sauveur ajoute : « Celui qui croit en moi deviendra, lui aussi, une source vive » ; car l’Esprit-Saint viendra en lui, et alors le fidèle épanchera sur les autres cette grâce qu’il a reçue dans sa plénitude. Avec quelle sainte joie le catéchumène entendait lire ces paroles qui lui promettaient que sa soif serait enfin étanchée à la divine fontaine ! Le Sauveur a voulu être toutes choses pour l’homme régénéré : la Lumière qui éclaire ses ténèbres, le Pain qui le nourrit, la Vigne qui lui prête son cep, enfin l’Eau jaillissante qui rafraîchit ses ardeurs.

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