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Regnum Galliae Regnum Mariae

Mardi de la Passion

23 Mars 2021 , Rédigé par Ludovicus

Mardi de la Passion

Collecte

Nous vous en supplions, Seigneur, faites que nos jeûnes vous soient agréables ; afin qu’expiant nos péchés, ils nous rendent dignes de votre grâce, et qu’ils nous servent de remèdes pour la vie éternelle. Par Notre-Seigneur.

Lecture Dn. 14, 27 et 28-42

En ces jours-là, les Babyloniens se réunirent auprès du roi et lui dirent : Livre-nous Daniel, qui a brisé Bel et tué le dragon ; autrement nous te ferons périr avec toute ta maison. Le roi vit donc qu’ils le pressaient avec violence, et, contraint par la nécessité, il leur livra Daniel. Ils le jettent dans la fosse aux lions, et il demeura six jours. Or il y avait dans la fosse sept lions et on leur donnait chaque jour deux corps et deux brebis ; mais on ne leur en donna point alors, afin qu’ils dévorassent Daniel. Cependant le prophète Habacuc était en Judée ; il avait fait cuire des aliments, et il avait broyé du pain dans un vase, et il allait aux champs les porter aux moissonneurs. Et l’ange du Seigneur dit à Habacuc : Porte à Babylone le repas que tu as, pour Daniel, qui est dans la fosse aux lions. Habacuc dit : Seigneur, je n’ai pas vu Babylone, et je ne connais pas la fosse. Alors l’ange du Seigneur le prit par le haut de la tête et le porta par les cheveux et il le déposa à Babylone, au-dessus de la fosse, avec l’impétuosité de son esprit. Et Habacuc cria en disant : Daniel, serviteur de Dieu, prends le repas que Dieu t’a envoyé. Et Daniel dit : Vous vous êtes souvenu de moi, ô Dieu, et vous n’avez pas abandonné ceux qui vous aiment. Et, se levant, Daniel mangea. Mais l’ange du Seigneur remit aussitôt Habacuc au lieu où il l’avait pris. Le roi vint, le septième jour, pour pleurer Daniel ; il s’approcha de la fosse et regarda dedans, et voici que Daniel était assis au milieu des lions. Et le roi poussa un grand cri et dit : Vous êtes grand, Seigneur, Dieu de Daniel. Et il le fit tirer de la fosse aux lions. Puis il fit jeter dans la fosse ceux qui avaient voulu perdre Daniel, et ils furent dévorés devant lui en un moment. Alors le roi dit : Que tous les habitants de toute la terre tremblent devant le Dieu de Daniel, car c’est lui qui est le Sauveur, qui fait des prodiges et des merveilles sur la terre, et qui a délivré Daniel de la fusse aux lions.

Évangile Jn. 7, 1-13

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas aller en Judée parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Or la fête des Juifs, dite des Tabernacles, était proche. Et ses frères lui dirent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Car personne n’agit en secret, lorsqu’il cherche à paraître ; si tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. Car ses frères non plus ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit donc : Mon temps n’est pas encore venu ; mais votre temps à vous est toujours prêt. Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Vous montez à cette fête ; pour moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n’est pas encore accompli. Après avoir dit cela, il demeura en Galilée. Mais, lorsque ses frères furent partis, il monta, lui aussi, à la fête, non pas publiquement, mais comme en secret. Les Juifs le cherchaient donc pendant la fête, et disaient : Où est-il ? Et il y avait une grande rumeur dans la foule à son sujet. Car les uns disaient : C’est un homme de bien ; les autres disaient : Non, mais il séduit les foules. Cependant, personne ne parlait de lui publiquement, par crainte des Juifs ?

Postcommunion

Accordez-nous, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant, que recherchant constamment ce qui est divin, nous méritions de nous approcher des dons célestes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Office

1ère leçon

Homélie de saint Augustin, Évêque

Dans ce chapitre de l’Évangile, mes frères, notre Seigneur Jésus-Christ se manifeste plus particulièrement à notre foi sous le rapport de son humanité. Toutes ses paroles et toutes ses actions le révèlent à notre foi comme Dieu et comme homme : comme Dieu qui nous a faits, comme homme qui nous a recherchés ; Dieu toujours avec son Père, homme avec nous dans le temps. Il n’aurait point recherché l’homme qu’il avait fait, s’il n’était devenu lui-même cet homme qu’il avait créé. Cependant souvenez-vous-en et que cette pensée ne sorte point de votre esprit : le Christ fait homme n’a point cessé d’être Dieu, Celui qui a fait l’homme s’est fait homme lui-même en restant Dieu.

2e leçon

Lorsqu’il s’est caché comme homme il n’a point perdu sa puissance, gardons-nous de le croire ; mais il a voulu donner un exemple à notre faiblesse. On ne s’est emparé de lui que quand il l’a voulu, il a été mis à mort quand il l’a voulu. Mais comme plus tard ses membres, c’est-à-dire ses fidèles, ne devaient pas avoir la puissance qu’il possédait, lui, notre Dieu, en se cachant, en se dérobant à la fureur des hommes comme pour éviter la mort, il donnait à entendre que ses membres agiraient ainsi ; et, dans ses membres, il est lui-même.

3e leçon

Car il n’est point vrai que le Christ soit dans le chef sans être dans le corps ; il est tout entier dans le chef et dans le corps de son Église. Ce qui donc s’attribue à ses membres, il le faut attribuer à lui-même ; mais tout ce qui lui convient à lui, ne convient pas pour cela à ses membres. Si ses membres n’étaient pas lui-même, il n’aurait pas dit à Saul : « Pourquoi me persécutes-tu ? » Car ce n’était pas lui en personne que Saul persécutait sur la terre : c’étaient ses membres, c’est-à-dire ses fidèles. Il n’a point cependant voulu dire mes saints, mes serviteurs, ou ce qui est plus honorable encore, mes frères ; mais il dit : moi ; c’est-à-dire mes membres, dont je suis le chef.

Rome, la Station était autrefois à l’Église du saint martyr Cyriaque, et elle est encore marquée ainsi au Missel Romain ; mais cet antique sanctuaire ayant été ruiné, et le corps du saint diacre transféré dans l’Église de Sainte-Marie in Via lata, c’est dans cette dernière que la Station a lieu présentement.

ÉPÎTRE.

Cette lecture était destinée spécialement à l’instruction des catéchumènes. Ils se préparaient à donner leurs noms à la milice chrétienne ; il convenait donc de mettre sous leurs yeux les exemples qu’ils devaient étudier et réaliser dans leur vie. Daniel exposé aux lions, pour avoir méprisé et renversé l’idole de Bel, était le type du Martyr. Daniel avait confessé le vrai Dieu dans Babylone, exterminé un dragon monstrueux, image de Satan, auquel le peuple idolâtre, après la destruction de Bel, avait transporté ses hommages superstitieux ; la mort du Prophète pouvait seule apaiser les païens. Plein de confiance en son Dieu, Daniel s’était laissé descendre dans la fosse des lions, donnant ainsi aux âges chrétiens l’exemple de ce courageux dévouement qui devait apporter durant trois siècles la consécration du sang à l’établissement de l’Église. L’image de ce prophète entouré de lions se rencontre à chaque pas dans les Catacombes romaines ; et la plupart des peintures qui le retracent remontent au temps des persécutions. Ainsi les yeux des catéchumènes pouvaient contempler ce que leur oreille entendait lire, et tout leur parlait d’épreuves et de sacrifices. Il est vrai que l’histoire de Daniel leur montrait la puissance de Dieu intervenant pour arracher aux lions la proie innocente qu’on leur avait jetée ; mais les aspirants au baptême savaient d’avance que la délivrance sur laquelle ils devaient compter, ne leur serait accordée qu’après qu’ils auraient rendu le témoignage du sang. De temps en temps des prodiges se manifestaient jusque dans l’arène ; on voyait quelquefois les léopards lécher les pieds des Martyrs, et contenir leur voracité en présence des serviteurs de Dieu ; mais de si éclatants miracles ne faisaient que suspendre l’immolation des victimes et leur susciter des imitateurs.

C’était donc le courage de Daniel, et non sa victoire sur les lions, que l’Église proposait à l’attention des catéchumènes ; l’important pour eux était d’avoir désormais présente à la mémoire cette parole du Sauveur : « Ne craignez point ceux qui ne peuvent tuer que le corps ; mais craignez plutôt celui qui peut précipiter l’âme avec le corps dans l’enfer. » Nous sommes les descendants de ces premières générations de la sainte Église ; mais nous n’avons pas conquis au même prix l’avantage d’être chrétiens. Ce n’est plus en face des proconsuls que nous avons à confesser Jésus-Christ ; c’est en face du monde, cet autre tyran. Que l’exemple des Martyrs nous fortifie, en ces jours, pour la lutte qu’il nous faudra soutenir de nouveau contre ses maximes, ses pompes et ses œuvres. Il y a trêve entre lui et nous, dans ce temps de recueillement et de pénitence ; mais le moment viendra où nous devrons le braver et nous montrer chrétiens.

ÉVANGILE.

Les faits racontés dans ce passage du saint Évangile se rapportent à une époque un peu antérieure de la vie du Sauveur ; mais l’Église nous les propose aujourd’hui, à cause de la relation qu’ils ont avec ceux que nous avons lus dans le livre sacré depuis plusieurs jours. On voit que non seulement aux approches de cette Pâque qui devait être la dernière pour la Synagogue, mais dès le temps de la fête des Tabernacles, qui avait lieu au mois de septembre, la fureur des Juifs contre Jésus conspirait déjà sa mort. Le Fils de Dieu était réduit à voyager secrètement, et pour se rendre en sûreté à Jérusalem, il lui fallait prendre des précautions. Adorons ces humiliations de l’Homme-Dieu, qui a daigne sanctifier tous les états, même celui du juste persécuté et réduit à se dérober aux regards de ses ennemis. Il lui eût été facile d’éblouir ses adversaires par des miracles inutiles, comme ceux que désira Hérode, et de forcer ainsi leur culte et leur admiration. Dieu ne procède point ainsi ; il ne contraint pas ; il agit sous les yeux de l’homme ; mais, pour reconnaître l’action de Dieu, il faut que l’homme se recueille et s’humilie, qu’il fasse taire ses passions. Alors la lumière divine se manifeste à l’âme ; cette âme a vu suffisamment ; maintenant, elle croit et veut croire ; son bonheur, comme son mérite, est dans la foi ; elle est en mesure d’attendre la manifestation radieuse de l’éternité.

La chair et le sang ne l’entendent pas ainsi ; ils aiment l’éclat et le bruit. Le Fils de Dieu venant sur la terre ne devait pas se soumettre à un tel abaissement que de faire montre aux hommes de son pouvoir infini. Il avait à opérer des prodiges pour appuyer sa mission ; mais en lui, devenu le Fils de l’Homme, tout ne devait pas être prodige. La plus large part de sa carrière était réservée aux humbles devoirs de la créature : autrement il ne nous eût pas appris par son exemple ce que nous avions tant besoin de savoir. Ses frères (on sait que les Juifs étendaient le nom de frères à tous les parents en ligne collatérale), ses frères auraient voulu avoir leur part dans cette illustration vulgaire qu’ils désiraient pour Jésus. Ils lui fournissent l’occasion de leur dire cette forte parole que nous devons méditer en ce saint temps, pour nous en souvenir plus tard : « Le monde ne saurait vous haïr ; mais moi, il me hait ». Gardons-nous donc désormais de plaire au monde ; son amitié nous séparerait de Jésus-Christ.

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