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Regnum Galliae Regnum Mariae

Mardi Saint

30 Mars 2021 , Rédigé par Ludovicus

Mardi Saint

Collecte

Dieu tout-puissant et éternel, donnez-nous de célébrer les mystères de la passion du Seigneur de telle sorte que nous méritions de recevoir la rémission de nos péchés.

Lecture Jr. 11, 18-20

En ces jours-là, Jérémie dit : Seigneur, vous m’en avez informé, et je l’ai su ; Alors vous m’avez fait connaître leurs œuvres ! Moi, j’étais comme un agneau familier qu’on mène à la boucherie, et je ne savais qu’ils formaient des desseins contre moi, disant : "Détruisons l’arbre avec son fruit ! Retranchons-le de la terre des vivants, Et qu’on ne se souvienne plus de son nom !" Mais Vous, Dieu des armées, jugez avec justice ; vous sondez les reins et les cœurs ; Je verrai la vengeance que vous tirerez d’eux, Car c’est à vous que j’ai confié ma cause.

Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ selon saint Marc

En ce temps-là : c’était la Pâque et les Azymes deux jours après ; et les grands prêtres et les scribes cherchaient comment ils pourraient s’emparer de lui par ruse et le faire mourir. Ils disaient en effet : "Pas dans la fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple." Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, pendant qu’il était à table, vint une femme avec un vase d’albâtre (plein) d’un parfum de nard vrai d’un grand prix. Ayant brisé le vase d’albâtre, elle lui répandit (le parfum) sur la tête. Or il y en avait quelques-uns qui, tout indignés, (disaient) entre eux : "A quoi bon cette perte de parfum ? On pouvait en effet vendre ce parfum plus de trois cents deniers, et en donner (le prix) aux pauvres." Et ils grondaient contre elle. Mais Jésus dit : "Laissez-la ; pourquoi lui faites-vous de la peine ? C’est une bonne action qu’elle a faite sur moi. Car toujours vous avez les pauvres avec vous, et toutes les fois que vous voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours. Ce qu’elle a pu, elle l’a fait : elle a par avance parfumé mon corps pour la sépulture. Je vous le dis, en vérité, partout où sera prêché cet évangile, dans le monde entier, ce qu’elle a fait sera aussi raconté, en souvenir d’elle." Et Judas Iscarioth, l’un des Douze, s’en alla vers les grands prêtres pour le leur livrer. Après l’avoir entendu, ils furent dans la joie et promirent de lui donner de l’argent. Et il cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour des Azymes, où l’on sacrifiait la pâque, ses disciples lui dirent : "Où voulez-vous que nous allions faire les préparatifs pour que vous mangiez la pâque ?" Et il envoya deux de ses disciples et leur dit : "Allez à la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau : suivez-le, et quelque part qu’il entre, dites au maître de maison : Le Maître te fait dire : Où est ma salle, où je pourrai manger la pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera une chambre du haut, vaste, meublée et toute prête : faites-nous là les préparatifs." Les disciples partirent et allèrent à la ville ; et ils trouvèrent (les choses) comme il le leur avait dit, et ils firent les préparatifs de la pâque. Le soir venu, il vint avec les Douze. Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : "Je vous le dis en vérité, un de vous me trahira, qui mange avec moi." Et ils se mirent à s’attrister, et un chacun de lui dire : "Serait-ce moi ?" Il leur dit : "Un des Douze, qui met avec moi la main au plat. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme-là qu’il ne fût pas né." Pendant le repas, il prit du pain, et après avoir dit la bénédiction, il le rompit, et le leur donna, en disant : "Prenez, ceci est mon corps." Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : "Ceci est mon sang, (le sang) de l’alliance, répandu pour beaucoup. Je vous le dis, en vérité, je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu." Après le chant de l’hymne, ils s’en allèrent au mont des Oliviers. Et Jésus leur dit : "Je vous serai à tous une occasion de chute, parce qu’il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée." Pierre lui dit : "Quand même vous seriez pour tous une occasion de chute, vous ne le serez jamais pour moi." Jésus lui dit : "Je te le dis, en vérité, toi aujourd’hui, cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras." Mais lui n’en disait que plus : "Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai pas." Et tous aussi en disaient autant. Ils arrivent en un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples : "Demeurez ici tandis que je prierai." Et il prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il commença à sentir de la frayeur et de l’angoisse. Et il leur dit : "Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici et veillez." S’étant un peu avancé, il tomba sur la terre ; et il priait que cette heure, s’il était possible, s’éloignât de lui, et il disait : "Abba, Père, tout vous est possible, détournez de moi ce calice ; cependant, non ce que je veux, mais ce que vous (voulez) !" Et il vient et il les trouve endormis, et il dit à Pierre : "Simon, tu dors ! Tu n’as pas eu la force de veiller une heure ! Veillez et priez afin que vous n’entriez point en tentation. L’esprit est ardent, mais la chair est faible." Il s’en alla de nouveau et pria, disant la même parole. Puis, étant revenu, il les trouva endormis, car leurs yeux étaient appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. Il revint une troisième fois et leur dit : "Dormez désormais et reposez-vous. C’est assez ! L’heure est venue ; voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ! Voici que celui qui me trahit est proche." Aussitôt, comme il parlait encore, survient Judas, l’un des Douze, et avec lui une foule, armée de glaives et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et les anciens. Celui qui le trahissait leur avait donné un signe de convention : "Celui à qui je donnerai un baiser, c’est lui : arrêtez-le et emmenez-le en prenant vos sûretés." Quand il fut arrivé, s’avançant aussitôt vers lui, il dit : "Rabbi !" et il lui donna un baiser. Eux mirent la main sur lui et l’arrêtèrent. Un de ceux qui étaient là, tirant le glaive, frappa le serviteur du grand prêtre, et lui emporta l’oreille. Jésus, prenant la parole, leur dit : "Comme contre un brigand, vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons pour me prendre ! Chaque jour j’étais près de vous dans le temple, où j’enseignais, et vous ne m’avez pas arrêté ; mais c’est afin que les Écritures s’accomplissent." Et tous l’abandonnèrent et prirent la fuite. Or un jeune homme le suivait, enveloppé d’un drap sur (son corps) nu, et on l’arrêta ; mais il lâcha le drap et s’enfuit nu de leurs mains. Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre, et tous les grands prêtres, les anciens et les scribes se réunirent. Pierre l’avait suivi de loin, jusque dans l’intérieur du palais du grand prêtre, et il était assis avec les satellites et se chauffait près du feu. Les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point. Car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne s’accordaient pas. Et quelques-uns, se levant, portèrent contre lui ce faux témoignage : "Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre, non fait de main d’homme." Mais même sur cela leur témoignage ne s’accordait pas. Le grand prêtre se leva, et (venant) au milieu, il interrogea Jésus, disant : "Tu ne réponds rien ? Qu’est-ce que ces hommes déposent contre toi ?" Mais il garda le silence et ne répondit rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau et lui dit : "Es-tu le Christ, le Fils du Béni ?" Jésus dit : "Je le suis, et vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite de la Puissance, et venant avec les nuées du ciel." Et le grand prêtre déchira ses vêtements et dit : "Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous venez d’entendre le blasphème : que vous paraît-il ?" Tous le condamnèrent (comme) méritant la mort. Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, et, lui voilant le visage, ils le frappaient du poing, en lui disant : "Prophétise !" ; et les satellites lui administraient des soufflets. Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, vint une des servantes du grand prêtre ; et voyant Pierre qui se chauffait, elle le fixa du regard et lui dit : "Toi aussi, tu étais avec le Nazaréen Jésus !" Mais il nia, en disant : "Je ne sais, ni ne comprends ce que tu veux dire." Et il s’en alla dehors, vers le porche, et un coq chanta. La servante, l’ayant vu, se mit de nouveau à dire à ceux qui étaient présents : "Celui-là en est !" Et il nia de nouveau. Un peu après, de nouveau, ceux qui étaient présents dirent à Pierre : "pour sûr, tu en es ; aussi bien, tu es Galiléen." Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer : "Je ne connais pas cet homme dont vous parlez." Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole telle que Jésus la lui avait dite : "Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras" ; et il éclata en pleurs. Dès le matin les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes, tout le Sanhédrin ; après avoir lié Jésus, ils l’emmenèrent et le remirent à Pilate. Pilate l’interrogea : "Es-tu le roi des Juifs ?" Jésus lui répondit : "Tu le dis." Comme les grands prêtres portaient contre lui beaucoup d’accusations, Pilate l’interrogea de nouveau, disant : "Tu ne réponds rien ?" Vois combien d’accusations ils portent contre toi." Mais Jésus ne répondit plus rien, en sorte que Pilate était dans l’étonnement. Or, à chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. Il y avait dans la prison le nommé Barabbas, avec les séditieux, pour un meurtre qu’ils avaient commis dans la sédition. La foule qui venait de monter se mit à réclamer ce qu’il leur accordait toujours. Pilate leur répondit : "Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?" Il savait, en effet, que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré. Mais les grands prêtres excitèrent la foule pour qu’il leur relâchât plutôt Barabbas. Pilate, reprenant la parole, leur dit : "Que ferai-je donc de celui que vous appelez le roi des Juifs " Eux crièrent de nouveau : "Crucifiez-le !" Pilate leur dit : "Qu’a-t-il donc fait de mal ?" Et ils crièrent encore plus fort : "Crucifiez-le !" Pilate, voulant donner satisfaction à la foule, leur relâcha Barabbas ; et après avoir fait flageller Jésus, il le remit (aux soldats) pour être crucifié. Les soldats l’emmenèrent à l’intérieur du palais, c’est-à-dire au prétoire, et ils convoquèrent toute la cohorte. Ils le revêtirent de pourpre et le ceignirent d’une couronne d’épines qu’ils avaient tressée. Et ils se mirent à le saluer : "Salut, roi des Juifs !" Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils lui crachaient dessus et, se mettant à genoux, ils se prosternaient devant lui. Après s’être moqués de lui, ils lui retirèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements et le firent sortir pour qu’on le crucifiât. Ils réquisitionnèrent un passant, Simon le Cyrénéen, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait de la campagne, pour porter sa croix, et ils le menèrent au lieu (dit) Golgotha, ce qui se traduit : lieu du Crâne. Et ils lui donnèrent du vin mêlé de myrrhe, mais il n’en prit pas ; et ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements, en les tirant au sort, à qui aurait quelque chose. Il était la troisième heure lorsqu’ils le crucifièrent. L’inscription indiquant la cause (de sa condamnation) portait : "Le roi des Juifs." Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Ainsi fut accomplie cette parole de l’Écriture : Et il a été compté parmi les malfaiteurs. Les passants l’injuriaient en hochant la tête et disant : "Hé ! Toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, et descends de la croix !" De même, les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient de lui entre eux et disaient : "Il en a sauvé d’autres, il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions !" Ceux même qui avaient été crucifiés avec lui l’insultaient. La sixième heure arrivée, il se fit des ténèbres sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième, heure, Jésus cria d’une voix forte : "Eloï, Eloï, lama sabacthani", ce qui se traduit : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ?" Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, disaient : "Voilà qu’il appelle Elie." Et quelqu’un courut imbiber une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui présentait à boire, disant : "Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre." Jésus jeta un grand cri et expira. Et le voile du sanctuaire se fendit en deux, du haut en bas. Le centurion qui se tenait en face de lui, ayant vu qu’il avait expiré ainsi, dit : "Vraiment cet homme était Fils de Dieu." Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie la Magdaléenne, Marie mère de Jacques le Petit et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée, et beaucoup d’autres qui étaient montées à Jérusalem avec lui.

Le soir étant venu, comme c’était Préparation, c’est-à-dire veille du sabbat, vint Joseph d’Arimathie, membre honoré du grand conseil, qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu. Il alla hardiment auprès de Pilate pour demander le corps de Jésus. Mais Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort, fit venir le centurion, et lui demanda s’il y avait longtemps qu’il était mort. Renseigné par le centurion, il accorda le cadavre à Joseph. Ayant acheté un linceul, il le descendit, l’enveloppa dans le linceul, le déposa dans un sépulcre qui avait été taillé dans le roc, et il roula une pierre à l’entrée du sépulcre.

Postcommunion

O Dieu tout-puissant, que par vos mystères si sanctifiants, nos vices soient guéris et que des remèdes spirituels nous soient donnés en vue de l’éternité.

Office

1ère leçon

Pourquoi est-ce que mon bien-aimé a dans ma maison commis beaucoup de crimes ? Est-ce que des chairs saintes ôteront de toi tes méchancetés dont tu t’es glorifiée ? Olivier fertile, beau, chargé de fruits, superbe, le Seigneur t’a appelée de ce nom ; à la voix de sa parole, un grand feu s’est allumé dans cet olivier, et ses rameaux ont été brûlés. Et le Seigneur des armées qui t’a plantée, a prononcé le mal sur toi, à cause des maux de la maison d’Israël et de la maison de Juda, qu’elles se sont faits à elles-mêmes pour m’irriter en faisant des libations aux Baalim. Mais vous, Seigneur, vous m’avez fait voir leurs pensées, et je les ai connues : alors vous m’avez montré leurs œuvres. Et moi, j’ai été comme un Agneau plein de douceur que l’on porte pour en faire une victime : et je n’ai pas su qu’ils formaient contre moi des projets, disant : Mettons du bois dans son pain, rayons-le de la terre des vivants, et que son nom ne soit plus rappelé dans la mémoire. Mais vous, Seigneur Sabaoth, vous qui jugez justement et qui éprouvez les reins et les cœurs, que je voie votre vengeance sur eux ; car je vous ai révélé ma cause.

2e leçon

Vous êtes certainement juste, vous, Seigneur, si je dispute avec vous ; cependant je vous dirai des choses justes : Pourquoi la voie des impies est-elle prospère, le bonheur est-il pour ceux qui prévariquent, et qui agissent iniquement ? Vous les avez plantés, et ils ont poussé des racines ; ils croissent, et font du fruit ; vous êtes près de leur bouche et loin de leurs reins. Et vous, Seigneur, vous m’avez connu, vous m’avez vu et vous avez éprouvé que mon cœur est avec vous ; assemblez-les comme un troupeau destiné au sacrifice, et consacrez-les pour le jour de la tuerie. Jusqu’à quand la terre pleurera-t-elle, et l’herbe de toute la contrée sera-t-elle desséchée, à cause de la méchanceté de ceux qui l’habitent ? Le quadrupède et le volatile ont été consumés, parce qu’ils ont dit : Dieu ne verra pas nos derniers moments.

3e leçon

J’ai laissé ma maison ; j’ai abandonné mon héritage ; j’ai livré mon âme chérie aux mains de ses ennemis. Mon héritage est devenu pour moi comme un lion dans la forêt ; il a élevé sa voix contre moi ; c’est pour cela que je l’ai haï. Est-ce que mon héritage n’est pas pour moi un oiseau de diverses couleurs ? N’est-ce pas un oiseau entièrement coloré ? Venez, assemblez-vous, vous toutes, bêtes de la terre ; hâtez-vous pour dévorer. Des pasteurs nombreux ont ravagé ma vigne, ils ont foulé aux pieds mon partage ; ils ont fait de mon partage précieux un désert solitaire. Ils l’ont livré à la dévastation, et il a pleuré sur moi ; par la désolation a été désolée toute la terre, parce qu’il n’est personne qui réfléchisse en son cœur.

 

Cette journée voit encore Jésus se diriger dès le matin vers Jérusalem. Il veut se rendre au Temple, et y confirmer ses derniers enseignements. Mais il est aisé de voir que le dénouement de sa mission est au moment d’éclater. Lui-même, aujourd’hui, a dit à ses disciples : « Vous savez que c’est dans deux jours que l’on fera la Pâque, et que le Fils de l’homme sera livré pour être crucifié. »

Sur la route de Béthanie à Jérusalem, les disciples qui marchent en la compagnie de leur maître sont frappés d’étonnement à la vue du figuier que Jésus avait maudit le jour précédent. Il était desséché, comme un bois mort, des racines au sommet. Pierre alors s’adressant à Jésus : « Maître, lui dit-il, voici le figuier que vous avez maudit ; voyez comme il s’est desséché. » Jésus, profitant de l’occasion pour nous apprendre à tous que la nature physique est subordonnée à l’élément spirituel, quand celui-ci se tient uni à Dieu par la foi, leur dit : « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis : celui qui dira à cette montagne : Ôte-toi, et va te jeter dans la mer ; s’il n’hésite pas dans son cœur, mais s’il croit fermement à l’accomplissement de ce qu’il vient de dire, celui-là verra l’effet de sa parole. Quand vous demandez, une chose dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et il en sera ainsi. »

Continuant la route, bientôt on entre dans la ville, et à peine Jésus est-il arrivé dans le Temple, que les princes des prêtres, les scribes et les anciens l’accostent et lui disent : « Par quelle autorité faites-vous ce que vous faites ? Qui vous a donné ce pouvoir ? » On peut voir dans le saint Évangile la réponse de Jésus, ainsi que les divers enseignements qu’il donna en cette rencontre. Nous ne faisons qu’indiquer d’une manière générale l’emploi des dernières heures de la vie mortelle du Rédempteur ; la méditation du livre sacré suppléera à ce que nous ne disons pas.

Comme les jours précédents, Jésus sort de la ville vers le soir, et franchissant la montagne des Oliviers, il se retire à Béthanie, auprès de sa mère et de ses amis fidèles.

L’Église lit aujourd’hui, à la Messe, le récit de la Passion selon saint Marc. Dans l’ordre des temps, l’Évangile de saint Marc fut écrit après celui de saint Matthieu : c’est la raison pour laquelle cette Passion vient au second rang. Elle est plus courte que celle de saint Matthieu, dont elle semble le plus souvent l’abrégé ; mais on y trouve certains détails qui sont propres à cet Évangéliste, et attestent les remarques d’un témoin oculaire. On sait que saint Marc était disciple de saint Pierre, et que ce fut sous les yeux du Prince des Apôtres qu’il écrivit son Évangile.

A Rome, la Station est aujourd’hui dans l’Église de Sainte-Prisque, qui fut la maison où habitèrent les deux époux Aquila et Prisca, auxquels saint Paul envoie ses salutations dans son Épître aux Romains. Plus tard, au IIIe siècle, le Pape saint Eutychien y transporta, à cause de la similitude du nom, le corps de sainte Prisque, vierge romaine et martyre.

A LA MESSE.

Dans trois jours la Croix s’élèvera sur la montagne sainte, portant sur ses bras l’auteur de notre salut. Aujourd’hui l’Église, dans l’Introït, nous avertit par avance de saluer ce trophée de notre victoire, et de nous glorifier en lui.

Dans la Collecte, l’Église demande que les saints anniversaires de la Passion du Sauveur soient pour nous une source de pardon ; et qu’ils ne se terminent pas sans que nous soyons pleinement réconciliés avec la justice divine.

C’est encore une fois Jérémie qui nous fait entendre sa voix plaintive à l’épître. Il nous donne aujourd’hui les propres paroles de ses ennemis, qui ont conspiré de le faire mourir. Tout y est mystérieux ; et l’on sent que le Prophète est ici la figure d’un plus grand que lui. « Mettons, disent-ils, du bois dans son pain », c’est-à-dire : Jetons un bois vénéneux dans sa nourriture, afin de lui causer la mort. Tel est le sens littéral, quand il ne s’agit que du Prophète ; mais combien ces paroles s’accomplissent plus pleinement dans notre Rédempteur ! Sa chair divine est, nous dit-il, un Pain véritable descendu du ciel ; ce Pain, ce corps de l’Homme-Dieu, est meurtri, déchiré, sanglant ; les Juifs le clouent sur le bois, en sorte qu’il en est tout pénétré, en même temps que ce bois est tout arrosé de son sang. C’est sur le bois de la croix que l’Agneau de Dieu est immolé ; c’est par son immolation que nous sommes mis en possession d’un Sacrifice digne de Dieu ; et c’est par ce Sacrifice que nous participons au Pain céleste, qui est en même temps la chair de l’Agneau et notre Pâque véritable.

Le Graduel, tiré du Psaume XXXIV, exprime le contraste de la vie humble du Sauveur avec les airs menaçants et superbes de ses ennemis.

La Passion selon saint Marc est chantée, après ce Graduel, avec les mêmes rites qui ont été observés pour celle de saint Matthieu, sauf l’usage des rameaux qui ne sont plus employés.

A l’Offertoire, le Messie demande le secours de son Père contre les embûches de ses ennemis qui se préparent à le faire mourir.

Dans la Secrète, la sainte Église présente à la Majesté divine le tribut de nos jeûnes avec l’hostie sainte, de laquelle ils empruntent leur mérite et leur efficacité.

Les paroles du Psalmiste que l’Église emprunte pour l’Antienne de la Communion nous représentent l’audace toujours croissante des ennemis du Sauveur, et les dispositions de son âme à la veille du sacrifice qu’il va bientôt offrir.

Dans la Postcommunion, l’Église demande pour nous, par les mérites du Sacrifice qu’elle vient de renouveler, l’entière guérison de nos maux, dont le sang de l’Agneau divin est le remède.

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