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Regnum Galliae Regnum Mariae

Lundi de la IVème semaine de Carême

11 Mars 2024 , Rédigé par Ludovicus

Lundi de la IVème semaine de Carême

Collecte

Faites-nous la grâce, ô Dieu tout-puissant, qu’en pratiquant chaque année ces saintes observances avec une religieuse fidélité, nous vous soyons agréables de corps et d’âme. Par Notre-Seigneur.

Lecture 3 R. 3, 16-28

En ces jours-là, deux femmes de mauvaise vie vinrent trouver le roi, et se présentèrent devant lui. L’une d’elles lui dit : Je vous prie, mon seigneur, faites-moi justice. Nous demeurions, cette femme et moi, dans une même maison, et je suis accouchée près d’elle dans la même chambre. Elle est accouchée aussi trois jours après moi ; nous étions ensemble dans cette maison, et il n’y avait personne autre que nous deux. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, car elle l’a étouffée en dormant ; et se levant dans le silence d’une nuit profonde, pendant que je dormais, moi votre servante, elle m’a ôté mon fils que j’avais à mon côté ; et l’ayant pris auprès d’elle, elle a mis auprès de moi son fils qui était mort. Quand je me levai le matin pour allaiter mon fils, je vis qu’il était mort ; et, le considérant avec plus d’attention au grand jour, j’ai reconnu que ce n’était pas le mien, celui que j’avais enfanté. L’autre femme lui répondit : Ce que tu dis n’est pas vrai ; mais c’est ton fils qui est mort, et le mien, est vivant. La première, au contraire, répliquait : Tu mens, car c’est mon fils qui est vivant, et le tien est mort : et elles disputaient ainsi devant le roi. Alors le roi dit : Celle-ci dit : Mon fils est vivant, et le tien est mort. Et l’autre répond : Non, mais c’est ton fils qui est mort, et le mien est vivant. Le roi ajouta : Apportez-moi une épée. Lorsqu’on eut apporté une épée devant le roi, il dit à ses gardes : Coupez en deux cet enfant qui est vivant, et donnez-en la moitié à l’une, et la moitié à l’autre. Alors la femme dont le fils était vivant dit au roi (car ses entrailles furent émues pour son fils) : Seigneur, donnez-lui, je vous supplie, l’enfant vivant, et ne le tuez point. L’autre disait au contraire : Qu’il ne soit ni à moi ni à toi ; mais qu’on le divise en deux. Alors le roi prononça cette sentence : Donnez à celle-ci l’enfant vivant, et qu’on ne le tue point ; car c’est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit donc la manière dont le roi avait jugé cette affaire, et ils conçurent tous de la crainte pour lui, voyant que la sagesse de Dieu était en lut pour rendre la justice.

Évangile  Jn. 2, 13-25

En ce temps-là : la Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem, et il trouva dans le temple des marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et des changeurs assis. Et ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; et il jeta par terre l’argent des changeurs et renversa leurs tables. Et il dit à ceux qui vendaient des colombes : Ôtez cela d’ici, et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Or ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de votre maison me dévore. Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel signe montrez-vous pour agir de la sorte ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le rétablirai. Les Juifs dirent : Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple et vous le rétablirez en trois jours ? Mais il parlait du temple de son corps. Après donc qu’il fut ressuscité d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait dit cela, et ils crurent à l’Écriture, et à la parole que Jésus avait dite. Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de Pâque, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d’aucun homme ; car il savait lui-même ce qu’il y avait dans l’homme.

LEÇON.

Saint Paul nous expliquait, dans l’Épître de la Messe d’hier, l’antagonisme de la Synagogue et de L’Église, et comment le fils d’Agar persécute le fils de Sara qui lui a été préféré par le père de famille. Aujourd’hui, ces deux femmes qui comparaissent devant Salomon nous présentent encore ce double type. Elles se disputent un enfant ; cet enfant est la Gentilité initiée à la connaissance du vrai Dieu. La Synagogue, figurée par la femme qui a laissé mourir son fils, c’est-à-dire le peuple qui lui était confié, réclame injustement celui que son sein n’a point porté ; et comme cette réclamation ne lui est inspirée que par son orgueil, et non par aucune affection maternelle, il lui est indifférent qu’on l’immole, pourvu qu’il soit arraché à sa vraie mère qui est l’Église. Salomon, le Roi pacifique, figure du Christ, adjuge l’enfant à celle qui l’a conçu, qui l’a enfanté, qui l’a nourri ; et la fausse mère est confondue. Aimons donc notre Mère la sainte Église, l’Épouse de notre Sauveur. C’est elle qui par le Baptême nous a faits enfants de Dieu ; elle qui nous a nourris du Pain de vie ; elle qui nous a donné le Saint-Esprit ; elle enfin qui, lorsque nous avons eu le malheur de retomber dans la mort parle péché, nous a rendu la vie par le divin pouvoir qui est en elle. L’amour filial envers l’Église est le signe des élus, et l’obéissance à ses commandements est la marque d’une âme sur laquelle Dieu règne.

ÉVANGILE.

Nous avons vu déjà, au Mardi de la première semaine, le Seigneur chasser les vendeurs du Temple ; il accomplit en effet deux fois cet acte de justice et de religion. Le récit que nous lisons aujourd’hui se rapporte à la première expulsion de ces profanes du lieu saint. L’Église insiste sur ce fait dans le Carême, parce qu’il nous présente la sévérité avec laquelle Jésus-Christ agira contre l’âme qui se sera laissé envahir par les passions terrestres. Que sont, en effet, nos âmes, sinon le temple de Dieu ? de Dieu qui les a créées et sanctifiées pour y habiter ? Mais il veut que tout y soit digne de cette sublime destination. En ces jours où nous scrutons nos âmes, combien de profanes vendeurs ne trouvons-nous pas établis dans la demeure du Seigneur ? Hâtons-nous de les expulser ; prions même le Seigneur de les chasser lui-même avec le fouet de sa justice, dans la crainte qu’il ne nous arrive de trop ménager ces hôtes dangereux. Le jour où le pardon descendra sur nous est proche ; veillons à être dignes de le recevoir. Avons-nous remarqué dans notre Évangile ce qui est dit de ces Juifs qui, plus sincères que les autres, se mirent à croire en lui, à cause des miracles qu’ils lui voyaient faire ? Jésus cependant ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous. Il y a donc des hommes qui arrivent à croire, à reconnaître Jésus-Christ, sans que pour cela leur cœur soit changé ! O dureté du cœur de l’homme ! ô anxiété cruelle pour la conscience des ministres du salut ! Des pécheurs, des mondains assiègent, en ces jours, les tribunaux de la réconciliation ; ils croient, ils confessent leurs péchés : et l’Église n’ose se fier à leur repentir. Elle sait d’avance que, bien peu de temps après le festin pascal, ils seront redevenus ce qu’ils étaient le jour où elle leur imposa les cendres de la pénitence ; elle tremble en songeant au danger que ces âmes, partagées entre Dieu et le monde, encourent en recevant sans préparation, sans conversion véritable, le Saint des Saints ; d’un autre côté, elle se souvient qu’il est écrit de ne pas éteindre la mèche qui fume encore, de ne pas achever de rompre le roseau déjà éclaté. Prions pour ces âmes dont le sort est si inquiétant, et demandons pour les pasteurs de l’Église quelques rayons de cette lumière par laquelle Jésus connaissait tout ce qu’il y avait dans l’homme.

 

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