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Regnum Galliae Regnum Mariae
Articles récents

BRÈVE ET SIMPLE APOLOGÉTIQUE

14 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Mahomet a-t-il guérit des malades, des lépreux, des aveugles, ressuscité des morts ? A-t-il délivré des possédés ? A-t-il été crucifié pour le salut de ses disciples ? Est-il ressuscité et monté aux Cieux ? A-t-il enseigné l’amour de Dieu et du prochain ? A-t-il remis les péchés et enseigné le pardon des offenses ? Son « paradis » ne s’identifie-t-il pas à une taverne et un lupanar ?

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L’Ascension du Seigneur

13 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

L’Ascension du Seigneur

Collecte

Nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, faites-nous cette grâce : nous qui croyons que votre Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd’hui monté aux cieux ; que nous habitions aussi nous-mêmes en esprit dans les demeures célestes.

Epître

Dans mon premier livre, ô Théophile, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le commencement, jusqu’au jour où, après avoir donné ses ordres, par l’Esprit-Saint, aux apôtres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel. Il s’était aussi montré à eux vivant, après sa passion, par des preuves nombreuses, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu. Comme il mangeait avec eux, il leur ordonna de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, que vous avez, dit-il, entendue de ma bouche ; car Jean a baptisé dans l’eau, mais vous, vous serez baptisés dans l’Esprit-Saint dans peu de jours. Ceux donc qui se trouvèrent réunis l’interrogèrent en disant : Seigneur, est-ce maintenant que vous rétablirez le royaume d’Israël ? Il leur répondit : Ce n’est point à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité ; mais vous recevrez la force du Saint-Esprit qui descendra sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Après qu’il eut dit ces paroles, sous leurs regards il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils contemplaient attentivement le ciel pendant qu’il ’en allait, voici que deux hommes se présentèrent en vêtements blancs, et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu de vous a été élevé dans le ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel.

Evangile

En ce temps-là, Jésus se montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table ; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et il leur dit : Allez dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute créature. Celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles, ils prendront les serpents, et s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains sur les malades, et ils seront guéris. Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut élevé dans le ciel, et il est assis à la droite de Dieu. Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles dont elle était accompagnée.

Secrète

Agréez, Seigneur, les offrandes que nous vous présentons en l’honneur de la glorieuse ascension de votre Fils et concédez-nous avec bonté d’être délivrés des périls de la vie présente, puis de parvenir à la vie éternelle.

Hymne laudes

Auteur du salut de l’homme,
Jésus, la joie des cœurs,
Créateur du monde racheté,
et chaste lumière de ceux qui vous aiment 
:

Quelle clémence vous vainquit
pour que vous portiez nos crimes ?
Qu’innocent, vous subissiez la mort,
pour nous arracher à la mort ?

Vous brisez le chaos infernal :
vous faites tomber les chaînes des captifs ;

vainqueur d’un noble triomphe,
vous vous asseyez à la droite du Père

Que la miséricorde vous force
À réparer nos malheurs,
Et enrichissez-nous de la bienheureuse
Lumière de votre visage.

Vous, guide et voie qui mènent aux cieux ;
soyez aussi le but de nos cœurs ;
soyez notre joie dans les larmes,
soyez la douce récompense de notre vie.
Amen.

Bréviaire Saint Léon

Aujourd’hui, mes bien-aimés, s’achève le nombre de quarante jours sacrés écoulés depuis la résurrection bienheureuse et glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle, dans l’espace de trois jours, la puissance divine releva le vrai temple de Dieu, que l’impiété des Juifs avait détruit. Ce nombre de jours, la très sainte disposition de la Providence l’a accordé en vue de notre utilité et de notre instruction, pour que le Seigneur, prolongeant durant cet espace de temps sa présence corporelle ici-bas, notre foi en la résurrection y pût trouver les preuves et la confirmation nécessaires. La mort du Christ avait beaucoup troublé le cœur des disciples, et l’engourdissement de la défiance avait pénétré dans leurs esprits, alourdis par le chagrin causé par son supplice sur la croix, par son dernier soupir, par la sépulture de son corps inanimé.

Les bienheureux Apôtres et tous les disciples, qui avaient été alarmés par la mort de Jésus sur la croix, et avaient hésité dans la foi à sa résurrection, furent tellement affermis par l’évidence de la vérité, que, loin d’être attristés en voyant le Seigneur s’élever dans les hauteurs des cieux, ils furent au contraire remplis d’une sainte joie. Et certes, il y avait là une grande et ineffable cause de joie, alors qu’en présence de cette multitude sainte, une nature humaine s’élevait au-dessus de la dignité de toutes les créatures célestes, pour dépasser les ordres angéliques, pour être élevée plus haut que les Archanges, et ne s’arrêter dans ses élévations sublimes que, lorsque reçue dans la demeure du Père éternel, elle serait associée au trône et à la gloire de Celui à la nature duquel elle se trouvait déjà unie en son Fils.

Puisque l’ascension du Christ est notre propre élévation, et que le corps a l’espérance d’être un jour où l’a précédé son glorieux chef, tressaillons donc, mes bien-aimés, dans de dignes sentiments de joie, et réjouissons-nous par de pieuses actions de grâces. Car nous n’avons pas seulement été affermis aujourd’hui comme possesseurs du paradis ; mais en la personne du Christ, nous avons pénétré au plus haut des cieux ; et nous avons plus obtenu par sa grâce ineffable, que nous n’avions perdu par l’envie du diable. En effet, ceux que le venimeux ennemi avait bannis de la félicité de leur première demeure, le Fils de Dieu se les est incorporés, et il les a placés à la droite du Père, avec qui étant Dieu, il vit et règne en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

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Vigile de l'Ascension

13 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

En dehors des Rogations (aujourd’hui, on peut aussi célébrer le 3ème jour des Rogations), l’Église ressent une grande allégresse et, se revêtant d’ornements blancs, elle se prépare à la grande solennité de l’Ascension par une Vigile où elle chante le Gloria in excelsis. La messe est débordante de sentiments de joie parce que le Sauveur va entrer au ciel comme un triomphateur dans la gloire de son Père après nous avoir délivrés de Satan et du péché.

La messe est celle du 5ème dimanche après Pâques, sauf les lectures. La messe de la vigile de l’Ascension n’est pas primitive, elle est indiquée dans certaines listes romaines du milieu du VIIème siècle, mais elle est antérieure aux Rogations introduites à Rome sous Léon III.

La troisième matinée des Rogations s’est écoulée, l’heure de midi se fait entendre ; elle vient ouvrir la dernière journée que le Fils de Dieu doit passer sur la terre avec les hommes. Nous avons semblé perdre de vue, durant ces trois jours, le moment si proche de la séparation ; toutefois, le sentiment de la perte qui nous menace vivait au fond de nos cœurs, et les humbles supplications que nous présentions au ciel, en union avec la sainte Église, nous préparaient à célébrer le dernier des mystères de notre Emmanuel.

A ce moment, les disciples sont tous rassemblés à Jérusalem. Groupés autour de Marie dans le Cénacle, ils attendent l’heure à laquelle leur Maître doit se manifester à eux pour la dernière fois. Recueillis et silencieux, ils repassent dans leurs cœurs les divines marques de bonté et de condescendance qu’il leur a prodiguées durant ces quarante jours, et les solennels enseignements qu’ils ont reçus de sa bouche. C’est maintenant qu’ils le connaissent, qu’ils savent qu’il est sorti de Dieu ; quant à ce qui les concerne, ils ont appris de lui la mission à laquelle il les a destinés : ce sera d’enseigner, eux ignorants, les peuples de la terre ; mais, ô regret inconsolable ! Il s’apprête à les quitter ; « encore un peu de temps, et ils ne le verront plus »

Par un touchant contraste avec leurs tristes pensées, la nature entière semble s’être mise en devoir d’offrir à son auteur le plus splendide triomphe ; car ce départ doit être un départ triomphant. La terre s’est parée des prémices de sa fécondité, la verdure des campagnes le dispute à l’émeraude, les fleurs embaument l’air de leurs parfums, sous le feuillage des arbres les fruits se hâtent de mûrir, et les moissons grandissent de toutes parts. Tant d’heureux dons sont dus à l’influence de l’astre qui brille au ciel pour vivifier la terre, et qui a reçu le noble privilège de figurer par son royal éclat, et dans ses phases successives, le passage de l’Emmanuel au milieu de nous.

Rappelons-nous ces jours sombres du solstice d’hiver, où son disque pâle, tardif vainqueur des ténèbres, ne montait dans le ciel que pour y parcourir une étroite carrière, dispensant la lumière avec mesure, et n’envoyant à la terre aucun rayon assez ardent pour résoudre la constriction qui tenait glacée toute sa surface. Tel se leva, comme un astre timide, notre divin Soleil, dissipant à peine les ombres autour de lui, tempérant son éclat, afin que les regards des hommes n’en fussent pas éblouis. Comme le soleil matériel, il élargit peu à peu sa carrière ; mais des nuages vinrent souvent dissimuler son progrès. Le séjour en la terre d’Égypte, la vie obscure de Nazareth, dérobèrent sa marche aux yeux des hommes ; mais l’heure étant venue où il devait laisser poindre les rayons de sa gloire, il brilla d’un souverain éclat sur la Galilée et sur la Judée, lorsqu’il se mit à parler « comme ayant puissance », lorsque ses œuvres rendirent témoignage de lui, et que l’on entendit la voix des peuples qui faisait retentir « Hosannah au fils de David ».

Il allait atteindre à son zénith, quand tout à coup l’éclipse momentanée de sa passion et de sa mort persuada pour quelques heures à ses ennemis jaloux que leur malice avait suffi pour éteindre à jamais sa lumière importune à leur orgueil. Vain espoir ! Notre divin Soleil échappait dès le troisième jour à cette dernière épreuve ; et il plane maintenant au sommet des cieux, versant sa lumière sur tous les êtres qu’il a créés, mais nous avertissant que sa carrière est achevée. Car il ne saurait descendre ; pour lui, pas de couchant ; là s’arrête son rapport avec l’humble flambeau qui éclaire nos yeux mortels. C’est du haut du ciel qu’il brille désormais, et pour toujours, ainsi que l’avait annoncé Zacharie, lors de la naissance de Jean ; et comme l’avait prédit encore auparavant le sublime Psalmiste, en disant : « Il a fourni sa carrière comme un géant, il est arrivé au sommet des cieux, d’où il était parti, et nul ne peut se soustraire à l’action de sa puissante chaleur ».

Cette Ascension, qui établit l’Homme-Dieu centre de lumière pour les siècles des siècles, il en a fixé le moment précis à l’un des jours du mois que les hommes appellent Mai, et qui révèle dans son plus riant éclat l’œuvre que ce Verbe divin trouva belle lui-même, au jour où, l’ayant fait sortir du néant, il la disposa avec tant de complaisance. Heureux mois, non plus triste et sombre comme Décembre, qui vit les joies modestes de Bethléhem, non plus sévère et lugubre comme Mars, témoin du Sacrifice sanglant de l’Agneau sur la croix, mais radieux, épanoui, surabondant de vie et digne d’être offert, chaque année, en hommage à Marie, Mère de Dieu ; car c’est le mois du triomphe de son fils.

O Jésus, notre créateur et notre frère, nous vous avons suivi des yeux et du cœur depuis le moment de votre aurore ; nous avons célébré, dans la sainte liturgie, chacun de vos pas de géant par une solennité spéciale ; mais en vous voyant monter ainsi toujours, nous devions prévoir le moment où vous iriez prendre possession de la seule place qui vous convienne, du trône sublime où vous serez assis éternellement à la droite du Père. L’éclat qui vous entoure depuis votre résurrection n’est pas de ce monde ; vous ne pouvez plus demeurer avec nous ; vous n’êtes resté durant ces quarante jours, que pour la consolidation de votre œuvre ; et demain, la terre qui vous possédait depuis trente-trois années sera veuve de vous. Avec Marie votre mère, avec vos disciples soumis, avec Madeleine et ses compagnes, nous nous réjouissons du triomphe qui vous attend ; mais à la veille de vous perdre, permettez à nos cœurs aussi de ressentir la tristesse ; car vous étiez l’Emmanuel, le Dieu avec nous, et vous allez être désormais l’astre divin qui planera sur nous ; et nous ne pourrons plus « vous voir, ni vous entendre, ni vous toucher de nos mains, ô Verbe de vie ! ». Nous n’en disons pas moins : Gloire et amour soient à vous ! Car vous nous avez traités avec une miséricorde infinie. Vous ne nous deviez rien, nous étions indignes d’attirer vos regards, et vous êtes descendu sur cette terre souillée par le péché ; vous avez habité parmi nous, vous avez payé notre rançon de votre sang, vous avez rétabli la paix entre Dieu et les hommes. Oui, il est juste maintenant que « vous retourniez à celui qui vous a envoyé ». Nous entendons la voix de votre Église, de votre Épouse chérie qui accepte son exil, et qui ne pense qu’à votre gloire : « Fuis donc, ô mon bien-aimé, vous dit-elle ; fuis avec la rapidité du chevreuil et du faon de la biche, jusqu’à ces montagnes où les fleurs du ciel exhalent leurs parfums ». Pourrions-nous, pécheurs que nous sommes ne pas imiter la résignation de celle qui est à la fois votre Épouse et notre mère ?

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Saint Robert Bellarmin évêque confesseur et docteur

13 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Saint Robert Bellarmin évêque confesseur et docteur

Collecte

O Dieu, pour repousser les pièges de l’erreur et défendre les droits du Siège apostolique, vous avez doté le bienheureux Robert, votre Pontife et Docteur, d’une science et d’une force admirable : faites, par ses mérites et son intercession ; que nous grandissions dans l’amour de la vérité et que les cœurs des égarés reviennent à l’unité de votre Église.

Epître

J’ai demandé l’intelligence et elle me fut donnée. J’ai prié, et l’Esprit de Sagesse est venu en moi. Je l’ai préférée à la puissance et aux dignités. J’ai estimé qu’auprès d’elle les richesses n’étaient rien et que les pierres précieuses étaient sans valeur ; oui, tout l’or du monde n’était qu’un peu de sable, et l’argent ne valait pas plus que la boue. Je l’ai aimée plus que la santé et la beauté. J’ai choisi sa lumière pour me guider, car sa flamme ne s’éteint jamais. Avec elle me sont venus tous les biens ; de ses mains, j’ai reçu d’innombrables richesses ; et, avec tous ces biens, la joie qu’elle apporte, car la Sagesse marchait devant moi, et j’ignorais qu’elle en était la mère. Je l’ai apprise avec désintéressement, je ne la garde pas jalousement pour moi, et je ne cache pas aux autres ses trésors. Car elle est pour les hommes une richesse inépuisable. Ceux qui viennent y puiser acquièrent ces dons de la science qui leur ouvrent l’amitié de Dieu.

Bréviaire

Quatrième leçon. Robert, né à Montepulciano et de la noble famille des Bellarmin, avait pour mère la très pieuse Cynthia Cervin, sœur du pape Marcel II. Dès son plus jeune âge, il a brillé par sa piété exemplaire et ses chastes mœurs, désirant ardemment une seule chose, plaire à Dieu seul et gagner des âmes au Christ. Il a fréquenté le collège de la Compagnie de Jésus dans sa ville natale où il a été vivement félicité pour son intelligence et sa modestie. À l’âge de dix-huit ans il entra dans la même Société à Rome, et il a été un modèle de toutes les vertus religieuses. Après avoir traversé le cours de philosophie au Collège romain, il est envoyé d’abord à Florence, puis à Monreale, plus tard, à Padoue pour y enseigner la théologie sacrée, et ensuite à Louvain, où, alors qu’il n’était pas encore prêtre, il s’est habilement acquitté de la charge de prédicateur. Après son ordination, à Louvain, il a enseigné la théologie avec un tel succès qu’il a ramené beaucoup d’hérétiques à l’unité de l’Église, et il était considéré en Europe comme le plus brillant théologien ; Saint-Charles, évêque de Milan, et d’autres encore lui demandaient expressément ses avis.

Cinquième leçon. Rappelé à Rome à la volonté du Pape Grégoire XIII, il a enseigné la science de la théologie de controverse au Collège romain, et là, comme directeur spirituel, il a guidé le jeune angélique Louis de Gonzague sur les chemins de la sainteté. Il a gouverné le Collège romain, puis la province napolitaine de la Compagnie de Jésus en conformité avec l’esprit de saint Ignace. Encore une fois convoqué à Rome, il fut employé par Clément VIII dans les affaires les plus importantes de l’Église, avec le plus grand avantage pour l’État chrétien, puis contre sa volonté et en dépit de son opposition, il fut admis au nombre des cardinaux, parce que le Pontife déclara publiquement qu’il n’avait pas son égal parmi les théologiens dans l’Église de Dieu à l’époque. Il fut consacré évêque par le même Pape, et administra l’archidiocèse de Capoue d’une manière très sainte pendant trois ans : après avoir démissionné de cette charge, il a vécu à Rome jusqu’à sa mort, en tant que conseiller le plus impartial et fidèle au Pontife Suprême. Il écrivit beaucoup, et d’une manière admirable. Son principal mérite réside dans sa victoire complète dans la lutte contre les nouvelles erreurs, au cours de laquelle il se distingua comme un vengeur acharné de la tradition catholique et les droits du Siège romain. Il a obtenu cette victoire en suivant saint Thomas comme son guide et son maître, par une considération prudente des besoins de son temps, par son enseignement irréfragable, et par une richesse très abondante de témoignages bien choisis à partir des écrits sacrés puisés à la source riche des Pères de l’Église. Il est éminemment reconnu pour de très nombreuses œuvres courtes pour favoriser la piété, et en particulier pour ce Catéchisme d’or, qu’il ne manquait jamais d’expliquer à la jeunesse et aux ignorants à la fois à Capoue et à Rome, bien que préoccupé par d’autres affaires très importantes. Un cardinal contemporain a déclaré que Robert a été envoyé par Dieu pour l’instruction des catholiques, pour la gouverne du bien, et pour la confusion des hérétiques, saint François de Sales le considéraient comme une source d’apprentissage, le Souverain Pontife Benoît XIV l’appelait le marteau des hérétiques, et Benoît XV proclama en lui le modèle des promoteurs et des défenseurs de la religion catholique.

Sixième leçon. Il était le plus zélé dans la vie religieuse et il a continué dans son mode de vie après avoir été admis parmi les cardinaux. Il ne voulait pas la richesse au-delà de ce qui était nécessaire, il était satisfait d’un ménage moyen, même dans ses dépenses et ses vêtements. Il ne chercha pas à enrichir sa propre famille, et il ne pouvait guère être amené à soulager leur pauvreté, même occasionnellement. Il avait peu de sentiment de lui-même, et était d’une simplicité merveilleuse d’âme. Il avait un amour extraordinaire pour la Mère de Dieu, il a passé de nombreuses heures par jour dans la prière. Il mangeait en très petite quantité et jeûnait trois fois par semaine. Austère avec lui-même, il a brûlé avec la charité envers le prochain, et il était souvent appelé le père des pauvres. Il espérait sincèrement qu’il n’avait pas taché son innocence baptismale à la moindre faute. A près de quatre-vingts ans, il tomba dans sa dernière maladie à Saint-André sur la colline du Quirinal, et en elle il montra son habituelle vertu rayonnante. Le Pape Grégoire XV et de nombreux cardinaux lui ont rendu visite sur son lit de mort, déplorant la perte d’un grand pilier de l’Église. Il s’endormit dans le Seigneur en l’an 1621, le jour des sacrés stigmates de saint François, dont il avait contribué à ce que la mémoire en soit célébrée partout. La ville entière pleura sa mort, et à l’unanimité le déclara un Saint. Le Souverain Pontife Pie XI a inscrit son nom, d’abord, dans livre des Bienheureux, puis dans celui des Saints, et peu après, par un décret de la Sacrée Congrégation des Rites, il le déclara Docteur de l’Église universelle. Son corps est honoré avec une vénération pieuse à Rome en l’église Saint-Ignace, près du tombeau de saint Louis de Gonzague, comme il l’avait souhaité.

Homélie de Saint Robert Bellarmin, Évêque.

Septième leçon. Tout comme en Dieu, que nous vénérons comme un dans la Trinité et trine dans l’Unité, il ya trois choses en particulier qui sont particulièrement claires : le pouvoir, la sagesse et la bonté ; de même Dieu, auditeurs bien-aimé, aurait pu rendre ses amis particuliers et ses fils, nos pères et nos docteurs, très semblables à lui-même et ainsi être estimés et admirés par toutes les nations, il leur a souhaité d’être au plus haut degré puissants, sages, excellents, et saints. D’abord, il leur fournit cette puissance, par laquelle ils pourraient évidemment faire beaucoup de choses merveilleuses et extraordinaires, hors du cadre habituel et de l’ordre de la nature, en ce qui concerne les éléments, les arbres, les bêtes, et même l’humanité. Puis, il leur donna une telle sagesse, qu’ils ont vu non seulement le passé et le présent, mais encore ils prévoyaient l’avenir, bien avant, et le prédisaient. Enfin, il a élargi leur cœur de sa très grande et ardente charité, leur permettant non seulement d’entrer de tout cœur dans leurs travaux, mais aussi d’influencer ceux qu’ils étaient sur le point de se convertir, ainsi que par leur exemple et la vie sainte, que par leur la prédication et les miracles.

Huitième leçon. Et oui, tout le monde savait combien pieux, combien justes, combien religieux étaient les prédicateurs de notre loi, aussi bien ceux qui les premiers nous ont apporté la foi et l’Évangile, et ceux que Dieu par la suite, a suscité dans tous les temps afin de confirmer ou de propager cette même foi. Et d’abord, considérons les Apôtres. Que pourrait-il y avoir de meilleur et de plus sublime que la manière de vivre des Apôtres ? Ensuite, songez à ces hommes saints que nous appelons des Pères et des Docteurs, ces lumières les plus éclatantes que Dieu a voulu faire briller dans le firmament de l’Église, afin que toutes les ténèbres de l’hérésie soient dispersées, comme Irénée, Cyprien, Hilaire, Athanase, Basile, les deux Grégoire, Ambroise, Jérôme, Augustin, Chrysostome, et Cyril. Leur vie et leur comportement ne brillent-ils pas dans toutes les œuvres qu’ils nous ont laissées, comme dans une espèce particulière de miroir ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.

Neuvième leçon. Considérez, je vous le demande, l’humilité, ainsi que l’érudition la plus grande, qui paraît dans les livres des saints Pères. Quelle modération ! Rien d’offensant là, rien d’inconvenant, aucune ruse, rien à supposer, rien de pompeux. Comment le travail multiforme de l’Esprit Saint, qui habitait dans leurs cœurs, se fait entendre dans leurs pages ! Qui peut lire attentivement Cyprien sans brûler immédiatement du désir du martyre ? Qui peut assidûment tourner les pages d’Augustin, sans apprendre l’humilité la plus profonde ? Qui peut ouvrir Jérôme fréquemment sans commencer à aimer la virginité et le jeûne ? Les écrits des saints exhalent la religion, la chasteté, l’intégrité et la charité. Tels sont nos évêques et pasteurs (pour reprendre les termes du céleste Augustin), nos savants, éminents, saints, intelligents défenseurs de la vérité, qui ont pris dans la foi catholique, comme le lait, et l’ont consommé dans l’alimentation : et ce lait et la nourriture qu’ils ont administrés aux grands et petits. Depuis les Apôtres, la sainte Église a prospéré par ces planteurs, des abreuvoirs, des constructeurs, des bergers, et les infirmières.

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UNE LEÇON CHINOISE

12 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Sans être lecteur de l'Homme Nouveau, ni conciliaire, voilà un point de vue intéressant  sur les relations avec l'église de Chine.

RAPPROCHEMENT CHINE-VATICAN : "IL N’Y A AUCUNE RAISON POUR ÊTRE OPTIMISTE"

L'Homme Nouveau a interrogé le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong. Extraits :

On entend dire que les relations entre la Chine et le Saint-Siège se réchauffent. Le Secrétaire d’État, le cardinal Parolin, estime que les relations avec la Chine prennent un tour prometteur. Qu’en pensez-vous ?

C’était une vraie surprise pour nous d’apprendre que Pékin veut renouer avec Rome. Même étonnement d’apprendre que les perspectives soient considérées comme très prometteuses du côté du Vatican. Peut-être y a-t-il quelque secret que nous ne connaissons pas. À regarder les choses de plus près, il n’y a aucune raison pour être optimiste. Le gouvernement chinois reste totalitaire et la liberté religieuse n’existe pas. Récemment ils ont retiré la croix de nombreuses églises et ils en ont démoli d’autres. Deux évêques sont encore en prison. On dit que l’un d’entre eux est mort mais les nouvelles sont tellement contradictoires qu’on ne sait plus rien. Un jour il a été annoncé aux parents qu’il était mort. Puis comme la famille s’inquiétait de récupérer son corps, on lui a dit que celui qui avait lancé la nouvelle était ivre. Ensuite il y eut des rumeurs que le gouvernement avait donné de l’argent à la famille pour qu’elle reste calme mais la rumeur a ensuite été réfutée. Les choses sont loin d’être idylliques comme vous le voyez.

Qui donc a enclenché cette ivresse d’optimisme ?

Ce sont les journaux communistes de Hong Kong qui ont lancé l’affaire. En Chine tout est politique. Et politique rime avec lutte de pouvoir. Tout le monde sait qu’aujourd’hui il y a une lutte au sommet entre Xi Jinping et Jiang Zemin [Xi Jinping est le chef du parti communiste et Président de la République populaire de Chine ; Jiang Zemin, un de ses prédécesseurs, dispose d’une énorme influence au travers d’un réseau d’alliés dans le parti, l’armée et l’économie]. [...] Je suis très inquiet. Beaucoup de gens ne peuvent rien dire. Moi je suis cardinal et ma voix porte. Alors je n’ai pas peur. Peut-être est-ce la voix qui crie dans le désert mais je dois dire ce que j’ai à dire.

Je ne dis pas qu’il faut refuser le dialogue : le dialogue est nécessaire. Mais on peut s’interroger sur la bonne volonté du gouvernement chinois. C’est en commençant à dialoguer, qu’on verra s’ils sont de bonne volonté. Mais en attendant il faut rester ferme. Ce n’est pas à nous de changer, c’est à eux. Ces dernières années, l’Église a suivi une stratégie beaucoup trop timide faite de peur et de volonté de composer. Le gouvernement en profite. Les choses se sont dégradées dans les années 2000. Jusqu’en 2001, la Congrégation pour l’Évangélisation des peuples est présidée par le cardinal Tomko. Il venait de Tchécoslovaquie et connaissait très bien le communisme. Quand il prit sa retraite en 2001, arriva le cardinal Sepe. Sepe n’avait aucune connaissance ni de la Chine ni du communisme. Rien ne s’est passé pendant cette période. Puis vint le pape Benoît XVI. Benoît XVI est un pape merveilleux mais le personnel qu’il a choisi ne lui fut d’aucune aide. Beaucoup de bonnes choses qu’il a encouragées ont été gâchées car on ne le suivait pas. À la fin de son pontificat, il changea finalement son personnel. C’est à cette époque qu’est apparu ce projet d’accord avec le gouvernement chinois. Aujourd’hui le gouvernement pousse à ce qu’il soit signé. Il faut donc que le Vatican continue de refuser car un tel accord n’est pas acceptable si je me fie aux informations que j’ai pu avoir. Malheureusement, le nouveau secrétaire d’État est plein d’espoir : pourquoi le cardinal Parolin s’est-il cru obligé de louer le cardinal Casaroli ? Et pourquoi croit-il encore aux miracles de l’Ostpolitik alors que cela a été un échec, un grand échec ? Je ne comprends pas pourquoi ils ne prennent pas les leçons de l’Histoire. En Hongrie, cela a été un échec complet.

[...] Le discours officiel du gouvernement autour des ordinations d’évêques est toujours le même. Selon eux, tout se passe de la manière la plus transparente possible : il y a des élections puis les élections sont approuvées ; et enfin le gouvernement demande au Vatican d’accepter. Concrètement, le Vatican fait quelques recherches puis approuve. Savez-vous ce qu’est une élection en Chine ? Il n’y a pas de vraie élection en Chine. Vous connaissez la blague. Le citoyen du pays X dit : « Notre gouvernement est très efficace car nous connaissons le résultat des élections le lendemain du vote ». Le citoyen du pays Y réagit et dit : « C’est mieux chez nous car nous connaissons le résultat le jour même avant minuit ». C’est alors que le citoyen chinois intervient et conclut la dispute en disant : « Nous nous faisons encore mieux car nous connaissons les résultats avant même que le vote n’ait eu lieu ».

C’est comme cela que cela marche également pour l’Église car l’Église officielle est complètement dans les mains du gouvernement. Les élections en vue de la nomination d’un évêque sont toutes manipulées : il n’y a pas de règle. Puis la nomination est approuvée par la Conférence épiscopale. Mais il n’y a pas de Conférence épiscopale : ce ne sont que des noms. Le président de la Conférence épiscopale est un évêque illégitime. Certes ce n’est pas un mauvais homme mais il a peur et est subjugué par le gouvernement.

Vous vous rappelez il y a deux ans, le tout nouvel évêque de Shangaï, Mgr Ma Daqin. Lors de son sacre, il refusa l’allégeance à l’Église patriotique. Ils pensaient qu’ils lui avaient lavé le cerveau mais ce n’était pas le cas. C’est un homme très intelligent. Peut-être aurait-il dû attendre quelque temps avant de s’annoncer. Aujourd’hui, il est en résidence surveillée. Le lendemain de son ordination, il a été révoqué. Qu’ont-ils dit ? Nous avons réuni la Conférence épiscopale et nous l’avons révoqué. Et ils montrèrent une photo de la Conférence épiscopale. Le chef des Affaires cultuelles présidait cette réunion. C’est lui le patron de la Conférence épiscopale. On le voyait sourire pendant que les deux évêques qui sont à la tête de la Conférence apparaissaient tout piteux. Tout est faux en Chine. En 2010 il y a eu neuf ordinations épiscopales. Tout le monde a salué cette nouvelle : voilà que la Chine accepte les évêques proposés par le Vatican. Mais c’était le contraire qui se produisait. C’est le Vatican qui acceptait les évêques nommés par le gouvernement. Le Saint-Siège fait trop de concessions et il approuve parfois des candidats qui ne sont pas bons.

[...] L’Église clandestine est encore très forte. Il est difficile d’avoir des chiffres mais on peut estimer que l’Église se partage pour moitié entre l’Église officielle et l’Église clandestine. Quand on dit clandestine, les situations sont très contrastées selon les endroits. Shangaï par exemple est une ville ouverte. L’Église clandestine est vraiment clandestine. La messe est dite dans des bâtiments privés. Vous ne pouvez pas avoir d’église. Mais dans le nord du pays, l’Église clandestine est très puissante. Elle possède des églises et même de grandes églises. Le gouvernement laisse faire. L’Église est clandestine non pas parce qu’elle n’a pas pignon sur rue mais parce qu’elle est hors la loi. L’Église clandestine a été affaiblie par le Vatican. En favorisant l’Église officielle, le Vatican affaiblit l’Église clandestine : le Vatican donne de nombreux évêques à l’Église officielle mais très peu pour l’Église clandestine. Le Saint-Siège demande aux catholiques de se rapprocher de l’Église officielle mais comment pouvez-vous demander à l’Église clandestine d’obéir à un évêque officiel ? Nous crions notre révolte mais ils ne comprennent pas. Il y a des séminaires clandestins mais ils ont beaucoup de difficultés. Dans certains diocèses, les évêques officiels n’obéissent pas au gouvernement comme à Shangaï. Ce sont de bons évêques : ils combattent le gouvernement. [...]"

 

 

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Sts Nérée, Achille et Domitille, vierge, et Pancrace, martyrs

12 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Sts Nérée, Achille et Domitille, vierge, et Pancrace, martyrs

Evangile

En ce temps-là, il y avait un officier du roi, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que .Jésus venait de Judée en Galilée, il alla auprès de lui, et le pria de descendre, et de guérir son fils, qui était près de mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croyez point. L’officier lui dit : Seigneur, descendez avant que mon fils meure. Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite, et il s’en alla. Comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent au-devant de lui, et lui annoncèrent que son fils vivait. Il leur demanda l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux ; et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté. Le père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit ; et il crut, lui, et toute sa maison.

Bréviaire

Quatrième leçon. Nérée et Achillée, son frère, étaient officiers de la maison de Flavie Domitille ; saint Pierre les baptisa en même temps qu’elle et que Plautille, sa mère. Comme ils avaient inspiré à Domitille le dessein de consacrer à Dieu sa virginité, Aurélien à qui elle était fiancée, les accusa d’être chrétiens. Ils confessèrent glorieusement leur foi, et furent pour ce motif relégués dans l’île Ponza ; là on les soumit de nouveau à la torture et on les battit de verges. Conduits ensuite à Terracine, Minutius Rufus les fit tourmenter sur le chevalet, et brûler avec des torches enflammées. Comme ils déclaraient constamment qu’on ne pourrait les contraindre par aucun tourment à sacrifier aux idoles, ils eurent la tête tranchée. Leurs corps furent apportés à Rome par Auspice, leur disciple, qui avait instruit Domitille, et ils furent ensevelis sur la voie Ardéatine.

Cinquième leçon. Flavie Domitille, vierge romaine nièce des empereurs Titus et Domitien, avait reçu des mains du bienheureux Pape Clément le voile sacré de la virginité. Dénoncée comme chrétienne par Aurélien, son fiancé, fils du consul Titus Aurélus, elle fut reléguée par l’empereur Domitien dans l’île Ponza, où elle souffrit en prison un long martyre. On la conduisit enfin à Terracine ; elle y confessa de nouveau le Christ, et comme elle paraissait toujours plus ferme dans sa résolution, le juge ordonna de mettre le feu à la maison où elle était enfermée, et elle acheva ainsi, avec les vierges Théodora et Euphrosyne, ses sœurs de lait, le cours de son glorieux martyre, aux nones de mai, sous l’empereur Trajan. Leurs corps furent trouvés entiers, et ensevelis par le Diacre Césaire. Or ce jour est celui où les corps des deux frères et de Domitille furent transportés ensemble de la diaconie de Saint-Adrien, et rendus à la basilique des saints Martyrs, du titre de Fasciola.

Sixième leçon. Pancrace, né en Phrygie, était de noble race ; il vint à Rome à l’âge de quatorze ans, sous les empereurs Dioclétien et Maximien. Baptisé et instruit dans la foi chrétienne par le Pontife romain, il fut peu après arrêté pour cette même foi. Ayant refusé constamment de sacrifier aux dieux, et présenté sa tête au bourreau avec un courage viril, il parvint à la glorieuse couronne du martyre. Une saint femme, nommée Octavie, en leva son corps pendant 1a nuit, l’embauma, et l’ensevelit sur la voie Aurélienne.

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Septième leçon. Comment entendre ceci : le Seigneur prié par un officier de venir auprès de son Fils, refuse de s’y rendre corporellement, et sans y être invité, il promet d’aller auprès lu serviteur du centurion. Il ne daigne point accorder l’honneur de sa présence corporelle au fils d’un seigneur, et il ne dédaigne pas d’accourir auprès de l’esclave d’un centurion. Que veut-il en ceci, sinon abattre notre orgueil, à nous qui honorons dans les hommes, non leur nature en laquelle ils ont été faits à l’image de Dieu, mais leur rang et leurs richesses ? Notre Rédempteur nous enseigne à mépriser ce que les hommes estiment grandeur, et à ne point mépriser ce que les hommes méprisent. Il n’a point voulu se rendre auprès du fils du seigneur ; il est prêt à se rendre auprès de l’esclave du centurion.

Huitième leçon. Il condamne donc notre orgueil qui ne sait point estimer les hommes en tant qu’ils sont des hommes. Comme nous l’avons dit, cet orgueil n’estime que ce qui est extérieur aux hommes, et sans égard à la nature elle-même, il ne sait pas reconnaître en eux l’œuvre de Dieu et son honneur Voilà donc que le Fils de Dieu ne veut point aller auprès du fils d’un Seigneur et se montre prêt à venir trouver un esclave et à le guérir. Si quelque esclave nous priait de venir à lui, certes aussitôt notre orgueil répondrait intérieurement à son appel : N’y va pas ; ce serait t’abaisser, faire mépriser ta noblesse, avilir ton rang. Voilà qu’il descend du ciel, celui qui sur la terre ne dédaigne pas de visiter un esclave, et pourtant nous qui sommes de la terre, nous dédaignons de nous humilier sur la terre.

Neuvième leçon. Dans votre pensée, ne considérez donc point ce .que vous possédez, mais ce que vous êtes. Voilà qu’il s’enfuit, ce monde que l’on aime. Ces Saints au tombeau desquels nous sommes assemblés, ont foulé aux pieds avec mépris ce monde alors dans sa fleur. De leur temps, il leur offrait une vie longue, une santé sans déclin, de riches possessions, une postérité nombreuse, la sécurité d’une longue paix, et pourtant ce monde qui en lui-même semblait dans sa fleur, était déjà comme flétri pour leur cœur. Voilà qu’aujourd’hui le monde est flétri en lui-même, et pour nos cœurs il est comme en fleur. Partout la mort, partout le deuil, partout la désolation. Nous sommes frappés de tous les côtés ; de toute part nous viennent les amertumes, et pourtant, aveuglés par les convoitises de la chair, nous aimons ces amertumes, nous poursuivons ce monde qui nous échappe, nous nous attachons à ce monde qui s’écroule.

Sts Nérée, Achille et Domitille, vierge, et Pancrace, martyrs
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Lundi des Rogations

11 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Le lundi des Rogations était une férie majeure, les deux autres jours des Rogations des féries simples. On pourra se reporter aux commentaires des Litanies Majeures du 25 avril.

A la suite de calamités publiques qui s’abattirent au Ve siècle sur le diocèse de Vienne, en Dauphiné, S. Mamert établit une procession solennelle de pénitence les trois jours qui précédaient la fête de l’Ascension. Par une prescription du concile d’Orléans de 511, cet usage se répandit dans le reste de la France. En 816, Léon III l’adopta pour Rome et il fut bientôt étendu à l’Église entière. Les litanies des Saints, les psaumes et oraisons que l’on y chante, sont des prières de supplication ; de là leur nom de Rogations. Sans cesser d’implorer les bénédictions de Dieu pour toute la vie de l’Église, les Rogations sont devenues principalement, à cette époque de l’année, une prière pour obtenir l’abondance des fruits de la terre. En signe de pénitence, on emploie la couleur violette et on n’allume pas le cierge pascal.

Le chant des litanies a donné son nom à ces trois jours de prières publiques ; mais Rome ayant déjà une procession analogue le 25 avril, les Rogations prirent le nom de Litanies mineures.

Les litanies des Saints sont un admirable type d’oraison ; ce sont de très courtes oraisons jaculatoires et dialoguées. A 1’école de 1’Église, apprenons a prier.

Toute la messe montre l’efficacité de la prière du juste quand elle est humble, confiante et persévérante. Élie par sa prière ferma et ouvrit les cieux (Ep.) et Notre-Seigneur nous montre par deux paraboles que Dieu donne son Esprit-Saint a celui qui le lui demande, parce qu’il est bon (Ev., All.). Dans nos afflictions mettons en Dieu notre confiance et Il nous exaucera comme il exauça Notre-Seigneur et l’exalta (Intr., Off.).

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Un peu de vérité contre la propagande

11 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Un peu de vérité contre la propagande

 

L’anthropologue et économiste sénégalais Tidiane N’Diaye, auteur de "Le génocide voilé" (éditions Gallimard, 2008). Un Africain, un Noir, donc, dit (extraits) :

 "Alors que la traite transatlantique a duré quatre siècles, c’est pendant treize siècles sans interruption que les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés ont disparu du fait des traitements inhumains et de la castration généralisée."[...]

 

"J’ai l’habitude de rappeler que mon travail ne cherche à communautariser ni l’histoire ni les mémoires. Ce qui serait la porte ouverte à une hiérarchisation victimaire, donc une approche dénuée de tout caractère scientifique.[...]Par conséquent [...] je n’ai pas oublié de rappeler d’abord, que les premières victimes de cette calamité furent les Slaves, que les Vénitiens et les Marseillais allaient razzier en Europe centrale et orientale, pour les vendre aux notables du monde arabo-musulman. Cela devait durer toute l’époque carolingienne au Xème siècle sous les monarques saxons Henri l’oiseleur et Otton Ier. Comme on sait, il fallut l’émergence d’États puissants en Europe de l’Ouest et l’arrêt de l’expansion arabe aux Pyrénées pour que cela cesse. Et c’est pour combler ce déficit en eunuques et esclaves blancs, que les Arabo-musulmans allaient massivement se tourner vers les peuples négro-africains.[...]

Quelles ont été les caractéristiques de la traite arabe par rapport à la traite transatlantique ?

Tidiane N’Diaye : "Pour la traite transatlantique, en dépit de la monstruosité des traitements, des humiliations et autres calamités, un esclave avait une valeur vénale. Le maître le voulait productif et rentable à long terme. Le but n’était donc pas l’extermination d’un peuple malgré la querelle sémantique opposant certains chercheurs à ceux qui veulent qualifier ce crime contre l’humanité de génocide. Alors que pour ce qui est de la traite arabo-musulmane, plus que le crime des occidentaux, les Arabes ont razzié l’Afrique subsaharienne pendant treize siècles. La plupart des millions d’hommes qu’ils ont déportés, ont presque tous disparu du fait des traitements inhumains, de l’infanticide et de la castration généralisée, pour qu’ils ne fassent pas souche dans le monde arabo-musulman. Il faut dire qu’à partir du moment où l’Afrique noire devenait leur principale source d’approvisionnement en esclaves, dans l’inconscient collectif des Arabes, l’homme noir devenait aussi symbole ou synonyme de servitude. Et sa couleur de peau sera même associée à un déni d’islam. Alors que cette religion comme toutes les autres, a hérité du joug de l’esclavage. Et si l’islam tolérait, voire recommandait l’asservissement de non convertis, il n’a jamais clairement ciblé les peuples noirs comme particulièrement prédestinés à l’asservissement. Mais des érudits respectés et très écoutés dans le monde arabe, allaient interpréter les textes sacrés, pour justifier et perpétuer la traite et l’esclavage des Noirs. Ainsi bien avant que les chercheurs européens de l’anthropologie physique n’élaborent au 19ème siècle les théories raciales fantaisistes que l’on sait, dans le monde arabe on avait déjà figé dans le temps et de manière presque irréversible l’infériorité de l’homme noir. Ce qui explique sans doute que les traitements inhumains et la mutilation généralisée des captifs noirs étaient acceptés et passaient pour un moyen commode pour empêcher que ces « animaux » ne prolifèrent sur leurs lieux de déportation. Le résultat est que de nos jours, ils ont presque tous disparu en Turquie, au Yémen, en Irak et on en trouve très peu au Maghreb ou en Arabie Saoudite." [...]

On arrive ainsi à une évaluation proche des 17 millions de morts ou de déportés dont la plupart étaient des survivants castrés par les Arabes. Force est donc de reconnaître, que cette traite arabo-musulmane fut un véritable génocide de peuples noirs par razzias sanglantes, massacres et castration massive. A titre de comparaison, si de nos jours près de 70 millions de descendants ou de métis d’Africains peuplent le continent américain, des États-Unis au Brésil passant par les Iles de la Caraïbe, seule une infime minorité de Noirs a pu survivre en terres arabo-musulmanes." [...]

Aussi, force est de reconnaître que les misères, la pauvreté, la longue stagnation démographique et les retards de développement actuels du continent noir, ne sont pas le seul fait des conséquences du commerce triangulaire, comme bien des personnes se l’imaginent, loin de là. Rien n’est comparable à l’infamie qui a ravagé les populations africaines, avec l’arrivée des Arabes et la traite négrière à grande échelle qu’ils inaugurèrent. L’Afrique en subit encore les conséquences."[...]

Pourquoi la traite arabo-musulmane est-elle si peu connue et étudiée, sinon carrément occultée ?


Tidiane N’Diaye : "En fait cette traite, qu’il est difficile de ne pas qualifier de génocide de peuples noirs par massacres, razzias sanglantes puis castration massive, chose curieuse, très nombreux sont ceux qui souhaiteraient le voir recouvert à jamais du voile de l’oubli, souvent au nom d’une certaine solidarité religieuse, voire idéologique. C’est comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux, qui aboutit à ce déni. L’entente tacite est bien réelle. Parce que dans cette sorte de « syndrome de Stockholm à l’africaine », Arabo-musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident. Les descendants des victimes sont devenus des obligés, amis et solidaires des descendants des bourreaux, sur qui ils décident de ne rien dire. Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique. Ceci comme un ciment devant réaliser la fusion des Arabes et des populations négro-africaines, longtemps « victimes solidaires » du colonialisme occidental."


"Alors, que des lettrés et autres intellectuels arabo-musulmans, tentent de faire disparaître jusqu’au simple souvenir de cette infamie, comme si elle n’avait jamais existé, peut encore se comprendre. Ces derniers ne se décident toujours pas à regarder leur histoire en face et à en débattre avec leurs compatriotes. Ce qui explique que ce pan de l’histoire de l’humanité, reste encore profondément enfoui dans la mémoire coupable de ces peuples qui en sont responsables. En revanche, il est difficile de comprendre l’attitude de nombreux chercheurs - et même d’Africains américains qui se convertissent de plus en plus à l’Islam - qui n’est pas toujours très saine et fortement animée par une sorte d’autocensure. Comme si évoquer le passé négrier des Arabo-musulmans revenait à essayer de minimiser la traite transatlantique. C’est ainsi qu’un voile de silence a longtemps recouvert cette sombre page de notre histoire commune, parce qu’on y observe une étrange amnésie même de la part des élites noires. Elles ont du mal à passer d’une vision mémorielle affective de ce génocide, pour des raisons de solidarité religieuse, à tout simplement une approche distanciée et scientifique de l’histoire qui elle, ne traite que de faits avérés, comme c’est le cas pour la traite transatlantique."[...]

Sans oublier que les Africains ont été eux-mêmes les acteurs de leur déportation vers l'esclavage, certaines tribus n'hésitant pas à vendre leurs voisins aux prédateurs arabo-musulmans.

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Saints Philippe et Jacques Apôtres

11 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Saints Philippe et Jacques Apôtres

Epître

Les justes se lèveront avec une grande assurance contre ceux qui les auront mis dans l’angoisse, et qui auront ravi le fruit de leurs travaux. A cette vue les méchants seront troublés par une horrible frayeur, et ils seront stupéfaits en voyant tout à coup ceux dont ils n’attendaient pas le salut ; ils diront en eux-mêmes, saisis de remords, et gémissant dans l’angoisse de leur cœur : Voici ceux dont nous avons fait autrefois un objet de risée, et un thème d’outrages. Insensés que nous étions, nous regardions leur vie comme une folie, et leur mort comme une honte ; et voilà qu’ils sont comptés parmi les fils de Dieu, et que leur partage est avec les saints.

Evangile

En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Que votre coeur ne se trouble point. Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. Si cela n’était pas, Je vous l’aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.

Thomas Lui dit : Seigneur, nous ne savons pas où vous allez ; comment pourrions-nous en savoir le chemin ?

Jésus lui dit : Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père, si ce n’est par moi. Si vous m’aviez connu, vous auriez aussi connu mon Père ; et bientôt vous Le connaîtrez, et vous l’avez déjà vu.

Philippe Lui dit : Seigneur, montrez-nous le Père, et cela nous suffit.

Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas ? Philippe, celui que me voit, voit aussi le Père. Comment peux-tu dire : Montrez-nous le Père ? Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais le Père, qui demeure en moi, fait lui-même mes oeuvres. Ne croyez-vous pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Croyez-le du moins à cause de ces oeuvres. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui-même les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais auprès du Père. Et tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.

Bréviaire

Quatrième leçon. Philippe, né à Bethsaïde, est l’un des douze Apôtres appelés d’abord par le Christ notre Seigneur. Il apprit à Nathanaël que le Messie promis dans la loi était venu, et le conduisit au Seigneur. Les faits montrent clairement avec quelle familiarité le Christ accueillait Philippe ; des Gentils désirant voir le Sauveur s’adressèrent à cet Apôtre, et le Seigneur, voulant nourrir dans le désert une multitude de personnes, lui parla ainsi : « Où achèterons-nous des pains, pour que ceux-ci mangent » ? Philippe, après avoir reçu le Saint-Esprit, se rendit dans la Scythie, qui lui était échue en partage, pour y prêcher l’Évangile, et il convertit cette nation presque tout entière à la foi chrétienne. Enfin, étant venu à Hiérapolis en Phrygie, il fut attaché à la croix pour le nom du Christ, et accablé à coups de pierres, le jour des calendes de mai. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le même lieu, mais il a été ensuite transporté à Rome et déposé, avec celui du bienheureux Apôtre Jacques, dans la basilique des douze Apôtres.

Cinquième leçon. Jacques, frère du Seigneur, surnommé le Juste, s’abstint dès son jeune âge, de vin, de cervoise, et de chair ; il ne coupa jamais ses cheveux et n’usa ni de parfums, ni de bains. Il n’était permis qu’à lui seul d’entrer dans le Saint des saints ; il portait des vêtements de lin, et était si assidu à la prière que ses genoux étaient devenus aussi durs que la peau d’un chameau. Après l’ascension du Christ, les Apôtres le créèrent Évêque de Jérusalem ; et c’est à lui que Pierre envoya un messager annoncer qu’un Ange l’avait délivré de prison. Une controverse s’étant élevée au concile de Jérusalem, au sujet de la loi et de la circoncision, Jacques fut de l’avis de Pierre, et fit aux frères un discours dans lequel il prouva la vocation des Gentils, et dit qu’il fallait écrire aux frères absents de ne pas imposer aux Gentils le joug de la loi mosaïque. C’est de lui que parle l’Apôtre, quand il écrit aux Galates : « Je ne vis aucun Apôtre, si ce n’est Jacques, le frère du Seigneur ».

Sixième leçon. Telle était la sainteté de sa vie, que les hommes souhaitaient à l’envi de toucher le bord de ses vêtements. Étant parvenu à l’âge de quatre-vingt-seize ans, ayant gouverné très saintement l’Église de Jérusalem pendant trente années, comme il annonçait avec courage et fermeté le Christ, Fils de Dieu, il fut d’abord assailli à coups de pierres, et ensuite mené à l’endroit le plus élevé du temple, d’où on le précipita. Gisant à demi mort, les jambes brisées, il levait les mains au ciel, et priait Dieu pour le salut de ses bourreaux, en disant : « Pardonnez-leur, Seigneur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Pendant qu’il faisait cette prière, on lui brisa la tête d’un coup de fouloir, et il rendit son âme à Dieu en la septième année de Néron. Il fut enseveli près du temple, au lieu même où il avait été précipité. Il a écrit une lettre qui est une des sept Épîtres catholiques.

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Solennité de Sainte Jeanne d'Arc mémoire du 5 ème Dimanche après Pâques

10 Mai 2015 , Rédigé par Ludovicus

Solennité de Sainte Jeanne d'Arc mémoire du 5 ème Dimanche après Pâques

Bréviaire

Quatrième leçon. Jeanne d’Arc est née à Domrémy, autrefois du diocèse de Toul, maintenant de Saint-Dié, de parents remarquables par leur foi et l’intégrité de leurs mœurs, en 1412. Elle avait à peine treize ans et ne connaissait que les occupations du foyer, le travail des champs et les premiers éléments de la religion, quand elle fut avertie qu’elle était choisie par Dieu pour délivrer la France et la rendre à l’ancienne autorité royale. Après que, pendant cinq ans, l’Archange saint Michel et les saintes vierges Catherine et Marguerite, dont elle recevait de fréquentes visites, lui eurent appris comment elle exécuterait ce qui lui était ordonné, elle reconnut qu’elle devait obéir à Dieu. Elle demanda au gouverneur de Vaucouleurs et, après quelques refus, en obtint des hommes qui devaient la conduire au roi Charles. Elle se rend d’abord à Toul, où elle assure devant l’évêque qu’elle a fait le vœu de virginité ; ensuite elle visite par un pieu pèlerinage la basilique de saint Nicolas de Port, pour confier au patron des Lorrains le périple qu’elle a préparé ; ensuite elle gagne Nancy, où le duc Charles reçoit favorablement la pieuse jeune fille bien qu’elle l’ait accusé d’une mauvaise conduite morale, et il se recommande à ses prières.
Cinquième leçon. Obéissant aux avertissements divins, après avoir surmonté les difficultés d’un long voyage, elle arriva au château de Chinon, en Touraine, et, ayant convaincu le roi Charles de la vérité de sa mission divine, elle partit pour Orléans. En peu de jours, par un terrible assaut, elle infligea trois défaites aux ennemis, prit leurs places fortes et fit triompher son étendard. De là, après quelques faits de guerre où le secours de Dieu se manifesta de façon merveilleuse, elle conduisit Charles à Reims pour y recevoir l’onction du sacre royal. Elle ne pensa pas pour autant qu’elle devait se reposer ; mais comme elle avait reçu du ciel l’annonce que, par la permission de Dieu, elle devait tomber au pouvoir de l’ennemi, elle accepta de bon cœur ce qui devait nécessairement arriver.
Sixième leçon. Jeanne, faite prisonnière à Compiègne, vendue aux ennemis, bientôt conduite à Rouen, y fut traduite en jugement et accusée de toutes sortes de crimes, sauf de fautes contre la chasteté. Pour Jésus, elle supporta tout avec patience. Le procès ayant été conduit par des juges très corrompus, la vierge innocente et douce fut condamnée à la peine du feu. Ayant donc reçu le réconfort de la sainte Eucharistie qu’elle avait désirée si longtemps, les yeux tournés vers la croix et répétant très souvent le nom de Jésus, elle s’envola au ciel, le 30 mai, n’ayant pas encore accompli sa vingtième année. L’Église Romaine, qu’elle avait toujours aimée et à qui elle en avait souvent appelé, prit soin de la justifier de tout crime, sous le pontificat de Calixte III. Vers la fin du dix-neuvième siècle, Léon XIII permit d’introduire la cause de la Pucelle d’Orléans. Puis le Souverain Pontife Pie X la mit au rang des Bienheureuses, et Benoît XV au nombre des saintes Vierges. Enfin Pie XI, accédant aux vœux des évêques français, la déclara et institua patronne secondaire de la France, après la Très Sainte Vierge en son Assomption.
 

Epître

Mes bien-aimés, mettez cette parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, vous trompant vous-mêmes. Car si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé s’en va, et oublie aussitôt quel il était. Mais celui qui aura considéré attentivement la loi parfaite de la liberté, et qui l’aura fait avec persévérance, arrivant ainsi, non à écouter pour oublier, mais à pratiquer l’œuvre prescrite celui-là trouvera le bonheur dans son activité. Si quelqu’un croit être religieux, et ne met pas un frein à sa langue, mais trompe son propre cœur, la religion de cet homme est vaine. La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leur tribulation, et à se conserver pur du siècle présent.

Evangile

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu’à présent vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite. Je vous ai dit ces choses en paraboles. L’heure vient où je ne vous parlerai plus en paraboles, mais où je vous parlerai ouvertement du Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom ; et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous ; car le Père vous aime lui-même, parce que vous m’avez aimé, et que vous avez cru que je suis sorti de Dieu. Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père. Ses disciples lui dirent : Voici que, maintenant, vous parlez ouvertement, et vous ne dites plus de parabole. Maintenant nous savons que vous savez toutes choses, et que vous n’avez pas besoin que personne ne vous interroge ; voilà pourquoi nous croyons que vous êtes sorti de Dieu.

Bréviaire

Pierre, Apôtre de Jésus-Christ, aux étrangers de la dispersion dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, élus, selon la prescience de Dieu le Père, pour être sanctifiés par l’Esprit, pour obéir et être arrosés du sang de Jésus-Christ : qu’en vous la grâce et la paix s’accroissent. Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vive espérance, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, qui n’est pas souillé, qui ne peut se flétrir, réservé dans les cieux pour vous, qui, par la vertu de Dieu, êtes gardés au moyen de la foi pour le salut qui doit être révélé à la fin des temps.

Où vous serez transportés de joie, bien qu’il faille maintenant que pour peu de jours vous soyez contristés par diverses tentations, afin que l’épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or (qu’on éprouve par le feu), soit trouvée digne de louange, de gloire et d’honneur, à la révélation de Jésus-Christ, que vous aimez, quoique vous ne l’ayez point vu ; en qui vous croyez, sans le voir encore maintenant ; or, croyant ainsi, vous tressaillirez d’une joie ineffable et glorifiée ; obtenant comme fin de votre foi le salut de vos âmes ; salut qu’ont recherché et scruté lès Prophètes qui ont prédit la grâce que vous deviez recevoir. Et, comme ils cherchaient quel temps et quels circonstances l’Esprit du Christ qui était en eux indiquait, en prédisant les souffrances du Christ et les gloires qui devaient les suivre, il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient dispensateurs des choses qui vous sont annoncées maintenant par ceux qui vous ont évangélisés par l’Esprit-Saint envoyé du ciel, et que les Anges désirent contempler.

C’est pourquoi, ayant ceint les reins de votre âme, et étant sobres, espérez entièrement en cette grâce qui vous est offerte pour la révélation de Jésus-Christ ; comme des enfants d’obéissance, ne vous conformant pas aux anciens désirs de votre ignorance ; mais, comme celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite ; car il est écrit : Soyez saints, parce que moi je suis saint. Et, puisque vous invoquez comme Père celui qui, sans acception de personnes, juge selon les œuvres de chacun, vivez dans la crainte durant le temps de votre pèlerinage ; sachant que ce n’est point avec des choses corruptibles, de l’or ou de l’argent, que vous avez été rachetés des vaines pratiques que vous teniez de vos pères ; mais par le sang précieux du Christ, comme d’un agneau sans tache et sans souillure, déjà connu avant la fondation du monde, mais manifesté dans les derniers temps à cause de vous, qui par lui croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.

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