Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Regnum Galliae Regnum Mariae
Articles récents

Catholiques, juifs, musulmans..nous avons le même Père ?

1 Décembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Jésus leur dit: "Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; et je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé
Pourquoi ne reconnaissez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez entendre ma parole.
Le père dont vous êtes issus, c'est le diable, et vous voulez accomplir les desseins de votre père. Il a été homicide dès le commencement, et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et père du mensonge.
Et moi, parce que je vous dis la vérité, vous ne me croyez pas.
Qui de vous me convaincra de péché? Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas?
Celui qui est de Dieu entend la parole de Dieu; c'est parce que vous n'êtes pas de Dieu que vous ne l'entendez pas.
Jn 8, 42-47

Lire la suite

Mardi de la 1ère semaine de l’Avent

1 Décembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Reliquaire de  la crèche dans la basillique de Sainte Marie Majeure

Reliquaire de la crèche dans la basillique de Sainte Marie Majeure

Station à Sainte-Marie-Majeure.

Le missel romain actuel commence aujourd’hui son cycle liturgique, à la différence des anciens Sacramentaires où l’année s’ouvrait par la solennité de Noël. La raison en est que l’incarnation du Verbe de Dieu est le vrai point central, la colonne milliaire qui divise la longue série des siècles parcourus par l’humanité ; celle-ci, dans les desseins de la divine Providence, ou bien prépare cette plénitude des temps qui prélude à l’heureuse « année de rédemption ».ou bien, de l’étable de Bethlehem dirige ses pas vers la vallée de Josaphat, où l’enfant de la Crèche attend pour la juger toute la descendance d’Adam, rachetée avec son Sang précieux.

L’ordre du missel actuel est plus logique et correspond mieux à cette noble conception de l’histoire, qui fait de l’Incarnation le véritable point central du drame de l’univers ; mais les anciens en faisant commencer leurs Sacramentaires à la fête de Noël, suivaient la tradition de la liturgie primitive, qui, jusqu’au IVe siècle, ne connaissait pas encore une période de quatre ou six dimanches de préparation à cette solennité grande entre toutes.

Ce fut vers le milieu du Ve siècle quand, par le contre-coup des hérésies christologiques de Nestorius, la commémoration de la naissance du Sauveur acquit une grande célébrité, que, à Ravenne, dans les Gaules et en Espagne, commença à apparaître dans la liturgie un cycle spécial de préparation à Noël. La polémique contre Nestorius et Eutychès et les grands conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, où fut solennellement proclamé le dogme des deux natures, divine et humaine, en l’unique personne du Seigneur Jésus et où, par suite, furent exaltées les gloires et les prérogatives de la Theotocos, donnèrent une impulsion vigoureuse à la piété catholique envers le mystère de l’Incarnation, qui trouva en saint Léon le Grand et en saint Pierre Chrysologue les prédicateurs les plus enthousiastes de ce mystère de Rédemption.

Le Sacramentaire Léonen étant mutilé en son début, ne peut rien nous apprendre sur les origines de l’Avent liturgique à Rome ; mais il est probable que le rite de la métropole pontificale, sur ce point également, fut identique en substance à celui de Naples et du diocèse suffragant de Ravenne, où Chrysologue — si même on ne doit pas lui attribuer la paternité des collectes d’Avent du fameux rotulus de Ravenne — prononça de splendides homélies en préparation à la fête de Noël, en quatre occasions différentes.

Depuis bien des siècles l’Église romaine consacre quatre semaines à la célébration de l’Avent, Il est vrai que les Sacramentaires gélasien et grégorien, d’accord avec plusieurs antiques lectionnaires, en énumèrent cinq, mais les listes de lectures de Capoue et de Naples, et l’usage des Nestoriens, qui connaissent seulement quatre semaines d’Avent, déposent sur ce point encore en faveur de l’antiquité de la pure tradition romaine.

Pendant le Carême, ce qui prédomine c’est le concept de pénitence et de deuil pour le déicide qui se consomme à Jérusalem ; durant l’Avent, au contraire, l’esprit de la sainte liturgie, à l’annonce joyeuse de la libération prochaine — Evangelizo vobis gaudium magnum quod erit omni populoest celui d’une pieuse allégresse, d’une tendre reconnaissance et d’un désir intense de la venue du Verbe de Dieu dans les cœurs de tous les fils d’Adam. Notre cœur, comme celui d’Abraham qui exultavit, dit Jésus-Christ, ut videret diem meum, vidit et gavisus est, doit être pénétré de saint enthousiasme pour le triomphe définitif de l’humanité, qui, par l’union hypostatique du Christ, est élevée jusqu’au trône de la Divinité.

Les chants de la messe, les répons, les antiennes de l’office divin sont, pour cette raison, tout émaillés d’alléluia ; il semble que la nature entière — comme l’apôtre la décrit, dans l’attente de la parousie finale : « expectatio enim creaturae revelationem filiorum Dei expectat » — se sente exaltée par l’incarnation du Verbe de Dieu qui, après tant de siècles d’attente, vient enfin sur cette terre pour donner l’ultime perfection au chef-d’œuvre de ses mains — Instaurare omnia in Christo. La sainte liturgie, durant ce temps, recueille dans les Écritures les expressions les plus énergiques et les plus aptes à exprimer le désir intense et la joie avec lesquels les saints patriarches, les prophètes et les justes de tout l’Ancien Testament ont hâté par leurs vœux la descente du Fils de Dieu. Nous ne pouvons faire mieux que de nous associer à leurs pieux sentiments, priant le Verbe incarné de daigner naître en tous les cœurs, d’étendre aussi son règne sur tant de régions où, jusqu’à présent, son saint nom n’a pas été annoncé, où les habitants dorment encore dans les ténèbres et dans les ombres de la mort.

Il semble que la station de ce jour dans la basilique Libérienne — où, depuis l’époque de Sixte III l’on vénérait une reproduction romaine du sanctuaire de la Nativité à Bethlehem — veuille désigner aux fidèles le but et le terme véritable de cette période de préparation et de prière. C’est là que nous attend le Praesepe Domini, le berceau du Verbe incarné, qui, tout en démontrant la vérité de sa nature humaine, est aussi le trône d’où II nous donne ses premières leçons évangéliques sur l’obéissance, la pauvreté, la mortification des sens, condamnant l’orgueil, la sensualité et le faste trompeur du monde.

L’Ordo Romanus de Cencius Camerarius nous atteste qu’au XIIe siècle le Pape avait encore l’habitude de se rendre à Sainte-Marie-Majeure pour y célébrer la messe stationnale en ce jour. Il est probable que cet usage remonte jusqu’au temps de saint Grégoire le Grand, le réordonnateur par excellence de la liturgie stationnale, d’autant plus que, suivant une indication de plusieurs anciens manuscrits de ses œuvres, l’homélie de ce jour sur l’Évangile, qui se lit dans le bréviaire, fut prononcée précisément à Sainte-Marie-Majeure.

Regem ventúrum Dóminum, veníte, adorémus.  

Du Prophète Isaïe. Chap. II. (Voir leçons des Matines plus haut)

Avec quelle complaisance la sainte Église écoute et répète ces belles paroles du Prophète : Venez, montons à la Montagne du Seigneur ! Chaque jour de Férie, dans l’Avent, elle les redit à l’Office des Laudes ; et tous ses enfants rendent gloire au Seigneur, qui, pour attirer plus sûrement nos regards, s’est fait semblable à une Montagne élevée, mais accessible à tous. Il est vrai que cette Montagne, comme le dit un autre Prophète, est d’abord imperceptible comme une petite pierre, pour marquer l’humilité du Messie dans sa naissance ; mais bientôt elle grandit à la vue de tous les peuples, qui sont conviés à venir habiter sur ses flancs fertiles, et jusque sur sa cime illuminée des rayons du Soleil de justice. C’est ainsi, ô Jésus ! que vous nous appelez tous, que vous êtes accessible à tous ; que la grandeur et l’élévation de vos mystères n’ont rien d’incompatible avec notre faiblesse. Nous voulons, dès ce moment, nous joindre à ces flots de peuples qui marchent vers vous : voici que nous partons ; nous voulons aller placer notre tente sous vos ombrages, ô Montagne bénie ! Recevez-nous ; que nous n’entendions plus les bruits mondains qui s’élèvent de la plaine. Placez-nous si haut, que nos yeux ne voient plus les vanités de la terre. Puissions-nous ne jamais oublier les sentiers par lesquels on arrive jusqu’à ce sommet bienheureux, où la montagne, qui est la figure, s’évanouit, et où l’âme se trouve à jamais face à face avec Celui que les Anges contemplent dans un ravissement éternel, et dont les délices sont d’être avec les enfants des hommes !

HYMNE POUR LE TEMPS DE L’AVENT.
(Composée au IXe siècle et tirée de l’Hymnarium du B. Joseph-Marie Tommasi.)
Que le soleil, les astres, la terre et les mers retentissent de l’Avènement du Dieu très-haut : que le riche et le pauvre unissent leurs chants pour célébrer le Fils du Créateur suprême !
C’est le Sauveur promis jadis à nos pères ; le glorieux fruit d’une Vierge ; le Fils du Dieu puissant, dont la naissance précède l’étoile du matin.
C’est le Roi de gloire qui devait venir régner en Dieu sur les rois, fouler sous ses pieds l’ennemi perfide, guérir le monde languissant.
Que les Anges s’en réjouissent de concert ; que tous les peuples tressaillent de joie : le Très-Haut vient s’humilier pour sauver ce qui était perdu.
Un Dieu-homme va prendre naissance ; l’auguste Trinité règne à jamais ! Le Fils coéternel au Père, le Seigneur va descendre sur la terre.
Que les Prophètes élèvent leur voix et qu’ils prophétisent : Emmanuel est déjà près de nous. Que la langue des muets articule des sons ; et vous, boiteux, courez à sa rencontre.
Que l’agneau et la bête féroce paissent ensemble l’herbe des champs ; que le bœuf et l’âne reconnaissent Celui qui git dans la crèche.
Le signe royal étincelle ; il annonce notre divin chef ; au noble et royal enfant, rois, préparez vos offrandes.
Oh ! quelle heureuse nouvelle entendit la vierge Marie ! En croyant, elle conçoit ; la voilà mère ; et c’est une vierge qui n’a point connu l’homme.
Iles et nations, applaudissez toutes à ce grand triomphe. Courez avec la vitesse des cerfs : le Rédempteur, le voici qui vient.
Que les yeux des aveugles, fermés à la lumière, sachent maintenant percer les ténèbres de la nuit, s’ouvrir à la lumière véritable.
Que la nation de Galilée et celle de la Grèce, que la Perse et l’Inde croient en leur Rédempteur ; un Dieu daigne se faire homme : et Verbe il demeure avec le Père.
Louange, honneur, vertu et gloire soient à Dieu le Père, et à son Fils, ensemble avec le Saint-Esprit, dans les siècles éternels !
Amen.
Lire la suite

ALERTE infiltration, mensonges, désinformation

30 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

L’ORDRE DU DRAGON

L’Ordre du Dragon (en allemand : Drachenorden, et en latin : Societatis draconistrarum) était une institution, similaire aux autres ordres de chevalerie de l'époque, basé sur le modèle de l'Ordre de Saint Georges. Il fut créé en 1408, par le Saint Empereur Romain Germanique Sigismund de Luxembourg (alors qu'il régnait encore sur la Hongrie), et sa seconde femme la reine Barbara Cilli, essentiellement dans le but de protéger la famille royale. Dans ses statuts, l'ordre demandait aussi à ses initiés de défendre la Croix et de se battre contre ses ennemis, principalement les Turcs.

L'ordre originel comprenait 34 membres de la noblesse, incluant des notables comme le roi Alfonso d’Aragón et de Naples, Stefan Lazarević de Serbie, ainsi que Sigismund lui même.

Dès 1408, l’ordre adopta comme emblème l’image d’un dragon, la queue entourée autour de son coup, portant sur son dos la croix rouge de Saint Georges. Le symbole du dragon fait référence à la bête du Livre de la Révélation, tandis que la croix rouge représente la victoire du Christ sur les forces du mal. Avec l’expansion de l’ordre, des emblèmes différents furent utilisés, mais toujours sur le thème du dragon et de la croix. Les membres étaient tenus de porter le médaillon de l’ordre en toutes circonstances, et étaient le plus souvent enterrés avec son symbole.

. En 1431, Sigismund fait venir à Nuremberg des princes et des vassaux considérés comme utiles pour les alliances politiques et militaires, dans le but de les intégrer dans l’Ordre du Dragon. L'un d'eux était Vlad, qui à l’époque, servait comme commandant de frontière, protégeant les passages montagneux entre la Transylvanie et la Valachie. A cette occasion, Vlad reçu aussi le soutien de Sigismund dans sa course au trône de Valachie, qu’il obtint cinq ans plus tard. Par la suite, Vlad pris le surnom de "Dracul" en référence à son implication dans l'ordre (le mot "Dracul" vient du latin "draco" qui veut dire "dragon").

Son fils Vlad Tepes (Vlad l'Empaleur) utilisa le sobriquet "Dracula" dans le sens de "fils de Dracul" ou "fils de celui qui faisait partie de l'Ordre du Dragon". Cependant, le mot "dracul" a un second sens, "le Diable", surnom que ses ennemis donnait aux membres de sa famille et à lui-même. C'est ce second sens qui est à l’origine de la légende populaire de Dracula.

. Après la mort de Sigismund en 1437, l'Ordre du Dragon perdit beaucoup de son pouvoir, mais son iconographie resta présente sur les armoiries de plusieurs familles de la noblesse.

 

Le dragon est vaincu par la croix

Le dragon est vaincu par la croix

Attention au glissement ésotérique :

En Occident, l'image équivalente est la maîtrise du Dragon-Vouivre

 Cette peinture de sainte Marguerite

  domptant le Dragon-Vouivre,

  sur les murs d'un oratoire en ruine :

  

Vallee-de-la-Maira--aout-2010-043.jpg

 Elle a acquis la maîtrise des Énergies Telluriques,

  les Énergies de la Terre Mère.

 

 Sainte Marthe maîtrise la Tarasque de Tarascon.   

 
La Tarasque, tout comme le Dragon-Vouivre, représente l'Energie de la Terre, le pulsif de la vie selon la Nature, qui peut dévorer l'homme et dont il faut acquérir la maîtrise.
 
« La force originelle créatrice de vie est aveugle sans celle de la connaissance (la conscience qui sait) et devient le jeu sans fin des instincts, sur la roue des renaissances (samsâra). La force connaissante, sans la force originelle de vie, devient le dissolvant poison de l'intellect, principe démoniaque, hostile à la vie. » Lama Anagarika Govinda, Les Fondements de la Mystique tibétaine, Albin Michel, p. 230. 
 
 
La maîtrise de l’Energie
ou la chevauchée du monstre-dragon-vouivre
est représentée sur le portail droit de l’église de Le Blanc,
dans le Berry :
    
       D’abord l’homme mordu par la bête, le dragon, la tarasque, avant d’en acquérir la maîtrise lorsqu’il chevauche l’animal symbole de l’Energie. Au centre le bienheureux qui n’est plus dans la lutte ou la maîtrise. C’est l’état qu’atteint le saint céphalophore, lorsque ayant eu symboliquement la tête tranchée, il n’a plus de mental, mais marche en tenant sa tête bien en main au niveau du cœur.
         
                      
 
    Il s'agit toujours de ne pas être dévoré par l'énergie,
mais de la canaliser... 
 

 

Lire la suite

Les complices de l'islamisme modéré et non-modéré

30 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Lire la suite

Saint André apôtre mémoire du lundi de la 1ère semaine de l’Avent

30 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Saint André apôtre mémoire du lundi de la 1ère semaine de l’Avent

Epître

Mes Frères : C’est en croyant du cœur que l’on est justifié, et c’est en confessant de la bouche qu’on est sauvé. En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera pas confondu. Car il n’y a pas de distinction entre le Juif et le Grec, puisqu’ils ont tous un même Seigneur, riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui auquel ils n’ont pas cru ? Ou comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a pas de prédicateur ? Et comment les prédicateurs prêcheront-ils, s’ils ne sont pas envoyés ? Ainsi qu’il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent la bonne nouvelle ! Mais tous n’obéissent pas à la bonne nouvelle. Aussi Isaïe dit-il : Seigneur, qui a cru à notre prédication ? La foi donc vient de ce qu’on a entendu, et l’on entend grâce à la parole du Christ. Mais je dis : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix est allée par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.

Evangile

En ce temps-là : Jésus, marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et André son frère, qui jetaient leurs filets dans la mer (car ils étaient pêcheurs). Et il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferez devenir pêcheurs d’hommes. Et eux aussitôt, laissant leurs filets, le suivirent. Et de là, s’avançant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, dans une barque avec Zébédée leur père, réparant leurs filets ; et il les appela. Et eux aussitôt, laissant leurs filets et leur père, le suivirent.

 

Bréviaire

De l’Épître de l’Apôtre saint Paul aux Romains.
Première leçon. La fin de la loi est le Christ, pour justifier tout croyant. Aussi Moïse a écrit que l’homme qui accomplira la justice qui vient de la loi y trouvera la vie. Mais pour la justice qui vient de la foi, il en parle ainsi : Ne dis point en ton cœur : Qui montera au ciel ? C’est-à-dire pour en faire descendre le Christ : Ou qui descendra dans l’abîme ? C’est-à-dire pour rappeler le Christ d’entre les morts. Mais que dit l’Écriture ? Près de toi est la parole, dans ta bouche et dans ton cœur ; c’est la parole de la foi que nous annonçons. Parce que si tu confesses de bouche le Seigneur Jésus, et si en ton cœur tu crois que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé.
Deuxième leçon. Car on croit de cœur pour la justice, et on confesse de bouche pour le salut. En effet, l’Écriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confondu. Attendu qu’il n’y a point de distinction de Juif et de Grec, parce que c’est le même Seigneur de tous, riche pour tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Mais comment invoqueront-ils celui en qui ils n’ont point cru ? Ou comment croiront-ils à celui qu’ils n’ont pas entendu ? Et comment entendront-ils, si personne ne les prêche ? Et comment prêchera-t-on, si on n’est pas envoyé ? Comme il est écrit : Qu’ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent la paix, qui annoncent le bonheur.
Troisième leçon. Mais tous n’obéissent pas à l’Évangile. C’est pourquoi Isaïe a dit : Seigneur, qui a cru ce qu’il a ouï de nous ? La foi donc vient par l’audition, et l’audition par la parole du Christ. Cependant, je le demande : Est-ce qu’ils n’ont pas entendu ? Certes, leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités de monde. Je demande encore : Est-ce qu’Israël ne l’a point connu ? Moïse, le premier, a dit : Je vous rendrai jaloux d’un peuple qui n’en est pas un ; je vous mettrai en colère contre une nation insensée. Mais Isaïe ne craint pas de dire : J’ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis montré à ceux qui ne me demandaient pas. Et à Israël, il dit : Tous les jours j’ai tendu les mains à ce peuple incrédule et contredisant.
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. L’apôtre André naquit à Bethsaïde, qui est un bourg de Galilée ; il était frère de Pierre et disciple de Jean-Baptiste. Ayant entendu celui-ci dire du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu », il suivit Jésus et lui amena son frère. Dans la suite, tandis qu’il péchait avec son frère dans la mer de Galilée, ils furent tous deux appelés, avant les autres Apôtres, par le Seigneur qui, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Sans aucun retard, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Après la passion et la résurrection de Jésus-Christ, André alla prêcher la foi chrétienne dans la Scythie d’Europe, cette province lui étant échue en partage ; il parcourut ensuite l’Épire et la Thrace, et, par ses prédications et ses miracles, il convertit à Jésus-Christ une multitude innombrable de personnes. Parvenu à Patras, ville d’Achaïe, où il fit embrasser à beaucoup de monde la vérité de l’Évangile, il s’adressa avec une courageuse liberté au proconsul Égée, qui résistait à la prédication de l’Évangile, reprochant à cet homme, qui voulait qu’on le reconnût comme juge de ses semblables, de se laisser tromper par les démons au point de méconnaître le Christ Dieu, juge de tous les hommes.
Cinquième leçon. Alors Égée, irrité, lui dit : « Cesse de vanter le Christ, que des propos analogues n’ont pu empêcher d’être crucifié par les Juifs. » Comme André continuait néanmoins à prêcher généreusement Jésus-Christ, démontrant qu’il s’était offert lui-même à la croix pour le salut du genre humain, Égée l’interrompit par un discours impie et l’engagea à conserver sa vie en sacrifiant aux dieux. André lui répondit : « Pour moi, il est un Dieu tout-puissant, seul et vrai Dieu, auquel je sacrifie tous les jours sur l’autel, non les chairs des taureaux ni le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache. Quand tout le peuple des croyants a participé à sa chair, l’Agneau qui a été immolé, n’en demeure pas moins entier et plein de vie. » Égée, enflammé de colère, ordonna de jeter l’Apôtre en prison. Le peuple en eût facilement délivré André, si lui-même n’eût apaisé la foule, la suppliant avec instance de ne pas l’empêcher d’arriver à la couronne tant désirée du martyre.
Sixième leçon. Peu de temps après, étant amené devant le tribunal, comme il exaltait le mystère de la croix et reprochait au proconsul son impiété, celui-ci, ne pouvant le supporter plus longtemps, commanda qu’on le mit en croix et qu’on lui fît imiter ta mort du Christ. Arrivé au lieu du martyre, et apercevant de loin la croix, André s’écria : « O bonne croix, qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur ! Croix, longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin préparée à mes ardents désirs, retire-moi d’entre les hommes, et rends-moi à mon Maître, afin que par toi me reçoive celui qui par toi m’a racheté. » Il fut donc attaché à la croix, et y resta suspendu vivant pendant deux jours, sans cesser de prêcher la loi du Christ ; après quoi, il s’en alla à celui dont il avait souhaité d’imiter la mort. Les Prêtres et les Diacres d’Achaïe, qui ont écrit son supplice, attestent qu’ils ont entendu et vu toutes ces choses, ainsi qu’ils les ont racontées. Ses ossements furent transportés, sous le règne de l’empereur Constance, à Constantinople, et plus tard à Amalfi. Son chef fut apporté à Rome, sous le pontificat de Pie II, et placé dans la basilique de Saint-Pierre.
De l’Homélie de S. Grégoire, Pape.

Septième leçon. Vous avez entendu, mes très chers frères, qu’au premier appel de la voix, Pierre et André laissèrent leurs filets et suivirent le Rédempteur. Ils ne lui avaient vu faire encore aucun miracle, ils ne lui avaient rien ouï dire du bienfait d’une récompense éternelle, et cependant, au premier ordre du Seigneur, ils oublient et abandonnent ce qu’ils possèdent. Et nous, combien ne voyons-nous pas de ses miracles, par combien d’épreuves ne sommes-nous pas instruits, par combien de menaces ne sommes-nous pas détournés du péché ? Et cependant nous méprisons l’appel du Seigneur.
Huitième leçon. Celui qui nous exhorte à la conversion est déjà dans les cieux ; déjà il a courbé les Gentils sous le joug de la foi, déjà il a confondu la gloire du monde, déjà il nous annonce, par les ruines qui deviennent si fréquentes, l’approche du jour de son rigoureux jugement ; et néanmoins, notre esprit superbe ne consent pas encore à abandonner de plein gré ce qu’il perd tous les jours malgré lui. Que dirons-nous, mes très chers frères, que dirons-nous, le jour où il nous jugera, nous qui ne pouvons être détournés de l’amour du siècle présent par les préceptes du Seigneur, ni corrigés par ses châtiments ?
Neuvième leçon. Mais quelqu’un dira peut-être dans le secret de sa pensée : Qu’ont-ils quitté à la voix du Seigneur, ces deux pêcheurs qui n’avaient presque rien ? En cela, mes très chers frères, nous devons plutôt considérer l’affection de la volonté que la valeur de la chose, il quitte beaucoup, celui qui ne garde rien pour lui ; il quitte beaucoup, celui qui abandonne tout, quelque peu qu’il possède. Nous, au contraire, nous possédons avec attachement les choses que nous avons, et nous recherchons par nos désirs celles que nous n’avons pas. Pierre et André ont donc abandonné beaucoup quand l’un et l’autre ont renoncé au désir même de posséder.

Lire la suite

I er Dimanche de l'Avent

29 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

I er Dimanche de l'Avent

Collecte

Réveillez votre puissance, Seigneur et venez, pour que, dans le grand péril où nous sommes à cause de nos péchés, nous puissions trouver en vous le défenseur qui nous délivre et le libérateur qui nous sauve.

Epitre

Mes Frères : vous savez en quel temps nous sommes : c’est l’heure de nous réveiller enfin du sommeil ; car maintenant le salut est plus près de nous que lorsque nous avons embrassé la foi. La nuit est avancée, et le jour approche. Dépouillons-nous donc des œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Marchons honnêtement, comme en plein jour, ne nous laissant point aller aux excès de la table et du vin, à la luxure et à l’impudicité, aux querelles et aux jalousies. Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne prenez pas soin de la chair, de manière à en exciter les convoitises.

Évangile

En ce temps là, Jésus dit à ses disciples : « Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les astres, et, sur la terre, une angoisse des nations inquiètes du fracas de la mer et de son agitation, les hommes expirant de frayeur et d’anxiété pour ce qui doit arriver à l’univers, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venant dans une nuée avec grande puissance et grande gloire. Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance approche ». Et il leur dit une parabole : « Voyez le figuier et tous les arbres : quand déjà ils bourgeonnent, à cette vue vous savez de vous-mêmes que déjà l’été est proche. Ainsi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche. Je vous le dis, en vérité, cette génération ne passera point que toutes (ces) choses ne soient arrivées. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »

Bréviaire

Commencement du livre du Prophète Isaïe. Cap. 1, 1-9

Première leçon. Vision d’Isaïe fils d’Amos, qu’il a vue, touchant Juda et Jérusalem, dans les jours d’Ozias, de Joathan, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda. Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre, parce que le Seigneur a parlé : J’ai nourri des fils et je les ai élevés ; mais eux, m’ont méprisé. Un bœuf connaît son possesseur, un âne l’étable de son Maître ; mais Israël ne m’a pas connu, et mon peuple n’a pas eu d’intelligence.
Deuxième leçon. Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d’iniquité, à la race perverse, aux enfants scélérats ; ils ont abandonné le Seigneur, ils ont blasphémé le saint d’Israël, ils sont retournés en arrière. Où vous frapperai-je encore, vous qui ajoutez à la prévarication ?  Toute tête est languissante, et tout cœur abattu. De la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête, rien en lui de sain ; c’est blessure, meurtrissure, plaie enflammée qui n’a été ni bandée, ni pansée, ni adoucie par l’huile.
Car le feu ; votre pays, devant vous des étrangers le dévorent, et il sera désolé comme une dévastation de l’ennemi. Et la fille de Sion1 sera laissée comme un berceau dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une cité qui est livrée au pillage. Si le Seigneur des armées ne nous avait réservé un rejeton, nous aurions été comme Sodome, nous serions devenus semblables à Gomorrhe.

Sermon de saint Léon, Pape.

Quatrième leçon. Le Sauveur, instruisant ses disciples au sujet de l’avènement du royaume de Dieu, ainsi que de la fin du monde et des temps, et, en la personne de ses Apôtres, instruisant toute son Église, leur dit : « Faites attention, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent dans l’excès du manger et du boire et les soins de cette vie. « Nous savons, très chers, que ce précepte nous regarde tout spécialement, puisque l’on ne doute guère que ce jour annoncé, quoique encore caché, ne soit bien proche.
Cinquième leçon. I1 convient que tout homme se prépare à l’avènement du Sauveur ; de crainte qu’il ne le trouve livré à la gourmandise, ou embarrassé dans les soucis du siècle. Il est prouvé, par une expérience de tous les jours, que la vivacité de l’esprit s’altère par l’excès du boire, et que l’énergie du cœur est affaiblie par une trop grande quantité d’aliments. Le plaisir de manger peut devenir nuisible, même à la santé du corps, si la raison et la tempérance ne le modèrent, ne résistent à l’attrait, et ne retranchent au plaisir ce qui serait superflu.
Sixième leçon. Car, bien que, sans l’âme, la chair ne désirerait rien, et que c’est d’elle qu’elle reçoit la sensibilité, comme elle en reçoit le mouvement, il est cependant du devoir de cette âme de refuser certaines choses à la substance matérielle qui lui est assujettie. Par un jugement intérieur, elle doit tenir ses sens extérieurs éloignés de ce qui ne lui convient pas, afin qu’étant presque constamment détachée des désirs corporels, elle puisse vaquer à l’étude de la sagesse divine dans le palais de l’intelligence, où le bruit des sollicitudes terrestres ne se faisant plus entendre, elle se réjouit dans des méditations saintes, à la pensée des délices éternelles.

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Septième leçon. Notre Seigneur et Rédempteur, désirant nous trouver prêts, nous annonce les maux qui doivent accompagner la vieillesse du monde, pour nous détourner de son amour. Il nous fait connaître les maux qui précéderont sa fin prochaine, afin que, si nous ne voulons pas craindre Dieu dans la tranquillité, nous redoutions au moins son prochain jugement et soyons comme atterrés par les coups de sa justice.
Huitième leçon. Un peu avant le’ passage du saint Évangile que votre fraternité a entendu tout à l’heure, le Seigneur a dit d’abord : « Une nation se soulèvera contre une nation, un royaume contre un royaume. Il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des pestes et des famines. » Et, un peu plus loin, il ajoute ce que vous venez également d’entendre : « II y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles, et, sur la terre, la détresse des nations, à cause du bruit confus de la mer et des flots. » De toutes ces choses, les unes, nous les voyons déjà accomplies, les autres, nous craignons de les voir arriver bientôt.
Neuvième leçon. Que les nations se soulèvent les unes contre les autres, que la consternation soit parmi les peuples, nous le voyons à notre époque, plus que jamais on ne le vit autrefois. Que des tremblements de terre renversent des villes innombrables en d’autres parties du monde, vous savez combien de fois nous l’avons entendu dire. La peste ne cesse de nous affliger. Quant aux signes dans le soleil, la lune et les étoiles, jusqu’ici nous n’en voyons pas ; mais, le changement que nous remarquons dans l’atmosphère, nous permet de présumer qu’ils ne tarderont pas à se manifester.

Ce Dimanche, le premier de l’Année Ecclésiastique, est appelé, dans les chroniques et les chartes du moyen âge, le Dimanche Ad te levavi, à cause des premiers mots de l’Introït, ou encore le Dimanche Aspiciens a longe, à cause des premières paroles d’un des Répons à l’Office de Matines.

La Station est à Sainte-Marie-Majeure ; c’est sous les auspices de Marie, dans l’auguste Basilique qui garde la Crèche de Bethléhem, et qui pour cela est appelée dans les anciens monuments Sainte-Marie ad Præsepe, que l’Église Romaine recommence chaque année le Cycle sacré. Il était impossible de choisir un lieu plus convenable pour saluer l’approche du divin Enfantement qui doit enfin réjouir le ciel et la terre, et montrer le sublime prodige de la fécondité d’une Vierge. Transportons-nous par la pensée dans ce temple auguste, et unissons-nous aux prières qui s’y font entendre ; ce sont les mêmes que celles qui vont être exposées ici.

A l’Office de la nuit, l’Église commence aujourd’hui la lecture du Prophète Isaïe, celui de tous qui a prédit avec le plus d’évidence les caractères du Messie, et elle continue cette lecture jusqu’au jour même de Noël inclusivement. Efforçons-nous dé goûter les enseignements du saint Prophète, et que l’œil de notre foi découvre avec amour le Sauveur promis, sous les traits tantôt gracieux, tantôt terribles, à l’aide desquels Isaïe nous le dépeint.

Les premières paroles de l’Église, au milieu de la nuit, sont celles ci :

Regem venturum Dominum, venite, adoremus. Le Roi qui doit venir, le Seigneur, venez, adorons-le.

Après avoir rempli ce devoir suprême d’adoration, écoutons l’oracle d’Isaïe qui nous est transmis parla sainte Église.

Ces paroles du saint Prophète, ou plutôt de Dieu qui parle par sa bouche, doivent faire une vive impression aux enfants de l’Église, à l’entrée de la sainte carrière de l’Avent. Qui ne tremblerait en entendant ce cri du Seigneur méprisé, méconnu, au jour même où il est venu visiter son peuple ? Il a dépouillé son éclat dans la crainte d’effrayer les hommes ; et, loin de sentir la divine force de Celui qui s’abaisse ainsi par amour, ils ne l’ont point connu ; et la crèche qu’il a choisie pour y reposer après sa naissance n’a d’abord été visitée que par deux animaux sans raison. Sentez-vous, chrétiens, combien sont amères les plaintes de votre Dieu ? Combien son amour méprisé souffre de votre indifférence ? Il prend à témoin le ciel et la terre, il lance l’anathème à la nation perverse, aux fils ingrats. Reconnaissons sincèrement que jusqu’ici nous n’avons point connu tout le prix de la visite du Seigneur, que nous avons trop imité l’insensibilité des Juifs qui ne s’émurent pas quand il apparut au milieu de leurs ténèbres. Ce fut en vain que les Anges chantèrent au milieu de la nuit, que les bergers furent conviés à l’adorer et à le reconnaître ; en vain que les Mages vinrent d’Orient demander où était son berceau. Jérusalem fut troublée un instant, il est vrai, à la nouvelle qu’un Roi lui était né ; mais elle retomba bientôt dans son insouciance, et ne s’enquit même pas de la grande nouvelle.

C’est ainsi, ô Sauveur ! Que vous venez dans les ténèbres, et que les ténèbres ne vous comprennent pas. Oh ! Faites que nos ténèbres comprennent la lumière et la désirent. Un jour viendra où vous déchirerez les ténèbres insensibles et volontaires, par l’éclair effrayant de votre justice. Gloire à vous en ce jour, ô souverain Juge ! Mais gardez-nous de votre colère, durant les jours de cette vie mortelle. — Où frapperai-je maintenant ? dites-vous. Mon peuple n’est déjà plus qu’une plaie. — Soyez donc Sauveur, ô Jésus ! dans l’Avènement que nous attendons : Toute tête est languissante, et tout cœur désolé : venez relever ces fronts que la confusion et trop souvent aussi de viles attaches courbent vers la terre. Venez consoler et rafraîchir ces cœurs timides et flétris. Et si nos plaies sont graves et invétérées, venez, vous qui êtes le charitable Samaritain, répandre sur elles l’huile qui fait disparaître la douleur et rend la santé.

Le monde entier vous attend, ô Rédempteur ! Venez vous révéler à lui en le sauvant. L’Église, votre Épouse, commence en ce moment une nouvelle année ; son premier cri est un cri de détresse vers vous ; sa première parole est celle-ci : Venez ! Nos âmes, ô Jésus ! ne veulent pas non plus cheminer sans vous dans le désert de cette vie. Il se fait tard : le jour incline au soir, les ombres sont descendues : levez-vous, divin Soleil ; venez guider nos pas, et nous sauver de la mort.

Lire la suite

BREF HISTORIQUE DE L'ORIGINE DU FAUX ŒCUMÉNISME QUI SÉVIT DANS L’ÉGLISE DEPUIS LE CONCILE VATICAN II

28 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

BREF HISTORIQUE DE L'ORIGINE DU FAUX ŒCUMÉNISME QUI SÉVIT DANS L’ÉGLISE DEPUIS LE CONCILE VATICAN II

Son origine protestante

Conférence d’Édimbourg

C'est généralement à la Conférence Internationale des Missions qui s'est tenue à Édimbourg en 1910, présidée par le laïc américain John Mott, que l'on fait remonter le départ de l'œcuménisme moderne.

Lors de la conférence d’Édimbourg de 1910, la question de l’unité des chrétiens fut urgée spécialement par les délégués des Églises nouvelles, d’Afrique et d’Asie. L’œcuménisme contemporain est ainsi né du problème missionnaire : comment prêcher l’évangile à partir d’Églises séparées, divisées à propos de la doctrine même de l’Évangile pour peu qu’elle en propose une ? Mais il apparut tout de suite que le problème de la séparation des chrétiens avait deux aspects : rivalités dans la pratique ; divergences dans l’interprétation.

C'est après la Première Guerre mondiale que l’œcuménisme prend le sens d'une recherche de convergence entre les chrétiens de différentes confessions et que les initiatives se multiplient. Si un « Conseil international des missions » réunit son premier congrès à Lake Mohonk, en 1921, deux mouvement œcuméniques protestants accueillant des orthodoxes se développent particulièrement à la suite d'Édimbourg : celui du Christianisme pratique45 (en anglais Life and Work), d'inspiration luthérienne, qui tient sa première conférence mondiale en 1925 à Stockholm, et celui de Foi et Constitution (en anglais Faith and Order), d'inspiration anglicane, qui se réunit pour la première fois à Lausanne en 1927 Le premier, animé par l’archevêque luthérien d’Uppsala, Nathan Söderblom (1866-1931), entend manifester l'union des chrétiens à travers l'action concrète et la lutte pour une société plus juste tandis que le second, qui réuni 108 églises sous l’impulsion de l’évêque anglican américain Charles Brent (1862-1929), se penche sur les problèmes de doctrinaux et structurels et ecclésiaux.

Les deux mouvement décident de fusionner à la fin des années 1930 et un Comité préparatoire se réunit à Utrecht du 9 au 22 août 1938, qui met en place le Conseil œcuménique des Églises (en anglais World Council of Churches).

Création du Conseil œcuménique des Églises (1948)

Prévue initialement pour 1941, la création du Conseil œcuménique des Églises (COE) fut retardée par la guerre de 1939-1945 et par l’opposition de l’Église catholique qui refuse d'envoyer des observateurs et interdit par un monitum aux catholiques de participer à l'assemblée. L’assemblée constitutive du COE se tient en 1948, à Amsterdam et voit la fusion des organismes de Vie et Activité et Foi et Constitution, ce dernier conservant une vie propre au sein du COE. Dans sa première déclaration commune - rédigée à Utrecht et acceptée à Amsterdam -, le COE se présente tout d'abord comme « un communauté d'Églises qui acceptent notre Seigneur Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur »49. Le Conseil à le pouvoir d'émettre des avis et de convoquer des conférences et son premier Secrétaire général, le pasteur hollandais Willem Visser't Hooft précise qu'il s'agit d'un « Conseil d'Églises, et non le Conseil de l'unique Église indivise ».

L'assemblée plénière de 1961 à New Delhi couronne les efforts œcuméniques en recueillant notamment l'adhésion des Églises orthodoxes de l'Est et l'intégration du Conseil International des Missions. Le COE se réfère explicitement à la Bible dans son document de base : celui-ci affirme que le COE est « association fraternelle d'Églises qui confessent Jésus-Christ comme Dieu et Sauveur selon les Écritures et s'efforcent de répondre ensemble à leur commune vocation pour la gloire du seul Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit ». Cette déclaration commune - la Base, qui n'est pas une confession de foi-, est marquée par le trinitarisme absent jusque là, élargit le nombre de membres du mouvement mais provoque le départ des unitariens et la fondation des unitariens universalistes. Au passage, elle relance la querelle christologique mise sous le boisseau en 1948.

Après la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre froide, le COE connait une arrivée massive d'Église chrétiennes autonomes du Tiers Monde et des nouvelles questions qu'elles portent, qui marquent progressivement la déseuropéanisation du mouvement2.

Orthodoxie et mouvement œcuménique

Au cours du XIXe siècle, l'Orthodoxie connait donc des épisodes de rapprochements avec diverses confessions séparées ou indépendantes de L'Église romaine. Un certain prosélytisme de cette dernière qui se traduit notamment par des missions sur les terres traditionnellement orthodoxes et par le développement des Églises catholiques orientales n’est pas sans créer de tensions entre ces deux confessions

Au début du XXe siècle, une encyclique du patriarche Joachim III, datée de 1902 et rédigée à la suite des félicitations reçues du monde orthodoxe pour son intronisation comme patriarche œcuménique de Constantinople, aborde en réponse le sujet de l'unité des chrétiens et son désir ardent d'union avec tous ceux qui partagent la foi dans le Christ. S'il souligne la difficulté que constituent les positions doctrinales des différentes des églises occidentales sur la voie de l'espoir de l'unité retrouvée, ce désir d'unité marque fortement l’attitude des confessions orthodoxes dans le processus œcuménique. Pour surmonter la difficulté il faut alors s'attacher à discerner de qui relève de la « différence » (diaphora) d'ordre pratique, des « divisions » (diairesis) qui en sont une perversion.

En 1920, une autre encyclique fait figure de jalon fondamental pour le mouvement œcuménique en général : émanant du patriarche Germain V de Constantinople, elle évoque la notion d'une « communion d'Églises » (Koinonia to Ekklesion) à créer, une « union bénie » des églises pour laquelle il invite les différentes traditions à concourir en s'engageant dans l'étude conjointe des questions essentielles autour de la notion de réunion. Pour le Patriarche, la promotion des contacts entre les églises est le premier pas essentiel qui doit être suivi de « l'abolition de tout la méfiance et mutuelle et de l'amertume » afin de que « l'amour [soit] relancé et renforcé entre les Églises ». Il énumère ensuite onze points fondamentaux comme proposition de travail pour une future collaboration entre les Églises, une liste qui devient la base du travail programmatique du COE au moment de sa création, ce qui fera dire à Visser’t Hooft que l'« encyclique de 1920 a sonné la cloche de notre rassemblement ».

Catholicisme et mouvement œcuménique

L’œcuménisme catholico-protestant a pris son essor dans la seconde moitié du XXe siècle, particulièrement après le Concile Vatican II (1962-1965) qui institutionnalise l’œcuménisme par le Décret sur l’œcuménisme (Unitatis Redintegratio) de 1964 qui reconnait le côté chrétien du protestantisme et favorise la poursuite du dialogue. Pour en arriver là, il a fallu surmonter bien des réticences des autorités romaines et l’œcuménisme, né au sein des Églises de la Réforme, va coexister avec les formes catholiques romaines officielles de désir d'unité traduites dans l'unionisme catholique et l'uniatisme.

Cependant, dès la fin du XIXe siècle et bien que pourchassé dans l'Église romaine, le modernisme appuie le renouvellement de l'exégèse biblique au sein de celle-ci, à l'instar de ce qui a cours dans le monde protestant depuis quelques décennies, approfondissant sa dimension philosophique et théologique pour en conclure à la réalité d'une unité des croyants au-delà des cloisonnements ecclésiastiques. Ce phénomène opère un profond renouveau biblique au sein du catholicisme et l'intensification des collaborations entre les exégètes catholiques et protestants engendre un véritable « œcuménisme biblique ». Par ailleurs, des expériences comme les « Conversations de Malines » (1921-1925), à l'initiative du cardinal Mercier - sur la suggestion du lazariste Fernand Portal et de l'anglican Lord Halifax - voient le jour mais demeurent sans suite, du moins dans l'immédiat.

De son côté, Rome - estimant que « l'unité réside à Rome » - décline toute invitation faite aux conférences organisées tant par Foi et Constitution que par Christianisme pratique, rejette toute participation à la préparation des premières conférences œcuméniques. Plus loin, en 1928, après la Conférence de Lausanne organisée par Foi et Constitution, Pie XI interdit même par l'encyclique Mortalium Animos toute participation de catholique au mouvement œcuménique.

Cependant, du côté des individualités, des théologiens comme Otto Karrer en suisse, Henri de Lubac et Yves Congar en France, Lambert Beauduin et Gustave Thils en Belgique ou encore Karl Adam et Romano Guardini en Allemagne repensent les positions traditionnelles catholiques vis à vis des églises protestantes. Congar - qui sera un des grands artisans de Vatican II - fait particulièrement œuvre de pionnier au sein de sa confession en étudiant tant la nature de l’œcuménisme que les conditions pour arriver aux principes d'un œcuménisme catholique, qu'il analyse dans un ouvrage éponyme publié en 1937.

Après la Seconde Guerre mondiale, l'église catholique refuse d'envoyer des observateurs aux diverses conférences œcuméniques, le cardinal Stritch interdisant encore en 1954 la participation de catholiques à Evanston. La promulgation du dogme catholique de l'Assomption en 1950, particulièrement sa formulation exclusive fondée sur une infaillibilité pontificale contestée, provoque en outre de fortes réactions négatives au sein des Églises non romaines.

Mais avec le pape Jean XXIII, accédant au pontificat en 1958, les choses évoluent : il oriente nettement le catholicisme contemporain vers l’œcuménisme et, le Vatican envoie désormais des observateurs officiels aux conférences du COE (1961) ou de Foi et Constitution (1963). En 1960 est créé un Secrétariat pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens qui a initialement pour tâche d'assurer l'orientation œcuménique des textes de Vatican II, avant d'être rendu permanent par le pape Paul VI.

 

De ce très bref résumé, l'on peut conclure que, d'une part le problème de l'unité entravant la mission est un problème des sectes protestantes, que le mode opératoire fondé sur la praxis est d'origine luthérienne, et que l'Eglise jusqu'à Jean XXIII a toujours condamné, et interdit, une quelconque participation de l'Eglise catholique ou des catholiques à ces mouvements et à leurs réunions.

Que c'est le Père Congar le grand théoricien et introducteur de ce mouvement dans l'Eglise.

Ce qui explique aussi toute la "réforme" Liturgique pour complaire à nos "frères séparés" pour retirer tout obstacle et finalement s'aligner sur le protestantisme. Le plus grave étant que cette recherche de l'unité, se fonde sur une fausse notion de l'unité (Cf. infra Mortalium Animos).

On notera aussi le rôle de l'éxégèse et des sociétés bibliques.

Alors l'on peut, après, venir fustiger le relativisme, mais pour que cela ne demeure pas un flatus vocis, il faut cesser de le pratiquer en vérité.

BREF HISTORIQUE DE L'ORIGINE DU FAUX ŒCUMÉNISME QUI SÉVIT DANS L’ÉGLISE DEPUIS LE CONCILE VATICAN II
MORTALIUM ANIMOS
LETTRE ENCYCLIQUE SUR L'UNITÉ DE LA VÉRITABLE ÉGLISE

 

AUX PATRIARCHES, PRIMATS, ARCHEVÊQUES, ÉVÊQUES ET AUTRES ORDINAIRES DE LIEU, EN PAIX ET COMMUNION AVEC LE SIÈGE APOSTOLIQUE.PIE XI, PAPE

 

Vénérables frères, salut et bénédiction apostolique

Jamais peut-être dans le passé, les esprits des hommes n'ont été saisis aussi fort que nous le voyons de nos jours, du désir de renforcer et d'étendre pour le bien commun de la société humaine, les relations fraternelles qui nous lient à cause de notre communauté d'origine et de nature.

 

Désir de paix et de fraternité parmi les nations

Les peuples, en effet, ne jouissent pas encore pleinement des bienfaits de la paix ; et même, çà et là, de vieilles et de nouvelles discordes provoquent l'éruption de séditions et de guerres civiles. Par ailleurs, la plupart, assurément, des controverses qui touchent à la tranquillité et à la prospérité des peuples ne peuvent d'aucune manière recevoir de solution sans l'action concertée et les efforts des chefs des États et de ceux qui en gèrent et poursuivent les intérêts.

On comprend donc aisément, et cela d'autant mieux que plus personne ne refuse d'admettre l'unité du genre humain, pourquoi la plupart des hommes désirent voir, au nom de cette fraternité universelle, les divers peuples s'unir entre eux par des liens chaque jour plus étroits.

 

Fausses notions de l'unité

C'est un résultat semblable que d'aucuns s'efforcent d'obtenir dans les choses qui regardent l'ordre de la Loi nouvelle, apportée par le Christ Notre-Seigneur. Convaincus qu'il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l'espoir qu'il serait possible d'amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C'est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d'auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission. De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu.elles s'appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières diff érentes, manifestent et signifent le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s'égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l'athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c'est s'éloigner complètement de la religion divinement révélée.

 

Les pan-chrétiens

Il est vrai, quand il s'agit de favoriser l'unité entre tous les chrétiens, certains esprits sont trop facilement séduits par une apparence de bien. N'est-il pas juste, répète-t-on, n'est-ce pas même un devoir pour tous ceux qui invoquent le nom du Christ, de s'abstenir d'accusations réciproques et de s'unir enfin un jour par les liens de la charité des uns envers les autres ? Qui donc oserait affirrmer qu'il aime le Christ s'il ne cherche de toutes ses forces à réaliser le voeu du Christ lui-même demandant à son Père que ses disciples soient « un »?

Et de plus le Christ n'a-t-il pas voulu que ses disciples fussent marqués et distingués des autres hommes par ce signe qu.ils s'aimeraient entre eux : «C'est à ce signe que tous connaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l'amour les uns pour les autres » ?

Plaise à Dieu, ajoute-t-on, que tous les chrétiens soient «un» ! Car par l'unité, ils seraient beaucoup plus forts pour repousser la peste de l'impiété qui, s'infiltrant et se répandant chaque jour davantage, s'apprête à ruiner l'Évangile. Tels sont, parmi d'autres du même genre, les arguments que répandent et développent ceux quon appelle «pan-chrétiens». Et il s'en faut que ces «pan-chrétiens» soient peu nombreux et disséminés ; ils se sont, au contraire, multipliés en organisations complètes et ils ont fondé des associations largement répandues, que dirigent, le plus souvent, des non catholiques, quelles que soient leurs divergences en matières de foi. Leur entreprise est, d'ailleurs, poursuivie si activement qu'elle obtient en beaucoup d'endroits l'accueil de personnes de tout ordre et qu'elle séduit même de nombreux catholiques par l'espoir de former une union conforme, apparemment, aux voeux de notre Mère la Sainte Église, laquelle, certes, n'a rien plus à coeur que de rappeler et de ramener à son giron ses enfants égarés. Mais en fait, sous les séductions et le charme de ces discours, se cache une erreur assurément fort grave, qui disloque de fond en comble les fondements de la foi catholique. Avertis par la conscience de notre charge apostolique de ne pas laisser circonvenir par des erreurs pernicieuses le troupeau du Seigneur, nous faisons appel, vénérables frères, à votre zèle pour prendre garde à un tel malheur. Nous avons, en eff et, la confiance que, par l'écrit et par la parole, chacun de vous pourra plus facilement atteindre son peuple et lui faire comprendre les principes et les raisons que nous allons exposer et que les catholiques pourront y trouver une règle de pensée et de conduite pour les entreprises visant à réunir, de quelque manière que ce soit, en un seul corps, tous ceux qui se réclament du nom chrétien.

 

La règle à suivre pour les catholiques

Dieu, Auteur de toutes choses, nous a créés pour le connaître et le servir ; étant notre Créateur, il a donc un droit absolu à notre sujétion. Certes, Dieu aurait pu n'imposer à l'homme, comme règle, que la loi naturelle qu'il a, en le créant, gravée dans son coeur, et dans la suite en diriger les développements par sa providence ordinaire ; mais en fait il préféra promulguer des préceptes à observer, et, au cours des âges, c'est-à-dire depuis les débuts de l'humanité jusqu'à la venue du Christ Jésus et sa prédication, il enseigna lui-même aux hommes les obligations dues à lui, Créateur, par tout être doué de raison : «Dieu, qui, à diverses reprises et en plusieurs manières, parla jadis à nos pères par les prophètes, nous a, une dernière fois, parlé en ces jours-ci par son Fils. »

Il en résulte qu'il ne peut y avoir de vraie religion en dehors de celle qui s'appuie sur la parole de Dieu révélée : cette révélation, commencée à l'origine et continuée sous la Loi Ancienne, le Christ Jésus lui-même l.a parachevée sous la Loi Nouvelle. Mais, si Dieu a parlé et l'histoire porte témoignage qu'il a de fait parlé -, il n'est personne qui ne voie que le devoir de l'homme, c'est de croire sans réserve à Dieu qui parle et d'obéir totalement à Dieu qui commande.

Pour que nous remplissions convenablement ce double devoir en vue de la gloire de Dieu et de notre salut, le Fils unique de Dieu a établi sur terre son Église. Or, ceux qui se déclarent chrétiens ne peuvent pas, pensons-nous, refuser de croire que le Christ a fondé une Église, et une Église unique ; mais si, en outre, on leur demande de quelle nature doit être, suivant la volonté de son Fondateur, cette Église, alors tous ne s'entendent plus. Par exemple, un bon nombre d'entre eux nient que l'Église doive être visible et décelable extérieurement, en ce sens, du moins, qu'elle doive se présenter comme un seul corps de fidèles unanimes à professer une seule et même doctrine sous un seul magistère et un seul gouvernement ; pour eux, au contraire, l'Église visible n'est rien d'autre qu'une fédération réalisée entre les diverses communautés de chrétiens malgré leurs adhésions à des doctrines diff érentes et même contradictoires.

 

Vraie nature de l'Eglise

Or, en vérité, son Église, le Christ Notre-Seigneur l'a établie en société parfaite, extérieure par nature et perceptible aux sens, avec la mission de continuer dans l'avenir l'oeuvre de salut du genre humain, sous la conduite d'un seul chef, par l'enseignement de vive voix et par l'administration des sacrements, sources de la grâce céleste ; c'est pourquoi, dans les paraboles, il 'a déclarée semblable à un royaume, à une maison, à un bercail et à un troupeau. Sans aucun doute, cette Église, si admirablement établie, ne pouvait finir ni s'éteindre à la mort de son Fondateur et des Apôtres qui furent les premiers chargés de la propager, car elle avait reçu l'ordre de conduire, sans distinction de temps et de lieux, tous les hommes au salut éternel : « Allez donc et enseignez toutes les nations». Dans l'accomplissement ininterrompu de cette mission, l'Église pourra-telle manquer de force et d'efficacité, quand le Christ lui-même lui prête son assistance continuelle : «Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu.à la consommation des siècles » ? Il est, par conséquent, impossible, non seulement que l'Église ne subsiste aujourd'hui et toujours, mais aussi qu'elle ne subsiste pas absolument la même qu'aux temps apostoliques ; . à moins que nous ne voulions dire à Dieu ne plaise ! ou bien que le Christ Notre Seigneur a failli à son dessein ou bien qu'il s'est trompé quand il affirma que les portes de l'enfer ne prévaudraient jamais contre elle.

 

Erreurs sur la véritable nature de l'Eglise

C'est ici l'occasion d'exposer et de réfuter la fausse théorie dont visiblement dépend toute cette question et d'où partent les multiples activités concertées des non-catholiques en vue de confédérer, comme nous l'avons dit, les églises chrétiennes. Les auteurs de ce projet ont pris l'habitude d'alléguer, presque à l''infini, les paroles du Christ : «Qu.ils soient un. Il n'y aura qu'un bercail et qu'un pasteur», mais en voulant que, par ces mots, soient signifiés un voeu et une prière du Christ Jésus qui, jusqu'à ce jour, auraient été privés de résultat. Ils soutiennent, en eff et, que l'unité de foi et de gouvernement, caractéristique de la véritable et unique Église du Christ, n'a presque jamais existé jusqu'à présent et n'existe pas aujourd.hui ; que cette unité peut, certes, être souhaitée et qu'elle sera peut-être un jour établie par une entente commune des volontés, mais qu'il faut entre-temps la tenir pour une sorte de rêve. Ils ajoutent que l'Église, en elle-même, de sa nature, est divisée en parties, c'est-à-dire constituée de très nombreuses églises ou communautés particulières, encore séparées, qui, malgré quelques principes communs de doctrine, diff èrent pour tout le reste ; que chaque église jouit de droits parfaitement identiques ; que l'Église ne fut une et unique que tout au plus depuis l'âge apostolique jusqu'aux premiers conciles oecuméniques. Il faut donc, disent-ils, négliger et écarter les controverses même les plus anciennes et les divergences de doctrine qui déchirent encore aujourd'hui le nom chrétien, et, au moyen des autres vérités doctrinales, constituer et proposer une certaine règle de foi commune : dans la profession de cette foi, tous sentiront qu'ils sont frères plus qu'ils ne le sauront ; seulement, une fois réunies en une fédération universelle, les multiples églises ou communautés pourront s'opposer avec force et succès aux progrès de l'impiété.

 

Erreur sur la primauté romaine

C'est là, vénérables frères, leur opinion commune. Il en est, toutefois, qui affirment et concèdent que le protestantisme a rejeté trop inconsidérément certains dogmes de foi et plusieurs pratiques du culte extérieur, agréables et utiles sans aucun doute, que l'Église Romaine, au contraire, conserve encore. Ils se hâtent, d'ailleurs, d'ajouter que cette Église Romaine, elle aussi, s'est égarée, qu.elle a corrompu la religion primitive en lui ajoutant certaines doctrines moins étrangères que contraires à l'Évangile et en obligeant à y croire ; parmi ces doctrines, ils citent en premier lieu celle de la primauté de juridiction attribuée à Pierre et à ses successeurs sur le siège romain. Dans ce nombre, il en est, assez peu, il est vrai, qui concèdent au Pontife romain soit une primauté honorifique, soit une certaine juridiction ou pouvoir, qui, estiment-ils toutefois, découle non du droit divin mais, d'une certaine façon, du consentement des fidèles ; d'autres vont jusqu.à désirer que leurs fameux congrès, qu'on pourrait qualifier de bariolés, soient présidés par le Pontife lui-même. Pourtant, si on peut trouver des non-catholiques, d'ailleurs nombreux, qui prêchent à pleine voix une communion fraternelle dans le Christ Jésus, on n'en trouverait pas à qui vienne la pensée de se soumettre et d'obéir au vicaire de Jésus-Christ quand il enseigne et quand il commande. Entre-temps, ils affirment qu'ils traiteront volontiers avec l'Église romaine, mais à droits égaux, c'est-à-dire en égaux avec un égal ; mais s'ils pouvaient traiter, il ne semble pas douteux qu'ils le feraient avec la pensée de ne pas être tenus, par le pacte éventuellement conclu, à renoncer aux opinions en raison desquelles, encore maintenant, ils restent dans leurs errements et dans leurs erreurs hors de l'unique bercail du Christ.

 

L'Eglise dépositaire de la révélation

Dans ces conditions, il va de soi que le Siège apostolique ne peut, d'aucune manière, participer à leurs congrès et que, d'aucune manière, les catholiques ne peuvent apporter leurs suffrages à de telles entreprises ou y collaborer ; s'ils le faisaient, ils accorderaient une autorité à une fausse religion chrétienne, entièrement étrangère à l'unique Église du Christ. Pouvons-nous souffrir ce serait le comble de l'iniquité que soit mise en accommodements la vérité, et la vérité divinement révélée ? Car, en la circonstance, il s'agit de respecter la vérité révélée. Puisque c'est pour instruire de la foi évangélique tous les peuples que le Christ Jésus envoya ses Apôtres dans le monde entier et que, pour les garder de toute erreur, il voulut qu.ils fussent auparavant instruits de toute vérité par l'Esprit-Saint, est-il vrai que, dans l'Église que Dieu lui-même assiste comme chef et gardien, cette doctrine des Apôtres a complètement disparu ou a été jamais falsifiée ? Si notre Rédempteur a déclaré explicitement que son Évangile est destiné non seulement aux temps apostoliques, mais aussi aux âges futurs, l'objet de la foi a-t-il pu, avec le temps, devenir si obscur et si incertain qu'il faille aujourd'hui tolérer même les opinions contradictoires ? Si cela était vrai, il faudrait également dire que tant la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres que la présence perpétuelle de ce même Esprit dans l'Église et la prédication elle-même de Jésus-Christ ont perdu, depuis plusieurs siècles, toute leur efficacité et tout leur utilité : affirmation évidemment blasphématoire. De plus, quand le Fils unique de Dieu a commandé à ses envoyés d'enseigner toutes les nations, il a en même temps imposé à tous les hommes le devoir d'ajouter foi à ce qui leur serait annoncé par les «témoins préordonnés par Dieu » et il a sanctionné cet ordre par ces mots : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné ». Or, l'un et l'autre de ces deux commandements, qui ne peuvent pas ne pas être observés, celui d'enseigner et celui de croire pour obtenir la vie éternelle, cesdeux commandements ne peuvent même pas se comprendre si l'Église n'expose pas intégralement et visiblement la doctrine évangélique et si, dans cet exposé, elle n'est à l'abri de tout danger d'erreur. Aussi, ils s'égarent également, ceux qui pensent que le dépôt de la vérité existe quelque part sur terre, mais que sa recherche exige de si durs labeurs, des études et des discussions si prolongées que, pour le découvrir et entrer en sa possession, à peine la vie de l'homme y suffirait ; comme si le Dieu très bon avait parlé par les prophètes et par son Fils unique à cette fin que seulement un petit nombre d'hommes enfin mûris par l'âge pût apprendre les vérités révélées par eux, et nullement pour donner une doctrine de foi et de morale qui dirigerait l'homme pendant tout le cours de sa vie mortelle.

 

Pas de charité sans foi

Il est vrai, ces « pan-chrétiens » qui cherchent à fédérer les églises, semblent poursuivre le très noble dessein de promouvoir la charité entre tous les chrétiens ; mais comment la charité pourrait-elle tourner au détriment de la foi ? Personne sans doute n'ignore que saint Jean lui-même, l'Apôtre de la charité, que l'on a vu dans son Évangile, dévoiler les secrets du Coeur Sacré de Jésus et qui ne cessait d'inculquer dans l'esprit de ses fidèles le précepte nouveau : « Aimez-vous les uns les autres » interdisait de façon absolue tout rapport avec ceux qui ne professaient pas la doctrine du Christ, entière et pure : « Si quelqu'un vient à vous et n.apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez même pas». C'est pourquoi, puisque la charité a pour fondement une foi intègre et sincère, c.est l'unité de foi qui doit être le lien principal unissant les disciples du Christ. Comment, dès lors, concevoir la légitimité d'une sorte de pacte chrétien, dont les adhérents, même dans les questions de foi, garderaient chacun leur manière particulière de penser et de juger, alors même qu.elle serait en contradiction avec celles des autres ? Et par quelle formule, Nous le demandons, pourraient-ils constituer une seule et même société de fidèles, des hommes qui divergent en opinions contradictoires ? Par exemple, au sujet de la sainte Tradition, ceux qui affirment qu'elle est une source authentique de la Révélation et ceux qui le nient ? De même, pour la hiérarchie ecclésiastique, composée d'évêques, de prêtres et de ministres, ceux qui pensent qu.elle est d'institution divine et ceux qui déclarent qu'elle a été introduite peu à peu selon les temps et les circonstances ? Également au sujet de la très sainte Eucharistie, ceux qui adorent le Christ véritablement présent en elle grâce à cette merveilleuse transformation du pain et du vin appelée transsubstantiation, et ceux qui affirment que le corps du Christ ne s'y trouve présent que par la foi ou par un signe et la vertu du Sacrement ; ceux qui reconnaissent à la même Eucharistie à la fois la nature de sacrifice et celle de sacrement, et ceux qui n'y voient rien d'autre que le souvenir et la commémoraison de la Cène du Seigneur ? Et aussi, quant aux Saints régnant avec le Christ et spécialement Marie Mère de Dieu, ceux qui croient qu.il est bon et utile de les invoquer par des supplications et de vénérer leurs images,et ceux qui prétendent que ce culte ne peut être rendu, parce qu'opposé à l'honneur de Jésus-Christ « seul médiateur entre Dieu et les hommes » ?

 

L'absolu de la règle de la foi

En vérité, nous ne savons pas comment, à travers une si grande divergence d'opinions, la voie vers l'unité de l'Église pourrait être ouverte, quand cette unité ne peut naître que d'un magistère unique, d'une règle unique de foi et d'une même croyance des chrétiens. En revanche, nous savons très bien que, par là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou « indifférentisme » et vers ce qu'on nomme le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n'est pas « absolue, mais relative », c'est-à-dire qu'elle s'adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu'elle n'est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu'elle est de nature à s'accommoder à la vie des hommes.

De plus, quant aux vérités à croire, il est absolument illicite d'user de la distinction qu'il leur plaît d'introduire dans les dogmes de foi, entre ceux qui seraient « fondamentaux » et ceux qui seraient « non fondamentaux» comme si les premiers devaient être reçus par tous tandis que les seconds pourraient être laissés comme matières libres à l'assentiment des fidèles : la vertu surnaturelle de foi a en effet, pour objet formel l'autorité de Dieu révélant, autorité qui ne souffre aucune distinction de ce genre. C'est pourquoi tous les vrais disciples du Christ accordent au dogme de l'Immaculée Conception de la Mère de Dieu la même foi que, par exemple, au mystère de l'Auguste Trinité, et de même ils ne croient pas à l'Incarnation de Notre Seigneur autrement qu'au magistère infaillible du Pontife Romain dans le sens, bien entendu, qu.il a été défini par le Concile oecuménique du Vatican. Car, de la diversité et même du caractère récent des époques où, par un décret solennel, l'Eglise a sanctionné et défini ces vérités, il ne s'ensuit pas qu'elles n'ont pas la même certitude, qu'elles ne sont pas avec la même force imposées à notre foi : n'est-ce pas Dieu qui les a toutes révélées ? En effet, le magistère de l'Église lequel, suivant le plan divin, a été établi ici-bas pour que les vérités révélées subsistent perpétuellement intactes et qu.elles soient transmises facilement et sûrement à la connaissance des hommes s'exerce chaque jour par le Pontife romain et par les évêques en communion avec lui ; mais en outre, toutes les fois qu'il s'impose de résister plus efficacement aux erreurs et aux attaques des hérétiques ou d'imprimer dans l'esprit des fidèles des vérités expliquées avec plus de clarté et de précision, ce magistère comporte le devoir de procéder opportunément à des définitions en formes et termes solennels. Certes, cet usage extraordinaire du magistère n'introduit aucune nouveauté à la somme des vérités qui sont contenues, au moins implicitement, dans le dépôt de la révélation confié par Dieu à l'Église ; mais ou bien il rend manifeste ce qui jusque là pouvait peut-être paraître obscur à plusieurs, ou bien il prescrit de regarder comme de foi ce que, auparavant, certains mettaient en discussion.

 

Les congrès pour l'unité

On comprend donc, Vénérables Frères, pourquoi ce Siège Apostolique n'a jamais autorisé ses fidèles à prendre part aux congrès des non-catholiques : il n'est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu'en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu'ils ont eu jadis le malheur de s'en séparer. Le retour à l'unique véritable Église, disons-Nous, bien visible à tous les regards, et qui, par la volonté de son Fondateur, doit rester perpétuellement telle qu.il l'a instituée lui-même pour le salut de tous. Car jamais au cours des siècles, l'Épouse mystique du Christ n.a été souillée, et elle ne pourra jamais l'être, au témoignage de saint Cyprien : «L'Épouse du Christ ne peut commettre un adultère : elle est intacte et pure. Elle ne connaît qu.une seule demeure ; par sa chaste pudeur, elle garde l'inviolabilité d'un seul foyer ». Et le saint martyr s'étonnait vivement, et à bon droit, qu'on pût croire «que cette unité provenant de la stabilité divine, consolidée par les sacrements célestes, pouvait être déchirée dans l'Église et brisée par le heurt des volontés discordantes ». Le corps mystique du Christ, c'est-à-dire l'Église, étant un, formé de parties liées et coordonnées à l'instar d'un corps physique, il est absurde et ridicule de dire qu.il peut se composer de membres épars et disjoints ; par suite, quiconque ne lui est pas uni n'est pas un de ses membres et n'est pas attaché à sa tête qui est le Christ. Or, dans cette unique Église du Christ, personne ne se trouve, personne ne demeure, si, par son obéissance, il ne reconnaît et n'accepte l'autorité et le pouvoir de Pierre et de ses légitimes successeurs. N'ont-ils pas obéi à l'Évêque de Rome, Pasteur suprême des âmes, les ancêtres de ceux qui, aujourd'hui, sont enfoncés dans les erreurs de Photius et des novateurs ? Des fils ont, hélas ! déserté la maison paternelle, laquelle ne s'est point pour cela effondrée et n'a pas péri, soutenue qu'elle était par l'assistance perpétuelle de Dieu. Qu'ils reviennent donc au Père commun, qui oubliera les insultes proférées jadis contre le Siège Apostolique et les recevra avec la plus grande affection. Si, comme ils le répètent, ils désirent se joindre à nous et aux nôtres, pourquoi ne se hâteraient-ils pas d'aller vers l'Église, «mère et maîtresse de tous les fidèles du Christ». Qu'ils écoutent Lactance s'écriant : « Seule l'Église catholique est celle qui garde le vrai culte. Elle est la source de vérité, la demeure de la foi, le temple de Dieu ; qui n'y entre pas ou qui en sort, se prive de tout espoir de vie et de salut. Que personne ne se flatte d'une lutte obstinée. Car c'est une question de vie et de salut ; si l'on n'y veille avec précaution et diligence, c'est la perte et la mort ».

 

Limites de la tolérance

Que les fils dissidents reviennent donc au Siège Apostolique, établi en cette ville que les princes des

Apôtres, Pierre et Paul, ont consacrée de leur sang, au Siège «racine et mère de l'Église catholique ». Qu'ils y reviennent, non certes avec l'idée et l'espoir que «l'Église du Dieu vivant, colonne et fondement de la vérité » renoncera à l'intégrité de la foi et tolérera leurs erreurs, mais, au contraire, pour se confier à son magistère et à son gouvernement. Plaise à Dieu que cet heureux événement, que tant de nos prédécesseurs n'ont pas connu, Nous ayons le bonheur de le voir, que nous puissions embrasser avec un coeur de père les fils dont nous déplorons la funeste séparation ; plaise à Dieu notre Sauveur, «qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » d'entendre Notre ardente supplication pour qu'il daigne appeler tous les égarés à l'unité de l'Église. En cette aff aire certainement très importante, Nous faisons appel et Nous voulons que l'on recoure à l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de la divine grâce, victorieuse de toutes les hérésies et Secours des chrétiens, afin qu'elle Nous obtienne au plus tôt la venue de ce jour tant désiré où tous les hommes écouteront la voix de son divin Fils «en gardant l'unité de l'Esprit dans le lien de la paix ».

Vous comprenez, vénérables frères, combien nous souhaitons cette union. Nous désirons que Nos fils le sachent aussi, non seulement ceux qui appartiennent à l'univers catholique, mais aussi tous ceux qui sont séparés de nous. Si, par une humble prière, ces derniers implorent les lumières célestes, il n'est pas douteux qu'ils ne reconnaissent la seule vraie Église de Jésus-Christ et qu'ils n'y entrent enfin, unis à Nous par une charité parfaite. Dans cette attente, comme gage des bienfaits divins et en témoignage de Notre bienveillance paternelle, Nous vous accordons de tout coeur, vénérables frères, ainsi qu'à votre clergé et à votre peuple, la bénédiction apostolique.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 6 janvier, en la fête de l'Épiphanie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l'an 1928, le sixième de Notre Pontificat.

 

PIE XI, PAPE.

 

 

Lire la suite

Notre Dame de la Médaille miraculeuse

27 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

le 27 novembre 1830 : nouvelle apparition de Notre Dame à Sainte Catherine Labouré en la chapelle Notre-Dame-de-la-Médaille-miraculeuse de la rue du Bac.

Catherine rapporte que la sainte Vierge vient lors de la méditation du soir. La Vierge se tient debout sur un globe, piétinant un serpent et portant des anneaux de différentes couleurs d'où jaillissent des rayons de lumière sur le globe.

Dans le 1er tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d'une croix qu'elle élève vers le ciel. Catherine entend:

« Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier »

Dans le 2ème tableau, il sort de ses mains ouvertes, dont les doigts portent des anneaux de pierreries, des rayons d'un éclat ravissant. Catherine entend au même instant une voix qui dit :

« Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent ».

Puis un ovale se forme autour de l'apparition et Catherine voit s'inscrire en demi-cercle cette invocation en lettres d'or: «O Marie conçue sans péché priez pour nous qui avons recours à vous ».

Alors une voix se fait entendre:

« Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle. Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces ».

Enfin le tableau se retourne et Catherine voit le revers de la médaille: en haut une croix surmonte l'initiale de Marie, en bas deux cœurs, l'un couronné d'épines, l'autre transpercé d'un glaive. Catherine entendit alors Marie lui demander de porter ces images à son confesseur, en lui disant de les frapper sur des médailles car « tous ceux qui la porteront recevront ces grâces ».

 

Lire la suite

La persécution insidieuse

26 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Persécution religieuse en Chine

L'Aide à l'Eglise en Détresse publie le témoignage d'un observateur en Chine sur la persécution insidieuse. Extrait :

"[...] Elle consiste en des mesures administratives qui restreignent considérablement la liberté des citoyens et, en particulier des croyants, car la censure est sans pitié en ce qui concerne les nouvelles touchant les religions (télévision, journaux, Internet). Les rares revues qui parlent de religion sont étroitement contrôlées par les associations patriotiques de croyants.

Mais n’oublions pas que la persécution consiste également en une discrimination subtile envers ceux qui adhèrent à une religion, dès lors qu’il s’agit pour eux, par exemple, de chercher du travail ou d’agir dans la société. Ils sont écartés des postes de responsabilité, leurs promotions professionnelles se font attendre plus que pour d’autres. Les organisations religieuses, diocèses, paroisses, mosquées, pagodes doivent demander sans arrêt des permissions avant de pouvoir mettre en œuvre leurs activités (ce qui favorise la corruption des cadres). Un de mes amis séminaristes a dû patienter plusieurs années avant d’être ordonné prêtre alors qu’il avait terminé ses études depuis longtemps. Dans les établissements scolaires, les jeunes, dans tout le pays, reçoivent une éducation athée. Les médias sont tous, sans exception, entre les mains du gouvernement. Et celui-ci a à cœur de former de nouveaux citoyens indemnes des « vieilleries » de l’ancien système, dont les religions.

La persécution engendre un climat de peur et de méfiance qui empoisonne la vie des communautés de croyants. On doit toujours être sur ses gardes et éviter de parler ouvertement aux autres de problèmes personnels ou de questions de foi. Cela favorise la formation de petits cercles fermés, entre gens qui se font confiance entre eux, mais qui se ferment, par précaution, à ceux de l’extérieur. Ainsi vivent les communautés souterraines, toujours dans la crainte d’être dénoncées. (…) Des évêques catholiques ont été obligés d’agir contre leur conscience : certains ont dû accepter leur ordination épiscopale sans l’accord du Saint-Siège, d’autres ont été forcés de concélébrer avec des évêques illégitimes ! Ces prélats ont ainsi perdu la confiance de leurs troupeaux ! [...]"

Lire la suite

Prière de Pie XII pour la France

26 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Prière de Pie XII pour la France
Lire la suite