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Regnum Galliae Regnum Mariae
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IVème Dimanche après Pâques

28 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

IVème Dimanche après Pâques

Introït

Chantez au Seigneur un cantique nouveau, alléluia ; car le Seigneur a opéré des merveilles, alléluia, Il a révélé sa justice aux yeux des nations, alléluia, alléluia, alléluia. Sa droite et son saint bras l’ont fait triompher.

Collecte

Dieu, qui donnez aux cœurs de vos fidèles une même volonté : accordez à vos peuples d’aimer ce que vous leur commandez, de désirer ce que vous leur promettez ; afin qu’au milieu des changements de ce monde, nos cœurs demeurent fixés là où sont les joies véritables.

Épitre Jc. 1, 17-21

Mes bien-aimés, toute grâce excellente et tout don parfait descend d’en haut, et vient du Père des lumières, chez qui il n’y a pas de variation, ni d’ombre, ni de changement. De sa propre volonté il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons comme les prémices de ses créatures. Vous le savez, mes frères bien-aimés. Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, et lent à se mettre en colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. C’est pourquoi, rejetant toute souillure et tout excès de méchanceté, recevez avec douceur la parole entrée en vous qui peut sauver vos âmes.

Évangile Jn. 16, 5-14

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Je vais à celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où allez-vous ? Mais, parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité : il vous est utile que je m’en aille ; car, si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra point à vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et lorsqu’il sera venu, il convaincra le monde ne ce qui concerne le péché, la justice et le jugement. En ce qui concerne le péché, parce qu’ils n’ont pas cru en moi ; en ce qui concerne la justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus ; en ce qui concerne le jugement, parce que le prince de ce monde est déjà jugé. J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand cet Esprit de vérité sera venu, il vous enseignera toute vérité. Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera l’avenir. Il me glorifiera, parce qu’il recevra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera.

Secrète

O Dieu, qui, par les échanges admirables de ce sacrifice, nous avez rendus participants de votre divinité une et souveraine : faites, nous vous en supplions, que comme nous connaissons votre vérité, de même nous la suivions par une conduite digne d’elle.

Postcommunion

Assistez-nous, Seigneur notre Dieu, afin qu’au moyen de ce sacrement reçu par nous avec foi, nous soyons purifiés de nos vices et arrachés à tous les périls.

Office

4e leçon

Du Traité de saint Cyprien, Évêque et Martyr ‘Du bien de la patience’.

Voulant, bien-aimés frères, vous entretenir de la patience, et vous en montrer les services et les avantages, puis-je mieux commencer que par la patience dont je vois que vous avez besoin pour m’écouter maintenant encore ? En effet, l’action même d’écouter et d’apprendre, vous ne la pouvez faire sans patience. Car l’enseignement et la doctrine du salut ne s’apprennent efficacement que si l’on écoute patiemment ce qui s’enseigne. Et, parmi tous les moyens que nous offre la loi céleste, et qui dirigent notre vie vers l’acquisition des récompenses divines, objet de notre espérance et de notre foi, je ne trouve rien de plus utile pour la vie, ni de meilleur pour obtenir la gloire, que de garder la patience avec un soin extrême, nous qui nous attachons aux préceptes du Seigneur, avec un culte de crainte et d’amour. Les philosophes païens aussi font profession de pratiquer cette vertu, mais leur patience est aussi fausse que leur sagesse. Car comment pourrait-il être sage ou patient, celui qui ne connaît ni la sagesse, ni la patience de Dieu ?

5e leçon

Pour nous, mes chers frères, qui sommes philosophes non dans nos paroles, mais dans nos actions ; qui préférons la sagesse, non dans ses dehors, mais dans sa réalité ; qui connaissons mieux la pratique des vertus que leur ostentation ; qui ne disons pas de grandes choses, mais qui les réalisons dans notre vie ; serviteurs et adorateurs de Dieu, montrons par la soumission de notre esprit cette patience que de divins exemples nous enseignent. Car cette vertu nous est commune avec Dieu. C’est de lui qu’elle vient, qu’elle tire son éclat et sa gloire. L’origine et la grandeur de la patience viennent de Dieu. L’homme doit aimer ce qui est cher à Dieu, car ce qu’aimé la majesté divine, elle le recommande. Si Dieu est notre Seigneur et notre père, imitons la patience de notre Seigneur et en même temps de notre père, puisqu’il convient que des serviteurs soient obéissants, et que des fils ne soient point dégénérés.

6e leçon

C’est la patience qui nous rend agréables à Dieu et nous retient dans son service ; c’est elle qui calme la colère, enchaîne la langue, gouverne l’esprit, garde la paix, règle la discipline, brise l’impétuosité des passions, comprime les emportements de l’orgueil, éteint l’incendie de la haine, contient la tyrannie des grands, ranime l’indigence du pauvre, protège la bienheureuse pureté de la vierge, la laborieuse chasteté de la veuve, la tendresse sans partage des époux. Elle inspire l’humilité dans le bonheur, le courage dans l’adversité, la douceur au milieu des injustices et des affronts. Elle nous apprend à pardonner sans délai à ceux qui ont mal fait ; si nous avons commis une faute, à en implorer longtemps et instamment le pardon. Les tentations, elle en triomphe ; les persécutions, elle les endure ; les souffrances et le martyre, elle les couronne. C’est elle qui élève l’édifice de notre foi sur des fondements inébranlables.

7e leçon

Homélie de saint Augustin, Évêque

Lorsque le Seigneur Jésus eut prédit à ses disciples les persécutions qu’ils auraient à souffrir après son éloignement, il ajouta : « Je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous ; mais maintenant je vais à celui qui m’a envoyé. » Il faut d’abord voir ici s’il ne leur avait pas prédit auparavant les souffrances futures. Les trois autres Évangélistes montrent qu’il les leur avait suffisamment annoncées avant la cène, tandis que saint Jean place cette prédiction après le repas lorsqu’il leur dit : « Mais je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous. »

8e leçon

Ne peut-on pas résoudre cette difficulté, en disant que les autres Évangélistes font observer que sa passion était proche, au moment où il parlait ainsi ? Il ne leur avait donc pas dit ces choses dès le commencement, lorsqu’il était avec eux, puisqu’il ne les leur dit qu’au moment de s’éloigner d’eux et de retourner à son Père. Ainsi donc, même selon ces Évangélistes, se trouve confirmée la vérité de ces paroles du Sauveur : « Je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement. » Mais que penser de la véracité de l’Évangile selon saint Matthieu, qui rapporte que ces prédictions ont été faites par le Seigneur, non seulement à la veille de sa passion lorsqu’il allait célébrer la Pâque avec ses disciples, mais dès le commencement, à l’endroit où les douze Apôtres sont expressément désignés par leurs noms et où on les voit envoyés pour exercer le saint ministère ?

9e leçon

Que veulent donc dire ces paroles : « Mais je ne vous ai pas dit ces choses dès le commencement, parce que j’étais avec vous », si ce n’est que les prédictions qu’il leur fait ici du Saint-Esprit, à savoir qu’il viendrait à eux et rendrait témoignage au moment où ils auraient à souffrir les maux qu’il leur annonçait, il ne les leur avait pas faites dès le commencement, parce qu’il était avec eux ? Ce consolateur ou cet avocat (car le mot grec Paraclet veut dire l’un et l’autre) n’était donc nécessaire qu’après le départ du Christ ; il ne leur en avait point parlé dès le commencement lorsqu’il était avec eux, parce qu’il les consolait lui-même par sa présence.

ÉPÎTRE.

Les faveurs répandues sur le peuple chrétien procèdent de la haute et sereine bonté du Père céleste. Il est le principe de tout dans l’ordre de la nature ; et si, dans l’ordre de la grâce, nous sommes devenus ses enfants, c’est parce que lui-même a envoyé vers nous son Verbe consubstantiel, qui est la Parole de vérité, par laquelle nous sommes devenus, au moyen du Baptême, les fils de Dieu. Il suit de là que nous devons imiter, autant qu’il est possible à notre faiblesse, le calme divin de notre Père qui est dans les cieux, et nous garantir de cette agitation passionnée qui est le caractère d’une vie toute terrestre, tandis que la nôtre doit être du ciel où Dieu nous attire. Le saint Apôtre nous avertit de recevoir dans la douceur cette Parole qui nous fait ce que nous sommes. Elle est, selon sa doctrine, une greffe de salut entée sur nos âmes. Qu’elle s’y développe, que son succès ne soit pas traversé par nous, et nous serons sauvés.

ÉVANGILE.

Les Apôtres furent attristés lorsque Jésus leur eut dit : « Je m’en vais. » Ne le sommes-nous pas aussi, nous qui, depuis sa naissance en Bethléem, l’avons suivi constamment, grâce à la sainte Liturgie qui nous attachait à ses pas ? Encore quelques jours, et il va s’élever au ciel, et l’année va perdre ce charme qu’elle empruntait, jour par jour, aux actions et aux discours de notre Emmanuel. Il ne veut pas cependant que nous nous laissions aller à une trop grande tristesse. Il nous annonce qu’en sa place le divin Consolateur, le Paraclet, va descendre sur la terre, et qu’il restera avec nous pour nous éclairer et nous fortifier jusqu’à la fin des temps. Profitons avec Jésus des dernières heures ; bientôt il sera temps de nous préparer à recevoir l’hôte céleste qui doit venir le remplacer.

Jésus, qui prononçait ces paroles la veille de sa Passion, ne se borne pas à nous montrer la venue de l’Esprit-Saint comme la consolation de ses fidèles ; il nous la fait voir en même temps comme redoutable à ceux qui auront méconnu leur Sauveur. Les paroles de Jésus sont aussi mystérieuses que terribles ; empruntons-en l’explication à saint Augustin, le Docteur des docteurs. « Lorsque l’Esprit-Saint sera venu, dit le Sauveur, il convaincra le monde en ce qui touche le péché. » Pourquoi ? « parce que les hommes n’ont pas cru en Jésus. » Combien, en effet, sera grande la responsabilité de ceux qui, ayant été les témoins des merveilles opérées par le Rédempteur, ne se rendront pas à sa parole ! Jérusalem entendra dire que l’Esprit est descendu sur les disciples de Jésus, et elle demeurera aussi indifférente qu’elle le fut aux prodiges qui lui désignaient son Messie. La venue de l’Esprit-Saint sera comme le prélude de la ruine de cette ville déicide. Jésus ajoute que « le Paraclet convaincra le monde au sujet de la justice, parce que, dit-il, je vais au Père, et que vous ne me verrez plus ». Les Apôtres et ceux qui croiront à leur parole seront saints et justes par la foi. Ils croiront en celui qui s’en est allé au Père, en celui que leurs yeux ne verront plus en ce monde. Jérusalem, au contraire, ne gardera souvenir de lui que pour le blasphémer ; la justice, la sainteté, la foi de ceux qui auront cru seront sa condamnation, et l’Esprit-Saint l’abandonnera à son sort. Jésus dit encore : « Le Paraclet convaincra le monde en ce qui touche le jugement. » Et pourquoi ? « Parce que le prince du monde est déjà jugé. » Ceux qui ne suivent pas Jésus-Christ ont cependant un chef qu’ils suivent. Ce chef est Satan. Or, le jugement de Satan est déjà prononcé. L’Esprit-Saint avertit donc les disciples du monde que leur prince est pour jamais plongé dans la réprobation. Qu’ils y réfléchissent ; car, ajoute saint Augustin, « l’orgueil de l’homme aurait tort de compter sur l’indulgence ; qu’il se donne la peine de contempler le supplice auquel sont livrés les anges superbes. »

 

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Saint Pierre Canisius confesseur et docteur

27 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Saint Pierre Canisius confesseur et docteur

Collecte

O Dieu qui, pour la défense de la foi catholique, avez armé de force et de science le Bienheureux Pierre, votre Confesseur, daignez faire que ses exemples et ses avis ramènent les égarés dans la voie du salut et maintiennent les fidèles dans la confession de la vérité.

Office

Au deuxième nocturne. Pierre Canisius naquit à Nimègue en Gueldre, l’année même où, en Allemagne, Luther brisait avec l’Église par une révolte ouverte, tandis qu’en Espagne, Ignace de Loyola abandonnait la milice terrestre et se consacrait à soutenir les combats du Seigneur : Dieu voulant sans doute annoncer par cette double coïncidence quels seraient dans la suite ses adversaires et sous quel chef il s’enrôlerait dans la sainte milice. A Cologne où l’avaient amené ses études, Pierre se lia à Dieu par le vœu de chasteté perpétuelle et s’enrôla, peu après, dans la Compagnie de Jésus. Revêtu du sacerdoce, il entreprit aussitôt, par ses missions, ses sermons et ses écrits, de défendre la foi catholique contre les attaques perfides des novateurs. Par deux fois il prit part au Concile de Trente où le désiraient vivement, à cause de sa rare sagesse et de son expérience des affaires, le Cardinal d’Augsbourg et les Pontifes Légats. De plus, sur l’autorité du Souverain Pontife Pie IV, il s’employa à en faire publier et appliquer comme il convenait les décrets en Allemagne. Envoyé par Paul IV au synode de Petrikan et chargé d’autres missions par Grégoire XIII, il y traita des plus graves affaires de la Religion avec un courage toujours ardent qu’aucune difficulté ne put abattre, et, à travers toutes les circonstances critiques de l’époque, les conduisit à une heureuse fin.

Quatrième leçon. On peut à peine exprimer combien, durant plus de quarante ans, embrasé du feu de la divine charité que jadis, dans la basilique vaticane, il avait abondamment puisé au plus profond du Cœur de Jésus, et uniquement voué à l’augmentation de la gloire divine, le Bienheureux accomplit de travaux et endura de souffrances, soit pour préserver un grand nombre de villes et provinces d’Allemagne de la contagion de l’hérésie, soit pour les ramener à la foi lorsqu’elles s’en trouvaient infectées. Aux diètes de Ratisbonne et d’Augsbourg il sut animer les chefs de l’Empire à la défense des droits de l’Église et à la correction des mœurs populaires. En celle de Worms il réduisit au silence l’orgueil et l’impiété des magistrats de cette ville. Préposé par saint Ignace à la Province d’Allemagne il fonda en beaucoup de lieux des résidences ; et des collèges de la Compagnie, apporta tous ses soins à promouvoir et développer le Collège germanique fondé à Rome, remit en honneur ; dans les académies l’étude des sciences sacrées et des humanités regrettablement négligées ; écrivit deux livres admirables contre les Centuriateurs de Magdebourg, enfin composa une somme de doctrine chrétienne universellement et hautement approuvée tant par le jugement des théologiens que par l’usage public de trois siècles, et publia en langue vulgaire pour l’instruction du peuple de nombreux et très utiles ouvrages. Tant de services, qui valurent au Bienheureux-le nom de marteau des hérétiques et de nouvel apôtre de la Germanie, le firent à juste titre regarder comme suscité par Dieu pour être le défenseur de la religion en Allemagne.

Cinquième leçon. Au milieu de tant de travaux Pierre Canisius entretenait avec Dieu une union habituelle par de fréquentes prières, et la méditation assidue des choses surnaturelles, souvent inondé de larmes et parfois ravi en extase. Tenu en grande estime par les personnages les plus importants ou les plus renommés pour leur piété, grandement honoré par quatre Souverains Pontifes, il avait de si bas sentiments de lui-même qu’il se disait et se croyait le dernier de tous. Il refusa à trois reprises l’évêché de Vienne. D’une obéissance admirable envers ses supérieurs, on le voyait prêt, au moindre signe de leur part, à tout abandonner ou entreprendre, même au péril de sa santé et de sa vie. Les rigueurs volontaires qu’il exerçait contre lui-même furent sans cesse les protectrices de sa chasteté. Enfin le Bienheureux, âgé de soixante dix-sept ans et se trouvant à Fribourg en Suisse où il avait passé les dernières années de sa vie à s’épuiser pour la gloire divine et le salut des âmes, s’en alla vers Dieu le onze décembre quinze cent quatre-vingt dix-sept. Le Pape Pie IX a élevé aux honneurs de la béatification ce vaillant champion de la vérité catholique ; et, de nouveaux miracles l’ayant rendu illustre, le Souverain Pontife Pie XI, en l’année jubilaire, l’inscrivit au nombre des Saints en même temps qu’il le déclarait Docteur de l’Église universelle.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 5, 13-19.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes le sel de ia terre : si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? ». Et le reste.

Homélie de saint Pierre Canisius, Prêtre.

Septième leçon. J’aime et vénère les Apôtres envoyés par le Christ et leurs successeurs, si zélés à répandre la semence de l’Évangile, infatigables propagateurs et coopérateurs de la divine Parole, qui peuvent à juste titre se rendre ce témoignage : Les hommes nous doivent estimer ministres du Christ et dispensateurs des mystères de Dieu. C’est que le Christ, en Père de famille très vigilant et très fidèle, a voulu que, par de tels ministres et de tels envoyés, fût allumé ici-bas au feu venu du ciel, le flambeau évangélique et qu’allumé il ne fût pas placé sous le boisseau mais sur le chandelier, d’où cette lumière répandrait de tous côtés sa splendeur, et triompherait à jamais de toutes les ténèbres et erreurs régnant tant parmi les Juifs que parmi les Gentils.

Huitième leçon. En effet, il ne suffit pas au docteur évangélique d’éclairer les peuples par sa parole, de faire entendre une voix criant dans le désert, d’aider de ses discours beaucoup d’âmes à progresser dans la piété, de peur que s’il omettait la prédication, devoir de son ministère, il ne soit de ces chiens muets incapables d’aboyer que stigmatisa le Prophète. Mais il doit encore être plein de ferveur lui-même, afin que, riche en œuvres et en charité, il fasse honneur à son ministère évangélique et suive les traces de Paul son Maître. Celui-ci, en effet, non content d’adresser à l’évêque d’Éphèse cette recommandation : Avertis et instruis, combats comme un bon soldat du Christ Jésus, évangélisa lui-même constamment amis et ennemis et pouvait dire en bonne conscience aux évêques assemblés à Éphèse : Vous le savez, il n’y a rien d’utile que j’aie négligé de vous annoncer et de vous enseigner tant en public que dans vos maisons, affirmant devant les Juifs et les Gentils la nécessité de la pénitence vis-à-vis de Dieu, et de la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.

Neuvième leçon. Tel en effet doit être le Pasteur de l’Église : à l’exemple de saint Paul, qu’il se fasse tout à tous, afin qu’en lui le malade trouve le remède ; l’affligé, la joie ; le désespéré, la confiance ; l’ignorant, l’instruction ; l’indécis, le conseil ; le pécheur repentant, pardon et consolation ; chacun enfin, tout ce qui est nécessaire à son salut. Aussi le Christ lorsqu’il voulut constituer les Chefs de la terre et les Docteurs de l’Église, dans sa sagesse ne se contenta pas de dire à ses disciples : Vous êtes la lumière du monde ; mais ajouta ceci encore : Une ville fondée sur la montagne ne peut demeurer cachée et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau mais sur le chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Ils se trompent en effet, les ecclésiastiques qui pensent pouvoir satisfaire aux obligations de leur charge, plus par l’éclat de leur science que par la pureté de leur vie et l’ardeur de leur charité.

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Credo sed.....

26 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Credo sed.....

Mgr Schneider répond aux questions de Jean-Pierre Maugendre à propos de son livre Credo, compendium de la foi catholique :

Pourquoi publier, en 2024, un Credo, compendium de la foi catholique sous forme de 2500 questions et réponses ?

Ce n’est pas moi qui ai été à l’initiative de la publication, à notre époque, d’un catéchisme ou Compendium de la foi catholique. J’ai simplement répondu à la demande d’un père de famille nombreuse. J’ai accédé à cette demande et l’ai vue comme un signe de la Divine Providence pour aider, avant tout, les familles catholiques et la jeunesse dans la détresse, en raison de la grande confusion doctrinale et morale contemporaine.

Qu’apporte ce catéchisme par rapport au catéchisme de saint Pie X ou à celui de l’Église catholique ?

Le nouveau Catéchisme de l’Église catholique a été publié il y a plus de trente ans et le Catéchisme de saint Pie X il y a plus de cent ans. Le nouveau Catéchisme de l’Église catholique est rédigé sous la forme d’un traité théologique et, par endroits, dans une sorte de style académique. Entre-temps, plusieurs nouveaux thèmes d’actualité sont apparus qui ne sont pas pris en compte dans ce nouveau Catéchisme de l’Église catholique, comme l’idéologie du genre, le transhumanisme, le culte rénové d’anciennes divinités païennes, comme celui de la Pachamama, etc. Certains thèmes sont également absents du catéchisme évoqué, comme la franc-maçonnerie, le phénomène du pentecôtisme et des sectes, etc. En outre, le nouveau Catéchisme de l’Église catholique contient certaines formulations doctrinales ambiguës qui devraient être clarifiées à la lumière de la Tradition pérenne de l’Église. Il fallait également mentionner que les papes peuvent faire des déclarations ambiguës et erronées en dehors de leurs déclarations doctrinales définitives et en dehors des décisions ex-cathedra, comme cela s’est déjà produit dans l’histoire et comme c’est également, et malheureusement, le cas dans certaines déclarations et actes du pape François. Il convient également de mentionner le problème de la réforme du rite de la messe, qui contient certains éléments d’ambiguïté doctrinale au sujet du caractère sacrificiel de la messe.

Quel plan avez-vous adopté ?

Le plan est celui, traditionnel, que l’on retrouve dans la plupart des catéchismes catholiques. Le livre Credo comporte trois parties : premièrement « Comment croyons-nous ? » (lex credendi), ensuite « Comment vivons-nous ? » (lex vivendi) et enfin « Comment prions-nous ? » (lex orandi). À la fin du livre se trouvent quelques illustrations légendées représentant l’autel catholique traditionnel et les vêtements liturgiques sacerdotaux traditionnels. En outre, on trouve, en conclusion, un petit recueil des prières les plus importantes.

Dans quelles langues ce catéchisme a-t-il déjà été publié et quel a été l’accueil du public ?

Jusqu’à présent, le catéchisme Credo a été publié en anglais et en français. Il sera publié au cours de l’année 2024 en espagnol, portugais et italien. Les traductions en allemand, polonais, hongrois et russe ont déjà commencé.

Quelles ont été les réactions des autorités de l’Église à cette publication ?

Des évêques, individuellement, m’ont exprimé, en privé, leur approbation et leur joie en raison de la publication de ce catéchisme.

Aviez-vous rencontré Mgr Huonder, évêque émérite de Coire, récemment décédé et dont une partie des préoccupations rejoignaient certainement les vôtres ?

J’ai eu l’occasion de rencontrer personnellement Mgr Huonder il y a quelques années lorsqu’il m’a réservé une hospitalité très fraternelle dans sa résidence épiscopale de Coire. Il a participé à la sainte messe que j’ai célébrée tôt le matin dans sa chapelle privée selon le rite traditionnel, et au préalable il m’a aidé, à la sacristie, à revêtir les vêtements liturgiques. L’accueil chaleureux et fraternel que m’a réservé Mgr Huonder à sa résidence épiscopale de Coire reste pour moi un agréable et inoubliable souvenir. Il m’a donné l’impression d’un homme de Dieu, humble et spirituel, un véritable évêque catholique. Plus tard, je l’ai rencontré brièvement à deux reprises dans d’autres endroits.

Voyez-vous des signes de renouveau dans l’Église ?

Il existe d’incontestables signes de renouveau dans l’Église, et en particulier l’amour débordant et surnaturellement inspiré de nombreux jeunes et de familles pour la foi catholique traditionnelle, claire et sans ambiguïté. L’ensemble lié à un fort attachement à la liturgie traditionnelle de la sainte messe, malgré les récentes tentatives de la part du Saint-Siège et de certains évêques d’empêcher la célébration de cette liturgie traditionnelle. La foi et la liturgie traditionnelles exercent sur les âmes une attraction opérée par Dieu et que la bureaucratie ecclésiastique actuelle, hostile à la tradition pérenne de l’Église, ne pourra pas arrêter. La tradition est l’essence de l’Église et donc aussi son espérance, même dans la crise actuelle.

Quels conseils donneriez-vous à des laïcs soucieux de transmettre une foi catholique intégrale à leurs enfants ?

Premièrement, la foi catholique traditionnelle doit être transmise dans les familles, des parents aux enfants, sous une forme très claire, simple et facilement mémorisable. Il convient également de transmettre aux enfants et à la jeunesse les exemples nombreux et passionnants de la vie des saints, et en particulier des martyrs. Il serait alors utile de créer des groupes pour étudier le catéchisme et l’apologétique catholique. Les pèlerinages communs des jeunes et des familles, où la foi catholique et la liturgie sont cultivées dans leur clarté et leur beauté, sont tout aussi importants et efficaces.

SED

Mgr Schneider est obligé de déprécier l’infaillibilité pontificale pour nous faire avaler les "papes"conciliaires. Ex cathedra signifie que le pape parle en tant que pape et non comme docteur privé. Mais quand il prie dans une mosquée, une synagogue, un bois sacré du vaudou....ce n'est pas en tant que docteur privé. De plus il n'a aucune autorité pour supprimer la Sainte Messe ou modifier en substance les sacrements. Sa mission essentielle est dans la garde et la défense du dépôt de la foi.
 

« ….Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : « La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe… On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église”. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine… nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne..... » Concile Vatican I Pastor Aeternus c. 3.

 

Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : « La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe… On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église” [16]. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine… nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne » [1
Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : « La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe… On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église” [16]. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine… nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne » [1Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : « La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe… On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église” [16]. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine… nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne » [1
Les Pères du IVe concile de Constantinople, suivant les traces de leurs ancêtres, émirent cette solennelle profession de foi : « La condition première du salut est de garder la règle de la foi orthodoxe… On ne peut, en effet, négliger la parole de notre Seigneur Jésus-Christ qui dit : “Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église” [16]. Cette affirmation se vérifie dans les faits, car la religion catholique a toujours été gardée sans tache dans le Siège apostolique. Désireux de ne nous séparer en rien de sa foi et de sa doctrine… nous espérons mériter de demeurer unis en cette communion que prêche le Siège apostolique, en qui réside, entière et vraie, la solidité de la religion chrétienne » [1
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Saints Clet et Marcellin papes et martyrs

26 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Saints Clet et Marcellin papes et martyrs
Saints Clet et Marcellin papes et martyrs

Collecte

Pasteur éternel de l’Église, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par les bienheureux Papes Clet et Marcellin, vos Martyrs, que vous avez placé comme berger à la tête de l’Église.

Deux astres jumeaux se lèvent aujourd’hui sur le Cycle, à la gloire de Jésus vainqueur de la mort. Pour la seconde fois, ce sont deux Pontifes, et deux Pontifes martyrs. Clet, disciple de Pierre, et son successeur presque immédiat sur la chaire romaine, nous reporte à l’origine de l’Église ; Marcellin a vu les jours de la grande persécution de Dioclétien, à la veille du triomphe de la Croix. Inclinons-nous devant ces deux pères de la chrétienté qui l’ont nourrie de leur sang, et présentons leurs mérites à Jésus qui les a soutenus par sa grâce, et leur a donné la confiance qu’un jour ils auraient part à sa résurrection.

On trouve dans le récit de la vie de saint Marcellin un fait qui a été rejeté comme une fable par de savants critiques, et défendu par d’autres non moins érudits. Il est rapporté que le saint Pape fléchit un moment devant les persécuteurs, et qu’il eut la faiblesse d’offrir de l’encens aux idoles. Plus tard, il aurait réparé sa faute dans une nouvelle et courageuse confession qui lui assura la couronne du martyre. Notre plan ne comporte pas les discussions critiques ; nous ne chercherons donc pas à éclaircir ce point d’histoire ; il nous suffit que tout le monde soit d’accord sur le martyre du saint Pape. A l’époque où furent rédigées les Légendes du Bréviaire, on ne doutait pas de la chute de Marcellin, et elle ne fut point omise au récit de la vie du Pontife ; dans la suite, ce fait a été attaqué par des arguments qui ne manquent pas de force ; l’Église cependant n’a jugé que très tard à propos de modifier la rédaction première, et avec d’autant plus de raison que les faits de cette nature n’intéressent en rien la foi. Il n’est pas besoin, sans doute, d’avertir le lecteur que la chute de Marcellin, si elle a eu lieu, ne compromet en rien l’infaillibilité du Pontife romain. Le Pape ne peut enseigner l’erreur quand il s’adresse à l’Église ; mais il n’est pas impeccable dans sa conduite personnelle.

Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l’Église de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd’hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n’est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des États, on altère les principes de l’éducation de l’enfance, on rompt l’équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l’attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n’est pas en vainque Jésus a souffert ici-bas et qu’il est ressuscité d’entre les morts. Sa royauté était à ce prix ; mais nul n’échappe à son sceptre souverain. C’est afin de lui obéir que nous ne voulons d’autre Liberté que celle qu’il a fondée par son Évangile, d’autre Progrès que celui qui s’accomplit dans la voie qu’il a tracée, d’autre Civilisation que celle qui résulte de l’accomplissement des devoirs qu’il a établis entre les hommes. C’est lui qui a créé l’humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c’est lui qui l’a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l’orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service.

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Saint Marc évangéliste Rogations

25 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Saint Marc évangéliste Rogations

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O Dieu, qui avez glorifié le bienheureux Marc, votre Évangéliste, en l’appelant à la dignité de prédicateur de l’Évangile, faites, nous vous en supplions, que nous profitions toujours de ses enseignements, et que, eu égard à ses prières, nous soyons défendus.

Lecture Ez. 1, 10-14

Voici l’apparence des visages des quatre animaux : ils avaient tous les quatre une face d’homme, une face de lion à leur droite, et une face de bœuf à leur gauche, et une face d’aigle au-dessus d’eux quatre. Leurs faces et leurs ailes s’étendaient en haut ; deux de leurs ailes se joignaient, et deux couvraient leurs corps. Chacun d’eux marchait devant soi ; ils allaient où l’Esprit les poussait, et ils ne se retournaient point en marchant. Et l’aspect des animaux ressemblait à celui de charbons de feu ardents et à celui de lampes allumées. On voyait courir au milieu des animaux des flammes de feu, et de ce feu sortaient des éclairs. Et les animaux allaient et revenaient comme des éclairs flamboyants.

Évangile Lc. 10, 1-9

En ce temps-là : le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya devant lui, deux à deux, en toute ville et endroit où lui-même devait aller. Il leur disait : La moisson est grande, mais les ouvriers sont en petit nombre. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. Allez : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni besace, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. En quelque maison que vous entriez, dites d’abord : "Paix à cette maison !" Et s’il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. Demeurez dans cette maison, mangeant et buvant de ce qu’il y aura chez eux, car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Et en quelque ville que vous entriez et qu’on vous reçoive, mangez ce qui vous sera servi ; guérissez les malades qui s’y trouveront, et dites-leur : "Le royaume de Dieu est proche de vous."

 

Le Lion évangélique qui assiste devant le trône de Dieu, avec l’Homme, le Taureau et l’Aigle, se montre aujourd’hui sur le Cycle. Ce jour a vu Marc s’élancer de la terre au ciel, le front ceint de la triple auréole de l’Évangéliste, de l’Apôtre et du Martyr.

De même que les quatre grands Prophètes, Isaïe. Jérémie, Ézéchiel et Daniel, résument en eux la prédiction en Israël ; ainsi Dieu voulait que la nouvelle Alliance reposât sur quatre textes augustes, destinés à révéler au monde la vie et la doctrine de son Fils incarné. Les quatre Évangiles, nous disent les anciens Pères, sont les quatre fleuves qui arrosaient le jardin des délices, et ce jardin était la figure de l’Église à venir. Le premier des quatre oracles de la nouvelle Alliance est Matthieu, qui avant tout autre initia les hommes a la vie et à la doctrine de Jésus : nous verrons poindre son astre en septembre ; le second est Marc, qui nous illumine aujourd’hui ; le troisième est Luc, dont nous attendrons le lever jusqu’en octobre ; le quatrième est Jean, que nous avons connu près de la crèche de l’Emmanuel en Bethléem. Arrêtons-nous à contempler les grandeurs du second.

Marc est le disciple chéri de Pierre, le brillant satellite du Soleil de l’Église. Son Évangile a été écrit à Rome, sous les yeux du Prince des Apôtres. Le récit de Matthieu avait déjà cours dans l’Église ; mais les fidèles de Rome désiraient y joindre la narration personnelle de leur Apôtre. Pierre ne consent pas à écrire lui-même ; il engage son disciple à prendre la plume, et l’Esprit-Saint conduit la main du nouvel Évangéliste. Marc s’attache à la narration de Matthieu ; il l’abrège, mais en même temps il la complète. Un mot, un trait de développement, viennent attester à chaque page que Pierre, témoin et auditeur de tout, a suivi de près le travail de son disciple. Mais le nouvel Évangéliste passera-t-il sous silence ou cherchera-t-il à atténuer la faute de son maître ? Loin de là ; l’Évangile de Marc sera plus dur que celui de Matthieu dans le récit du reniement de Pierre. On sent que les larmes amères provoquées par le regard de Jésus dans la maison de Caïphe, n’ont pas encore cessé de couler. Le travail de Marc étant terminé, Pierre le reconnut et l’approuva, les Églises accueillirent avec transportée second récit des mystères du salut du monde, et le nom de Marc devint célèbre par toute la terre.

Matthieu, qui ouvre son Évangile par la généalogie humaine du Fils de Dieu, avait réalise le type céleste de l’Homme ; Marc remplit celui du Lion ; car il débute par le récit de la prédication de Jean-Baptiste, rappelant que le rôle de ce Précurseur du Messie avait été annoncé par Isaïe, quand il avait parlé de la Voix de celui qui crie dans le désert ; voix du lion qui ébranle les solitudes par ses rugissements.

La carrière d’Apôtre s’ouvrit devant Marc lorsqu’il eut écrit son Évangile. Pierre le dirigea d’abord sur Aquilée, où il fonda une insigne Église ; mais c’était trop peu pour un Évangéliste. Le moment était venu où l’Égypte, la mère de toutes les erreurs, devait recevoir la vérité, où la superbe et tumultueuse Alexandrie allait voir s’élever dans ses murs la seconde Église de la chrétienté, le second siège de Pierre. Marc fut destiné par son maître à ce grand œuvre. Par sa prédication, la doctrine du salut germa, fleurit et produisit le bon grain sur cette terre la plus infidèle de toutes ; et l’autorité de Pierre se dessina dès lors, quoique à des degrés différents, dans les trois grandes cités de l’Empire : Rome, Alexandrie et Antioche.

Sous l’inspiration de Marc, la vie monastique préluda à ses saintes destinées, dans Alexandrie même, par l’institution chrétienne des Thérapeutes. L’intelligence de la vérité révélée prépara de bonne heure, dans ce grand centre des études humaines, les éléments de la brillante école chrétienne qui commença d’y fleurir dès le second siècle. Tels furent les effets de l’influence du disciple de Pierre dans la seconde Église du monde.

Mais la gloire de Marc fût restée incomplète, si l’auréole du martyre ne fût pas venue la couronner. Les succès de la prédication du saint Évangéliste ameutèrent contre lui les fureurs de l’antique superstition égyptienne. Dans une fête de Sérapis, Marc fut maltraité par les idolâtres, et on le jeta dans un cachot. Ce fut là que le Seigneur ressuscité, dont il avait raconté la vie et les œuvres divines, lui apparut la nuit, et lui dit ces paroles célèbres qui sont la devise de l’antique république de Venise : « Paix soit avec toi, Marc, mon Évangéliste ! » A quoi le disciple ému répondit : « Seigneur ! » Sa joie et son amour ne trouvèrent pas d’autres paroles. Ainsi Madeleine, au matin de Pâques, avait gardé le silence après ce cri du cœur : « Cher Maître ! » Le lendemain, Marc fut immolé par les païens ; mais il avait rempli sa mission sur la terre, et le ciel s’ouvrait au Lion, qui allait occuper au pied du trône de l’Ancien des jours la place d’honneur où le Prophète de Pathmos le contempla dans sublime vision.

Au IXe siècle, l’Église d’Occident s’enrichit de la dépouille mortelle de Marc. Ses restes sacrés fuient transportés à Venise, et sous les auspices du Lion évangélique commencèrent pour cette ville les glorieuses destinées qui ont duré mille ans. La foi en un si grand patron opéra des merveilles dans ces îlots et ces lagunes d’où s’éleva bientôt une cite aussi puissante que magnifique. L’art byzantin construisit l’imposante et somptueuse Église qui fut le palladium de la reine des mers, et la nouvelle république frappa ses monnaies à l’effigie du Lion de saint Marc : heureuse si, plus filiale envers Rome et plus sévère dans ses mœurs, elle n’eût jamais déchue de sa gravité antique, ni de la foi de ses plus beaux siècles !

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Saint Fidèle de Sigmaringen martyr

24 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Saint Fidèle de Sigmaringen martyr

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O Dieu, qui, après avoir embrasé le bienheureux Fidèle d’une ardeur séraphique pour la propagation de la vraie foi, avez daigné le décorer de la palme du martyre et de la gloire des miracles, nous vous supplions par ses mérites et son intercession, de nous affermir tellement, par votre grâce, dans la foi et la charité, que nous méritions d’être trouvés fidèles dans votre service jusqu’à la mort.

Notre divin Ressuscité tient à avoir autour de sa personne une garde d’honneur de Martyrs. Pour la former, il met à contribution tous les siècles. Ce jour a vu s’ouvrir les rangs de la céleste phalange à un généreux combattant qui avait cueilli sa palme, non en luttant contre le paganisme, comme ceux que nous avons salués déjà à leur passage, mais en défendant sa mère la sainte Église contre des fils révoltés. La main des hérétiques a immolé cette victime triomphale, et le XVIIe siècle a été le théâtre du combat.

Fidèle a rempli toute l’étendue de son nom prédestiné. Jamais un péril ne le vit reculer ; durant toute sa carrière, il n’eut en vue que la gloire et le service de son divin Chef, et quand le moment fut arrivé de marcher au-devant du danger suprême, il avança sans fierté comme sans faiblesse, ainsi qu’il convenait à l’imitateur de Jésus allant à la rencontre de ses ennemis. Honneur au courageux enfant de saint François, digne en tout de son séraphique Patriarche, qui affronta le Sarrasin et fut martyr de désir !

Le protestantisme s’établit et se maintint par le sang, et il a osé se plaindre d’avoir été en butte aux résistances armées des enfants de l’Église. Durant des siècles, il s’est baigné dans le sang de nos frères, dont le seul crime était de vouloir rester fidèles à l’antique foi, à cette foi qui avait civilisé les ancêtres de ses persécuteurs. Il proclamait la liberté en matière de religion, et il immolait des chrétiens qui pensaient dans leur simplicité qu’il devait leur être permis d’user de cette liberté tant vantée, pour croire et pour prier comme on croyait et on priait avant Luther et Calvin. Mais le catholique a tort de compter sur la tolérance des hérétiques. Un instinct fatal entraînera toujours ceux-ci à la violence contre une Église dont la permanence est pour eux un reproche continuel de l’avoir quittée. Ils chercheront d’abord à l’anéantir dans ses membres, et si la lassitude des combats à outrance amène à la fin un certain calme, la même haine s’exercera en essayant d’asservir ceux qu’elle n’ose plus immoler, en insultant et calomniant ceux qu’elle n’a pu exterminer. L’histoire de l’Europe protestante, depuis trois siècles, justifie ce que nous avançons ici ; mais nous devons appeler heureux ceux de nos frères qui, en si grand nombre, ont rendu à la foi romaine le témoignage de leur sang.

Vous avez accompli votre course avec gloire, ô Fidèle ! et la fin de votre carrière a été plus belle encore que n’avait été son cours. Avec quelle sérénité vous êtes allé au trépas ! Avec quelle joie vous avez succombe sous les coups de vos ennemis qui étaient ceux de la sainte Église ! Semblable à Étienne, vous vous êtes affaisse en priant pour eux ; car le catholique qui doit détester l’hérésie, doit aussi pardonner à l’hérétique qui l’immole. Priez, ô saint Martyr, pour les enfants de l’Église ; obtenez qu’ils connaissent mieux encore le prix de la foi, et la grâce insigne que Dieu leur a faite de naître au sein de la seule vraie Église ; qu’ils soient en garde contre les doctrines perverses qui retentissent de toutes parts à leurs oreilles ; qu’ils ne se scandalisent pas des tristes défections qui se produisent si souvent dans ce siècle de mollesse et d’orgueil. C’est la foi qui doit nous conduire à Jésus ressuscité ; il nous la recommande, quand il dit à Thomas : « Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui cependant ont cru ! » Nous voulons croire ainsi, et c’est pour cela que nous nous attachons à la sainte Église qui est la souveraine maîtresse de la foi. C’est à elle que nous voulons croire, et non à la raison humaine qui ne saurait atteindre jusqu’à la parole de Dieu, et moins encore la juger. Cette sainte foi, Jésus a voulu qu’elle nous arrivât appuyée sur le témoignage des martyrs, et chaque siècle a produit ses martyrs. Gloire à vous, ô Fidèle, qui avez conquis la palme en combattant les erreurs de la prétendue réforme ! Vengez-vous en martyr, et demandez sans cesse à Jésus que les sectateurs de l’erreur reviennent à la foi et à l’unité de l’Église. Ils sont nos frères dans le baptême ; priez afin qu’ils rentrent au bercail, et que nous puissions célébrer un jour tous ensemble la véritable Cène de la Pâque, dans laquelle l’Agneau divin se donne en nourriture, non d’une manière figurée, comme dans la loi ancienne, mais en réalité, comme il convient à la loi nouvelle.

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Super Rom., cap. 1 l. 6

23 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Super Rom., cap. 1 l. 6

Caput 1

Lectio 6

Super Rom., cap. 1 l. 6 Postquam apostolus Romanos fideles, quibus scribebat, sibi benevolos reddidit ostendendo affectum suum ad eos, hic incipit instruere eos de his quae pertinent ad evangelicam doctrinam in quam se segregatum praedixerat. Et primo ostendit virtutem evangelicae gratiae, secundo exhortatur ad executionem operum huius gratiae, XII cap., ibi obsecro itaque. Circa primum duo facit: primo proponit quod intendit, secundo manifestat propositum, ibi revelatur enim. Circa primum tria facit: primo proponit virtutem evangelicae gratiae, secundo exponit ibi iustitia enim, tertio expositionem confirmat ibi sicut scriptum est. Dicit ergo primo: ideo Evangelium non erubesco, quia, quamvis ut dicitur I Cor. I, 18, verbum crucis pereuntibus quidem stultitia sit, nobis tamen virtus Dei est. Virtus enim Dei est. Quod potest intelligi dupliciter: uno modo, quia virtus Dei in Evangelio manifestatur secundum illud Ps. CX, 6: virtutem operum suorum adnuntiavit populo suo; alio modo, quia ipsum Evangelium in se Dei virtutem continet, secundum illud Ps. LXVIII, 34: dabit voci suae vocem virtutis. Circa quam virtutem tria sunt consideranda. Primo quidem ad quid se ista virtus extendat, et hoc designatur cum subditur in salutem. Jc. I, 21: in mansuetudine suscipite insitum verbum quod potest salvare animas vestras. Quod quidem fit tripliciter: uno modo, in quantum per verbum Evangelii remittuntur peccata; Jn. XV, 3: iam mundi estis propter sermonem quem locutus sum vobis. Secundo, in quantum per Evangelium homo consequitur gratiam sanctificantem; Jn. XVII, 17: sanctifica eos in veritate. Sermo tuus veritas est. Tertio, in quantum perducit ad vitam aeternam; Jn. VI, 69: verba vitae aeternae habes. Secundo, per quem modum Evangelium salutem conferat, quia per fidem, quod designatur cum dicitur omni credenti. Quod fit tripliciter: primo per praedicationem; Mc. ultim.: praedicate Evangelium omni creaturae; qui crediderit et baptizatus fuerit salvus erit. Secundo per confessionem; infra X, 10: oris confessio fit ad salutem. Tertio per Scripturam, unde etiam verba Evangelii scripta virtutem salutiferam habent, sicut beatus Barnabas infirmos curabat, Evangelium superponendo. Cavendae sunt tamen superstitiones characterum, quia hoc est superstitiosum. Unde, Ez. IX, 6, illi salvati sunt in quorum frontibus est scriptum thau, quod est signum crucis. Tertio, quibus Evangelium fit in salutem, quia tam Iudaeis quam gentibus. Non enim Iudaeorum tantum Deus est sed et gentium, infra III, 29, et ideo subdit Iudaeo primum et Graeco. Per Graecum omnem gentilem intelligens, eo quod a Graecis gentilium sapientia est exorta. Sed, cum infra X, 10 dicatur non est distinctio Iudaei et Graeci, quomodo hic Iudaeo primum? Dicendum est ergo quod quantum ad salutis finem consequendum non est distinctio inter eos, aequalem enim consequuntur mercedem utrique, sicut pro labore etiam in vinea, priores et posteriores, eundem denarium acceperunt, ut dicitur Mt. XX, 1-16. Sed quantum ad ordinem salutis Iudaei sunt primi, quia eis promissiones sunt factae, ut infra III, 2, et in eorum gratiam sunt gentiles assumpti, ac si ramus oleastri inseratur in bonam olivam, ut infra XI, 24. Ex his etiam salvator noster natus est. Jn. IV, 22: salus ex Iudaeis est. Exponit autem consequenter quomodo Evangelium sit in salutem cum dicit iustitia enim Dei revelatur in eo ex fide in fidem. Quod quidem dupliciter potest intelligi. Uno modo de iustitia qua Deus iustus est, secundum illud Ps. X, 8: iustus Dominus et iustitias dilexit. Et secundum hoc, sensus est quod iustitia Dei, qua scilicet iustus est servando promissa, in eo revelatur, scilicet in homine credente Evangelio, quia credit Deum implesse quod promisit de Christo mittendo; et hoc ex fide, scilicet Dei promittentis Ps. CXLIV, 13: fidelis Dominus in omnibus verbis suis. In fidem scilicet hominis credentis. Vel, alio modo, ut intelligatur de iustitia Dei, qua Deus homines iustificat. Nam iustitia hominum dicitur qua se homines, propriis viribus, iustificare praesumunt, infra X, 3: ignorantes Dei iustitiam et suam quaerentes statuere, iustitiae Dei non sunt subiecti. Quae quidem iustitia revelatur in Evangelio, in quantum per fidem Evangelii homines iustificantur secundum quodcumque tempus, unde subdit ex fide in fidem, id est ex fide veteris testamenti procedendo in fidem novi testamenti, quia ab utroque homines iustificantur et salvantur per fidem Christi, quia eadem fide crediderunt venturum qua nos venisse credimus; et ideo dicitur II Cor. IV, 13: habentes eamdem speciem fidei credimus propter quod loquimur. Vel potest intelligi ex fide praedicatorum in fidem auditorum, infra X, 14: quomodo credent ei quem non audierunt? Vel ex fide unius articuli, in fidem alterius, quia ad iustificationem requiritur omnium articulorum fides. Ap. I, 3: beatus qui legit et audit verba prophetiae huius. Alio modo potest intelligi ex fide praesenti in fidem futuram, id est in plenam visionem Dei, quae quidem dicitur fides ratione certae et firmae cognitionis, haec autem ratione evangelicae cognitionis. I Cor. XIII, 12: videmus nunc per speculum in aenigmate tunc autem facie ad faciem. Probat autem hanc expositionem cum subdit sicut scriptum est iustus autem meus ex fide vivit. Quod quidem accipitur secundum litteram LXX. Nam in littera nostra, quae est secundum Hebraicam veritatem, dicitur iustus ex fide sua vivit. Dicitur autem iustus meus, scilicet a me iustificatus et apud me iustus reputatus, infra IV, 2 s.: si autem Abraham ex operibus legis iustificatus est, habet gloriam sed non apud Deum. Quid enim Scriptura dicit? Credidit Abraham Deo, et reputatum est ei ad iustitiam. Unde ex hoc subditur ex fide vivit, scilicet vita gratiae. Ga. II, 20: quod autem nunc vivo in carne, in fide vivo filii Dei. Quatuor autem hic considerare oportet circa fidem. Primum quidem quid sit fides. Importat enim assensum quemdam cum certitudine, ad id quod non videtur, ex voluntate, quia nullus credit nisi volens, ut Augustinus dicit. Et secundum hoc differt credens a dubitante, qui in neutram partem assentit; differt etiam ab opinante qui assentit in unam partem, non cum certitudine sed cum formidine alterius; differt etiam a sciente qui per certitudinem assentit ex necessitate rationis. Et secundum hoc fides est media inter scientiam et opinionem. Secundo considerandum est an fides sit virtus. Et manifestum est quod non est virtus si accipiatur pro eo quod creditur secundum illud fides Catholica haec est ut unum Deum in Trinitate. Si autem accipiatur pro habitu quo credimus, sic quandoque est virtus, quandoque non. Est enim virtus principium actus perfecti. Actus autem, ex duobus principiis dependens, non potest esse perfectus si alteri principiorum desit sua perfectio: sicut equitatio non potest esse perfecta si vel equus bene non vadat, vel sessor equum ducere nesciat. Actus autem fidei, qui est credere, dependet ex intellectu et voluntate movente intellectum ad assensum; unde actus fidei erit perfectus si voluntas perficiatur per habitum charitatis et intellectus per habitum fidei, non autem si habitus charitatis desit; et ideo fides formata charitate est virtus, non autem fides informis. Tertio considerandum est quod idem numero habitus fidei, qui sine charitate erat informis, adveniente charitate fit virtus; quia, cum charitas sit extra essentiam fidei, per eius adventum et recessum non mutatur substantia eius. Quarto considerandum est quod sicut corpus vivit per animam naturali vita, ita anima vivit per Deum vita gratiae. Primo autem Deus animam inhabitat per fidem, Ep. III, 17: habitare Christum per fidem in cordibus vestris. Nec tamen est perfecta habitatio nisi fides per charitatem sit formata, quae per vinculum perfectionis nos unit Deo, ut dicitur Col. III, 14. Et ideo, quod hic dicit ex fide vivit intelligendum est de fide formata. Deinde cum dicit revelatur enim ira Dei, probat quod dixerat, scilicet virtutem evangelicae gratiae esse omnibus hominibus in salutem. Et primo ostendit quod est necessaria ad salutem; secundo quod est efficax sive sufficiens, V cap., ibi iustificati ergo ex fide. Circa primum duo facit. Primo ostendit virtutem evangelicae gratiae esse necessariam ad salutem gentibus, quia scilicet sapientia, de qua confidebant, salvare eos non potuit; secundo ostendit quod fuit necessaria Iudaeis, quia scilicet circumcisio et lex et alia in quibus confidebant, eis salutem non attulerunt. II cap. ibi propter quod inexcusabilis es. Circa primum duo facit. Primo proponit quod intendit; secundo manifestat propositum, ibi quia quod notum est Dei. Proponit autem tria. Primo quidem poenam dicens: recte dico quod in eo iustitia Dei revelatur, revelatur enim in eo ira Dei, id est vindicta ipsius, quae dicitur ira Dei secundum similitudinem hominum irascentium, qui vindictam quaerunt extra. Tamen Deus vindictam infert ex animi tranquillitate. Sg. XII, 18: tu autem dominator noster cum tranquillitate iudicas. Et de hac ira Dei dicitur Jn. III, 36: qui incredulus est Filio non videbit vitam, sed ira Dei manet super eum. Hoc autem dicitur quia quidam philosophi dicebant a Deo non esse poenas peccatorum, contra id quod dicitur in Ps. XCIII, 10: qui corripit gentes non arguet? Unde additur de caelo, quia credebant circa caelestia eius providentiam occupari, ita quod ad res terrenas non se extenderet. Jb XXII, 14: circa cardines caeli perambulat, nec nostra considerat. Sed, sicut in Ps. CI, 20 dicitur, Dominus de caelo in terram prospexit. Vel dicitur de caelo eorum iniquitatem demonstrare, quia maxime ex magnitudine caeli creatoris virtutem intelligere debuerunt. Jb XX, 27: revelabunt caeli iniquitatem eius. Vel de caelo venturi ad iudicium. Ac. I, 11: quemadmodum vidistis eum ascendentem in caelum, ita veniet. Secundo ponit culpam pro qua poena infligitur. Et primo quidem culpam, quae contra Deum committitur cum subdit super omnem impietatem. Sicut enim pietas dicitur cultus qui Deo exhibetur, tamquam summo parenti, sic impietas dicitur peccatum quod est contra cultum divinum. Ez. XVIII, 28: impietas impii super eum erit. Secundo, ponit culpam quae committitur in homine cum dicit et iniustitiam. Nam iustitia est per quam homines sibi invicem ratione conveniunt et communicant. Jb. XXXV, 8: filium hominis adiuvabit iustitia tua. Tertio ponit cognitionem quam de eo habuerunt, cum subdit hominum eorum qui veritatem Dei, id est veram de Deo cognitionem, detinent in iniustitia, quasi captivatam. Nam vera Dei cognitio quantum est de se inducit homines ad bonum, sed ligatur, quasi captivitate detenta, per iniustitiae affectum, per quam, ut Ps. XI, 1, diminutae sunt veritates a filiis hominum. Deinde cum dicit quia quod notum est, manifestat propositum, ordine tamen retrogrado. Primo enim consentit quod sapientes gentilium de Deo cognoverunt veritatem; secundo, ostendit quod in eis impietas et iniustitia fuerit, ibi ita ut sint inexcusabiles; tertio quod iram Dei incurrerunt, ibi qui cum iustitiam Dei. Circa primum tria facit. Primo, quid de Deo cognoverunt; secundo, ostendit a quo huiusmodi cognitionem acceperunt, ibi Deus enim illis; tertio, ostendit per quem modum, ibi invisibilia enim. Dicit ergo primo: recte dico quod veritatem Dei detinuerunt, fuit enim in eis, quantum ad aliquid, vera Dei cognitio, quia quod notum est Dei, id est quod cognoscibile est de Deo ab homine per rationem, manifestum est in illis, id est manifestum est eis ex eo quod in illis est, id est ex lumine intrinseco. Sciendum est ergo quod aliquid circa Deum est omnino ignotum homini in hac vita, scilicet quid est Deus. Unde et Paulus invenit Athenis aram inscriptam: ignoto Deo. Et hoc ideo quia cognitio hominis incipit ab his quae sunt ei connaturalia, scilicet sensibilibus creaturis, quae non sunt proportionata ad repraesentandam divinam essentiam. Potest tamen homo, ex huiusmodi creaturis, Deum tripliciter cognoscere, ut Dionysius dicit in libro de divinis nominibus. Uno quidem modo per causalitatem. Quia enim huiusmodi creaturae sunt defectibiles et mutabiles, necesse est eas reducere ad aliquod principium immobile et perfectum. Et secundum hoc cognoscitur de Deo an est. Secundo per viam excellentiae. Non enim reducuntur omnia in primum principium, sicut in propriam causam et univocam, prout homo hominem generat, sed sicut in causam communem et excedentem. Et ex hoc cognoscitur quod est super omnia. Tertio per viam negationis. Quia si est causa excedens, nihil eorum quae sunt in creaturis potest ei competere, sicut etiam neque corpus caeleste proprie dicitur grave vel leve aut calidum aut frigidum. Et secundum hoc dicimus Deum immobilem et infinitum et si quid aliud huiusmodi dicitur. Huiusmodi autem cognitionem habuerunt per lumen rationis inditum. Ps. IV, 6: multi dicunt quis ostendit nobis bona? Signatum est super nos lumen vultus tui Domine. Deinde cum dicit Deus illis manifestavit, ostendit a quo auctore huiusmodi cognitio eis fuerit manifestata, et dicit quod Deus illis manifestavit, secundum illud Jb. XXXV, 11: docet nos super iumenta terrae. Ubi considerandum est quod unus homo alteri manifestat explicando conceptum suum per aliqua signa exteriora, puta per vocem vel Scripturam, Deus autem dupliciter aliquid homini manifestat. Uno modo, infundendo lumen interius, per quod homo cognoscit, Ps. XLII, 3: emitte lucem tuam et veritatem tuam. Alio modo, proponendo suae sapientiae signa exteriora, scilicet sensibiles creaturas. Eccli. I, 10: effudit illam, scilicet sapientiam, super omnia opera sua. Sic ergo Deus illis manifestavit vel interius infundendo lumen, vel exterius proponendo visibiles creaturas, in quibus, sicut in quodam libro, Dei cognitio legeretur. Deinde cum dicit invisibilia enim ipsius a creatura mundi, etc., ostendit per quem modum huiusmodi cognitionem acceperunt. Ubi, primo considerandum est quae sunt ista, quae de Deo cognoverunt. Et ponit tria. Primo quidem invisibilia ipsius, per quae intelligitur Dei essentia, quae, sicut dictum est a nobis videri non potest. Jn. I, 18: Deum nemo vidit unquam, scilicet per essentiam, vita mortali vivens. I Tm. I, 17: regi saeculorum immortali, invisibili. Dicit autem pluraliter invisibilia quia Dei essentia non est nobis cognita secundum illud quod est, scilicet prout in se est una. Sic erit nobis in patria cognita, et tunc erit Dominus unus et nomen eius unum, ut dicitur Za. ult. Est autem manifesta nobis per quasdam similitudines in creaturis repertas, quae id quod in Deo unum est, multipliciter participant, et secundum hoc intellectus noster considerat unitatem divinae essentiae sub ratione bonitatis, sapientiae, virtutis et huiusmodi, quae in Deo unum sunt. Haec ergo invisibilia Dei dixit, quia illud unum quod his nominibus, seu rationibus, in Deo respondet, non videtur a nobis. He. XI, 3: ut ex invisibilibus invisibilia fierent. Aliud autem quod de Deo cognoscitur est virtus ipsius, secundum quam res ab eo procedunt, sicut a principio; Ps. CXLVI, 5: magnus Dominus et magna virtus eius. Hanc autem virtutem philosophi perpetuam esse cognoverunt, unde dicitur sempiterna quoque virtus eius. Tertium cognitum est quod dicit et divinitas, ad quod pertinet quod cognoverunt Deum sicut ultimum finem, in quem omnia tendunt. Divinum enim bonum dicitur bonum commune quod ab omnibus participatur; propter hoc potius dixit divinitatem, quae participationem significat, quam deitatem, quae significat essentiam Dei. Col. II, 9: et in ipso habitat omnis plenitudo divinitatis. Haec autem tria referuntur ad tres modos cognoscendi supradictos. Nam invisibilia Dei cognoscuntur per viam negationis; sempiterna virtus, per viam causalitatis; divinitas, per viam excellentiae. Secundo, considerandum est per quod medium illa cognoverunt, quod designatur cum dicit per ea quae facta sunt. Sicut enim ars manifestatur per artificis opera, ita et Dei sapientia manifestatur per creaturas. Sg. XIII, 5: a magnitudine enim speciei et creaturae cognoscibiliter poterit creator horum videri. Tertio, ostendit quomodo per ista cognoscatur Deus, cum dicit intellecta conspiciuntur. Intellectu enim cognosci potest Deus, non sensu vel imaginatione, quae corporalia non transcendunt; Deus autem spiritus est, ut Jn. IV, 24 dicitur; Is. LII, 13: ecce intelliget servus meus. Quarto, potest designari a qua, per hunc modum, Deus cognoscatur, cum dicitur a creatura mundi. Per quod, uno modo, potest intelligi homo, Mc. ult.: praedicate Evangelium omni creaturae, vel propter excellentiam hominis, qui ordine naturae minor est Angelis sed excellit inter inferiores creaturas, secundum illud Ps. VIII, 6: minuisti eum paulo minus ab Angelis, omnia subiecisti sub pedibus eius, oves et boves, etc., vel quia communicat cum omni creatura: habet enim esse cum lapidibus, vivere cum arboribus, sentire cum animalibus, intelligere cum Angelis, ut Gregorius dicit. Alio modo potest intelligi de universali creatura. Nulla enim creatura, ex propriis naturalibus, potest Dei essentiam in seipsa videre. Unde et de Seraphim dicitur Is. VI, 2 quod duabus alis velabant caput. Sed, sicut homo intelligit Deum per creaturas visibiles, ita Angelus per hoc quod intelligit propriam essentiam. Potest autem aliter intelligi per creaturam mundi, non ipsa res creata sed rerum creatio, ac si diceretur: a creatione mundi. Et tunc potest dupliciter ordinari. Uno modo quod intelligatur quod invisibilia Dei intelliguntur per ea quae facta sunt a creatione mundi, non solum per ea quae facta sunt tempore gratiae. Alio modo quod intelligatur quod a creatione mundi homines incoeperunt Deum cognoscere per ea quae facta sunt. Jb XXXVI, 25: omnes homines vident eum. Glossa autem dicit quod per invisibilia Dei intelligitur persona Patris. I Tm. ult.: quem nullus hominum vidit, et cetera. Per sempiternam virtutem, persona Filii secundum illud I Cor. I, 24: Christum Dei virtutem. Per divinitatem, persona Spiritus Sancti cui appropriatur bonitas. Non quod philosophi, ductu rationis, potuerint pervenire, per ea quae facta sunt, in cognitionem personarum quantum ad propria, quae non significant habitudinem causae ad creaturas, sed secundum appropriata. Dicuntur tamen defecisse in tertio signo, id est in Spiritu Sancto quia non posuerunt aliquid respondere Spiritui Sancto, sicut posuerunt aliquid respondere Patri, scilicet ipsum primum principium, et aliquid respondere Filio, scilicet primam mentem creatam, quam vocabant paternum intellectum ut Macrobius dicit in libro super somnium Scipionis.

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Saints Soter et Caius papes et martyrs

22 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Saints Soter et Caius papes et martyrsSaints Soter et Caius papes et martyrs

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Pasteur éternel de l’Église, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par les bienheureux Papes Soter et Caïus, vos Martyrs, que vous avez placé comme berger à la tête de l’Église.

Deux Papes martyrs croisent aujourd’hui leurs palmes sur le Cycle. Soter souffrit pour le Christ au deuxième siècle, et Caïus au troisième ; cent années les séparent, et l’énergie de la foi, la fidélité au divin dépôt ; se retrouvent les mêmes. Quelle société humaine a jamais produit des siècles entiers de héros ? La nôtre est fondée sur ce dévouement traditionnel qui se prouve par le sang. Nos chefs n’ont pas voulu laisser aux soldats le monopole du sacrifice ; les trente premiers successeurs de Pierre ont payé de leur vie l’honneur du pontificat. Quel trône que celui de notre divin Ressuscité entouré de tous ces rois revêtus de la pourpre triomphale ! Soter fut le successeur immédiat d’Anicet, dont nous avons honoré la mémoire il y a peu de jours. Le temps nous a dérobé la connaissance de ses actions. Un trait seulement est arrivé jusqu’à nous. Eusèbe nous a conservé un fragment d’une lettre de saint Denys, évêque de Corinthe, dans laquelle il remercie notre saint pontife des largesses qu’il a envoyées aux fidèles de cette Église qui souffraient d’une famine. Une lettre apostolique accompagnait ces aumônes, et saint Denys atteste qu’on la lisait dans l’assemblée des fidèles, avec celle que saint Clément avait adressée à la môme Église au siècle précédent. La charité des pontifes romains s’est toujours unie à leur fidélité à conserver le dépôt de la foi. Quant à Caius. il fut enlevé dans la terrible tempête suscitée par Dioclétien contre l’Église, et ses gestes occupent à peine quelques lignes dans les annales de Rome chrétienne. Nous ne serons donc pas étonnés de trouver tant de concision dans le récit liturgique que l’Église consacre à ces deux Papes martyrs.

Saints Pontifes, vous êtes du nombre de ceux qui ont traversé la grande tribulation, et qui ont passé par l’eau et par le feu pour aborder au rivage de l’éternité. La pensée de Jésus vainqueur de la mort soutenait votre courage ; vous saviez que les gloires delà Résurrection ont succédé aux angoisses de la Passion. Immolés comme Jésus pour votre troupeau, vous nous avez appris par votre exemple que la vie et les intérêts de ce monde ne doivent compter pour rien, quand il s’agit de confesser la foi. Armez-nous de ce courage. Le Baptême nous a enrôlés dans la milice du Christ ; la Confirmation nous a donné l’Esprit de force : nous devons donc être prêts pour les combats. Saints Pontifes, nous ignorons si nos temps sont appelés à voir l’Église exposée à la persécution sanglante ; quoi qu’il advienne, nous avons à lutter avec nous-mêmes, avec l’esprit du monde, avec les démons ; soutenez-nous par vos prières. Vous avez été les pères de la chrétienté ; la charité pastorale qui vous anima ici-bas vit toujours dans vos cœurs. Protégez-nous, et rendez-nous fidèles à tous les devoirs qui nous lient au souverain Maître dont vous avez soutenu la cause.

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IIIème Dimanche après Pâques

21 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

IIIème Dimanche après Pâques

Introït

Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière, alléluia ; chantez un hymne à son nom, alléluia ; rendez glorieuse sa louange, alléluia, alléluia, alléluia. Dites à Dieu, que vos œuvres sont terribles, Seigneur. A cause de la grandeur de votre puissance, vos ennemis vous adressent des hommages menteurs.

Collecte

O Dieu, qui montrez à ceux qui errent la lumière de votre vérité, afin qu’ils puissent rentrer dans la voie de la justice : donnez à tous ceux qui sont placés dans les rangs de la profession chrétienne, la grâce de rejeter tout ce qui est contraire à ce nom, et d’embrasser tout ce qui lui convient.

Épitre1. P 2, 11-19

Mes bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs, à vous abstenir des désirs charnels qui combattent contre l’âme. Ayez une bonne conduite au milieu des païens, afin que, là même où ils vous calomnient comme des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour de sa visite. Soyez donc soumis à toute institution humaine, à cause de Dieu : soit au roi, comme au souverain, soit aux gouverneurs, comme étant envoyés par lui pour châtier les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien. Car c’est la volonté de Dieu, qu’en faisant le bien vous réduisiez au silence l’ignorance des hommes insensés ; comme étant libres, non pour faire de la liberté une sorte de voile dont se couvre la méchanceté, mais comme des serviteurs de Dieu. Honorez tous les hommes ; aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi. Serviteurs, soyez soumis en toute crainte à vos maîtres ; non seulement à ceux qui sont bons et humains, mais aussi à ceux qui sont difficiles. Car cela est agréable à Dieu ; en Jésus-Christ Notre-Seigneur.

Évangile Jn. 16, 16-22

En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez, parce que je m’en vais auprès du Père. Alors, quelques-uns de ses disciples se dirent les uns aux autres : Que signifie ce qu’il nous dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez, et : Parce que je m’en vais auprès du Père ? Ils disaient donc : Que signifie ce qu’il dit : Encore un peu de temps ? Nous ne savons de quoi il parle. Jésus connut qu’ils voulaient l’interroger, et il leur dit : Vous vous demandez entre vous pourquoi j’ai dit : Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous gémirez, vous, et le monde se réjouira. Vous, vous serez dans la tristesse ; mais votre tristesse sera changée en joie. Lorsqu’une femme enfante, elle a de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais, lorsqu’elle a enfanté un fils, elle ne se souvient plus de la souffrance, dans la joie qu’elle a d’avoir mis un homme au monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie.

Secrète

Que grâce à ces mystères, ô Seigneur, nous soit accordé ce qui, en modifiant nos convoitises terrestres, nous apprendra à aimer les choses célestes.
   

Office

4e leçon

Sermon de saint Augustin, Évêque

Durant ces jours consacrés à la résurrection du Seigneur, traitons, autant que nous le pourrons avec le secours de sa grâce, de la résurrection de la chair. Voici en effet notre croyance : la résurrection est un bienfait dont nous voyons la promesse et l’exemple dans la chair de Jésus-Christ notre Seigneur. Car il a voulu non seulement nous annoncer mais encore nous démontrer, en sa personne, l’accomplissement de ce qu’il nous a promis pour la fin des siècles. Ceux qui étaient alors avec lui l’ont contemplé, et comme ils étaient frappés de stupeur et croyaient voir un esprit, ils s’assurèrent en le touchant que c’était vraiment un corps matériel. Il parla non seulement à leurs oreilles, en s’entretenant avec eux ; mais encore à leurs yeux, en se manifestant à leurs regards ; et c’eût été peu pour lui de se faire voir, s’il n’eût aussi permis qu’on le touchât, qu’on le palpât.

5e leçon

Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi ces pensées s’élèvent-elles dans vos cœurs ? » Ils s’imaginaient voir un esprit. « Pourquoi êtes-vous troublés, leur dit-il, et pourquoi ces pensées s’élèvent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds ; touchez et voyez : un esprit n’a ni os ni chair, comme vous voyez que j’ai ». En hommes qu’ils étaient, ils raisonnaient contre une telle évidence. Que feraient d’ailleurs des hommes qui ont des pensées humaines, et le goût des choses de la terre, s’ils ne disputaient de la sorte contre Dieu au sujet de Dieu ? Car Jésus est Dieu, et eux sont des hommes. « Mais Dieu sait que les pensées de l’homme sont vaines »

6e leçon

L’homme charnel n’a d’autre règle de son intelligence que le témoignage de ses yeux. Il croit ce qu’il a coutume de voir et refuse toute croyance à ce qu’il ne voit point. Dieu fait des miracles en dehors du cours ordinaire des choses, parce qu’il est Dieu. C’est un plus grand miracle, pourtant, de faire naître chaque jour un si grand nombre d’hommes qui ne possédaient pas l’existence, que d’en ressusciter quelques-uns qui déjà existaient ; et cependant ces faits merveilleux ne sont pas l’objet de notre attention, mais l’habitude de les voir les a dépréciés. Le Christ est ressuscité : c’est un fait incontestable. Il avait un corps, il était chair ; il a été suspendu à la croix, il a rendu le dernier soupir, son corps a été déposé dans le sépulcre. Celui qui vivait dans cette chair l’a ressuscitée et l’a montrée pleine de vie. Pourquoi nous en étonner ? Pourquoi ne pas croire ? Celui qui a fait ce prodige est Dieu.

7e leçon

Homélie de saint Augustin, Évêque.

Ce que notre Seigneur appelle un peu de temps, c’est tout l’espace que parcourt d’une aile rapide le siècle présent ; ce qui a fait dire au même Évangéliste dans son Épître. « C’est la dernière heure ». Notre Seigneur ajoute : « Parce que je vais à mon Père, » ce qui doit se rapporter à la première proposition : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus ; » et non à la seconde : « Et encore un peu de temps et vous me verrez. » En allant à son Père, il devait, en effet, se soustraire à leur vue, et c’est pourquoi ces paroles ne signifient point qu’il devait mourir et que jusqu’à sa résurrection il demeurerait caché à leurs yeux, mais qu’il devait aller vers son Père ; ce qu’il fit lorsque, après être ressuscité et avoir conversé avec eux pendant quarante jours, il monta au ciel.

8e leçon

En disant : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, » il s’adresse à ceux qui le voyaient alors corporellement présent, et leur parle ainsi parce qu’il devait aller vers son Père, et qu’après son ascension ses disciples n’allaient plus le voir comme homme mortel, tel qu’ils le voyaient lorsqu’il leur disait ces choses. Mais quand il ajouta : « Et encore un peu de temps et vous me verrez, » c’est à toute l’Église qu’il le promit ; comme c’est à toute l’Église qu’il a fait cette autre promesse : « Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation du siècle ». Le Seigneur ne retardera pas l’accomplissement de sa promesse : encore un peu de temps et nous le verrons, mais dans un état où nous n’aurons plus rien à demander, où nous n’aurons plus à interroger sur rien, parce qu’il ne nous restera rien à désirer, ni rien de caché à apprendre.

9e leçon

Ce peu de temps nous paraît long, parce qu’il dure encore ; mais lorsqu’il sera fini, nous comprendrons combien il était court. Que notre joie ne ressemble donc pas à celle du monde, dont il est dit : « Mais le monde se réjouira » ; et néanmoins, pendant l’enfantement du désir de l’éternité, que notre tristesse ne soit pas sans joie ; montrons-nous, comme dit l’Apôtre : « Joyeux par l’espérance, patients dans la tribulation ». En effet, la femme qui enfante, et à laquelle nous avons été comparés, éprouve plus de joie à mettre au monde un enfant, qu’elle ne ressent de tristesse à souffrir sa douleur présente. Mais finissons ici ce discours, car les paroles qui suivent présentent une question très épineuse ; il ne faut pas les circonscrire dans le court espace de temps qui nous reste, afin de pouvoir les expliquer plus à loisir, s’il plaît au Seigneur.

 

 

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Super Rom., cap. 1 l. 3

20 Avril 2024 , Rédigé par Ludovicus

Super Rom., cap. 1 l. 3

Lectio 3

Super Rom., cap. 1 l. 3 Commendata origine Christi, hic commendat virtutem ipsius et ponit tria: primo, praedestinationem, cum dicit: qui praedestinatus est; secundo, dignitatem seu virtutem, cum dicit Filius Dei in virtute; tertio, signum sive effectum, cum dicit secundum Spiritum sanctificationis. Circa primum considerandum est quod nomen praedestinationis a destinatione sumitur. Dicitur enim praedestinatus quasi ante destinatus. Destinatio autem dupliciter sumitur. Quandoque pro missione: dicuntur enim destinati qui ad aliquid mittuntur, secundum illud I M. I, 14: destinaverunt aliqui ex populo, et abierunt ad regem. Quandoque vero destinare idem est quod proponere, secundum illud II M. VI, 20: destinavit, Eleazarus, non admittere illicita. Haec autem secunda significatio a prima derivari videtur. Sicut enim nuntius, qui mittitur, ad aliquid dirigitur, ita, quod proponimus, ad finem aliquem ordinamus. Secundum hoc igitur praedestinare nihil aliud est quam ante in corde disponere quid sit de re aliqua faciendum. Potest tamen aliquis de futura re, seu operatione, disponere: uno modo, quantum ad ipsam rei constitutionem, sicut artifex disponit qualiter debeat facere domum; secundo modo, quantum ad ipsum usum vel gubernationem rei, sicut aliquis disponit qualiter debeat uti suo equo: et ad hanc secundam praedispositionem pertinet praedestinatio, non ad primam. Id enim quo aliquis utitur refert in finem quia, ut Augustinus dicit in libro de doctrina Christiana: uti est referre aliquid in finem quo fruendum est. Sed cum res in seipsa constituitur, non dirigitur ex hoc ipso in aliud. Unde praedispositio constitutionis rei, proprie praedestinatio dici non potest. Ergo idem est negare praedestinationem quod negare praeordinationem divinam ab aeterno de iis quae sunt fienda in tempore. Sed quia omnia naturalia pertinent ad constitutionem rei ipsius, quia vel sunt principia ex quibus res constituitur, vel ex huiusmodi principiis consequuntur, consequens est quod naturalia proprie sub praedestinatione non cadant; sicut non dicimus proprie quod homo est praedestinatus habere manus. Relinquitur ergo quod praedestinatio dicatur proprie eorum solum quae sunt supra naturam, in quae rationalis creatura ordinatur. Supra autem naturam rationalis creaturae est Deus solus, cui unitur rationalis creatura per gratiam. Uno modo, quantum ad actum ipsius Dei, puta cum per gratiam prophetiae communicatur homini praecognitio futurorum, quae est propria Deo: et huiusmodi dicitur gratia gratis data; alio modo quantum ad ipsum Deum, cui unitur rationalis creatura, communiter quidem, secundum effectum dilectionis, secundum illud I Jn. IV, 16: qui manet in caritate in Deo manet et Deus in eo, quod quidem fit per gratiam gratum facientem, quae est gratia adoptionis; alio modo, quae est singularis Christo, per unionem in esse personali: et haec dicitur gratia unionis. Sicut ergo hominem esse unitum Deo, per gratiam adoptionis, cadit sub praedestinatione, ita etiam esse unitum Deo, per gratiam unionis in persona, sub praedestinatione cadit. Et quantum ad hoc dicit qui praedestinatus est Filius Dei. Et ne hoc referatur ad filiationem adoptionis, additur in virtute, quasi diceret: praedestinatus est ut sit talis filius, ut habeat aequalem, imo eamdem virtutem cum Deo Patre. Quia, ut dicitur Ap. V, 12, dignus est agnus qui occisus est accipere virtutem et divinitatem. Quinimmo ipse Christus est Dei virtus, secundum illud I Cor. I, 24: Christum Dei virtutem et Dei sapientiam. Unde, Jn. V, 19: quaecumque Pater facit haec et Filius similiter facit. Respectu vero gratiae gratis datae, non dicitur aliquis praedestinari simpliciter, quia gratia gratis data non ordinatur directe ad hoc quod ille, qui eam recipit, ad finem ultimum dirigatur, sed ut per eam alii dirigantur, secundum illud I Cor. XII, 7: unicuique datur manifestatio spiritus ad utilitatem. Manifestum est autem quod id quod est per se est mensura et regula eorum quae dicuntur per aliud et per participationem. Unde praedestinatio Christi, qui est praedestinatus ut sit Filius Dei per naturam, est mensura et regula vitae et ita praedestinationis nostrae, quia praedestinamur in filiationem adoptivam, quae est quaedam participatio et imago naturalis filiationis, secundum illud Rm. VIII, 30: quos praescivit et praedestinavit conformes fieri imagini filii sui. Sicut igitur homo Christus praedestinatus non est propter merita praecedentia, sed ex sola gratia, ut sit Filius Dei naturalis, ita et nos ex sola gratia, non ex meritis, praedestinamur ut simus filii adoptivi, secundum illud Dt. IX, 14: ne dicas in corde tuo, cum deleverit eos Dominus Deus tuus in conspectu tuo: propter iustitiam meam introduxit me Deus ut terram hanc possiderem. Est igitur manifestum ad quid sit ista praedestinatio, scilicet ad hoc quod aliquis sit Dei filius in virtute. Sed restat inquirendum quis est iste qui est ad hoc praedestinatus. Cum autem praedestinatio antecessionem importet, videtur quod ille, qui est praedestinatus ut sit filius Dei in virtute, non semper fuerit filius Dei in virtute. Non enim videtur esse praedestinatio de eo quod semper fuit, quia hoc non potest antecessionem habere. Si igitur poneremus, secundum Nestorium, quod persona filii hominis esset alia a persona filii Dei, nulla esset dubitatio quia possemus dicere quod persona creata filii hominis non fuit ab aeterno, sed ex tempore incoepit esse filius Dei in virtute. Et simile est si quis dicat quod est alia hypostasis, vel suppositum, filii Dei et filii hominis. Sed haec aliena sunt a fide ut supra dictum est. Cum igitur non solum sit eadem persona filii Dei et filii hominis, sed etiam hypostasis et idem suppositum, ratione cuius non potest dici vere et proprie quod filius hominis est factus filius Dei, ne aliquod suppositum creatum intelligatur esse, de quo, de novo, praedicatur filius Dei. Pari ratione videtur quod non possit dici filius hominis esse praedestinatus filius Dei quia filius hominis supponit suppositum aeternum quod fuit semper filius Dei. Unde antecessio, quam importat praedestinatio, locum non habet. Propter hoc igitur Origenes dicit quod littera non debet esse: qui praedestinatus est, sed: qui destinatus est filius Dei in virtute, ut nulla antecessio designetur. Et secundum hoc planus est sensus; quia Christus destinatus, id est, missus est a Deo Patre in mundum, tamquam verus filius Dei in virtute divina. Sed quia communiter omnes libri Latini habent qui praedestinatus aliter alii hoc exponere voluerunt secundum consuetudinem Scripturae in qua dicitur aliquid fieri quando innotescit, sicut Dominus post resurrectionem dicit, Mt. ultimo: data est mihi omnis potestas, quia post resurrectionem innotuit talem potestatem sibi esse datam ab aeterno. Sed secundum hoc quod dicit praedestinatus non proprie accipitur, quia praedestinatio est de eo quod pertinet ad gratiam; non autem in hoc gratia Christo facta est quod eius virtus divina innotuit, sed potius nobis. Et ideo etiam in Glossa dicitur quod secundum hunc sensum praedestinatus large ponitur, pro praescito, ut sit sensus: Christus praedestinatus est, scilicet ab aeterno praescitus, ut innotesceret ex tempore esse filius Dei in virtute. Unde quidam alii praedestinationem ad ipsam unionem referentes, non attribuerunt eam personae sed naturae, ut sit sensus: qui praedestinatus est Filius Dei in virtute, id est, cuius natura praedestinata est ut sit ei unita, qui est Filius Dei in virtute. Sed haec etiam expositio impropria est et extorta. Cum enim praedestinatio importet ordinem in finem, eius est praedestinari cuius est per suam operationem ordinari in finem. Agere autem propter finem non est naturae sed personae. Ideo, si proprie accipiatur, oportet quod praedestinatio attribuatur ipsi personae Christi. Sed quia persona Christi subsistit in duabus naturis, humana scilicet et divina, secundum utramque potest aliquid dici de eo. Sicut enim de homine potest aliquid dici secundum corpus, ut tangi et vulnerari, aliquid autem secundum animam, ut intelligere et velle, ita et de Christo potest aliquid dici et secundum divinam naturam sicut ipse de se dicit Jn. X, 30: ego et Pater unum sumus aliquid secundum humanam naturam, sicut cum dicimus eum crucifixum et mortuum. Et hoc modo dicitur esse praedestinatus secundum humanam naturam. Quamvis enim ipsa persona Christi semper fuerit filius Dei, tamen non semper fuit, ut existens in humana natura, esset filius Dei, sed hoc fuit ineffabilis gratiae. Est autem alia ratio de hoc participio factus, quod designat actum realem, et de hoc participio praedestinatus, quod designat actum animae. Anima enim, secundum suum intellectum et rationem, potest distinguere ea quae sunt secundum rem coniuncta. Potest enim aliquis de pariete albo cogitare et loqui seorsum quidem quantum ad hoc quod est paries, seorsum autem ex hoc quod est albus. Ita etiam in praedestinatione. Nam praedestinatio potest attribui personae Christi secundum quod subsistit in humana natura, licet non attribuatur ei secundum quod subsistit in divina. Unde et apostolus prius filium Dei incarnatum esse praemiserat, et postea ei praedestinationem attribuit, ut intelligatur praedestinatus esse secundum quod factus est ex semine David secundum carnem. Et sic a filio Dei, explicando incarnationis mysterium, descendit ad carnem, et a carne, secundum praedestinationem, ascendit ad filium Dei, ut ostendatur quod neque gloria divinitatis impedivit infirmitatem carnis, neque infirmitas carnis diminuit maiestatem Dei. Quaeritur autem in Glossa, primo quidem, utrum Christus, secundum quod homo, sit Filius Dei. Et videtur quod sic. Quia hic est Christus, qui praedestinatus est ut sit, sed secundum quod homo est praedestinatus ut sit; ergo, secundum quod homo est Filius Dei. Et dicendum quod si ly secundum quod denotat unitatem suppositi: verum est quod secundum quod homo est Filius Dei, quia unum est suppositum Dei et hominis. Si autem designat conditionem naturae vel causam, falsum est; non enim ex natura humana habet ut sit filius Dei. In argumento autem est fallacia compositionis et divisionis. Ex eo quod ly secundum quod potest determinare participium praedestinatus, et sic verum est quod, secundum quod homo, est praedestinatus; vel potest determinare ipsum esse filium Dei ad quod ordinatur praedestinatio, et sic falsum est. Non enim praedestinatus est ut secundum quod homo sit filius Dei: et in hoc sensu procedit ratio. Secundo quaeritur utrum Christus, secundum quod homo, sit persona. Et dicendum quod si ly secundum quod referatur ad ipsum suppositum hominis, concedendum est quod ipsum suppositum hominis est persona divina. Si vero designet naturae conditionem vel causam, sic Christus secundum quod homo non est persona, quia humana natura non causat novam personalitatem in Christo. Adiungitur enim digniori in cuius personalitatem transit. Item obiicitur de hoc, quod Glossa dicit, quod qui suscepit et quod suscepit est una persona. Id autem quod suscepit Filius Dei est humana natura, ergo humana natura est persona. Et dicendum est quod huiusmodi locutiones sunt exponendae, ut sit sensus: quod ille qui suscepit et natura quam suscepit, uniuntur in una persona. Quarto quaeritur utrum hoc sit verum: homo est assumptus a verbo. Et videtur quod sic, secundum illud Ps. LXIV, 5: beatus quem elegisti et assumpsisti. Et dicendum est quod cum homo supponat suppositum aeternum, non potest proprie dici quod homo sit assumptus a verbo. Non enim assumitur idem a seipso sed exponendum est, sicubi inveniatur, homo assumptus, id est, humana natura. Quinto quaeritur utrum haec sit vera: iste homo semper fuit. Et dicendum est hanc esse veram propter hoc quod homo supponit aeternum suppositum, unde He. ultimo dicitur: Iesus Christus heri et hodie, ipse et in saecula. Non tamen cum reduplicatione est vera huiusmodi propositio. Non enim ille homo, secundum quod homo est, semper fuit, sed secundum quod est filius Dei. Sic igitur patet et de praeordinatione et de virtute filii Dei. Restat tertium, scilicet de signo, quod tangitur in eo quod subditur secundum spiritum, et cetera. Est enim proprium virtutis divinae per collationem Spiritus Sancti sanctificare homines, Lv. XX, 8: ego Dominus qui sanctifico vos. Ipse etiam Spiritum Sanctum solus dare potest secundum illud Is. XLII, 5: haec dicit Dominus Deus creans caelos, et infra: dans flatum populo qui est super terram et spiritum calcantibus eam. Ex hoc igitur apparet Christum habere virtutem divinam, quia ipse dat Spiritum Sanctum, secundum illud: Jn. XV, 26: cum venerit Paraclitus quem ego mittam. Eius etiam virtute sanctificamur, secundum illud I Cor. VI, 11: sed sanctificati estis, sed iustificati estis in nomine Domini nostri Iesu Christi et Spiritu Dei nostri. Dicit ergo quod Christus sit Filius Dei in virtute, apparet secundum spiritum sanctificationis, id est secundum quod dat Spiritum sanctificantem, quae quidem sanctificatio incoepit ex resurrectione mortuorum Iesu Christi domini nostri, id est ex mortuis secundum illud Jn. VII, 30: nondum erat Spiritus datus quia nondum Iesus fuerat glorificatus: quod non est sic intelligendum quod nullus, ante Christi resurrectionem, Spiritum sanctificantem acceperit, sed quia ex illo tempore, quo Christus resurrexit, incoepit copiosius et communius Spiritus sanctificationis dari. Potest etiam intelligi quod hic designentur duo signa virtutis divinae in Christo. Primum quidem ex hoc quod dicit secundum spiritum sanctificationis, sive intelligatur secundum sanctificantem Spiritum, sicut dictum est, sive intelligatur secundum hoc quod ipse, per Spiritum Sanctum, est in utero virginali conceptus, quod est signum divinae virtutis in ipso, secundum illud Lc. I, 35: Spiritus Sanctus superveniet in te, et postea sequitur: ideoque et quod ex te nascetur sanctum, vocabitur filius Dei. Secundum autem signum virtutis divinae est resuscitatio mortuorum, secundum illud Jn. V, 21: sicut Pater suscitat mortuos et vivificat, sic et Filius. Est ergo sensus quod apparet Christum esse Filium Dei in virtute ex resurrectione mortuorum, id est ex hoc quod mortuos fecit secum resurgere, secundum illud Mt. XXVII, 52: multa corpora sanctorum qui dormierant surrexerunt, et tandem faciet omnes resurgere secundum illud Jn. V, 25: omnes qui in monumentis sunt audient vocem filii Dei, et, qui audierint, vivent. Vel potest intelligi de spirituali resurrectione mortuorum, quae est a peccatis, secundum illud Ep. V, 14: surge qui dormis et exurge a mortuis. Dicuntur autem mortui Iesu Christi qui ab ipso resuscitantur, sicut et infirmi alicuius medici a quo sanantur. Possunt autem haec duo signa ad duas praecedentes clausulas referri hoc modo: qui factus est ei ex semine David secundum carnem, et hoc secundum Spiritum sanctificationis ex quo, scilicet caro eius, concepta est; qui praedestinatus est Filius Dei in virtute, et haec apparent in resurrectione mortuorum, et cetera. Sed prima expositio est melior.


 

Lectio 4

Super Rom., cap. 1 l. 4 Postquam commendavit Christum ab origine et virtute, hic commendat ipsum ex liberalitate, quae ostenditur ex muneribus quae fidelibus contulit. Ponitur autem duplex munus. Unum quidem commune omnibus fidelibus, scilicet gratia per quam reparamur, quam quidem a Deo per Christum accepimus, unde dicit per quem accepimus, omnes fideles, gratiam. Jn. I, 17: gratia et veritas per Iesum Christum facta est, et infra: per quem accessum habemus in gratiam istam in qua stamus. Conveniens est enim ut sicut per verbum Dei omnia ista facta sunt, ut habetur Jn. I, 3, ita et per ipsum, sicut per artem omnipotentis Dei, omnia instaurentur: sicut et artifex eadem arte reparat domum qua condidit. Col. I, 20: per eum placuit Deo reconciliare omnia sive quae in caelo sive quae in terra sunt. Aliud autem est munus spirituale collatum apostolis quod tangit subdens et apostolatum, quod est praecipuum inter ecclesiasticos gradus. I Cor. XII, 28: et quosdam quidem posuit Deus in Ecclesia primum quidem apostolos. Apostolus autem idem est quod missus. Sunt enim a Christo missi quasi eius auctoritatem et vicem gerentes, Jn. XX, 21: sicut misit me Pater et ego mitto vos, id est cum plenitudine auctoritatis. Unde ipse Christus apostolus nominatur He. III, 1: considerate apostolum et pontificem Iesum Christum. Unde et per ipsum, tamquam principalem apostolum sive missum, alii sunt secundario apostolatum consecuti. Lc. VI, 13: elegit duodecim quos et apostolos nominavit. Praemittit autem gratiam apostolatui tum quia non ex meritis sed ex gratia apostolatum sunt consecuti, I Cor. XV, 9: ego sum minimus apostolorum qui non sum dignus vocari apostolus; gratia autem Dei sum id quod sum; tum etiam quia apostolatus digne haberi non potest nisi praehabita gratia sanctificante, Ep. IV, 7: unicuique nostrum data est gratia, et cetera. Describit autem hunc apostolatum, primo quidem, ex utilitate cum subdit ad obediendum fidei, quasi diceret: ad hoc sumus missi ut faciamus homines fidei obedire. In his obedientia locum habet quae voluntarie facere possumus. His autem quae sunt fidei voluntate consentimus, non ex rationis necessitate, cum sint supra rationem, nullus enim credit nisi volens, ut dicit Augustinus, et ideo circa fidem locum habet, infra VI, 17: obedistis ex corde in eam formam doctrinae in quam traditi estis. De hoc fructu dicitur Jn. XV, 16: posui vos ut eatis, et cetera. Secundo, describitur ex amplitudine cum subditur in omnibus gentibus, quia non tantum in una gente Iudaeorum, sed ad instructionem omnium gentium sunt directi. Mt. ultimo: euntes docete omnes gentes. Specialiter Paulus in omnes gentes apostolatum acceperat, ut ei competere possit quod dicitur Is. XLIX, 6: parum est ut sis mihi servus ad suscitandum tribus Iacob et faeces Israel convertendas; dedi te in lucem gentium. Tamen ab eius apostolatu exclusi non erant Iudaei, praesertim qui inter gentes habitabant; infra XI, 13 s.: quamdiu quidem ego sum gentium apostolus, ministerium meum honorificabo, si quomodo ad aemulandum provocem carnem meam et salvos faciam aliquos ex ipsis. Tertio, ex plenitudine potestatis, cum subdit pro nomine eius, scilicet vice et auctoritate ipsius. Sicut enim Christus in nomine Patris venisse dicitur, Jn. XX, 21, quasi plenam Patris potestatem habens, ita et apostoli in nomine Christi venisse dicuntur, quasi in persona Christi. II Cor. II, 10: nam et ego quod donavi, si quid donavi, propter vos in persona Christi. Vel per hoc describitur ex fine, ut sit sensus: pro nomine eius dilatando, non pro aliquo terreno fructu sibi quaerendo. Ac. IX, 15: vas electionis est mihi iste ut portet nomen meum, etc., unde ad hoc fideles hortabatur dicens: omnia in nomine Iesu Christi agite. Quarto ex potestate super illos quibus scribebat qui praedicto apostolatui erant subiecti unde subdit in quibus, id est inter quas gentes, nostro apostolatui subiectas, estis et vos, scilicet Romani, quamvis sublimes. Is. XXVI, 5 s.: civitatem sublimem humiliabit, conculcabit eam pes pauperis, scilicet Christi, gressus egenorum, id est apostolorum, specialiter Petri et Pauli, II Cor. X, 14: usque ad vos pervenimus in Evangelio Christi. Subdit vocati Iesu Christi, secundum illud Os. I, 9: vocabo non populum meum; vel: vocati ut sitis Iesu Christi, infra VIII, 30: quos praedestinavit hos et vocavit; vel: vocati Iesu Christi, id est dicti a Iesu Christo, Christiani, Ac. XI, 26: ita ut cognominarentur primum Antiochiae discipuli Christiani. Consequenter describuntur personae salutatae, et primo, ex loco cum dicit omnibus qui sunt Romae. Signanter autem omnibus scribit quia omnium salutem cupiebat; I Cor. VII, 7: volo omnes homines esse sicut meipsum; Ac. XXIII, 11, dictum est ei: oportet te et Romae testificari. Secundo, describuntur personae salutatae ex gratiae dono, ibi dilectis Dei. Circa quod primo ponitur gratiae origo, quod est Dei dilectio. Dt. XXXIII, 3: dilexit populos, omnes sancti in manu illius sunt. I Jn. IV, 10: non quasi nos dilexerimus Deum, scilicet prius, sed quoniam ipse prior dilexit nos. Dei enim dilectio non provocatur ex bono creaturae, sicut dilectio humana, sed magis ipsum bonum creaturae causat, quia diligere est bonum velle dilecto: voluntas autem Dei est causa rerum, secundum illud Ps.: omnia quaecumque voluit fecit. Secundo, ponitur vocatio cum subdit vocatis. Quae quidem est duplex. Una exterior, secundum quam vocavit Petrum et Andream, Mt. IV, 18. Alia autem est vocatio interior, quae est secundum interiorem inspirationem, Pr. I, 24: vocavi et renuistis. Tertio, ponit gratiam iustificationis cum dicit sanctis, id est per gratiam et sacramenta gratiae, sanctificatis. I Cor. VI, 11: sed abluti estis, sed sanctificati estis, ut sitis dilecti a Deo, vocati ad hoc quod sitis sancti. Deinde ponuntur bona quae eis optat, quae sunt gratia et pax. Quorum unum, scilicet gratia, est primum inter Dei bona, quia per eam iustificatur impius, infra III, 24: iustificati gratis per gratiam ipsius. Aliud autem, scilicet pax, est ultimum quod in beatitudine perficitur. Ps.: qui posuit fines tuos pacem. Tunc enim erit perfecta pax, quando voluntas requiescet in plenitudine omnis boni, consequens immunitatem ab omni malo. Is. XXXII, 18: sedebit populus meus in pulchritudine pacis. Et sic per haec duo bona, alia media intelliguntur. Ostendit etiam consequenter unde sint huiusmodi bona expectanda, cum subdit a Deo Patre nostro. Jc. I, 17: omne datum optimum et omne donum perfectum desursum est, descendens a Patre luminum. Ps. LXXXIII, 12: gratiam et gloriam dabit Dominus. Addit autem et Domino Iesu Christo quia, ut dicitur Jn. I, 17, gratia et veritas per Iesum Christum facta est. Ipse etiam dicit, Jn. XIV, 7, pacem meam do vobis. Quod autem dicit Deo Patre nostro, potest teneri essentialiter pro tota Trinitate, quae dicitur Pater, quia nomina importantia relationem ad creaturam, communia sunt toti Trinitati, sicut Creator et Dominus. Addit autem et Domino Iesu Christo, non quod sit alia persona a tribus, sed propter humanam naturam, per cuius mysterium ad nos dona gratiarum perveniunt. II P. I, 4: per quem maxima et pretiosa nobis promissa donavit. Vel potest dici quod hoc quod dicit Deo Patre nostro, tenetur pro persona Patris, quae secundum proprietatem dicitur pater Christi, sed secundum appropriationem Pater noster. Jn. XX, 17: ascendo ad Patrem meum et Patrem vestrum. Tangitur autem persona Filii cum dicitur et Domino Iesu Christo. Persona autem Spiritus Sancti expresse non ponitur, quia intelligitur in donis eius, quae sunt gratia et pax; vel etiam quia intelligitur in duabus personis Patris et Filii, quarum est unio et nexus.

 

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