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Regnum Galliae Regnum Mariae
Articles récents

Une humilité et une foi exemplaires

18 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

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COHERENCE

18 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais

Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais

CESSEZ DE MENER UNE DOUBLE VIE!

Ou la cohérence du baptisé

Cessez de mener une double vie! C’est l’exhortation du pape François aux baptisés.

Le pape a continué ses réflexions du 16 novembre dans l’homélie de ce mardi, 17 novembre, lors de la messe célébrée ce matin dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

Ce n’est pas facile, a avoué le pape, « dans ce monde où les tentations sont nombreuses », et la « double vie nous tente tous les jours » :« Pour nous, ce n’est non seulement pas facile, c’est impossible. Seul le Christ peut faire cela. »

C’est Dieu, a continué le pape, qui est « notre soutien contre la mondanité » car la mondanité « détruit notre identité chrétienne, nous amène à une double vie ».

Il a décrit cette double vie de qui prétend être un bon chrétien, mais mène une vie malhonnête : « Oh ! je suis tellement catholique, Père : je vais à la messe tous les dimanches. » Mais ensuite, dans la vie quotidienne ou au travail, ils ne sont pas capables « d’être cohérents ». Par exemple, ils cèdent à ceux qui leur suggèrent de « prendre un pot de vin ». « Ce n’est pas une vie cohérente, c’est la mondanité », a expliqué le pape.

Le pape a achevé son homélie par une suggestion : « Si vous avez maintenant un peu de temps, prenez la Bible, le deuxième livre des Maccabées, chapitre six, et lisez cette histoire d'Éléazar » : cette lecture « vous donnera du courage », « de la force et du soutien pour faire progresser votre identité chrétienne, sans compromis, sans double vie ».

Le pape avait commenté la première lecture de la messe qui rapporte le martyre du vieil Eléazar (deuxième livre des Maccabées) qui n’a pas cédé à « l’esprit du monde » et n’avait pas « renoncé » à sa foi « face à l’épreuve ». 

« La pensée unique de l'apostasie, a expliqué le pape, voulait lui faire manger du porc. » Il a toutefois refusé et craché. Ensuite, « ses amis mondains, ceux qui avaient succombé à l'esprit du monde » lui suggérèrent une solution facile : « apporter des viandes dont l’usage était permis » et « faire semblant de manger les chairs de la victime ». Mais le scribe « se mit en colère », a continué le pape. Et « avec cette dignité, cette noblesse » il est allé au « martyre » donnant ce témoignage : « Non, à mon âge, je ne vais pas donner cet exemple aux jeunes. »

L’histoire d’Éléazar est un exemple clair de « la cohérence de vie » qui nous éloigne de la « mondanité spirituelle », a affirmé le pape.

A propos du choix fait par Éléazar, le pape a souligné que « l'esprit chrétien, l'identité chrétienne, n’est jamais égoïste » et que le chrétien devrait « donner un bon exemple ». Rome, 17 novembre 2015 ZENIT
 
Allons François, un peu de courage, dites à vos amis rabbins, imams et autres infidèles, hérétiques et, ou, schismatiques, où ils finiront s'ils ne se convertissent pas à la seule vraie religion fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ; révélez-leur le nom du Juge Suprême qu'ils rencontreront à leur mort, donnez-nous ce bel exemple de vraie charité missionnaire. Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Jn 3, 18
Et ils nous en donnent ces "papes" des bons exemples.........à ne pas suivre
Et ils nous en donnent ces "papes" des bons exemples.........à ne pas suivreEt ils nous en donnent ces "papes" des bons exemples.........à ne pas suivre

Et ils nous en donnent ces "papes" des bons exemples.........à ne pas suivre

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Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul

18 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul

Introït

Ce lieu est terrible : c’est la maison de Dieu et la porte du ciel, et on l’appellera le palais de Dieu. Que vos tabernacles sont aimables, ô Dieu des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur.

Lecture

En ces jours-là, je vis la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. Et j’entendis une voix forte venant du trône, qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, comme leur Dieu ; et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort n’existera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui était autrefois a disparu. Alors celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je vais faire toutes choses nouvelles.

Evangile

En ce temps-là, Jésus étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voici qu’un homme, nommé Zachée, chef des publicains, et fort riche, cherchait à voir qui était Jésus ; et il ne le pouvait à cause de la foule, parce qu’il était petit de taille. Courant donc en avant, il monta sur un sycomore pour le voir, parce qu’il devait passer par là. Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux ; et l’ayant vu, il lui dit : Zachée, hâte-toi de descendre ; car, aujourd’hui, il faut que je demeure dans ta maison. Zachée se hâta de descendre, et le reçut avec joie. Voyant cela, tous murmuraient, disant qu’il était allé loger chez un homme pécheur. Cependant Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : Seigneur, voici que je donne la moitié de mes biens aux pauvres ; et si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. Jésus lui dit : Aujourd’hui le salut a été accordé à cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

Bréviaire

Du livre de l’Apocalypse de l’Apôtre saint Jean. Ap. 21, 18-27.

Première leçon. La muraille était bâtie de pierres de jaspe ; mais la ville elle-même était d’un or pur semblable à du verre très clair. Et les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de toutes sortes de pierres précieuses. Le premier fondement était de jaspe, le second de saphir, le troisième de chalcédoine, le quatrième d’émeraude, le cinquième de sardonix, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysopase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste.

Deuxième leçon. Les douze portes étaient douze perles : ainsi chaque porte était d’une seule perle, et la place de la ville était d’un or pur comme un verre transparent. Je ne vis point de temple dans la ville, parce que le Seigneur tout-puissant et l’Agneau en sont le temple. Et la ville n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer, parce que la gloire de Dieu l’éclairé, et que sa lampe est l’Agneau.

Troisième leçon. Les Nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire et leur honneur. Ses portes ne se fermeront point pendant le jour ; car là il n’y aura pas de nuit. Et l’on y apportera la gloire et l’honneur des Nations. Il n’y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui commettent l’abomination et le mensonge, mais ceux-là seulement qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau.

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Parmi les sanctuaires vénérés autrefois des Chrétiens, les plus célèbres et les plus fréquentés étaient ceux dans lesquels des corps de Saints avaient été ensevelis, ou bien dans lesquels se trouvait quelque vestige ou quelque souvenir des Martyrs. Au nombre de ces lieux saints et au premier rang, l’on distingua toujours cette partie du Vatican appelée Confession de saint Pierre. Les Chrétiens, en effet, y accouraient de tous les points de l’univers, comme à la pierre ferme de la foi et au fondement de l’Église, et vénéraient avec une religion et une piété souveraines, l’emplacement consacré par le sépulcre du prince des Apôtres.

Cinquième leçon. L’empereur Constantin le Grand vint là huit jours après avoir reçu le baptême ; il déposa le diadème, et, prosterné à terre, versa des larmes abondantes. Après quelques instants, ayant pris une houe et un hoyau, il se mit à creuser le sol. Il en tira douze corbeilles de terre, en l’honneur des douze Apôtres, désigna l’emplacement destiné à la basilique du prince des Apôtres et y fit commencer la construction d’une église. Le Pape saint Sylvestre la dédia le quatorze des calendes de décembre, en y observant les mêmes rites que pour la consécration de l’église de Latran, qui avait eu lieu le cinq des ides de novembre. Il y érigea un autel de pierre, qu’il oignit du saint chrême, et ordonna que dès lors on ne construirait plus que des autels en pierre. Saint Sylvestre dédia encore la basilique de l’Apôtre saint Paul, élevée à grands frais sur la route d’Ostie, par le même empereur Constantin. Cet empereur donna de grandes richesses à ces basiliques et les orna de splendides présents.

Sixième leçon. La basilique vaticane menaçant ruine par l’effet du temps, elle a été, grâce à la dévotion de beaucoup de Pontifes, totalement reconstruite sur un plan plus vaste et plus magnifique. Urbain VIII l’a solennellement consacrée l’an mil six cent vingt-six, en la date même où elle l’avait été lors de sa première érection. Quant à la basilique de la voie d’Ostie, un terrible incendie la consuma presque entièrement, en mil huit cent vingt-trois. Par les soins infatigables de quatre Papes, elle a été plus splendidement réédifiée, et comme vengée de son désastre. Pour la consacrer, une occasion très favorable s’offrit à Pie IX : la proclamation récente du dogme de l’Immaculée Conception de la bienheureuse Vierge Marie avait attiré à Rome, des régions les plus éloignées de l’univers catholique, un grand nombre de Cardinaux et d’Évêques. Il la dédia donc solennellement, entouré de cette magnifique couronne de membres du Sacré Collège et de Pontifes, le dix décembre mil huit cent cinquante-quatre, et fixa à ce jour la mémoire de cette solennelle Dédicace.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 19, 1-10.
En ce temps-là : Jésus étant entré dans Jéricho, traversait la ville. Et voici qu’un homme, nommé Zachée, chef des publicains, et fort riche. Et le reste.

Homélie de saint Grégoire, Pape.

Septième leçon. Si nous désirons être vraiment sages et contempler la sagesse même, reconnaissons humblement que nous ne sommes que des insensés. Renonçons à une sagesse dangereuse, apprenons une folie digne de louanges. C’est pour nous y engager qu’il est écrit : « Dieu a choisi ce qui est insensé selon le monde pour confondre les sages ». C’est pour cela encore qu’il a été dit : « Si quelqu’un d’entre vous paraît sage selon ce siècle, qu’il devienne fou pour être sage ». C’est pour cela enfin que les paroles de l’Évangile nous attestent que Zachée, ne pouvant voir à cause de la foule, monta sur un sycomore afin de contempler le Seigneur à son passage. Le mot sycomore signifie, en effet, figuier fou.

Huitième leçon. Zachée, qui était très petit de taille, monta donc sur un sycomore et vit le Seigneur ; car ceux qui choisissent humblement ce que le monde taxe de folie, contemplent avec clarté la sagesse de Dieu. La foule empêche notre petitesse de voir le Seigneur parce que le tumulte des sollicitudes du siècle accable l’infirmité de l’esprit humain, de telle sorte qu’il ne peut porter ses regards vers la lumière de la vérité. Mais nous montons sagement sur le sycomore, si nous gardons avec soin en notre esprit cette folie que nous conseillent les préceptes divins. Qu’y a-t-il en ce monde de plus insensé que de ne pas chercher à recouvrer les biens que l’on a perdus ; d’abandonner ce qu’on possède à ceux qui le ravissent ; de ne pas rendre injure pour injure, mais au contraire de n’opposer que la patience à un surcroît d’outrages ?

Neuvième leçon. Le Seigneur nous ordonne, en quelque sorte, de monter sur le sycomore, quand il nous dit : « Ne redemandez point votre bien à celui qui vous le ravit », et aussi : « A quiconque vous frappe sur une joue, présentez encore l’autre ». Du haut du sycomore on aperçoit le Seigneur qui passe ; car, grâce à cette sage folie, on voit la sagesse de Dieu, non point encore d’une manière complète et durable, mais par la lumière de la contemplation, et comme en passant. Au contraire ceux qui paraissent sages à leurs propres yeux ne le sauraient apercevoir, car, arrêtés par la foule de leurs orgueilleuses pensées, ils n’ont pas encore trouvé le sycomore pour contempler le Seigneur.

QUOD DUCE TE MUNDUS SURREXIT IN ASTRA TRIUMPHANS, HANC CONSTANTINUS VICTOR TIBI CONDIDIT AULAM. Parce que le monde sous ta conduite s’est élevé triomphant jusqu’aux cieux, Constantin vainqueur construisit ce temple à ta gloire. C’était l’inscription qui, dans l’ancienne basilique vaticane, se détachait en lettres d’or au sommet de l’arc triomphal. Jamais en moins de mots le génie romain ne s’exprima si magnifiquement ; jamais n’apparut mieux la grandeur de Simon fils de Jean sur les sept collines. En 1506, la sublime dédicace tombant de vétusté périt avec l’arc sous lequel, à la suite du premier empereur chrétien, peuples et rois, le front dans la poussière, s’étaient pressés durant douze siècles en présence de la Confession immortelle, centre et rendez-vous du monde entier. Mais la coupole lancée dans les airs par le génie de Michel-Ange, désigne toujours à la Ville et au monde le lieu où dort le pêcheur galiléen, successeur des Césars, résumant dans le Christ dont il est le Vicaire les destinées de la ville éternelle.

La seconde gloire de Rome est la tombe de Paul sur la voie d’Ostie. Cette tombe, à la différence de celle de Pierre qui continue de plonger dans les profondeurs de la crypte vaticane, est portée jusqu’à fleur de terre par un massif de maçonnerie, sur lequel pose le vaste sarcophage. On fut à même de constater cette particularité en 1841, lorsque l’on reconstruisit l’autel papal. Il parut évident que l’intention de soustraire le tombeau de l’apôtre aux inconvénients qu’amènent les débordements du Tibre, avait obligé de soulever ainsi le sarcophage de la place où d’abord Lucine l’avait établi. Le pèlerin n’a garde de s’en plaindre, lorsque par le soupirail qui s’ouvre au centre de l’autel, son œil respectueux peut s’arrêter sur le marbre qui ferme la tombe, et y lire ces imposantes paroles, tracées en vastes caractères de l’époque constantinienne : PAULO APOSTOLO ET MARTYRI. A Paul Apôtre et Martyr.

Ainsi Rome chrétienne est protégée au nord et au midi par ces deux citadelles. Associons-nous aux sentiments de nos pères, lorsqu’ils disaient de la cité privilégiée : « Pierre, le portier, fixe ! à l’entrée sa demeure sainte ; qui niera que cette ville soit pareille aux cieux ? A l’autre extrémité, Paul, de son temple, en garde les murs ; Rome est assise entre les deux : là donc est Dieu. »

Donc aussi la présente fête méritait d’être plus qu’une solennité locale ; l’Église mère, en l’étendant à toute Église dans ces derniers siècles, a mérité la reconnaissance du monde. Grâce à elle, nous pouvons tous ensemble aujourd’hui faire en esprit ce pèlerinage ad limina que nos aïeux accomplissaient au prix de tant de fatigues, ne croyant jamais en acheter trop cher les saintes joies et les bénédictions. « Célestes monts, sommets brillants de la Sion nouvelle ! là sont les portes de la patrie, les deux lumières du monde en sa vaste étendue : là, Paul comme un tonnerre fait entendre sa voix ; là, Pierre retient ou lance la foudre. Par celui-là les cœurs des hommes sont ouverts, par celui-ci les cieux. Celui-ci est la pierre de fondement, celui-là l’ouvrier du temple où s’élève l’autel qui apaise Dieu. Tous deux, fontaine unique, épanchent les eaux qui guérissent et désaltèrent. »

L’Église romaine a consigné, dans les Leçons des Matines, ses traditions concernant les basiliques dont la dédicace fait l’objet de la fête de ce jour.

Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul
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Saint Grégoire le Thaumaturge évêque et confesseur

17 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Saint Grégoire le Thaumaturge évêque et confesseur

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Grégoire, Évêque de Néocésarée, dans le Pont, est célèbre par sa sainteté et sa doctrine, et plus encore par les prodiges et les miracles qu’il a opérés ; miracles si nombreux et si éclatants, qu’ils lui ont valu d’être surnommé le Thaumaturge, et d’être comparé, d’après le témoignage de saint Basile, à Moïse, aux Prophètes et aux Apôtres. C’est ainsi que, par sa prière, il déplaça une montagne qui empêchait la construction d’une église et dessécha un marais, qui causait de la division entre deux frères. Le Lycus inondant la campagne avec de grands dégâts, Grégoire planta au bord du fleuve le bâton sur lequel il s’appuyait, qui, reverdissant aussitôt, grandit et devint un arbre ; le saint arrêta ainsi le débordement, et, dans la suite, les eaux ne dépassèrent plus jamais cette limite.

Cinquième leçon. Très souvent, il chassa les démons des images des idoles ou du corps des hommes ; et, par beaucoup d’autres faits merveilleux, il attira un nombre incalculable de personnes, à la foi de Jésus-Christ. Il prédisait aussi l’avenir, inspiré par un esprit prophétique. Sur le point de mourir, demandant combien il restait d’infidèles dans la ville de Néocésarée, on lui répondit qu’il y en avait seulement dix-sept ; alors, rendant grâces à Dieu : « Il y avait, dit-il, ce nombre de fidèles, lorsque je commençai mon épiscopat. » Il écrivit plusieurs ouvrages, qui, avec ses miracles, illustrèrent l’église de Dieu.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Marc.
En ce temps-là : Jésus répondant à ses disciples, leur dit : Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Lève-toi, et jette-toi dans la mer, et n’hésitera point dans son cœur, mais croira que tout ce qu’il aura dit se doit faire, il lui sera réellement fait. Et le reste.

Homélie de saint Bédé, le Vénérable, Prêtre.

Septième leçon. Les païens qui ont écrit des calomnies contre l’Église, ont coutume d’accuser les nôtres de n’avoir pas en Dieu une foi entière, parce qu’ils n’ont pu transporter les montagnes. Il faut leur répondre que l’on n’a pas écrit tout ce qui s’est fait dans l’Église, ainsi que l’Écriture l’atteste en particulier des actions de notre Seigneur Jésus-Christ. Il aurait pu se faire qu’une montagne détachée du sol se précipitât dans la mer, si la nécessité l’eût réclamé ; comme nous lisons qu’aux prières du bienheureux père Grégoire, Évêque de Néocésarée, dans le Pont, homme éminent par ses mérites et ses vertus, il advint qu’une montagne se retira de l’endroit qu’elle occupait, autant que les habitants de la ville avaient besoin d’espace.

Huitième leçon. Voulant, en effet, bâtir une église, en un lieu d’ailleurs convenable, mais trop étroit, resserré qu’il était d’un côté par les rochers de la mer et de l’autre par la proximité d’une montagne, il y alla pendant la nuit, et, s’étant mis à genoux, il conjura le Seigneur, au nom de sa promesse, de reculer cette montagne, en ayant égard à la foi de celui qui l’invoquait. Y étant retourné le matin, il trouva que la montagne s’était retirée de tout l’espace dont les constructeurs de l’église avaient besoin. Le saint homme pouvait donc, et tout autre d’un mérite égal aurait pu, la circonstance l’exigeant, obtenir du Seigneur, en vertu de sa foi, qu’une montagne se détachât du sol et se jetât dans la mer.

Neuvième leçon. D’ailleurs, le diable étant quelquefois désigné sous le nom de montagne, à cause de son orgueil à vouloir s’élever contre Dieu et à vouloir être semblable au Très-Haut, on peut dire qu’à la parole de ceux qui ont la puissance de la foi, une montagne est détachée du sol et jetée dans la mer lorsque, à la prédication des saints docteurs, l’esprit immonde est expulsé du cœur des hommes prédestinés à la vie, et qu’il n’a plus dès lors à exercer la fureur de sa tyrannie que dans les esprits agités et amers des infidèles.

Voici l’un des astres les plus illustres qui brillèrent jamais sur l’Église du Pont, apôtre en même temps que docteur, thaumaturge et confesseur de la foi.

Grégoire naquit à Néocésarée dans le Pont vers 213, et, dans sa prime jeunesse, il fut disciple du grand Origène dont il fit plus tard un panégyrique enthousiaste. Devenu évêque de sa ville natale, il la transforma de païenne en chrétienne, y opérant un grand nombre de miracles qui lui valurent le titre de « Thaumaturge ». Il mourut sous Aurélien entre 270 et 275, et tout le Pont, au dire de saint Basile, vénéra sa mémoire avec une immense dévotion, comme celle d’un maître dans la foi.

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La vraie cause des attentats

16 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Pour le catholique il n’existe pas d’histoire avec un grand H, fruit d’un platonisme idéologique, par contre, ce qui régit l’histoire des peuples s’appelle, pour lui, et en réalité, la Providence. Dieu est Créateur, Conservateur et Gouverneur de ses œuvres, et c’est à cette lumière que nous devons considérer les événements de l’actualité et toutes choses :

LA VRAIE CAUSE DES TRIOMPHES DE L’ISLAMISME

 Ainsi, n’en doutons pas, l’islamisme n’est pas seulement une révolution d’Arabes qui s’ennuient sous la tente, et auxquels un chef habile a imprimé une surexcitation qui les pousse tout à coup à la conquête des villes les plus luxueuses de l’Orient. Non ; mais Dieu a laissé prévaloir pour un temps l’antique ennemi de l’homme, et lui a permis de choisir un organe duquel il séduira les peuples, en même temps qu’il les asservira par le glaive. De là, Mahomet, l’homme de Satan, et le Coran, son évangile. Or, quel est le crime qui a poussé ainsi à bout la justice de Dieu, et l’a portée à abandonner ces peuples à un esclavage dont nous ne prévoyons pas encore la fin ? L’hérésie est ce crime odieux, qui rend inutile la venue du Fils de Dieu en ce monde, qui proteste contre le Verbe de Dieu, qui foule aux pieds l’enseignement infaillible de l’Église. Il faut qu’il soit puni et que les nations chrétiennes apprennent qu’un peuple ne s’élève pas contre la parole révélée sans s’exposer à voir châtier, même dès ce monde, son audace et son ingratitude. Alors succombent et Alexandrie, second siège de Pierre, et Antioche, où il siégea d’abord, et Jérusalem, qui garde le tombeau glorieux. […]

Le flot s’arrête devant Constantinople et n’inonde pas encore les régions qui l’avoisinent. L’empire d’Orient, devenu bientôt l’Empire grec, est mis à même de profiter de la leçon. Si Byzance eût veillé à la foi, Omar n’eût ni visité ni Alexandrie, ni Antioche, ni Jérusalem. Un délai est accordé ; il sera de huit siècles ; mais lorsque Byzance aura comblé la mesure, le croissant vengeur reparaîtra. Ce ne sera plus le Sarrasin, il est usé ; mais le Turc, et Sainte-Sophie verra badigeonner ses images chrétiennes et peindre par dessus les sentences du Coran, parce qu’elle est devenue le sanctuaire du schisme et de l’hérésie. […]

Quant à son audace de pénétrer sur le sol français, il l’expiera durement dans les champs du Poitou. L’Islam s’est trompé ; là où l’hérésie ne règne pas, il n’y a pas de place pour lui. […]

Arrêtons-nous ici, après avoir salué la justice de Dieu sur l’hérésie et reconnu la vraie cause des triomphes de l’islamisme, et l’unique raison de la permission divine à laquelle il doit d’avoir existé, de n’avoir pas été une secte obscure et éphémère au fond de l’Arabie. (Dom Guéranger, Jésus-Christ Roi de l’Histoire, Collection sens de l’Histoire, Association saint Jérôme, 2005, p. 95-97)

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Sainte Gertrude vierge

16 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Sainte Gertrude vierge

Quatrième leçon. Née de parents nobles à Eisleben en Saxe, Gertrude, dès l’âge de cinq ans, consacra à Jésus-Christ sa personne et sa virginité, dans le monastère bénédictin de Rodesdorf. A partir de ce moment, tout à fait étrangère aux choses du monde et s’appliquant avec zèle à pratiquer la vertu, elle mena une vie toute céleste. A la connaissance des lettres humaines, elle joignait la science des choses divines, dont la méditation l’excitait à la vertu et lui fit, en peu de temps, acquérir la perfection chrétienne. Elle parlait souvent, et avec de pieux sentiments, du Christ et des mystères de sa vie, et ne pensant qu’à la gloire de Dieu, elle y rapportait tous ses désirs et toutes ses actions. Bien que Dieu l’eût abondamment comblée de dons excellents, dans l’ordre de la nature et de la grâce, elle se méprisait cependant elle-même au point de compter, parmi les principaux miracles de la divine bonté, le fait d’en être miséricordieusement supportée, quoiqu’indigne pécheresse.

Cinquième leçon. A l’âge de trente ans, elle fut choisie pour gouverner d’abord le monastère de Rodesdorf, où elle avait embrassé la vie religieuse, puis le monastère d’Heldelfs. Pendant quarante ans, elle remplit sa charge avec tant de charité, de prudence et de zèle pour l’observance de la discipline régulière, que son monastère semblait être l’asile de la perfection religieuse. Dans ces deux communautés, bien qu’elle fût la mère et la supérieure de toutes les religieuses, elle voulait néanmoins être considérée comme la dernière ; et, s’abaissant de fait, elle se faisait la servante des autres. Pour s’occuper de Dieu avec une plus grande liberté d’esprit, elle mortifiait son corps par les veilles, les jeûnes et toutes sortes d’austérités. Toujours égale à elle-même, elle ne cessa de montrer une innocence de vie, une douceur, une patience extraordinaires. Elle s’appliqua par tous les moyens à procurer le salut du prochain, et, de sa pieuse sollicitude, elle recueillit des fruits abondants. La force de son amour pour Dieu lui faisait éprouver de fréquentes extases, et lui obtint d’être élevée à un très haut degré de contemplation et aux jouissances de l’union divine.

Sixième leçon. Jésus-Christ, voulant montrer le mérite de son épouse bien-aimée, déclara que le cœur de Gertrude était pour lui une demeure pleine de délices. Elle honorait d’une dévotion toute spéciale la glorieuse Vierge Marie, que Jésus lui-même lui avait donnée pour mère et protectrice, et reçut d’elle un grand nombre de faveurs. Le très adorable sacrement de l’Eucharistie et la passion du Seigneur la pénétraient d’un tel amour et d’une si vive reconnaissance, qu’en les méditant, elle répandait des larmes abondantes. Elle soulageait chaque jour par ses suffrages et ses prières les âmes des justes condamnées aux flammes expiatoires. Gertrude composa de nombreux écrits, propres à ranimer la piété. Des révélations divines et le don de prophétie l’ont aussi rendue célèbre. Enfin, réduite à un état de langueur, plutôt par son ardent amour de Dieu que par la maladie, elle mourut l’an du Seigneur mil deux cent quatre-vingt douze. Après sa mort comme pendant sa vie, Dieu l’a glorifiée par des miracles.

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XXV ème Dimanche après la Pentecôte

14 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

XXV ème Dimanche après la Pentecôte

Collecte

Nous vous en supplions, Dieu tout-puissant, faites que méditant toujours les vérités que vous avez proposées à notre intelligence, nous recherchions dans nos paroles et accomplissions dans nos actes ce qui vous est agréable.

Epître

Mes Frères : Nous rendons à Dieu pour vous tous de continuelles actions de grâces, en faisant mémoire de vous dans nos prières, en rappelant sans cesse devant notre Dieu et Père, les œuvres de votre foi, les sacrifices de votre charité et la constance de votre espérance en Jésus-Christ, sachant, frères bien-aimés de Dieu, comment vous avez été élus ; car notre prédication de l’Evangile ne vous a pas été faite en parole seulement, mais elle a été accompagnée de miracles, de l’effusion de l’Esprit-Saint et d’une pleine persuasion ; vous savez aussi quels nous avons été parmi vous pour votre salut. Et vous êtes devenus nos imitateurs et ceux du Seigneur, en recevant la parole au milieu de beaucoup de tribulations avec la joie de l’Esprit-Saint, au point de devenir un modèle pour tous ceux qui croient dans la Macédoine et dans l’Achaïe. En effet, de chez vous, la parole du Seigneur a retenti non seulement dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais partout votre foi en Dieu s’est fait si bien connaître que nous n’avons pas besoin d’en rien dire. Car tous en parlant de nous racontent quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment vous vous êtes convertis des idoles au Dieu vivant et vrai, pour le servir, et pour attendre des cieux son Fils, qu’il a ressuscité des morts, Jésus, qui nous sauve de la colère à venir.

Evangile

En ce temps là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume de cieux est semblable à un grain de sénevé, qu’un homme a pris et a semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences ; mais, lorsqu’il a poussé, il est plus grand que les plantes potagères et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent nicher dans ses branches." Il leur dit une autre parabole : "Le royaume des cieux est semblable au levain qu’une femme prit et mélangea dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que le tout eût fermenté." Jésus dit aux foules toutes ces choses en paraboles, et il ne leur disait rien sans parabole, pour que s’accomplît la parole dite par le prophète : J’ouvrirai ma bouche en paraboles, je révélerai des choses cachées depuis la création du monde.

Postcommunion

Nourris de celui qui fait les délices du ciel, nous vous en supplions, Seigneur, faites que nous ayons toujours faim de ce même aliment au moyen duquel nous vivons véritablement.

Bréviaire

Au deuxième nocturne.

Sermon de saint Athanase, Évêque.

Quatrième leçon. Si les hérétiques considéraient avec quelque attention la personne, la chose et le temps dont parle l’Apôtre, jamais ils n’attribueraient à la Divinité ce qui est propre à la nature humaine, et ils ne se comporteraient envers le Christ d’une manière aussi impie, et aussi déraisonnable. C’est ce qu’il sera aisé de voir, si vous voulez bien examiner attentivement le commencement de la lecture, que nous allons vous répéter une seconde fois. L’Apôtre dit : « Dieu, qui a parlé autrefois à nos pères par les Prophètes, bien souvent et en bien des manières, dernièrement, en ces jours, nous a parlé par son Fils. » Et peu après, il ajoute : « Après avoir accompli la purification de nos péchés, il est assis à la droite de la majesté, au plus haut des cieux, ayant été fait d’autant supérieur aux Anges que le nom qu’il a reçu en partage est bien au-dessus du leur. » C’est donc de ce temps auquel Dieu nous a parlé par son Fils, lorsque le Fils nous purifiait de nos péchés, que l’Apôtre fait ici mention. Or, quand est-ce que Dieu nous a parlé par son Fils ? Quand la purification des péchés a-t-elle été opérée ? Quand est-ce qu’il est né comme homme, si ce n’est après les Prophètes, et en ces derniers temps ?

Cinquième leçon. De plus, l’Apôtre, entreprenant de parler aux Hébreux de l’Incarnation du Verbe et des derniers temps, se voit amené, par une conséquence de son dessein, à leur rappeler que Dieu n’était pas demeuré dans le silence à l’égard des hommes durant les siècles précédents, mais qu’il leur avait parlé par les Prophètes. Après nous avoir fait entendre que les Prophètes se sont acquittés de leur office, que la loi a été donnée par le ministère des Anges, que le Fils même est descendu jusqu’à nous et qu’il est entré dans les fonctions de son ministère, alors enfin, l’Apôtre ajoute cette assertion nécessaire : « Ayant été fait d’autant supérieur aux Anges » ; voulant montrer qu’autant le Fils est élevé au-dessus du serviteur, autant le ministère du Fils l’emporte en excellence sur le ministère et la fonction des serviteurs.

Sixième leçon. L’Apôtre établit donc la distinction qui existe entre le ministère de la loi ancienne et celui de la loi nouvelle, et il use d’une grande liberté de langage en parlant et en écrivant aux Juifs. Pour affirmer cette distinction, il ne se sert pas d’un terme marquant une comparaison entre des choses de la même espèce, comme lorsqu’on dit que l’une est plus grande ou plus honorable que l’autre. C’est parce qu’il ne veut pas qu’on puisse interpréter ses paroles comme s’il y avait une nature semblable et des traits communs entre le Fils et les Anges ; mais il le dit supérieur à eux, afin d’indiquer la différence qui existe entre la nature du Fils et celle des créatures.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus proposa aux foules cette parabole : "Le royaume de cieux est semblable à un grain de sénevé, qu’un homme a pris et a semé dans son champ. Et le reste.

Homélie de saint Jérôme, prêtre.

Septième leçon. Le Royaume des Cieux, c’est la prédication de l’Évangile et la connaissance des Écritures qui conduit à la vie et dont le Seigneur dit aux Juifs : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à une nation qui en produira les fruits. » Ce Royaume est donc comparable au grain de sénevé qu’un homme prend et sème dans son champ. » Cet homme qui ensemence son champ, beaucoup ont compris que c’était le Sauveur parce qu’il ensemence l’âme des croyants ; selon d’autres, c’est l’homme lui-même qui ensemence son champ, c’est-à-dire soi-même, et son cœur.

Huitième leçon. Qui donc ensemence, sinon notre intelligence et notre âme ? Elle accueille le grain de la prédication, prend soin de la semence, la fait germer par l’humidité de la foi, dans le champ de son cœur. La prédication de l’Évangile est le plus humble de tous les enseignements. C’est vrai, pour son premier exposé, la prédication de l’Homme-Dieu, du Christ mort, du scandale de la croix, elle n’a pas la vraisemblance de la vérité. Compare donc un tel enseignement aux principes des philosophes, à leurs livres, à la splendeur de leur éloquence et à l’ordonnance de leurs discours, et tu verras : la semence de l’Évangile est de loin la plus petite de toutes les semences.

Neuvième leçon. Mais lorsque celles-là ont grandi, elles ne présentent rien de pénétrant, rien de vigoureux, rien de vivace, mais tout est frêle, et flétri, et languissant et produit en abondance des herbes et des plantes qui bien vite, dessèchent et tombent. Quant à la prédication qui paraissait petite en son début, à peine semée, soit dans l’âme du croyant, soit dans le monde entier, elle ne se développe pas comme une herbe, mais grandit comme un arbre, si bien que les oiseaux du ciel, – en qui nous devons voir ou les âmes des croyants, ou les forces consacrées au service de Dieu – viennent habiter dans ses branches. Les branches de l’arbre évangélique qui s’est développé à partir du grain de sénevé sont, je pense, les différents dogmes dans lesquels se repose chacun des oiseaux mentionnés plus haut.

ÉPÎTRE.

L’éloge que fait ici saint Paul de la fidélité des chrétiens de Thessalonique à la foi qu’ils avaient embrassée, éloge que l’Église nous remet aujourd’hui sous les yeux, semblerait plutôt un reproche pour les chrétiens de nos jours. Livrés encore la veille au culte des idoles, ces néophytes s’étaient élancés avec ardeur dans la carrière du christianisme, au point de mériter l’admiration de l’Apôtre. De nombreuses générations chrétiennes nous ont précédés ; nous avons été régénérés dès notre entrée en cette vie ; nous avons sucé, pour ainsi dire, avec le lait, la doctrine de Jésus-Christ : et cependant notre foi est loin d’être aussi vive, nos mœurs aussi pures que l’étaient celles de ces premiers fidèles. Toute leur occupation était de servir le Dieu vivant et véritable, et d’attendre l’avènement de Jésus-Christ ; notre espérance est la même que celle qui faisait battre leurs cœurs ; pourquoi n’imitons-nous pas la foi généreuse de nos ancêtres ? Le charme du présent nous séduit. L’incertitude de ce monde passager est-elle donc ignorée de nous, et ne craignons-nous pas de transmettre aux générations qui nous suivront un christianisme amoindri et stérile, tout différent de celui que Jésus-Christ a établi, que les Apôtres ont prêché, que les païens des premiers siècles embrassaient au prix de tous les sacrifices ?

ÉVANGILE.

Notre Seigneur nous donne ici deux symboles bien expressifs de son Église, qui est son Royaume, et qui commence sur la terre pour s’achever au ciel. Quel est ce grain de sénevé, caché dans l’obscurité du sillon, inconnu à tous les regards, reparaissant ensuite comme un germe à peine perceptible, mais croissant toujours jusqu’à devenir un arbre : sinon cette Parole divine répandue obscurément dans la terre de Judée, étouffée un instant par la malice des hommes jusqu’à être ensevelie dans un sépulcre, puis s’échappant victorieuse et s’étendant bientôt sur le monde entier ? Un siècle ne s’était pas écoulé depuis la mort du Sauveur, que déjà son Église comptait des membres fidèles, bien au delà des limites de l’Empire romain. Depuis lors, tous les genres d’efforts ont été tentés pour déraciner ce grand arbre : la violence, la politique, la fausse sagesse, y ont perdu leur temps. Tout ce qu’elles ont pu faire a été d’arracher quelques branches ; mais la sève vigoureuse de l’arbre les a aussitôt remplacées. Les oiseaux du ciel qui viennent chercher asile et ombrage sous ses rameaux, sont, selon l’interprétation des Pères, les âmes qui, éprises des choses éternelles, aspirent vers un monde meilleur. Si nous sommes dignes du nom de chrétiens, nous aimerons cet arbre, et nous ne trouverons de repos et de sécurité que sous son ombre tutélaire. La femme dont il est parlé dans la seconde parabole, est l’Église notre mère. C’est elle qui, au commencement du christianisme, a caché, comme un levain secret et salutaire, la divine doctrine dans la masse de l’humanité. Les trois mesures de farine qu’elle a fait lever pour en former un pain délectable sont les trois grandes familles de l’espèce humaine, issues des trois enfants de Noé, et auxquelles remontent tous les hommes qui habitent la terre. Aimons cette mère, et bénissons ce levain céleste auquel nous devons d’être devenus enfants de Dieu, en devenant enfants de l’Église.

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Saint Josaphat évêque et martyr

14 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Saint Josaphat évêque et martyr

Quatrième leçon. Josaphat Kuncewicz naquit de parents nobles et catholiques, à Vladimir en Volhynie. Étant tout petit enfant, tandis qu’il écoutait sa mère lui parler de la passion du Christ devant une image de Jésus crucifié, un trait, parti du côté du Sauveur, vint le blesser au cœur. Embrasé de l’amour de Dieu, il s’adonna dès lors avec une telle ferveur à l’oraison et à d’autres exercices de piété, qu’il était un modèle et un sujet d’admiration pour les jeunes gens plus âgés que lui. A vingt ans, entrant dans le cloître, il embrassa la vie monastique parmi les religieux de l’Ordre de saint Basile, et fit de merveilleux progrès dans la perfection évangélique. Il marchait nu-pieds, malgré l’excessive rigueur de l’hiver dans ces contrées, ne mangeait jamais de viande, et ne prenait de vin que par obéissance ; jusqu’à la fin de sa vie, un cilice très rude affligea son corps. Josaphat conserva la fleur de sa chasteté, inviolée, qu’il avait, dès l’adolescence, consacrée à la Vierge Mère de Dieu. La renommée de sa science et de ses vertus n’ayant pas tardé à se répandre, on le chargea, quoique très jeune encore, de gouverner le monastère de Bytène ; peu de temps après, il devint Archimandrite de Vilna, et enfin, bien malgré lui, mais sur les instances des Catholiques, fut nommé Archevêque de Polotsk.

Cinquième leçon. Revêtu de cette dignité, Josaphat ne se relâcha en rien du genre de vie qu’il menait auparavant, et eut uniquement à cœur de favoriser le culte divin et d’assurer le salut du troupeau confié à sa vigilance. Énergique défenseur de l’unité et de la vérité catholiques, il travailla de tout son pouvoir à faire rentrer les schismatiques et les hérétiques dans la communion avec la chaire de saint Pierre. Pour ce qui est du souverain Pontife et de la plénitude de son autorité, il ne cessa d’en prendre la défense, contre les calomnies impudentes et les erreurs des impies, soit par des discours, soit par des écrits pleins de piété et de doctrine. Il revendiqua la juridiction épiscopale et les biens de l’église, que des laïques avaient usurpés. On aurait peine à croire combien d’hérétiques ont été ramenés par lui dans le sein maternel de l’Église. Quant à l’union de l’Église grecque avec l’Église latine, les déclarations des souverains Pontifes attestent expressément que Josaphat en a été le plus illustre promoteur. A cette fin, et aussi pour rendre aux édifices sacrés leur magnificence, construire des demeures destinées aux vierges consacrées au Seigneur et soutenir d’autres œuvres pies, il donna spontanément les revenus de sa mense épiscopale. Sa libéralité envers les indigents alia si loin, qu’un jour, ne trouvant plus rien pour soulager la misère d’une pauvre veuve, il fit mettre en gage son homophorion ou manteau épiscopal.

Sixième leçon. Un si grand développement de la foi catholique excita la haine de certains hommes corrompus, au point qu’il se forma un complot, pour attenter à la vie de ce champion du Christ. Dans un sermon à son peuple, le saint annonça lui-même la mort dont il était menacé. Comme il s’était rendu à Vitebsk, dans le but d’y faire la visite pastorale, les conspirateurs envahissent le palais archiépiscopal, frappent et massacrent tous ceux qu’ils y rencontrent. Aussitôt Josaphat, admirable de douceur, s’élance au-devant de ceux qui le cherchent, et leur adressant avec charité la parole : « Mes chers enfants, leur dit-il, pourquoi maltraiter mes serviteurs ? Si c’est à moi que vous en voulez, me voici. » Aussitôt les meurtriers se précipitent sur lui, l’accablent de coups, le percent de leurs armes, jusqu’à ce qu’enfin, l’ayant tué d’un violent coup de hache, ils jettent son cadavre dans le fleuve. C’était le douzième jour de novembre, de l’an mil six cent vingt-trois, Josaphat étant alors dans la quarante-troisième année de son âge. Son corps, entouré d’une merveilleuse lumière, fut retiré du fond du fleuve. Les meurtriers du Martyr furent les premiers à ressentir les effets salutaires de son sang : condamnés presque tous à la peine capitale, ils abjurèrent le schisme et reconnurent l’horreur de leur crime. Le saint Évêque après sa mort, s’étant illustré par de nombreux miracles, le souverain Pontife Urbain VIII lui décerna les honneurs de la béatification. Pie IX, le troisième jour des calendes de juillet, de l’an mil huit cent soixante-sept, à l’occasion des fêtes solennelles célébrées pour honorer le centenaire des princes des Apôtres, devant l’assemblée des Cardinaux, en présence des Patriarches, Métropolitains et Évêques de tous les rites, venus de toutes les parties du monde et réunis au nombre de cinq cents environ dans la basilique Vaticane, le mit solennellement au nombre des Saints, comme étant, parmi les Orientaux, le premier défenseur de l’unité de l’Église. Le souverain Pontife Léon XIII a étendu à l’Église universelle l’Office et la Messe de saint Josaphat.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
En ce temps-là : Jésus dit aux Pharisiens : Moi, je suis le bon pasteur. Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. Et le reste.

Homélie de saint Jean Chrysostome.

Septième leçon. Elle est grande, mes très chers frères, elle est grande, dis-je, la dignité de prélat dans l’Église, et elle exige beaucoup de sagesse et de force en celui qui en est revêtu ! Notre courage doit, selon l’exemple proposé par Jésus-Christ, être tel que nous donnions notre vie pour nos brebis, que jamais nous ne les abandonnions, et que nous résistions généreusement au loup. Car voici la différence entre le pasteur et le mercenaire : l’un veille à sa propre conservation, sans guère s’inquiéter des brebis ; l’autre veille toujours au salut des brebis, en négligeant même ses propres intérêts. Après avoir donc caractérisé le pasteur, Jésus-Christ signale deux sortes de personnes qui nuisent au troupeau : le voleur, qui tue et ravit les brebis, et le mercenaire, qui laisse faire le voleur, ne défendant pas les brebis confiées à sa garde.

Huitième leçon. C’est là ce qui arrachait autrefois à Ézéchiel ces invectives : « Malheur aux pasteurs d’Israël ! ne se paissaient-ils pas eux-mêmes ? N’est-ce point les troupeaux que les pasteurs font paître ? » Mais eux, ils faisaient le contraire, conduite des plus criminelles, et source de calamités nombreuses. Ainsi, ajoute le Prophète : « Ils ne ramenaient pas (au bercail) la brebis égarée, ne recherchaient pas la brebis perdue, ne bandaient pas la brebis blessée, ne fortifiaient pas la brebis faible ou malade ; soucieux qu’ils étaient, non de paître le troupeau, mais de se paître eux-mêmes. » Saint Paul exprime cette vérité en d’autres termes : « Tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ. »

Neuvième leçon. Le Christ se fait voir bien différent, et du voleur, et du mercenaire ; différent d’abord de ceux qui viennent pour la perte des autres, quand il dit « être venu pour qu’ils aient la vie, et l’aient avec plus d’abondance » ; différent ensuite de ceux dont la négligence permettait aux loups de ravir les brebis ; et il le montre en disant qu’il « donne sa vie pour ses brebis, afin qu’elles ne périssent pas. » En effet, bien que les Juifs cherchassent à le faire mourir, il n’a point, pour cela, cessé de répandre sa doctrine, ni abandonné ses disciples ; mais il est demeuré ferme et il a souffert la mort. Aussi a-t-il répété souvent : « Je suis le bon pasteur. » Comme on ne voyait pas de preuve de ce qu’il avançait, (car cette parole : « Je donne ma vie, » n’eut son accomplissement que peu de temps après, et celle-ci : « Afin qu’elles aient la vie, et qu’elles l’aient très abondamment, » ne devait se réaliser qu’au siècle futur,) que fait-il ? Il confirme l’une assertion par l’autre.

Contemporain de François de Sales et de Vincent de Paul, Josaphat Kuncewiez a l’allure d’un moine grec du XIe siècle, pénitent à la façon d’un ascète de la Thébaïde. Étranger à la culture intellectuelle de l’Occident, il ne connaît que les livres liturgiques et les textes sacrés à l’usage de son église ; prêtre, archimandrite, réformateur de son Ordre basilien, et enfin archevêque, il combat toute sa vie contre les conséquences du schisme de Photius ; et martyr, il cueille enfin dans cette lutte la palme de la victoire. Cependant la scène se passe en pleine Europe, dans des contrées soumises alors à la Pologne catholique, sous le règne du plus pieux de ses rois. Comment expliquer ce mystère ?

« Au lendemain des invasions mongoles, la Pologne reçut dans ses bras bien plus qu’elle ne conquit la nation ruthène, c’est-à-dire les Slaves du rit grec du Dniepr et de la Dina, qui avaient formé autour de Kiev, leur métropole religieuse et leur capitale, le noyau primitif de cette puissance, appelée aujourd’hui la Russie. En faisant participer à sa vie nationale ces frères séparés, mais non pas ennemis de l’unité romaine, qui venaient à elle pleins de confiance dans sa force et dans son équité, la Pologne aurait assuré le triomphe de la cause catholique et sa propre hégémonie dans le monde slave tout entier. L’union au Pontife romain des nouveaux arrivants, qui avec plus d’esprit politique et de zèle religieux, aurait dû être conclue dès le XIVe siècle, ne fut proclamée qu’en 1595.

« Ce fut l’Union de Brest. Par le pacte signé dans cette petite ville de Lituanie, le métropolite de Kiev et les autres évêques grecs, sujets de la Pologne, déclaraient rentrer dans la communion du Saint-Siège apostolique. Chefs spirituels de la moitié de la nation, ils achevaient ainsi la fusion des trois peuples ruthène, lithuanien et polonais, réunis alors sous le sceptre de Sigismond III. Or une réforme religieuse, fût-elle décrétée dans un concile, ne devient une réalité que si des hommes de Dieu, de vrais apôtres et, au besoin, des martyrs apparaissent pour la consommer. Tel fut le rôle de saint Josaphat, l’apôtre et le martyr de l’Union de Brest. Ce qu’il ne fit pas lui-même, ses disciples l’achevèrent. Un siècle de gloire était assuré à la nation, et sa ruine politique en fut de deux cents ans retardée.

« Mais la Pologne laissa dans un état d’infériorité humiliante ce clergé et ce peuple du rit gréco slave, qui s’abritaient dans son sein ; ses politiques n’admirent jamais dans la pratique que des chrétiens du rit grec pussent être de véritables catholiques, égaux à leurs frères latins. Bientôt cependant un duel à mort allait s’engager entre la Moscovie, personnifiant l’influence gréco-slave, et la Pologne latine. On sait comment cette dernière fut vaincue. Les historiens signalent les causes de sa défaite ; mais ils oublient d’ordinaire la principale, celle qui l’a rendue irrémédiable : la destruction presque totale de l’Union de Brest, le retour forcé au schisme de l’immense majorité des Ruthènes ramenés autrefois à l’Église catholique par saint Josaphat. La consommation de cette œuvre néfaste, bien plus que les circonstances politiques et les triomphes militaires, a rendu définitive la victoire de la Russie. La Pologne, réduite à ses neuf ou dix millions de Latins, ne peut plus lutter contre sa rivale d’autrefois, devenue sa rude dominatrice d’aujourd’hui.

« La puissance des Slaves séparés de l’unité catholique grandit chaque jour. De jeunes nations, émancipées du joug musulman, se sont formées dans la presqu’île des Balkans ; la fidélité au rite gréco-slave, dans lequel s’identifiaient pour eux leur nationalité et le christianisme, a été la force unique qui a. empêché ces peuples d’être broyés sous les pieds des escadrons turcs ; victorieux de l’ennemi séculaire, ils ne peuvent oublier d’où leur est venu le salut : la direction morale et religieuse de ces nations ressuscitées appartient à la Russie. Profitant de ces avantages avec une habileté constante et une énergie souveraine, elle développe sans cesse son influence en Orient. Du côté de l’Asie, ses progrès sont plus prodigieux encore. Le tzar qui, à la fin du XVIIIe siècle, commandait seulement à trente millions d’hommes, en gouverne aujourd’hui cent vingt-cinq ; et par la seule progression normale d’une population exceptionnellement féconde, avant un demi-siècle, l’Empire comptera plus de deux cents millions de sujets.

« Pour le malheur de la Russie et de l’Église, cette force est dirigée présentement par d’aveugles préjugés. Non seulement la Russie est séparée de l’unité catholique, mais l’intérêt politique et le souvenir des luttes anciennes lui font croire que sa grandeur est identifiée avec le triomphe de ce qu’elle appelle l’orthodoxie et qui est simplement le schisme photien. Pourtant, toujours dévouée et généreuse, l’Église romaine ouvre les bras pour recevoir sa fille égarée ; et, oubliant les affronts qu’elle en a reçus, elle réclame seulement qu’on la salue du nom de mère. Que ce mot soit prononcé, et tout un douloureux passé sera effacé.

« La Russie catholique, c’est la fin de l’Islam et le triomphe définitif de la Croix sur le Bosphore, sans péril aucun pour l’Europe ; c’est l’empire chrétien d’Orient relevé avec un éclat et une puissance qu’il n’eut jamais ; c’est l’Asie évangélisée, non plus seulement par quelques prêtres pauvres et isolés, mais avec le concours d’une autorité plus forte que celle de Charlemagne. C’est enfin la grande famille slave réconciliée dans l’unité de foi et d’aspirations pour sa propre grandeur. Cette transformation sera le plus grand événement du siècle qui la verra s’accomplir et changera la face du monde.

« De pareilles espérances ont-elles quelque fondement ? Quoi qu’il arrive, saint Josaphat sera toujours le patron et le modèle des futurs apôtres de l’Union en Russie et dans tout le monde gréco-slave. Par sa naissance, son éducation, ses études, toutes les allures de sa piété et toutes les habitudes de sa vie, il ressemblait plus aux moines russes d’aujourd’hui qu’aux prélats latins de son temps. Il voulut toujours la conservation intégrale de l’antique liturgie de son Église, et, jusqu’à son dernier soupir, il la pratiqua avec amour sans altération, sans diminution aucune, telle que les premiers apôtres de la foi chrétienne l’avaient apportée à Kiev de Constantinople. Puissent s’effacer les préjugés, fils de l’ignorance ; et si décrié que soit aujourd’hui son nom en Russie, saint Josaphat sera, aussitôt que connu, aimé et invoqué par les Russes eux-mêmes. « Nos frères gréco-slaves ne peuvent fermer plus longtemps l’oreille aux appels du Pontife suprême. Espérons donc qu’un jour viendra et qu’il n’est pas éloigné, dans lequel la muraille de division s’écroulera pour jamais, et le même chant d’action de grâces retentira à la fois sous le dôme de Saint-Pierre et les coupoles de Kiew et de Saint-Pétersbourg. »

« Daignez, Seigneur, nous écouter et susciter en votre Église l’Esprit dont fut rempli le bienheureux Josaphat, votre Martyr et Pontife. » Ainsi prie aujourd’hui la Mère commune ; et l’Évangile achève de montrer son désir d’obtenir des chefs qui vous ressemblent. Le texte sacré nous parle du faux pasteur qui fuit dès qu’il voit le loup venir ; mais l’Homélie qui l’explique dans l’Office de la nuit flétrit non moins du titre de mercenaire le gardien qui, sans fuir, laisse en silence l’ennemi faire son œuvre à son gré dans la bergerie. O Josaphat, préservez-nous de ces hommes, fléau du troupeau, qui ne songent qu’à se paître eux-mêmes. Puisse le Pasteur divin, votre modèle jusqu’à la fin, jusqu’à la mort pour les brebis, revivre dans tous ceux qu’il daigne appeler comme Pierre en part d’un plus grand amour.

Apôtre de l’unité, secondez les vues du Pontife suprême rappelant au bercail unique ses brebis dispersées. Les Anges qui veillent sur la famille Slave ont applaudi à vos combats : de votre sang devaient germer d’autres héros ; les grâces méritées par son effusion soutiennent toujours l’admirable population des humbles et des pauvres de la Ruthénie, faisant échec au schisme tout-puissant ; tandis que, sur les confins de cette terre des martyrs, renaît l’espérance avec le renouvellement de l’antique Ordre basilien dont vous fûtes la gloire. Puissent-elles ces grâces déborder sur les fils des persécuteurs ; puisse l’apaisement présent préluder au plein épanouissement de la lumière, et les ramener à leur tour vers cette Rome qui a pour eux les promesses du temps comme de l’éternité !

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Saint Didace confesseur

13 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

Quatrième leçon. Didace naquit en Espagne, au bourg de Saint-Nicolas-de-Port, au diocèse de Séville. Dès son jeune âge, et sous la direction d’un prêtre pieux, il s’exerça, dans une église solitaire, aux premières pratiques d’une vie plus sainte que celle des chrétiens ordinaires. Ensuite, pour s’attacher plus fermement à Dieu, il se rendit à Arrizafa, chez les Frères Mineurs, que l’on appelle Observantins, et fit profession de la règle de saint François, comme frère lai. Là, se soumettant avec un joyeux empressement au joug de l’humble obéissance et de l’observance régulière, adonné surtout à la contemplation, il reçut de Dieu des lumières si vives et si pénétrantes, qu’il parlait des choses du ciel d’une manière merveilleuse et toute divine, quoique n’ayant fait aucune étude littéraire.

Cinquième leçon. Dans les îles Canaries, où il fut chargé de la conduite des frères de son Ordre, et où son désir ardent du martyre fut en partie satisfait par toutes sortes de tribulations, ses paroles et ses exemples convertirent à la foi de Jésus-Christ un grand nombre d’infidèles. Étant revenu à Rome l’année du jubilé, sous le pontificat de Nicolas V, et destiné au soin des malades dans le couvent de l’Ara Cœli, il remplit cette charge avec une charité si ardente que, malgré la disette qui désolait la ville, les malades confiés à ses soins, et dont parfois il guérissait les ulcères en les baisant, ne manquèrent jamais de ce qui leur était nécessaire. On vit briller encore en lui une foi très vive et le don de guérir les malades, en leur faisant des onctions en forme de croix, avec l’huile d’une lampe qui brûlait devant l’image de la bienheureuse Mère de Dieu, qu’il honorait avec la plus grande dévotion.

Sixième leçon. Enfin, étant à Alcala de Hénarès, et sentant que la fin de sa vie était proche, n’ayant sur lui qu’une vieille robe toute déchirée, les yeux fixés sur la croix, il prononça très dévotement ces paroles de l’hymne sacrée : « Doux bois, doux clous, portant un doux ; fardeau, qui avez été dignes de porter le Roi des cieux, le Seigneur. » Ayant achevé ces paroles, il rendit son âme à Dieu, la veille des ides de novembre, en l’an du Seigneur mil quatre cent soixante-trois. Son corps demeura plusieurs mois sans sépulture, afin de satisfaire le pieux désir de ceux qui accouraient pour le voir ; et, comme s’il ; eût été déjà revêtu de l’incorruptibilité, il s’en exhalait une odeur très suave. De nombreux et éclatants miracles ayant rendu Didace célèbre, le Pape Sixte-Quint le mit au nombre des Saints.

Cet humble frère franciscain, célèbre par ses nombreux miracles, mérite une place d’honneur dans le calendrier de l’Église Mère, parce que Rome chrétienne, durant l’année jubilaire de 1425, fut témoin de sa sainteté. Le frère Didace résidait alors au couvent d’’Ara Cœli, et était attaché au service de l’infirmerie. Il mourut à Alcala de Hénarès le 12 novembre 1463 et fut canonisé par un pape franciscain, Sixte-Quint, lequel, en 1585 inscrivit son nom dans le calendrier romain.

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L'Immaculée et la France

12 Novembre 2015 , Rédigé par Ludovicus

L'Immaculée et la France

Nos ancêtres, instruits par leur histoire, disaient que le Christ aime les Francs. La Sainte Vierge les aime donc aussi, d’un amour spécial ; son cœur est toujours d’accord avec celui de son Fils. Dieu a le droit de se choisir un peuple comme objet de sa prédilection et instrument de ses œuvres ici-bas. Il s’était choisi le peuple juif sous l’ancienne Loi ; il semble l’avoir remplacé par le peuple Français sous la nouvelle. Gesta Dei per Francos ! Les gestes de Dieu par la main des Francs !

La Sainte Vierge a, elle aussi, sa terre de prédilection, la France ! C’est passé en proverbe : «Regnum Galliae, regnum Mariae». Le royaume de France est le royaume de Marie. Il n’a pas cessé de l’être. Dieu nous en a donné une preuve éclatante en choisissant notre pays pour y dérouler l’histoire du dogme de l’Immaculée Conception. C’est en France qu’il a eu sa préparation, en France qu’il a été célébré le plus splendidement, en France qu’il a reçu sa confirmation de la bouche même de Marie.

Toujours le très grand nombre des fidèles a cru à la conception sans tache de la Sainte Vierge. Les docteurs l’ont affirmée, des orateurs comme Bossuet et Bourdaloue l’ont célébrée dans de magnifiques discours, l’Église elle-même invitait ses enfants à fêter le 8 décembre. Mais ce n’était qu’une pieuse croyance. Dieu, qui voulait en faire un dogme, choisit la France comme théâtre et instrument de ce grand acte. Une sœur de la Charité, habitant Paris, Catherine Labouré, avait désiré dans sa foi naïve voir la Sainte Vierge, et avait demandé cette faveur par l’intercession de saint Vincent de Paul. Or, le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge se montre à elle. Elle lui apparaît dans un cadre ovale, debout sur le globe terrestre, vêtue d’une robe blanche et d’un manteau bleu parsemé d’argent. De chacune de ses mains s’échappe un faisceau de rayons lumineux qui tombent plus abondants sur un point de la terre, sur la France. Tout autour de la Vierge brillent ces mots en lettres d’or : «O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous !». De l’autre côté du tableau, la lettre majuscule « M » surmontée d’une croix ; un peu plus bas, deux cœurs, les cœurs de Jésus et de Marie. Pendant que la religieuse regarde, ravie, elle croit entendre cette invitation : «Fais frapper une médaille sur ce modèle. Tous ceux qui la porteront indulgenciée, et feront avec piété l’invocation qui y est gravée, jouiront d’une protection spéciale de la Mère de Dieu».

La médaille fut frappée. Quelques personnes se mirent à la porter et à réciter la courte invocation ; et les grâces qu’elles reçurent furent extraordinaires. Bientôt, la médaille était partout, elle avait franchi les limites de la France et de l’Europe. Les prodiges opérés par elle étaient si frappants, si nombreux, que le peuple, dans sa reconnaissance, l’avait baptisée du nom qui lui est resté : la Médaille miraculeuse, la Médaille des miracles. Remarquez donc avec quelle sagesse Dieu conduit son dessein ! Avec quel art il achemine les peuples vers le culte de l’Immaculée ! Marie vient dire qu’elle désire être invoquée sous le titre de conçue sans péché ; donc, elle l’est, conçue sans péché. Elle récompense, bénit, guérit et sauve ceux qui lui donnent ce nom ; donc, ce nom lui appartient. Le peuple ne fut pas long à tirer cette conclusion. Il crut de plus en plus ferme à la Conception immaculée. Pour tous les chrétiens de bonne foi et de quelque piété, il n’y eut plus de doute : Marie est préservée du péché originel. La croyance fut à peu près unanime, avant même d’être imposée. Et cette croyance avait pris une nouvelle force dans un fait merveilleux accompli en plein cœur de la France, à Paris.

Cependant l’Église n’avait pas encore parlé, elle n’avait rien défini. Enfin, le 8 décembre 1854, le Pape Pie IX, entouré de plus de cinq cents évêques accourus de tous les points du monde, parlant au nom de Jésus-Christ, répondant aux désirs et aux sollicitations des catholiques, Pie IX définit et imposa le dogme de l’Immaculée Conception. Alors, ce fut une tempête de vivats, et comme une ivresse de joie agitant le monde catholique. Quand cette décision tomba des lèvres du Souverain Pontife, ce fut une explosion de joie, des acclamations se répondant d’un continent à l’autre par-dessus les mers, des illuminations partout, des actions de grâces, des Triduum, des réjouissances publiques, des oratoires s’élevant de tous les côtés, bref, une fête qui dura une année entière. Il semblait au monde catholique que, pour la première fois, il lui était donné de voir sa Mère du ciel telle qu’elle est, avec son auréole de pureté sans tache. Il ne pouvait se rassasier de la contempler dans sa blancheur immaculée. Toutes les nations prirent part à cette allégresse, je l’ai dit. Mais la France les éclipsa toutes par la magnificence de ses fêtes. Elle conduisit le cortège triomphal des peuples acclamant l’Immaculée. Parcourez notre pays, comptez les chapelles et les oratoires, entrez dans nos églises, et vous serez frappés du nombre de souvenirs consacrés au 8 décembre 1854. La France fut à la tête de cette manifestation sans pareille. Après avoir été choisie pour préparer le dogme de la Conception sans tache, elle le célébra avec un enthousiasme, une splendeur et un cœur qui n’appartiennent qu’à elle ! Elle fut à la hauteur de sa mission. Les impies, eux, étaient dans la consternation, et aussi dans la colère. Ils savent bien que la Sainte Vierge est, après Dieu, le plus fort rempart de l’Église. Ils usèrent donc de leurs armes habituelles, le doute, la négation, le sophisme, le ridicule, le blasphème.

Que voulaient-ils donc de plus ? La Sainte Vierge était venue dire qu’elle désirait être invoquée comme conçue sans péché. La preuve de l’apparition était dans les merveilles opérées par la Médaille miraculeuse. Le Pape, dans son autorité suprême, avait parlé. Encore une fois, que leur fallait-il de plus, à ces incrédules ? Auraient-ils donc voulu que la Sainte Vierge vînt dire en personne «Oui, je suis sans tache dans ma conception». Si exigeants soient-ils, ils n’auraient pas osé l’être à ce point. Eh bien ! Ce qu’ils n’eussent osé demander, Marie va le faire. Elle va se montrer, elle va parler, elle va affirmer de sa bouche ce que les impies refusent de croire. Seulement, ce n’est pas à eux qu’elle se montrera : ils ne sont pas dignes de voir la Vierge toute pure et toute belle.

Ici, commence le troisième acte du drame divin qui nous occupe ; et, honneur suprême pour nous, c’est encore en France qu’il va se dérouler. En France, Marie va montrer son céleste visage et parler. C’est le 25 mars 1858, fête de l’Annonciation, anniversaire du jour où la Vierge de Nazareth apprit qu’elle serait Mère de Dieu et reçut de l’Archange cette Salutation qui, depuis a passé sur tant de lèvres : «Je vous salue, pleine de grâce». Une petite fille de Lourdes, pauvre, faible, ignorante, mais extrêmement pure, cédant à la voix intérieure qui l’appelle, se rend aux roches Massabielle. A peine est-elle agenouillée que la Vierge Marie, qui lui a déjà apparu six fois à cette même place, se montre de nouveau. Comme chaque fois, elle a une beauté qui n’a rien de la terre. Elle a la grâce de la vingtième année, dit Henri Lasserre auquel nous empruntons ce récit que rien ne remplacera jamais. Ses vêtements, d’une étoffe inconnue, et tissés sans doute dans l’atelier mystérieux du ciel, sont blancs comme le lis. Sa robe longue et traînante, laisse ressortir les pieds qui reposent sur le roc. Sur chacun d’eux, d’une nudité virginale, s’épanouit une rose d’or. Une ceinture, bleu de ciel, pend en deux longues bandes qui touchent presque les pieds. Un voile blanc, fixé autour de la tête, descend jusque vers le bas de la robe. Ni bague, ni collier, ni diadème, ni joyaux, nul de ces ornements dont s’est parée de tout temps la vanité humaine. Un chapelet, aux grains blancs comme le lait et à la chaîne d’or, pend entre ses bras. Les grains glissent l’un après l’autre, mais les lèvres de la Reine des vierges ne remuent pas. Au lieu de réciter le rosaire, elle écoute peut-être le murmure de la Salutation angélique qui lui vient de toutes les parties de la terre et des cieux. Bernadette contemplait, en extase, la Beauté sans tache. Faisant effort, s’enhardissant, elle dit: «O ma Dame, veuillez avoir la bonté de me dire qui vous êtes et quel est votre nom». La céleste apparition sourit, mais ne répondit pas. Bernadette insista et reprit : « O ma Dame, veuillez avoir la bonté de me dire qui vous êtes et quel est votre nom. » L’apparition parut rayonner davantage, comme si sa joie grandissait, mais ne répondit pas encore. Pour la troisième fois, l’enfant posa la même question dans les mêmes termes, et ne reçut pas de réponse. Une dernière fois, elle la fit entendre avec plus de supplication dans la voix et dans l’âme. Alors, l’Apparition qui jusque-là avait les mains jointes, les sépara, les abaissa vers la terre, les releva vers le ciel, les rejoignit avec ferveur et, regardant les cieux avec l’expression d’un bonheur indicible, elle prononça ces paroles : « Je suis l’Immaculée Conception ! » Je suis l’Immaculée Conception ! Pesons ces cinq mots tombés des lèvres de la Mère de Dieu. Elle ne dit pas : Je suis celle qui a eu une conception sans tache, je suis Marie l’Immaculée, - mais : Je suis l’Immaculée Conception elle-même, la Conception sans tache est mon essence. Je ne suis pas pure, je suis la Pureté, continue Henri Lasserre. Je ne suis pas vierge, je suis la Virginité incarnée et vivante, Je ne suis pas blanche, je suis la Blancheur. Un lis, si blanc soit-il, peut cesser d’être blanc ; mais la Blancheur est toujours blanche. De même, je ne puis cesser d’être la blancheur, la virginité, la pureté qui sont mon être. je suis plus que conçue sans péché, je suis la Conception sans tache personnifiée l Je suis l’Immaculée Conception ! Bernadette ne comprenait pas ces mots. Prononcez-les devant un enfant, il n’y trouvera aucun sens. Il ne sait pas ce qu’est une conception, il saisira moins encore qu’une personne soit une conception. Or, Bernadette était une enfant ignorante de tout, sauf de ses principales prières. Les paroles prononcées par la Dame, elle ne pouvait les comprendre. Mais, comme elle devait les rapporter fidèlement au curé de Lourdes, tout le long du chemin, en s’en retournant, elle les répétait de peur de les oublier. Comme tous ces détails sont lumineux pour l’esprit ! En tout ceci, comme le doigt de Dieu est visible ! On n’invente pas ce qu’on ignore, on ne répète pas des mots qu’on n’a jamais entendus. Donc, la petite Bernadette disait vrai. Je suis d’Immaculée Conception ! Quatre ans auparavant, Pie IX avait proclamé ce dogme. Et Marie, - fait unique dans l’histoire ! - vient elle-même confirmer la parole du Souverain Pontife. Il faut que son privilège d’Immaculée lui soit bien cher ! Bien plus, voilà cinquante ans que l’affirmation de la même vérité se continue à Lourdes, à la face de l’univers. Les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les paralytiques se lèvent, les phtisiques retrouvent leurs poumons, et certains incrédules la foi. L’époque des miracles éclatants, presque quotidiens, est rouverte, comme aux temps bibliques. Qu’est-ce que cette série de merveilles, sinon la proclamation continuée, ininterrompue de l’Immaculée Conception ?

Et quand je songe que tous ces faits merveilleux se sont passés et se continuent en France ; quand je me représente la Mère de Dieu, planant sur les mondes et choisissant pour le théâtre de ses œuvres notre coin de terre, - j’acquiers la certitude que son apanage de Reine, une fois fixé, ne change pas ! que la France est toujours son royaume et que, si tous les hommes sont ses enfants, ses enfants de prédilection c’est nous ! S’il est vrai que tout homme bien né a deux patries, la sienne, et puis... la France !, Marie a pour patries : le ciel et puis... la France ! O Marie Immaculée ! Aujourd’hui, ce n’est pas pour nos personnes ni pour nos familles que nous prierons ; ce sera pour la grande famille, pour la patrie. Notre patrie, nous l’aimons comme vous avez aimé sans doute le pays où vous êtes née et où vous avez vécu. Nous l’aimons, comme Jésus aima la sienne : Bethléem, son berceau ; Nazareth où s’écoula presque toute sa vie, Jérusalem, sur laquelle il pleura. Nous l’aimons d’autant plus fort qu’elle est plus malheureuse et qu’il s’est levé parmi nous des insensés qui la renient ; sous prétexte de fraternité internationale et de solidarité universelle. Peut-être, à cette heure, Ô Marie ! Pleurez-vous sur votre pauvre France, si coupable ! Oh ! Coupable, elle l’est beaucoup ! D’autant plus coupable qu’elle règne sur le monde par ses idées et qu’elle ouvre la voie aux nations qui passent par où elle a passé. Mais elle n’est qu’une égarée d’un jour. Il y a encore en elle tant de générosité, de dévouement, de sainte ardeur pour le bien et d’amour pour vous ! Les Français de France vous restent fidèles ! Le vieux sang Français ne trahit pas ! L’on nous dit parfois que, lasse de tant d’ingratitude, vous pourriez nous laisser et aller à d’autres peuples plus dignes que le nôtre. Oh non ! De telles idées font mal... rien qu’à les entendre exprimer. C’est bien pour toujours que vous avez choisi la France pour votre royaume. Vous avez mesuré les temps, et vu les événements : votre choix est arrêté pour toujours. Une Reine du ciel ne change pas de royaume terrestre ! Restez donc parmi nous, bonne Mère ! Daignez oublier nos offenses, plaidez pour nous auprès de votre divin Fils.

Extrait Abbé Bouzoud ENTRETIENS SUR LA SAINTE VIERGE

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